13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 19:27

C'était un beau dimanche tranquille.

 canal ourcq - Tags - 01

Tu étais sorti de bonne heure. Quand tu arrives au bassin de la Villette, les joggers toniques y vont de leurs foulées allongées. Il y en a même en short et bras nus. Quelle température ? Pas plus de 6 ou 7°. Les conditions pour que tu fasses une balade VTT, sont plus complexes que pour valider un tir de fusée à Kourou. C'est pourquoi tes images deviennent rares.

Les tags devant le parc de la Bergère se renouvellent régulièrement. Il y aurait de quoi faire, mais ton humeur du matin est de profiter de ta sortie pour pédaler, débloquer tes poumons ratatinés, trouver un contre-feu aux douleurs.

Quand tu t'arrêtes avant de faire demi-tour, ce mur sur la berge opposée. L'occasion de quelques mouvements pour assouplir les raideurs, et quelques images avec ton téléphone.

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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 12:39

Ma courte histoire des tags du quartier

 01-i-love-my-gheto.jpg

Ce blog aura bientôt sept ans. Régulièrement tu présentes des photos, des vidéos capturées au fil de tes promenades. En tant d'années, les quartiers changent. Dans ce petit sujet, je mets simplement un lien vers la page qui récapitule chronologiquement ces promenades.

Elles sont, bien sur centrées, sur le 19éme arrondissement de Paris. Rue de l'Ourcq, quai de l'Oise en face la CPCU désormais détruite. Rue de l'Oise ou un jardinet avait remplacé un groupe d'immeubles rasés. Il était dominé par un petit bistrot de quartier, « les Barreaux Vert », où le patron jouait aux cartes ou au 421 avec les habitués. Le bistrot n'a pas disparu, il a été relooké, et la grande salle du font a été décorée par Dacruz.

Dacruz, c'est l'enfant du quartier, il a grandi au milieu des tags qu'il bombait, d'abord dans la semi-clandestinité, et en toute illégalité - vu de la Police. Aujourd'hui, il est reconnu, non seulement par les communautés du quartier, mais en tant que créateur. Sa « marque » stylistique s'imprime maintenant un peu partout. Tu la retrouveras sur la péniche amarrée bassin de la Villette.

C'est ton point de départ pour le canal de l'Ourcq. Passé le parc de la Villette, tu arrives au Grands Moulins de Pantin, et au « paquebot » que représente les ruines des entrepôts des douanes, où les tagueurs se font plaisir.

Puis ton parcours te fait remonter tranquillement vers Bobigny. Tu n'as jamais photographiés les Roms dans leurs campements de fortune, ou plutôt d'infortune – quant ils sont expulsés. En remontant le canal, la berge coté sud-ouest s'est industrialisée. D'abord avec le Technicentre, puis la transformation de vieux entrepôts en briques, secoués par la tempête de 1999, en nouvelle zone d'activité. La berge coté nord-ouest, est dans sa plus grande longueur bordée par un mur. Longtemps une voie ferrée occupait la berge. Ce mur est maintenant le domaine des tagueurs. Comment s'arrangent-ils entre eux ? Ce petit inventaire t'as permis d'en apercevoir quelques modes de cohabitation. Dans le sujet « Tags - Visages cachés, graffeurs au travail » tu remarques une femme sur une échelle peignant un visage de femme noire, avec des cheveux constitués de noms de graffeurs. Le personnage est enroulé dans une sorte de spirale comme le creux d'une vague imposante. A gauche un « dauphin » rouge. Et bien cette fresque n'a pas été visible longtemps ! Pourtant on en retrouve l'expression dans une autre fresque tout en noir et bleu, le dernier sujet sur les tags : « TWE CREW au canal de l'Ourcq ».

 

Voilà, je te propose de continuer ta balade dans les tags avec cette page sur mon blog.

Dacruz - Tags canal de l'Ourcq 03

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 16:34

Comment lire les tags ou les graffitis

 Twe crew - canal ourcq -07

Ton frère t'a offert un petit livre qui présente les graffitis de Paris dans leur dimension historique. Tous ces graffitis ont une relation étroite avec le contenu social et historique contemporain des graffeurs. Trois types de lieux semblent se prêter plus particulièrement aux graffitis : les prisons, les édifices religieux, les carrières souterraines de Paris.

Le nouvel art des rues, le tag et son immense signature camouflée dans les distorsions des lettres et des mots, s'affiche sur les murs plus ou moins décrépits des enceintes des vieux bâtiments industriels. Malheureusement, parfois aussi, sur les voitures du métro, ce qui est vraiment une agression envers tous les contributeurs payant leur accès ou leurs impôts. Quand le tag est né aux États-Unis, taguer les voitures du train et du métro, dans les conditions les plus acrobatiques, était vraiment un enjeu de reconnaissance.

Ces graffitis anciens étaient eux aussi une signature, un signe d'appartenance à un groupe, un métier, une dernière plainte du prisonnier, du résistant ou révolutionnaire. Même le graffiti le mieux caché contenait un espoir. Celui d'être lu et reconnu. La « bombe de peinture » a remplacé le charbon de bois, la pointe en fer des premiers graffeurs. Les signes ne sont plus discrets mais exposés. Le graffeur solitaire est remplacé par des teams ou des crews, groupes divers, délimitant leurs pseudo territoire en surchargeant les tags d'un autre groupe.

Ce mur, le long du canal de l'Ourcq, tu l'as photographié une vingtaine de fois, il est en perpétuel renouvellement d'idée, de style, de puissance. Ce dernier passage au début du mois de juillet, t'oblige à recommencer. En un an, quelques mètres de mur difficiles d'accès ont conservé les vieilles peintures que le temps délave. L'essentiel est nouveau. Entre le jour où tu prends les photos et celui où tu fais la vidéo, des dégradations déjà, soit par le crépi du mur qui tombe, soit par un coup de bombe rageur.

 

 

 

L'espace est donc « réservé » au TWE CREW. Lors de tes passages, tu n'as croisé aucun graffeur à l’œuvre, c'est pas leur heure. Tu n'imagines pas ce qu'ils sont.

Donc quelques photos et vidéo complétant le précédant sujet : « Style of War »

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 16:33

visages du canal de l'Ourcq05

 

Il y a deux semaines tu affrontais la chaleur pour cette ballade du pont de Crimée au parc des Bergères, le long du canal de l'Ourcq.

Pas un exploit pour n'importe qui, mais pour toi, une sacrée mise à l'épreuve. Tu avais aperçu les affiches de ces visages, collées sur les murs. Elles t'ont touché tout de suite. Donc, tu repasses, le caméscope sur le ventre et ta gourde dans le sac à dos.

Lorsque tu photographiais, il y a bientôt sept ans, le début des travaux de réhabilitation des grands moulins de Pantin, ou plus récemment, la construction de la passerelle du Tram T3, tu n'imaginais pas la « gueule » du coin dans un fort soleil d'été. Parce que les briques ocres des Grands Moulins et le vert miroitant des eaux du canal font un festival pour tes yeux. Bien sûr, le dimanche, il n'y a pas l'agitation des employés et le bruit des puissants moteurs de la grue sur le ponton. Le béton se gave de sable et le casque phonique est obligatoire. Que d'espace pris sur les petits terrains de foot du quartier par les bétonneurs.

 

C'est là, sous la passerelle du T3 que les murs encollés de photos noir et blanc te font signe. Pas un visage qui ne t'appelle, que tu ne reconnaisse. Ta famille est là, tu mets des noms bien plus facilement que sur les vieilles pierres d'un cimetière. Sérieux, interrogateurs, ou te provoquant par leur clownerie, ils te disent mieux que tout : regarde nous, regarde autour de toi, nous sommes tous pareils. Éclaire ton visage, ouvre tes yeux, barbe dure ou regard tendre, sourit, accueille le premier que tu croises, et simplement par ta lumière, ta présence exprime lui que tu le reconnais.

 

 

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11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 16:29

La lecture des tags le long du canal de l'Ourcq.

 Canal Ourcq Style of War 02

C'est toujours un peu frustrant de se retrouver à Paris quand tout le monde part en vacances. Enfin tout le monde, ceux qui peuvent. Si pour la plupart de ceux qui restent, la cause en est la thune, il y a ceux qui bossent et ceux qui comme toi, ont besoin d'une nounou aux soins. Pas facile de se faire soigner ailleurs que dans son quartier, la montagne administrative ne prend pas en compte le besoin de se ressourcer.

Donc tu profites de ce beau soleil, pour aiguiser l'appétit de ton VTT. Peut être qu'un jour tu sauras le rassasier d'une belle balade de bosses et de descentes. Pour l'instant tu te remets en route doucement , le VTT est plus solide que toi !

Depuis longtemps, ton petit parcours c'est le canal de l'Ourcq. Tu le prends au pont de Crimée, et tu files au parc de la Villette. Toujours en chantier ce parc. Quand tu étais en forme, ton parcours d'entrainement allait jusqu’au pont de Clayes Souilly. En ce moment tu te contentes d'une heure à remonter le canal, puis demi tour.

Tu ne t'es pas encore chargé de ton appareil photo. Celles que tu présentes sont réalisées tant bien que mal avec ton mobile. Pas facile de stabiliser l'image, ni d'avoir une luminosité correcte en contre jour. Bref, c'est comme t'as pu.

C'est agréable de voir se construire les jeux et animations qui vont occuper les enfants des centres aérés, ensuite les ados, « quand l'été du canal » prolongera Paris Plage. D'ailleurs, après Bobigny, protégé par la façade du mur Décathlon, les petits arrivent. Ils ont leur gilet jaune, sur lequel ils ajouteront leur gilet de sauvetage avant de sauter dans les canoés qui les attendent. Il y a quelques années, le mur d'escalade leur donnait une vue plongeante sur le camp de Roms, installé là depuis des années.

Regardent-ils les murs ces petits ? Et toi randonneur du dimanche, que lis tu ? Même si tes photos ne sont pas pêchues, t'as vite remarqué les deux messages principaux envoyés par « TWE CREW » : style of War et sur la pierre tomba le 93 Soldiers . tu vois aussi, la chaine et la médaille du soldat mort dressée sous le feu des bombes.

 

Le panoramique colle trois photos. Il te permet de lire le mur dans sa continuité.

Mais de l'autre coté du mur, quelle est l'autre histoire ?

Regarde le détail des trois photos qui le composent. Au dessus du char, la terrasse bordée de verdure avec ses parasols, à coté, les drapeaux français à l'entrée du bâtiment au dessus du sniper qui te vise.

Les deux univers sont dos à dos.

Canal Ourcq Style of War 01

L'art du graffiti est là, dans cette longue fresque, bombée au dos d'un bâtiment « officiel ».

 

P.S. Curiosité: une sorte de tour de Babel en bois. Elle devait être inaugurée en juin. Il y a du retard. La finiront-ils un jour? eternelle histoire...

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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 14:12

 

Premier jour de VTT après plus d'un an de privation.

 photo pano 1-2

 

Si longtemps...

Si longtemps que même l’incapacité de Orange et Free, à dépanner ta fibre optique coupée depuis le 29 janvier, te semble dérisoire. Pourtant Orange t'appelle vendredi, vers 16h30. « On a eu un contact de Free, un technicien de chez eux passera lundi matin, reste plus qu'à trouver quelque de chez nous qu'il puisse être là ! » Tu les connais, à 16h30, il n'y a plus personne, donc le rendez-vous a de bonnes chances de foirer. T'oses même pas dire au manager qui t'appelle, de venir lui même faire le boulot. Non t'es KO, résigné, tu dis merci de la bonne nouvelle...

 

Plus d'un an que t'as pas senti tes cuisses en mouvement. Il y a dix jours elles tremblaient encore en montant l'escalier. Mais sur ta selle elles se reconnaissent. Elles n'avaient pas vraiment eu le temps de s'habituer à la nouvelle bécane, le vieux VTTiste avait chu et le VTT était tenu pour responsable. Tout ton corps s'était raidi contre lui, ton âme révoltée par le vol de ta rousse, ton meilleur VTT, n'avait pas de mots plus assassin contre son remplaçant, noir et blanc. T'en étais sur, c'est lui qui avait raté la bosse, qui n'avait pas su ressortir du creux et t'amortir. Un mauvais !

Il t'en avait fallu des toubibs et des examens, pour qu'on découvre qu'une maladie sournoise creusait ses galeries dans ton corps pour te saper la santé et te couper l'énergie. Le coupable n'était pas le vélo...

Hier, tu t'es réconcilié très précautionneusement avec lui. Un VTT ça a son caractère. T'en a connu des farouches, et le domptage qui te les avait rendus si dociles avait été long. Mais tu étais le plus fort et à chaque fois une de ces belles journées d'été, faites de quelques raidillons musclés et de descentes bien cassantes avaient crée un lien d'estime, de confiance, à partager dans la confidence, nos inquiétudes, nos coups de pompes, et nos réussites. Combien de fois avons nous dépasser nos limites, sans crainte et chercher dans le vertige des descentes la petite exaltation qui nous unissait plus surement que les cale-pieds, ou tes mains fermes sur le guidon.

Alors, tu frictionnes ta bécane d'un chiffon doux, lui enlèves la grisaille de la cave, envoies deux coups de bombe graphitée sur la chaine, fais tourner le pédalier pour écouter le léger cliquetis du roulement de roue. Quand tu la sens rafraichie, tu sors les clés et tu règles la selle dans une position pour la promenade paisible, tu vérifies les amortisseurs, qu'ils n'aient pas le rebond trop farouche, t'expliques le plan. Demain, petite sortie, dans la douceur. Prendre le soleil, trouver les repères, ne pas déclencher la moindre sensation douloureuse, ni s'épuiser.

Ce matin au premier élan, ta jambe passe au dessus de la selle, tu rejoins dans le premier soleil la piste du canal de l'Ourcq. Dimanche : beaucoup de monde, les enfants seront là au retour. Tu fais un peu aller pour ne pas être un obstacle, ça file. Tu respires. T'as l'impression que tes poumons étaient collés comme un vieux ballon oublié. L'air les emplit et tu sens tes épaules qui se dénouent. Le pari est gagné. Ta rééducation commence...

photo pano 2-2

Le décor a changé, en remontant le canal, après Pantin, sur la gauche, il n'y a que des grues ou des entrepôts démolis. Au rond point de la Bergère on se prépare a l'été du canal. Quand tu redescends, tu fais quelques photos des nouveaux tags, avec ton téléphone. La tradition. Rue de l'Ourcq, sur le pont traversant le canal, un immeuble a disparu, un autre nait à grands renforts de grues. Tu regardes tes anciennes photos, oui, toute la grande fresque de Dacruz et de ses invités a disparu. Je te mets le lien si tu cherches à te souvenir.

L'été du canal, c'est peut être ta renaissance. Tout ton corps est à reconstruire.

 

Dacruz - Tags canal de l'Ourcq 20

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 22:01

Répertoire inépuisable que seule la photo conserve, le mur se renouvelle.

 rue de l'ourcq 2012-01

L'art du tag, c'est ça : s'approprier un vieux mur, y marquer sa signature, qui devient vite une reconnaissance du style, puis partager son mur avec des invités et démultiplier la créativité.

 

Tu avais déjà exposé sur ce blog de nombreuses photos de la rue de l'Ourcq, de ce mur devenu monument célèbre du 19 arrondissement de Paris. L’âme c'est Dacruz avec ses visages stylisés, péruviens ou boliviens. L'y rejoint régulièrement Marko 93. Et d'autres bien sur !

Deux images seulement, elle se suivent. Le mur doit être vu dans sa continuité. Un message, « quand la parole est lâchée, même quatre chevaux seraient en peine de la rattraper. »

 

Peu de photos ce jour, tu reviendras sur le sujet quand internet fonctionnera. Mais transmises par téléphone, tu crames ton forfait en dix jours !

rue de l'ourcq 2012-02

Comment animer un blog photo ou vidéo sans internet ?

125 jours d'interruption depuis le 29 janvier. Tu te dis que le gaz est trop naze, qu'il s'est fait chourer par les gendarmes de la Hadopi pour ses téléchargements ! Même pas !

Bêtement t'a souscrit un abonnement fibre avec Orange, mais l'immeuble est fibré par Free. Chez Orange, c'est l'impuissance majuscule : « on y peut rien, c'est pas nous, on a transmis à Free, ils doivent nous rappeler ». Quand tu vois les belles affiches d'orange, le service 24h , et on aura une solution ! » ben, y a un peu de bourrage de mou. Les gars de Free, tu ne les imagines pas assez retords pour penser qu'ils trainent les pieds, pour te laisser dans ton jus, parce que t'es pas abonné Free. Non ce serait déloyal et donnerait une mauvaise image de leur service. Enfin tu ne l'imagines pas...

L'autre question angoissante : seraient-ils dans un désordre tel que plus personne ne s'y reconnaitrait, que des techniciens disent « ça marche » sans trop s’aventurer, en testant une fibre qui marche, pas celle en panne. Ah ! La communication des identifiants ! C'est comme une bataille navale : un service alloue la fibre orange-1, un autre câble orange-3, et dans le tableau d'affectation on coche turquoise-2. Quelqu’un passe découvre qu'orange -1 est inutilisée, la coupe. On affecte une autre, déjà coupé par ailleurs, et plus personne ne sait les fibres valides, utilisées et disponibles. Le grand désordre.

Jeudi dernier un des grands techniciens d'Orange qui gère les anomalies te rappelle (ça fait 45 jours que tu prends de ses nouvelles tous les deux jours). C'est un spécialiste de l'escalade du « cépanous » : oui monsieur on connait votre problème, ça fait huit jours, j'escalade au niveau 2 . l'autre jour, c'était niveau 5, il escaladait toujours en attendant une réponse de Free. Tout en me répétant la phrase totémique de son activité : « On y peut rien, c'est pas nous ! ». Donc là quand il appelle, il t'annonce une bonne nouvelle ! Çà faisait déjà 5 jours qu'il avait escaladé le niveau 5, in petto, tu redoutais le vertige des hauteurs pour ce spécialiste du « cépanous ». La bonne nouvelle c'est qu'il a eu un interlocuteur de Free au téléphone qui accepte de considérer qu'il y a un problème, mais qu'à ce niveau, il relève de l'expertise, qu'ils en reparlent début de semaine suivante.

Ouf ! Tu sais qu'il y a quelqu'un dans les service clients de Free, et que les problèmes sont connus. Ensuite t'es vraiment rassuré presque valorisé, c'est du travail d'expert. Sauf qu'une fois encore, il n'y a ni date ni délais.

Ce midi, tu rappelles, le technicien à l’accueil reconnaît ta voix, tu reconnais la sienne, pas besoin de t'identifier : le manager n'est pas là, mais il a eu des nouvelles, consignées dans le dossier, Free doit rappeler pour redonner « une route », on attend !

C'est surtout toi qui attend.

Tu râles pour la forme, juste pour entendre comme chaque fois « on est désolé, mais c'est pas nous ! »

Pour se débrouiller, le vieux Fernand Raynaud attendant son Asnières, appelait New York. Mais là sans fibre t'a plus de téléphone !

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 12:56

La gueule de Métèque, de Juif errant, de Pâtre grec.

moulins et entrepots - tags - 12 

Donc, au lendemain de la mort de Moustaki, il est difficile de réveiller le blog sans penser à ses chansons. Elles nous ont accompagné si longtemps.

Quelle expression est aussi proche de la sienne, dans ses rapports aux autres, à la diversité ? Peut-être les tags. Ces murs désaffectés que s'approprient l'espace d'un tag éphémère, les artistes des rues.

Se côtoient ou se superposent les images, ou simplement la signature d'individus, de groupes qui clament leur différence en même temps que leur identité. Le mur abandonné ne souffre pas de ces couleurs nouvelles qui le projettent dans la lumière, avant le crépuscule de la démolition. Qui aurait regardé les formes, l'architecture complexe, l'espace intérieur créés pour leurs fonctionnalités ? On ne regarde pas une usine de la même façon quand on y travaille, qu'on la quitte, ou qu'elle soit livrée à l'usure du temps.

Juste à coté des Grands Moulins de Pantin la blanchisserie Elis a été détruite, il ne reste que l'immense cheminée. Les ateliers ont été transférés deux kilomètres plus loin, toujours au bord du canal de l'Ourcq. Rue du Général Compans, ne restent que les cités ouvrières. Elles avaient été construites par l'architecte Randon de Groslier, en 1910, pour Théophile Leducq, alors, patron de la blanchisserie.

Quelle opposition ! Hein ? Entre le siège de la banque qui a réhabilité les Grands Moulins et les vieux entrepôts dont les vitres cassées ne reflètent plus que l'ombre fantomatique du vide. Les tags réinventent une vie imaginaire. Quand tu passes avec le tram, les reflets moirés des costumes sombres, éclairés par les néons des plafonds, te renvoient l'image feutrée des hommes nouveaux au travail. Tout y semble étouffé, comme si les verres filtrants des façades figeaient chaque individu dans son espace, et son immobilité.

 

Toujours en panne d'internet. 87 jours de rupture de la FO . Merci Free. Moins de photos pour ne pas cramer le forfait mobile.

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 20:14

Jardin d'Eole 2 le but02

 

Tu mets ces quelques photos en ligne pour bien dire que le blog n'est pas mort. Tu as des contre-temps et le blog en fait les frais. Ce n'est pas important, mais depuis le temps que tu l'animes tu y tiens . C'est un petit jardin d'émotions que tu travailles au fil des jours.

Le jardin d’Éole au carrefour de la rue Riquet et de la rue d'Aubervilliers, est tout près du 104. Quand tu visites l'un tu passes à l'autre. Ta promenade est complète.

Combien de temps es-tu resté en panne d'Internet ? 65 jours ! Et oui, l'Orange et Free n'ont pas la fibre l'un pour l'autre. C'est un mur d'escalade, ou le seul écho est le dialogue de sourd... On n'en meurt pas, ou si peu...

Et puis ta santé a profité de la neige pour slalomer en dehors des pistes ; te revoilà lancé sur la bonne pente, tu remets le contact.

 

Donc ces images des enfants face au but. Pour marquer il faut planter le ballon dans le regard de la sirène. Autour, les tronches te rappellent celles des stades, sortent de spectateurs morts-vivants, attendant leur heure, le moment de se payer celui qui tombe, le vaincu .

Pour les jeunes, ils attendent juste d'être le nombre, pour pouvoir se lancer à fond. La sirène, c'est l'appel du ballon, le rêve de Messi.

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 16:35

Jardin d’Éole, une après midi glacée de février.

  Jardin d'Eole 105

D'abord t'excuser auprès de ceux qui suivent ce blog régulièrement. Ton jouet « internet » est cassé. Oh ! Pas que ça, le téléphone, et la télé de ton offre triple play, tout est arrêté depuis bientôt quatre semaines. Surement une sanction divine contre le râleurs. Tu sais, il y a des coins de Paris qui sont encore plus mal desservis, question numérique, que beaucoup de petits bourgs perdus de province. Généralement les municipalités se sont mobilisées pour obtenir un accès haut débit, quitte à subventionner les infrastructures.

Ici, ton HLM est dans un coin plus déshérité qu'une bergerie au flanc d'une montagne à 2000m. Pendant des années, tu récrimines auprès de ton opérateur, le haut débit c'est le débit de l'eau. T'as plus vite fait à poster ton message comme un drapeau sur un bouchon de liège que tu déposes au caniveau, que de le mettre sur ADSL. On te parle de centaines de kilobits, mais le mot seconde évoque l'heure africaine, ça va bientôt passer, juste, attendez un peu....

Tous les ans, quand tu voyais la publicité sur la fibre, tu croyais que tes posts allaient filer à la vitesse de la lumière, qu'il suffisait de demander quand ton immeuble serait câblé. Et là, au bout de trois ans, tu comprends que ce serait : jamais. Ouf ! Ouf ! C'est pire que la malédiction des sept boules de cristal. Te reste que la catalepsie ! Pourtant ce quartier, qui fourmille de gens branchés, c'est du potentiel ? Non !

Un jour tu apprends que la société « F » a reçu l'autorisation de fibrer l'immeuble. Quand  on sonne à ta porte pour fibrer ton appart, tu poses quelques questions sur comment ça va se passer, l'emplacement des équipements, le cheminement de la fibre dans l'appart. « On sait ce qu'on a à faire, vous verrez bien, signer l'accord. » Ben, t'es pas d'accord. Tu appelles ton opérateur, « non, pas de fibre pour vous, pas de solution ».

Et puis voilà que l'année dernière, la voix câline d'une assistante commerciale te propose la fibre à un prix défiant toute concurrence. Même si c'est temporaire. En septembre, te voilà fibré, et le haut débit est pour ton ordi, ce que la lunette astronomique fut à Galilée. La puissance multipliée.

Et puis fin janvier, un sournois voyant rouge te fixe du regard. Ton opérateur te met en garde, on vous envoie un technicien, mais gare, si c'est chez vous, ça va vous couter bonbon ! Le technicien est vite là, et constate son impuissance. « La fibre n'est pas à nous, on la loue, et la société qui l'a posée, c'est pas des marrants, minimum d'arrêt trois semaines ». Passé ce délai, tu rappelles ton opérateur. « Oui vous êtes sur la liste des gens en panne, nous n'avons pas de délai, inutile de nous rappeler, on ne sait pas qui décide des interventions ni quand elles ont lieu. » Te voilà feinter. T'est rassuré sur un point, t'es toujours client, ton compte est débité à la bonne date, y compris les fameux bouquets qui t'enfument plus qu'ils ne te parfument.

T'es un débrouillard, tu t'informes et tu découvres que ton mobile peut servir de point d'accès. Ouais. Pour passer une photo, il faut 7 ou 8 tentatives et t'as divisé sa résolution par quatre. Donc les cinq photos du jour ont mis plus d'une heure à passer. Ton ADSL tortillard était plus fiable que le rayon lumineux qui se perd si facilement en route, faisant l'école buissonnière.

Donc voilà les raisons de mon abandon de poste. Je ne suis fâché après personne, juste on m'a débranché du numérique , et je n'ai qu'un cœur artificiel mobile, très primesautier.

 

Cinq photos du jardin d’Éole, donc. Le froid est tel que mes promenades sont courtes. Et tant mieux si cela me permet de repasser dans ce jardin, coincé entre la rue d'Aubervilliers et les voies TGV de la gare de l'Est. Plein hiver, exposé au vent glacial, sans presque de lumière, le jardin paraît sinistre. Pourtant les cris des enfants dominent le bruit des bogies des trains sur les aiguillages. Partout le sourire est radieux. Les pelouses sont en cours de réfection, les plantes sont prêtes à refleurir. On attend juste un peu de soleil.

T'avais remarqué lors d'une précédente promenade, que les murs séparant les petits terrains avaient reçus l'onction des tagueurs. Profites toi aussi des sourires des enfants heureux d'être là . Trois m'ont accompagné pendant que je faisais mes photos, voulant voir ce que je photographiais. Très vite, la question « qu'est ce que fais ta mère ? T'as pas une photo ? » Dans l'objectif il y a ce mur avec ce cœur rouge, et ce visage transparent d'un vieillard, faisant pendant au regard jeune de l'autre extrémité du mur. « Elle est morte ». « ça veut dire quoi être morte ?» « Qu'est ce qu'elle est devenue ?» Bon, t'es pas capable d'expliquer, tant mieux ! Elles ont le temps de découvrir...

 

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