La gueule de Métèque, de Juif errant, de Pâtre grec.
Donc, au lendemain de la mort de Moustaki, il est difficile de réveiller le blog sans penser à ses chansons. Elles nous ont accompagné si longtemps.
Quelle expression est aussi proche de la sienne, dans ses rapports aux autres, à la diversité ? Peut-être les tags. Ces murs désaffectés que s'approprient l'espace d'un tag éphémère, les artistes des rues.
Se côtoient ou se superposent les images, ou simplement la signature d'individus, de groupes qui clament leur différence en même temps que leur identité. Le mur abandonné ne souffre pas de ces couleurs nouvelles qui le projettent dans la lumière, avant le crépuscule de la démolition. Qui aurait regardé les formes, l'architecture complexe, l'espace intérieur créés pour leurs fonctionnalités ? On ne regarde pas une usine de la même façon quand on y travaille, qu'on la quitte, ou qu'elle soit livrée à l'usure du temps.
Juste à coté des Grands Moulins de Pantin la blanchisserie Elis a été détruite, il ne reste que l'immense cheminée. Les ateliers ont été transférés deux kilomètres plus loin, toujours au bord du canal de l'Ourcq. Rue du Général Compans, ne restent que les cités ouvrières. Elles avaient été construites par l'architecte Randon de Groslier, en 1910, pour Théophile Leducq, alors, patron de la blanchisserie.
Quelle opposition ! Hein ? Entre le siège de la banque qui a réhabilité les Grands Moulins et les vieux entrepôts dont les vitres cassées ne reflètent plus que l'ombre fantomatique du vide. Les tags réinventent une vie imaginaire. Quand tu passes avec le tram, les reflets moirés des costumes sombres, éclairés par les néons des plafonds, te renvoient l'image feutrée des hommes nouveaux au travail. Tout y semble étouffé, comme si les verres filtrants des façades figeaient chaque individu dans son espace, et son immobilité.
Toujours en panne d'internet. 87 jours de rupture de la FO . Merci Free. Moins de photos pour ne pas cramer le forfait mobile.