Sauver la Sécu, c'est donner la priorité à la santé.
entrepots pantin canal de l'ourcq
Comment font-ils nos jeunes enfants pour entrer dans la vie active et construire leur vie ? Trouver un job est un emploi a plein temps non rémunéré, et quand ils le tiennent, il faut qu'ils payent pour les retraites, pour la sécu, pour les familles nombreuses, eux qui n'ont pas le temps d'en fonder une ! Et ils ne se révoltent pas, ils ne sont pas dans la rue. Pourtant, pour qui mieux qu'eux cela se justifierait-il ? Trop occupé à bosser ou à chercher... D'abord le monde des adultes agés ne leur fait pas de place, et quand ils en ont une petite, ils sont matraqués par les prélèvements sociaux et les loyers. La solidarité ne fonctionne pas dans le bon sens, les inactifs profitent d'une assistance luxueuse et disproportionnée, construite dans une époque dorée. Il est temps maintenant de renvoyer l'ascenseur, de permettre aux jeunes de dynamiser notre société et de redonner de l'espoir à tous. Il n'y a pas d'espoir dans l'acharnement des plus agés à défendre leurs fameux avantages acquis. Dans leur intransigeance ils ne voient pas qu'ils tuent la poule aux œufs d'or qui les nourrit tous les jours, notre jeunesse.
Quand t'as débuté ta vie professionnelle, fin des années 60, les écarts de salaire entre les jeunes qui embauchaient et les plus ainés en place était de 100 à 200 %. Au début t'accepte : le savoir faire des ainés paraissant bien supérieur au tien. Mais un an après, t'en sais autant qu'eux et tu vas bien plus vite. Sauf que sur la paye, rien ne change. T'as du te bagarrer pour que ton travail soit reconnu au même niveau que tes ainés.
Début des années 70, ton père part en retraite. Avec sa pension, il ne peut entretenir les quatre enfants qu'il a encore à charge. Vers 76, les retraites sont considérablement améliorées. Sur ta feuille de paye ça fait comme un trou. Ta colère monte, quand au hasard d'un échange au téléphone, ton père te dit qu'il arrête de bosser, qu'avec la retraite qu'il a, il va faire face et pouvoir se reposer. D'un coup ta colère tombe, tes cotisations atteignent leur cibles, tes parents vivent mieux. L'effort de solidarité imposé a du sens, c'est bien.
La perte du sens de la revalorisation des retraites t'apparait il n'y a pas longtemps, un retraité de 87 ans t'explique qu'il a passé plus de temps en retraite qu'à bosser. Que son fils est déjà à la retraite qu'il retape des maisons pour les revendre. Tous les deux ont travaillé à la SNCF. Ce qui avait du sens dans les années 60/70 n'en a vraiment plus...
C'est comme dans les ventas, sur les anciennes frontières avec l'Espagne, les cars de retraités repartent avec des caisses d'apéros, débordant des caddies. Les voyages « culturels » virent à la grande bouffe. Le sens est dévoyé.
Combien de chômeurs ? Dix millions et plus.
Alors les avantages acquis quand il y avait de la tune et du boulot deviennent carrément indécents. La solidarité n'a plus de sens si elle prélève son tribut sur les jeunes (qui ne sont même pas assurés du retour quand ils en auront besoin) et permet d'agrandir son patrimoine ou de gaspiller les cotisations des actifs. Trop, c'est trop !
Il y a trois grandes natures de prestations sociales : l'assurance maladie, la retraite, les allocations familiales. L'assurance maladie est seule l'expression de l'égalité entre tous. Les mêmes soins, les mêmes ressources compétentes, que tu aies cotisé 40 ans, ou que tu sois à la CMU. C'est du vécu. L'hôpital public peut en être fier. A lui tout seul il valide le sens profond de la solidarité.
Le pilier de la solidarité entre les générations et entre les plus aisés et les défavorisés, c'est l'assurance maladie. Elle est malmenée par les tenant du privé. Elle doit être défendue.
Quand aux allocations familiales et au retraites, elles doivent être alignées sur les recettes, c'est à dire sur les cotisations. Le niveau de l'effort de cotisation des actifs portant principalement sur les jeunes a atteint les limites de l'acceptable, en plus avec des compensations pour les dix millions de chômeurs. Tous les systèmes de quotient familial, de prélèvement par la CSG, de désindexation etc... camouflent la réalité derrière l'idée que l'impôt redistribue. C'est faire du compliqué, très précaire et révisable, ce n'est pas faire face.
Faire face, c'est regarder ce qui rentre par les cotisations et ne redistribuer que ce qui est dans les caisses. Et le plus vite possible. Est-ce que la compression doit être proportionnelle ou avec des paliers dégressifs suivant les montants ? C'est à réfléchir. Mais sur le fond l'effort doit concerner chacun, même pour 10 euros. Il est absurde de verser pensions et allocations en empruntant, et derrière de payer les traites en prélevant des impôts supplémentaires.
J'entends dans les meeting ceux qui réclament d'autre sources de financement. Pourquoi pas ? Mais aujourd'hui baser la solidarité des pensions et allocations sur le travail a atteint ses limites. Et la progression du chômage ne permettra pas de compenser le manque de ressources. Voir les choses en face, c'est ne pas redistribuer plus que reçu.
Alors bien sur, les représentants des droits acquis vont agiter leurs banderolles. Au lieu de la pédagogie permettant d'adapter la société aux nouvelles réalités, syndicats et politiques qui vivent des votes, n'ont que des perspectives courtes vues. Tenir jusqu'au prochaines élections. L'orchestre joue, les derniers actifs sont noyés sous la charge sociale, le beau bateau Solidarité va couler, sous le regard implacable des « jusqu'auboutistes » des droits acquis.
Table rase. Plutôt que de répartir l'effort entre tous, y compris ceux qui ont le moins, détruisons tout par principe. Que tout le monde perde. Ne pas laisser d'espoir !
Fibre optique toujours en panne, internet avec le mobile c'est instable et mou. D 'autre photos des tags aux entrepôts du canal de l'Ourcq. A l'image de notre pauvre sécu.