6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 15:41

Sauver la Sécu, c'est donner la priorité à la santé.

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Comment font-ils nos jeunes enfants pour entrer dans la vie active et construire leur vie ? Trouver un job est un emploi a plein temps non rémunéré, et quand ils le tiennent, il faut qu'ils payent pour les retraites, pour la sécu, pour les familles nombreuses, eux qui n'ont pas le temps d'en fonder une ! Et ils ne se révoltent pas, ils ne sont pas dans la rue. Pourtant, pour qui mieux qu'eux cela se justifierait-il ? Trop occupé à bosser ou à chercher... D'abord le monde des adultes agés ne leur fait pas de place, et quand ils en ont une petite, ils sont matraqués par les prélèvements sociaux et les loyers. La solidarité ne fonctionne pas dans le bon sens, les inactifs profitent d'une assistance luxueuse et disproportionnée, construite dans une époque dorée. Il est temps maintenant de renvoyer l'ascenseur, de permettre aux jeunes de dynamiser notre société et de redonner de l'espoir à tous. Il n'y a pas d'espoir dans l'acharnement des plus agés à défendre leurs fameux avantages acquis. Dans leur intransigeance ils ne voient pas qu'ils tuent la poule aux œufs d'or qui les nourrit tous les jours, notre jeunesse.

 

Quand t'as débuté ta vie professionnelle, fin des années 60, les écarts de salaire entre les jeunes qui embauchaient et les plus ainés en place était de 100 à 200 %. Au début t'accepte : le savoir faire des ainés paraissant bien supérieur au tien. Mais un an après, t'en sais autant qu'eux et tu vas bien plus vite. Sauf que sur la paye, rien ne change. T'as du te bagarrer pour que ton travail soit reconnu au même niveau que tes ainés.

Début des années 70, ton père part en retraite. Avec sa pension, il ne peut entretenir les quatre enfants qu'il a encore à charge. Vers 76, les retraites sont considérablement améliorées. Sur ta feuille de paye ça fait comme un trou. Ta colère monte, quand au hasard d'un échange au téléphone, ton père te dit qu'il arrête de bosser, qu'avec la retraite qu'il a, il va faire face et pouvoir se reposer. D'un coup ta colère tombe, tes cotisations atteignent leur cibles, tes parents vivent mieux. L'effort de solidarité imposé a du sens, c'est bien.

 

La perte du sens de la revalorisation des retraites t'apparait il n'y a pas longtemps, un retraité de 87 ans t'explique qu'il a passé plus de temps en retraite qu'à bosser. Que son fils est déjà à la retraite qu'il retape des maisons pour les revendre. Tous les deux ont travaillé à la SNCF. Ce qui avait du sens dans les années 60/70 n'en a vraiment plus...

 

C'est comme dans les ventas, sur les anciennes frontières avec l'Espagne, les cars de retraités repartent avec des caisses d'apéros, débordant des caddies. Les voyages « culturels » virent à la grande bouffe. Le sens est dévoyé.

 

Combien de chômeurs ? Dix millions et plus.

 

Alors les avantages acquis quand il y avait de la tune et du boulot deviennent carrément indécents. La solidarité n'a plus de sens si elle prélève son tribut sur les jeunes (qui ne sont même pas assurés du retour quand ils en auront besoin) et permet d'agrandir son patrimoine ou de gaspiller les cotisations des actifs. Trop, c'est trop !

 

Il y a trois grandes natures de prestations sociales : l'assurance maladie, la retraite, les allocations familiales. L'assurance maladie est seule l'expression de l'égalité entre tous. Les mêmes soins, les mêmes ressources compétentes, que tu aies cotisé 40 ans, ou que tu sois à la CMU. C'est du vécu. L'hôpital public peut en être fier. A lui tout seul il valide le sens profond de la solidarité.

Le pilier de la solidarité entre les générations et entre les plus aisés et les défavorisés, c'est l'assurance maladie. Elle est malmenée par les tenant du privé. Elle doit être défendue.

Quand aux allocations familiales et au retraites, elles doivent être alignées sur les recettes, c'est à dire sur les cotisations. Le niveau de l'effort de cotisation des actifs portant principalement sur les jeunes a atteint les limites de l'acceptable, en plus avec des compensations pour les dix millions de chômeurs. Tous les systèmes de quotient familial, de prélèvement par la CSG, de désindexation etc... camouflent la réalité derrière l'idée que l'impôt redistribue. C'est faire du compliqué, très précaire et révisable, ce n'est pas faire face.

Faire face, c'est regarder ce qui rentre par les cotisations et ne redistribuer que ce qui est dans les caisses. Et le plus vite possible. Est-ce que la compression doit être proportionnelle ou avec des paliers dégressifs suivant les montants ? C'est à réfléchir. Mais sur le fond l'effort doit concerner chacun, même pour 10 euros. Il est absurde de verser pensions et allocations en empruntant, et derrière de payer les traites en prélevant des impôts supplémentaires.

J'entends dans les meeting ceux qui réclament d'autre sources de financement. Pourquoi pas ? Mais aujourd'hui baser la solidarité des pensions et allocations sur le travail a atteint ses limites. Et la progression du chômage ne permettra pas de compenser le manque de ressources. Voir les choses en face, c'est ne pas redistribuer plus que reçu.

 

Alors bien sur, les représentants des droits acquis vont agiter leurs banderolles. Au lieu de la pédagogie permettant d'adapter la société aux nouvelles réalités, syndicats et politiques qui vivent des votes, n'ont que des perspectives courtes vues. Tenir jusqu'au prochaines élections. L'orchestre joue, les derniers actifs sont noyés sous la charge sociale, le beau bateau Solidarité va couler, sous le regard implacable des « jusqu'auboutistes » des droits acquis.

 

Table rase. Plutôt que de répartir l'effort entre tous, y compris ceux qui ont le moins, détruisons tout par principe. Que tout le monde perde. Ne pas laisser d'espoir !

 

Fibre optique toujours en panne, internet avec le mobile c'est instable et mou. D 'autre photos des tags aux entrepôts du canal de l'Ourcq. A l'image de notre pauvre sécu.

 

 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 19:52

Longchamp et la Cascade15

Premier jour ensoleillé où tu te sens bien. L'occasion de goutter le bonheur d'une balade au bois. Ta pas inventé grand chose, simplement repasser ou tu emmenais tes enfants, ou tu prenais plaisir à courir ou à pédaler.

T'es attaché au Bois de Boulogne, ça a toujours été ton coin, dès que tu as su marcher. C'est ton parc, ton « bois-des-jeux ». Même si plus de soixante ans en ont modifié bien des aspects, quand même tu te reconnais.

Tes enfants tu les emmenais dans ce coin le dimanche matin. Ballon, patins à roulettes, bicyclettes, jokari, tout y passait. Le plus souvent un petit regroupement familial ou amical réunissait quatre ou cinq familles. Une fois les enfants bien occupés, quatre ou cinq parents enlevaient les doudounes, et démarraient le jogging dominical : rejoindre les lacs, faire un tour du lac supérieur, puis descendre vers le réservoir de la cascade, en faire trois ou quatre tours avec sa petite montée bien casse-pattes, et remonter l'allée de Longchamp. Avant la tempête s'organisait un grand match de foot au milieu de l'île aux cèdres. Les équipes s'agrandissaient au fur et à mesure de l'arrivée de nouveaux acteurs, qui prirent l'habitude de se retrouver de dimanche en dimanche. Il y a eu quelques pleurs mais aussi plein de moments de fou-rire.

Seulement les enfants grandissent, et les jeux qui les amusaient tant ont perdu leur charme, ce n'était pas les « bons » copains qui étaient là, et le foot n'intéressait plus que « les vieux ». Le groupe se dispersa, et tu revins seul avec ton vélo, rattraper un groupe qui tournait autour de hippodrome. T'aimais le frisson que procure le fait de rouler serrer, de sentir les accélérations, de faire un tour calme et un rapide, souvent trop, qui te cassait les cuisses pour un bon moment.

Le risque pour des coureurs du dimanche dans ces groupes importants, c'est la chute. Les mains fermes sur tes cocottes de frein, tu pensais toujours contrôler. T'avais vu des gars tomber, il y avait toujours des pompiers sur place, t'avais confiance. Quand ce fut ton tour de devoir sauter au dessus d'un enchevêtrement de bicyclettes retournées, t'as vu grossir la bordure du trottoir comme dans le zoom de ton appareil photo. T'as pu te protéger avec le bras, mais les manches courtes de ton maillot ne t'ont guère protégé. Les pompiers sont là qui relèvent les uns et les autres. Le mercure au chrome te transforme le bras, le dos, la cuisse en tableau impressionniste période rouge.

Çà fait longtemps. T'as eu peur, tu n'étais plus revenu. Tu t'es acheté un casque, un VTT, t'as abandonné ton vélo de route et les pelotons grisants, et t'as commencé ton parcours de vieux VTTiste. Bientôt deux ans que t'as pas pédalé, tu sais que la bécane t'attend. Ça va le faire !

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 16:52

L'apprentissage par la main.

 pierre-2

fusilCurieux, hein ? Dans ton HLM parisien, tu fais vivre ces deux outils d'un autre temps ! La pierre et le fusil, te viennent de tes deux grand-pères. Ils témoignent tous les jours, non du simple souvenir, mais de ce que leurs mains ont fait et t'ont chargé de reprendre et de transmettre.

En ce moment où s'expliquent les tenants et opposants des structures familiales traditionnelles, où les profs des écoles défendent leur pré carré contre l’intérêt des enfants, tu t’apprêtes à faire table rase, encore, de ces objets que tu chargeais de valeurs et de devoirs.

Mais des préjugés, il y en a partout. A la communale ou au lycée, ta classe faisait toujours plus de 38 élèves, et alors ? Qui se serait plaint ? Tu baissais la tête et tu bossais. Point barre ! Tu t'es vite rendu compte que les enseignants, en quittant la fac pour enseigner au lycée ou à la communale, ils n'avaient aucune vision de la vie réelle, celle qui tous les jours maltraite les familles, les femmes et les hommes harcelés dans des travaux précaires. Protéger par l'institution, non seulement les murs et les grilles qui séparent la société de ces privilégiés, interdisent toute expression des adultes, parents responsables vers ces post-ados ignorant le monde de l'usine. Ils sont aussi protégés des comptes à rendre sur leur insuffisance.

Bien sur t'exagères, t'en connais tellement de ces profs qui ont le social comme moteur, qui savent mettre en œuvre l'aide sociale, orienter les parents perdus, animer les structures d'aide, palier les catastrophes d'orientation. Ils s'y font, sans retenue, des retours quotidiens après minuit, des week-end à préparer des dossiers. Dans le temps, on les aurait appelé des militants, des femmes des hommes qui s'engagent pour déminer le parcours scolaire, construit pour éliminer les faibles et sélectionner les forts.

Quoi de plus minable, que la journée d'information sur l'orientation, où le prof lit, sans la comprendre, la circulaire décrivant les choix possibles. Ah ! L'orientation vers les métiers manuels ! T'as envie de faire rendre gorge à ce proviseur prétentieux, qui pensant rendre moins humiliante l'orientation forcée des piégés du parcours scolaire, annonce sans rien y connaître que la métallurgie, la plomberie, ce n'est plus comme avant, qu'on ne se salit plus les mains. Il représente bien l'institution, ses valeurs, celle de la connaissance mémorisée, seul processus d'acquisition valide, celle de la primauté du savoir intellectuel sur la capacité à produire les biens et les services sans lesquels aucun de nous ne pourrait vivre. La désindustrialisation, c'est l'institution scolaire qui en a véhiculé le sens, bien avant l'opportunisme des capitalistes. La reconnaissance de l'intelligence de la main, de sa capacité à transformer une matière brute et informe en un accessoire technique indispensable, la reconnaissance du service quand le moteur redémarre, que la fuite s'arrête, que ton toit est beau. Personne ne discute le prix d'une collection de la « Pléiade », chacun conteste le prix du technicien à domicile pour son lave linge qui disjoncte.

- Alors, cette pierre, ce fusil ?

Ils sont tes repères de ces gestes que tu as acquis enfant. La main doit comprendre la matière qui compose l'outil, le fusil te sert pour affuter les couteaux, surtout les grands couteaux à découper les rôtis, les volailles. Tu ne choisis pas n'importe lequel. T'as vu ton grand père, ton père répéter le geste. Donner le coup de fusil, pour préparer la lame, c'est aussi le signal de ce que le repas préparé va être partagé. La lame affutée est nécessaire à ton habileté à découper au bon endroit, sans geste brusque, elle montre le prix que tu attaches à ce que tu manges. Il n'y a pas de cérémonial grandiloquent, simplement ce bon repas a un coût, c'est le fruit de ton travail, et le travail mérite respect. Il n'y a pas besoin de mots, les gestes portent le sens. Quand ton fils veut faire un repas de fête, c'est son tour de montrer comment sa découpe est sure.

La pierre, alors ? Oui, c'est une pierre à faux. Un outil redoutable, la faux. Tu avais déjà ta hache, tu fendais des dizaines de stères de bois, que tu n'avais pas le droit de toucher à la faux. T'as regardé le grand père, sortir de sa corne remplie d'eau, cette pierre. Il essuyait de ses doigts les herbes humides collées sous la lame, puis la pierre caressait l'acier, tintant sur le fil cassé, tordu. Patiemment, la pierre s'attardait sur la blessure qu'il faudrait battre plus tard. L'herbe était de nouveau couchée par le lent balancier des bras. Quelle fierté quand un soir de fatigue le grand père te tend la faux et te dis « vas-y mon grand ». Le lendemain, il te montrera le subtile coup de marteau qui amincit le fil sur l'enclume.

  • ben dis donc ! Il est temps que tu fasses table rase de ta ringardise ! Tu râles parce que ton boulot voulait plus de toi, mais tes valeurs remontent à l'age de pierre. Quant à tes remarques sur les profs, ta pédagogie de la pierre à faux est loin du sujet !

  • Moins que tu crois ! Ce qui compte c'est le chemin de la découverte, de l’appréhension d'un savoir faire. Dans un prochain sujet, je te parlerai d'un autre objet. Je ne m'en suis servi que pendant ma scolarité. J'en ai fait table rase dès mon premier job ! Là aussi, la main a prédéterminé la compréhension de la théorie. Et c'est le prof, jugé par ses pairs le plus minable, le prof de technologie, qui t'ouvre à son savoir faire. Les profs ne sont pas mauvais quand tu as une relation presque personnelle avec eux, ils sont même attentifs, curieux de ton évolution. Mais c'est le système qui s'est rigidifié autour de statuts obsolètes qui tourne le dos à la réalité. T'avais vingt-cinq ans quand avec tes collègues, tu montes un syndicat dans ta boite. Tu bosses dans une technologie en pleine accélération, tu vois tes collègues, dix ou quinze ans de plus que toi qui rament, pourtant ils gagnent deux fois ta thune. T'as première revendication c'est le plan de formation. Être capable de faire face à ce qui change. Remettre en cause les méthodes qui n'avaient pas cinq ans. Se remuer. L'époque était à « l'autogestion » et l'animation syndicale c'était d'abord la formation, ensuite le plan de carrière. Le moteur c'était le changement, l’innovation à prendre en compte. L'école, même professionnelle est toujours à la ramasse. D'abord consolider l'institution dans ce qu'elle a de plus monolithique, avant de prendre en compte la société qui tous les jours se bat pour s'adapter à un environnement en évolution constante et des conditions de vie de plus en plus difficiles.

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 13:53

 

Quand tu ne peux tout emporter, ou tout fuir ?

 

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  •  

    Salut ! Curieuse ta photo, quel rapport avec ton titre ?
  • La photo ? C'est une vieille photo, dont les couleurs sont de simples coloriages. Cette photo, tu l'as vue toute ta vie, Un grand cadre devenu terne et poussiéreux, dans la chambre de tes parents. Tu ne sais quand elle fût prise, ni pourquoi avoir fait faire ce travail si soigné, surement un peu cher. Tu l'avais récupérée quand les biens de tes parents furent dispersés. Tu voulais faire raconter son histoire, à ce regard. Et puis, voilà que le temps t'est compté, plus beaucoup de temps, alors tu tries, et tu abandonnes à la cave des cartons de souvenirs que tu ne peux plus porter. Tu dois lâcher prise. Même dans tes souvenirs chers. Te préparer à faire table raze.
  • Non ! Je ne te suis pas. Une photo, c'est une photo, un souvenir, un moment passé. Si ce sont des objets du passé qui encombrent ton instant présent et te prennent la tête, il est grand temps que tu t'en débarrasses. Si tu veux me parler de ta photo, tu peux, mais n'agites pas de grandes phrases ! Quant à « tout fuir ? » Là non plus je ne te comprends pas, et surtout je ne vois pas le rapport …
  • Tu as raison, ce que je je voulais te dire, c'est qu'à chaque fois que j'ai fait table raze, c'est une rupture dans les liens affectifs, sociaux, ou professionnels. Tu en as souvent été acteur, mais aussi un peu contraint. Combien de fois as-tu donné ta « dem », parce que c'était la seule issue ?
  • Mais là, pour ta photo, t'as rien à fuir !
  • Non, pas au sens propre, mais décider de refermer tout ce qui te reliait à une grande partie de ta vie, c'est physiquement et psychologiquement, une façon de faire table raze. « Qui se souviendra de mes souvenirs ? » Là, tu tranches, tu sens que tu ne peux plus trimbaler ta kyrielle d'images. Personne ne t'avais rien demandé, hein ! Comment t'es-tu inventé ce scénario de porteur de mémoire ? Il était temps de faire table raz. Pour toi.
  • Quand même, avec ta photo, que voulais-tu nous dire ?

 

La photo :

 

Tu n'en connais pas la date précise. Tu sais juste qu'elle était déjà au mur quand tu n'avais pas quatre ans. Aucun de nous n'a questionné les parents sur la photo, comme si, elle suffisait à tout dire. Donc probable avant 1950. Les seules indications que tu trouveras au dos, des annotations crayonnés, bordeaux pour les rayures et doré pour le médaillon. Ta mère avait déjà trois gosses. Regarde les épaules, effacées mais redressent le dos. Les joues conservent un coté post-ado. Le port de tête dans les canons des affiches de cinéma, n'est pas affecté, résolution, confiance.

Le châtain des cheveux repassé au crayon marron, le tain du visage est réinventé par une couche de couleur, proche d'un fond de tain de prisunic. Aucune fatigue visible, aune ride. Pourtant ta mémoire se souvient de la fatigue, des privations. Gommées !

Les yeux !Ah ! Les yeux ! Là, le photographe, a manqué la cible. Les yeux étaient clairs, d'un bleu proche de celui dans le médaillon. La photo ne restitue pas cette lumière. Bien sûr, il y a une part liée à la technique, celle d'un cliché très contrasté, colorié postérieurement. Mais quand même, le regard est essentiel à l'identification, il établit le lien. Voilà pourquoi, cette image dans son cadre de dorures fanées, n'a pas été interrogée : les yeux sont faux, trop noirs, trop durs, impersonnels.

Le premier matin, plus de soixante ans après, quittant l'hôpital où ces yeux se sont éteints pour toujours, t'es convoqué par un médecin, qui ne te dit rien avant d'être dans son bureau. Il te fait assoir et t'expose sa demande, récupérer le cristallin des yeux pour une greffe potentielle. T'as pas pu.

 

Sur la photo, t'as éclaici les yeux avec photoshop... Pas pu résister!

 

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