C'est en fait le marché Binh Tay, construit par Ben Thanh.
Ce soir t'es un peu relaxé. T'as le temps de relire tes notes, et surtout de rechercher le WP 66 correspondant à la date et
heure des photos du marché. Google Earth t'affiche l'image, tu zoomes un peu l'image, regarde le nom de la rue, et les libellés des photos. Ça ne correspond pas, tu recherches ton guide de voyage
et vlan t'as confondu, Ben Thanh c'est le nom du chinois qui a construit ce marché et en a fait don à la ville. Ce marché s'appelle Binh Tay. Le marché Binh Tay.
En ce moment t'as du mal à bosser une heure sur ton PC, donc tu prends tes notes brouillonnes et tu titres ton sujet avec le
mauvais nom !
Qui d'ailleurs s'en apercevrait ? Peut-être l'un ou l'autre qui a partagé ce voyage avec nous.
Mais on n'a pas forcément tous vu la même chose. En triant les photos tu en retrouves une ou ta petite femme est assise sur
une pierre du petit jardin intérieur. Elle n'est pas entrée dans le marché. On en avait vu un peu dans toutes les villes. Ce qui l'intéressait, c'était la vie, les gens dans leur travail, les
jeunes plus tête en l'air, quelques enfants qui courent. Des expressions de la vie. Cette immense bousculade, les « aboiements » des porteurs pour se faire le passage, les fuites en
avant des gens bousculés, les petits écarts des plus lent. Le flux humain coule, s'écarte, se perd, se bloque, se disperse, s'agite de soubresauts. L'image se répète et chacune est différente.
Deux heures à méditer devant la vie agitée autour de soi.
De quoi nous parlait, Tu, notre guide avant de nous lâcher dans ce
bâtiment carré ?
D'abord des inondations dans le delta du Mékong. Il y avait eu tellement de morts, qu'il n'y avait plus de terre disponible
pour les enterrer. Que pendant la crue, il n'y avait plus d'agriculture, toutes les plantes étaient noyées. Pour ce nourrir il ne restait que la pêche. Même pas du riz.
Il nous parle aussi des « Chinois ». Sur un pays d'environs 90 M d'habitants, la plus grande minorité est d'origine
chinoise, estimée à un million. Ils détiennent historiquement des compétences fortes dans le commerce, les transports,la production artisanale. Il vivent plutôt entre eux, par origine
géographique. Il y a en définitive peu de mixité avec les vietnamiens d'autre origine. L'une des explications données est la protection du « secret professionnel », des savoir-faire,
partagés dans leur culture propre .
En tous cas ce marché déborde d'une énergie vitale.