Grande Rando VTT de st Paulet de Caisson à Vallon Pont d’Arc par la route des gorges.
Retour au sud par Labastide de Virac.
Une bonne journée de 96 km
Il est à peine neuf heures quand son sac est prêt. Après deux jours à tourner dans les petites routes, les sentiers, tu veux refaire ta ballade fétiche, le tour complet des gorges de l’Ardèche. Ce 20 juillet, c’est ton troisième tour des gorges, aussi tu vas les parcourir dans l’autre sens, descendre de st Paulet à st Martin d’Ardèche, et suivre la D290 jusqu’à Vallon Pont d’Arc. Dans ce sens, le matin tu as le soleil dans le dos. T’as prévu un ou deux arrêts. Le premier où tu veux stopper dans tous les cas, c’est le belvédère au-dessus des rapides de la toupine du Gournier. En kayak, ces rapides t’avaient salement secoué. Il est un peu plus de dix heures, presque pas de voitures dans ton sens. Au belvédère, il y en a une arrêtée en face de toi. Tu y arrives tranquillement, tombes ton sac à dos, sors l’appareil photo, et descends les quatre marches qui mènent au point de vue. Et là, tu prends un drôle de coup de soleil. Une jeune femme blonde et dorée, bronzage sans aucune trace de maillot, pose renversée sur la rambarde, une vraie blonde, un type avec un petit chapeau est concentré sur son appareil photo. Tu n’as que trois secondes pour tout admirer, en deux gestes, short et tee shirt ont refermé le décor. Tu te trouves un peu con, t’excuses, fais deux photos comme ça vient, mais tu ne monteras pas le télé pour la photo des rapides.
Tu repars. Encore treize km de cote régulière avant de basculer. Tu restes à ton petit rythme, 8, 9 km/h. Au parking des grottes de la Madeleine, pose plus longue. Quelques céréales, finir la première bouteille d’eau, repartir. Il est plus de midi. La route maintenant alterne descentes rapides et montées musclées. Quand tu auras fini ta journée, plus de 1600 m de dénivelés cumulés, une grosse journée donc.
Juste avant le Pont d’Arc, un petit grill en bordure de l’Ardèche. Tu te poses, commande des cotes d’agneau et des haricots verts. Tu reçois une énorme assiette de frites. T’es qu’à mi-parcours, donc tu ne va pas faire d’histoire, tu manges. Tout d’un coup le patron s’aperçoit de la gaffe. Il te confirme qu’il te change la garniture, revient deux minutes plus tard avec un bol empli d’une jardinière de légumes qui embaume. « C’est ma belle-mère qui la prépare avec les légumes de son jardin ! Il n’y avait plus de haricots ! » La femme qui dessert te demande si le repas de sa maman t’allait bien. Vu l’état du bol, nettoyé, il n’y avait pas de doute.
Tu restes un peu, laisses descendre ta première fatigue, bois ton eau doucement et réfléchis où tu peux te poser une heure sur l’autre berge. Sur la carte, avant Salavas, plusieurs sentiers la longe. En fait, plutôt piétonnier que cyclable. Très vite les galets, les hautes herbes. Tu cadenasses la bécane à un arbre et continues à pied avec les touristes qui viennent se baigner. Tu espérais retrouver un angle pour une photo de l’Arche, mais la falaise la cache. Tu t’installes dans un petit coin et t’amuses des incidents des canoteurs. Une heure passe, tu te mobilises pour le retour..
Sous la chaleur, la remontée sur Labastide de Virac t’épuise. Plus d’eau. Dans le village, une petite place ombragée, et une fontaine. Elle te sauve. Une demi-heure de pose et en route pour les quarante derniers kilomètres. Comme toujours les plus longs sont les derniers. Il est plus de cinq heures quand tu t’arrêtes à St Paulet pour une bière. Petite erreur ! Les trois derniers km jusqu’au gîte te prendront vingt minutes !