14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 21:14

Fin de balade dans les gorges de kakouetta.

 

grotte des gorges de kakouetta-05N’aie pas peur ! Les gorges de Kakouetta n’ont rien de terrible. Rien à voir avec les gorges d’Ehujarre que tu recherchas naguère. Maintenant tout est maitrisé ; des casques sont disponibles à l’entrée de la visite ? Le parcours n’est pas seulement balisé, mais bien encadré par des barrières et des filins forts.

C’est ton deuxième passage dans ces gorges. Il y en a d’autres où tu es passé une dizaine de fois. Mais ce jour n’est ni un jour de souvenir, de performance, de découverte. Rien, juste une de ces courtes journées que tu passes avec tes enfants. Enfin, ces enfants là sont des adultes, ils ont leur vie bien tracée par le profond sillon qu’ils ont imprimé dans leur espace-temps. Ils savent que quel que soit leur horizon, ils te retrouveront, balise intemporelle de leur univers en expansion. Plus ils s’éloignent, plus ils regardent ce petit point de leur enfance, de leur naissance, avant qu’il disparaisse et se retrouvent sans attache. Ou plutôt avec leur propre dynamique, leur seule énergie.

Quand ton fils te dit : « attention papa, ça glisse », tu entends ces mots de préparation de ces petits êtres à qui tu voulais faire découvrir la beauté de ces espaces naturels, sans les confronter brutalement à la dureté des réalités de la vie quotidienne, à commencer par ces pierres lisses rendues glissantes par la pluie. Attention avant de traverser, attention à tes affaires, attention, attention !

Combien de fois as-tu dit « attention » à tes enfants ?

Ils te paraissent si grands, si surs d’eux.

 

Comment cette prévenance ne les a-t-elle pas empêcher de grandir, d’être eux. Quelle peur, appréhension, t’ont si longtemps habité qui auraient pu freiner leur élan naturel, leur envie de découvrir seul ? Leur trajet est lancé, non vers une étoile merveilleuse, mais dans l’approfondissement de leur autonomie; ces envies qui vont projeter leur imaginaire si loin du tien, que les racines qu’ils vont y planter te paraitront déraciner ton cœur. Ils ont besoin d’une autre vitalité, d’une autre énergie, qu’ils produiront eux-mêmes. Tu n’es plus « la centrale ».

 

Cette ballade ferme donc un cycle, en ouvre un autre. Comment t’y retrouves-tu ?

 

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 22:01

Belle promenade dans les  gorges de Kakouetta.

 

Entre le foot, les fraudes fiscales et les remises en cause des droits à la retraite, y a-t-il un espace pour vivre, penser, être ?

 gorges de kakoueta - la cascade-12

Te voilà au bout de la terre. Pas le bout, façon fin du monde, mais un fin fond de terre, une terre à peine marquée sur les cartes, une route que depuis quarante ans tu trouves toujours en chantier, route  entre terre labourée, terre éboulée, terre de boue séchée, terre de roches effritées, terre de cailloux fracassés par la chute, et le goudron pauvre que les intempéries effritent, creusent, bossellent, enterrent.

Il y a longtemps tu faisais planer ta vieille Simca de bosse en bosse, comme un surfeur de vague en vague. T’arrivais à Sainte Engrâce.

Ton guide de rando de l’époque disait : « village de bergers entouré de forêts. A l’extrémité de la route, l’église romane. Du cimetière on découvre les gorges d’Ujarre. »

Aujourd’hui, l’orthographe des sites a changé, la carte renomme ces gorges « Ehujarre ». Une de tes premières ballades autonomes où tu t’es planté dans le brouillard. Faudra que tu recherches les photos. Le gite était une sorte de maison avec un plancher de premier étage qui débouchait sur une porte basse donnant sur le flanc de la montagne. Le rez-de-chaussée était un poulailler, et les poules avaient bien du mal à distinguer le plateau de bois qui servait de lit pour une dizaine de randonneurs et l’espace qui leur était dévolu. Pourtant un petit écriteau manuscrit indiquait bien « chambres ». Tu n’es pas retourné à ce gîte, pourtant tu t’es souvent promené là, avec des amis et tes enfants. Pour aller à la passerelle d’Holzarté.

 

Ce mois de mai, tu t’organises pour les vacances, et tout d’un coup les enfants te disent : « ah ! Si vous allez au village, on viendrait bien une semaine, se faire coucouner ! » Trop heureux ! Cinq ans que ton fils n’est pas venu. Et encore, un simple week-end.

 

Tu les accueilles et les premiers mots qui te viennent quand chacun a retrouvé sa place, c’est «  et les retraites ? » Bide total. “Qu’est-ce que tu crois ? Qu’on s’en fout ? Mais attends, dans les boites c’est déjà tellement dur ! Tous les jours, on nous menace, un jour de baisser les salaires, un autre de fermer, ou de nous envoyer à plusieurs milliers de kilomètres. Il n’y a plus d’entretien annuel, plus de critères de révision des salaires, plus de primes ! Le management change sans cesse, ça restructure partout, les urgences sont plus prioritaires que tes objectifs ! Alors la retraite, hein! On verra quand on y sera. C’est assez dur comme ça ! »

 

Après deux jours pour faire le vide, malheureusement  remplis des clameurs de la télé pour le mondial et des suspicions de connivence d’un ministre, tu proposes de faire une ballade sans effort, mais dépaysante, presque hygiénique, au bout du bout de la Soule, près de Ste-Engrace, les gorges de Kakoueta. L’accord obtenu, l’organisation souhaitée se décale doucement dans le temps. D’un départ matinal on transige à un départ juste après le déjeuner.

Faut une heure et quart depuis le village. Ça gaze.

 Tellement longtemps que t’as pas fais de rando, que t’as même pas un petit sac à dos ; Tu mettras en bandoulière ton appareil photo et ton caméscope. Tu ne sais pas lequel tu vas utiliser. En ce moment t’es plutôt photos…

 

Tu n’y connais rien en faune. Pourtant le coin est riche. C’est juin, les fleurs sont partout. Manquent les vautours, que tu avais observés une fois. Ce que tu ne savais pas, c’est que les naissances sont en août. C’est pour ça que t’en avais vu tant.

 

Kakoueta, c’est pas une vraie rando, avec un bon dénivelé, une suée à chaque pas ! Non c’est une ballade dans un espace naturel sécurisé pour les enfants et les adultes fatigués ; Si t’y penses, prends un casque, tu t’égratignes vite.

Mais pendant quelques heures le sujet c’est de profiter du spectacle le long de l’Uhaïtxa, de se laisser assourdir par l’eau dévalant les flancs des gorges, bousculant les galets, pressé de venir grossir le lac du barrage. Il y a aussi les oiseaux. Tu les entends, mais les vois rarement. L’étroitesse des gorges, quelques mètres, répercute les sons, mais les vols sont si haut que tu ne les vois pas.

Vers la fin de la ballade tu retrouves la grande cascade dont on peut faire le tour. C’est le thème d’aujourd’hui.

Une journée sans foot, sans politique, sans plan pour la manif de jeudi.

 

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 09:17

Les mousquetaires d’Aramits.

 

Cette année nous n’étions pas à la fête des bergers d’Aramits. Pourtant j’aurais aimé y retourner ? Un an à attendre, je tiendrai.

L’an passé, le hasard nous fait connaître cette manifestation. Un petit bijou d’authenticité et de simplicité.

La démonstration de dressage des chiens de berger, n’est pas spectaculaire, le berger appuyé sur son bâton surveille le travail du chien, quand c’est la panique, il siffle ou le rappelle. Plus attractifs étaient les démonstrations de tonte ou de danses folkloriques en sabots.

Et au milieu de ces « grands » rendez-vous, des petites rencontres.

Celle des mousquetaires membre d’une association dont je mettrai le lien quand mon désordre ambiant sera rangé.

Celle d’un tailleur de maquillas, qui les accompagne de poèmes qu’il invente sur place. Et la démonstration de fanage à l’ancienne : avec un cheval ou avec le bon vieux râteau de bois. La mécanisation, l’industrialisation de l’agriculture n’ont pas résolu le problème des calamités. Le marché financier y ajoute sa menace !

Donc, l ‘année prochaine j’y retourne et j’espère pouvoir faire la descente d’estive.

 

Lien vers le site des mousquetaires béarnais: 


Mes  sujets précédents :

La tonte, même gestes à Aramits ou à l‘estancia Haberton.

Les sabots d’Aramits.

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 21:58

Pau – Compet’s de kayak


Quand tu quittes le stade des eaux vives, un prospectus sur ton pare-brise t’invite au « touskiflotte ». Il y a inscrit que c’est au pont d’Espagne. Ton GPS a pas pigé, il veut t’envoyer à Gavarnie ; Bon tu acceptes les offres de tes ôtes qui veulent bien te conduire. Sauf que le tunnel est fermé ! On sent le découragement, mais en refaisant un deuxième tour de Pau, on finit par contourner l’obstacle et se retrouver au bord du Gave. Là, plein de radeaux inventifs est en cours de préparation pour le grand défilé sur les vagues du lendemain. Tu ne seras pas là, mais tu ne peux être partout.

Un haut-parleur agite les bords du Gave. Il y a une compet’ de démonstration de kayak. Tu t’approches et tu regardes. La course n’est pas très longue, peut-être 200m, mais il y a une contrainte, faut toucher de la rame un jalon en polyester suspendu au-dessus des rapides.  Ça donne lieu à de jolies empoignades et je ne suis pas certain que tous les concurrents ont trouvé les courses loyales !

Bref, des séries, des quarts, des demi, etc….

Un temps t’imagines pas. Parce que c’est la nature ici, pas le stade des eaux vives, alors font remonter le kayak après chaque course et ça prend du temps…

Enfin comme dans la chanson de Vian :

 

« Gare, gare, gare, gare, Gary Cooper
S'approche du ravin d'enfer
Fais attention pauvre crétin
Car Alan Ladd n'est pas très loin »

 

« J'ai pas vu si Gary serait gagnant
Mais comme c'est le cinéma permanent
Ma chéri rappelle toi on est resté un an
Et on a eu beaucoup d'enfants. »

 

Bon ! C’était lent entre les actes, mais les sprints valaient un 100m olympique.

 

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 21:01

Pau – Le stade des eaux vives.

-« Tu connais pas Tony Estanguet ? C’est notre fierté, champion du monde, champion olympique de canoë-kayak ! C’est lui qui est à l’origine du projet ! »

Tu viens à Pau, invité pour découvrir un nouveau restau près du château. Quand tu passes devant, surprise ! Il n’y a personne. Ton  appareil photo est dans ton sac.

-« Dépêche-toi, il y a des gens qui sortent ! » Tu te dépêches, fais juste une photo à la va vite. Le restau nous attend.

Il y a un article dans Sud-Ouest. Avec une interrogation, va-t-il continuer ?

-Ah ! Il faut que je te fasse visiter le stade des Eaux Vives !

 

Dit et fait !

Les photos sont plus marrantes que mon explication. Disons qu’un bassin artificiel presque circulaire, prend son eau dans le gave, avec un débit réglable et constant, permet d’alimenter un rapide apprivoisé où tu peux t’entrainer aux différentes disciplines sportives en eaux vives.

Ce jour là nous verrons à la manœuvre des rafteurs, et des amoureux de l’hydro-speed.

 

Le raft, j’en ai fait une fois. Le plaisir du moniteur, une fois qu’il contrôle bien le bateau et les manœuvres des rameurs embarqués, c’est de t’annoncer une consigne erronée qui fait chavirer le canot. Là, sur le plan d’eau, je ne sais pas s’il y a eu magouilles sur la consigne, mais une triplette est tombée dans l’eau ! Avec le sourire ! C’est là que tu vois que le coach est bon, que ce n’est pas du « team building ».

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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 16:11
Ciel d’Adour

undefinedCiel, nuages, lumière, ombre, soleil, terre, eau, feu, liquide fluide, scintillement fragile, silence du vol, arbres crus, chaumes immenses, oiseaux rares, et deux pas qui étouffent l’herbe. Comment se perdre dans un pays si civilisé ? En effaçant tes repères ! Finies les heures, finis les « à faire », juste le souvenir de cet instant où tu es passé, et tu t’es dit : revenir, revoir, ressentir.

 

Comment se perdre ? En quittant la route, même s’il n’y passe personne ! En allant à droite dans la sente quand le chemin veut t’emmener à gauche. Bien sur ça colle, bien sur ce champ est interminable, bien sur il n’y a que de la terre brute, celle des hommes qui la travaillent, et le ciel de cet hiver qui bascule sans cesse d’un temps à l’autre. Une horloge de lumière qui se joue de l’ombre et des couleurs, réglée par une obscure stochastique. Tu es toujours surpris par l’événement, son ampleur, ou sa brièveté. Au moment où tu veux dire : regarde ! L’image a disparu. C’est une autre, encore plus surprenante, ou simplement banale.



 

undefinedPourquoi es-tu là, que cherches-tu suspendu au clair-obscur ? Quelle vie peut simplement être rythmée par le mouvement de l’immobilité du lieu ?

 

La tienne, débranchée de la production, déconnectée de la valeur ajoutée. Tu as changé de montre, un quadrant sans division, des aiguilles asservies aux cils de tes paupières : tu clignes, elles avancent, tu regardes, elles se figent. Le temps tourne dans le vide. Du coup ton cœur ne sait plus sur quel rythme battre : quand tu regardes  au loin, tendu au-delà des branches qui coupent ton horizon, ou cherchant dans le fil argenté de l’eau, la ligne invisible où la Bidouze se perd dans l’Adour, c’est un battement d’ailes qui l’accélère. Alors pour saisir l’instant tu déclenches.

 
*


31 janvier, tu t’approches du mur, décroches le calendrier, tu saisis la page, reproduction d’une aquarelle d’un arbre noueux foudroyé.

 

Pourquoi tourner la page ? Le calendrier d’un ton officiel t’annonce :

 
-    Encore un jour est passé.
 

-         De quel jour parles-tu gestionnaire du temps ? Je ne l’ai pas vécu ce jour que tu dis fini ! Je l’ai juste contemplé. Regarder le temps qui passe ça ne compte pas !

 

-         Si, si tu l’as vécu ! Consulte ta conscience du temps, si elle te joue l’alzheimer, vois ton bloc notes

 

-         Je n’ai rien écrit, j’ai juste regardé, photographié le ciel, les nuages, joué à cache-cache avec la lumière, espéré un vol d’oiseaux…

 

-         Ça compte un, comme au Mikado ! Aussi léger que ton geste ait été, tout compte.

 

-         Pourquoi un jour à contempler le ciel compte-il comme un jour travaillé ?

 

-         Attends, je t’entends encore te plaindre, il n’y a pas si longtemps, des voleurs de temps, les chronophages. Tu disais des « voleurs de vie ».

 

Je t’ai rendu ton temps, je t’ai rendu ta vie !


Voir aussi: la Bidouze au bec du Gave

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7 juillet 2007 6 07 /07 /juillet /2007 21:09
La Bidouze au bec du Gave et le Lac de la Punte

J’ai réuni dans ce petit sujet deux ballades, la plus ancienne en vidéo date d’octobre 2005. La plus récente est de février 2007, et je vous en donne quelques photos dans l’Album. « bec du Gave »

 

Tiens, j’ai observé que le nombre de visiteurs sur un sujet ne correspondait ni aux visites sur les albums photos, ni au visites sur les clips vidéo postées sur Dailymotion. Sûrement ça prend trop de temps au visiteur pressé, mais j’aime bien ces trois angles de visites de mes souvenirs, quand je peux bien sur.
100-5209-bec-du-gave.jpg

 

Le fil conducteur du jour est sur le fil de l’eau. Mais aussi et surtout la nature. Pas de découverte, mais simplement la rencontre de lieux qu’on connaît mais que seuls la barque et le vélo te rendent d’un coup émotionnellement préhensibles.

 

Quand Christian, en pleine période de grippe aviaire et d’interdiction de chasser m’invite sur sa barque, il n’y a pas de colère contre les règlements. Simplement de la déception. Pendant un an il prépare sa cabane au bord du lac. Il dresse ses appeaux et attend l’hiver où il va passer des nuits glacées, bercé par le clapotis ou frigorifieé par le vent. Au petit matin, une fois ou deux un vol se pose sur le lac et là, il a une chance pour un ou deux canards.

 

La vidéo est une longue promenade, presque sans bruit, sinon le vent, qui mène du lac de la Punte au lac supérieur par un étroit chenal. Laisse toi aller. Rien d’important ! Même pas les canards qui ne sont pas là ! C’est pour les gens qui vivent là, leur quotidien, ce paysage rabâché, et pourtant exceptionnel. Dans ce soir de fin octobre la lumière manque vraiment, mais tu repéreras le geste "majestueux du godilleur" . Sans bruit, sans effort, la barque avance, et d’un coup tu réalises que tu es ailleurs….

 

Cet hiver, je lance mon fougueux VTT à l’assaut farouche des méandres de la Bidouze. Cette rivière se jette dans le Gave, à un point nommé le « Bec du Gave ». Je refais cette ballade en février, dans un petit temps. Suivant les jours je descends Came et prends le chemin de hallage avant le pont. Là je suis passé par Hastingues, pour changer et revoir ce village, sa porte et ces vieilles maisons. La petite route qui rejoint Came à Hastingues est maintenant construite des deux cotés. Le paysage ne passe pas inaperçu des connaisseurs.

 

Le Gave et La Bidouze sont tranquilles. J’aime ces paysages dans cette saison morte. On ne voit quasiment personne. Sinon de temps en temps une jeune maman penchée au-dessus d’une poussette, s’agitant en racontant une histoire dont seul le vent comprend chaque parole.

 

Parfois je suis surpris par un vol d ‘oiseaux. Pas les canards, qui sont mes compagnons, mais cet hiver, j’en suis sur, il y avait des cigognes. Au moins une dizaine. Le temps de tomber le sac, d’attraper l’appareil photo, tu imagines qu’elles sont loin. Alors j’ai gardé l’appareil à la main, ici ou là les chaos m’obligent à poser les deux mains sur le guidon, d’où cette photo saugrenue du VTTiste.

 

J’en ai voulu, tu peux pas savoir, à ceux qui m’ont fait quitter le boulot. Mais je grappille ces petites compensations avec un vrai bonheur.

 

Allez, osons, je dédie tous ces instants aux retraités non volontaires !


Précédant: la bergerie basque

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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 20:28
La bergerie basque.
Viellenave Orègue Isturits
23-entre-oregue-et-isturitz100-5283.jpg

Ce printemps, comme je rentrais d’une de mes randos en VTT dans l’Ardèche, je réponds à la question bateau : « qu’est-ce que t’as fait ? Combien de kilomètres ? Et tu rentres seulement ? »

 

La douche prise, le vin blanc et le saucisson en main, je réponds facilement. Je suis content de ma journée. J’aime alterner les ballades bien préparées, où je sais ce que je veux découvrir, et d’autres où j’ai juste repéré un lieu et où je me laisse aller au gré des routes et des chemins, sans compter ma capacité naturelle à me perdre. Des fois il me suffit d’une remarque saisie dans la conversation sur un beau coin, pour que le lendemain j’aille voir.

 

« J’ai des copains qu’ont fait le Ventoux. T’as fait le Ventoux ? 

 

Non je n’y suis pas arrivé, j’ai essayé 4 fois et j’ai abandonné, trop dur ! Pas préparé ! Pas le bon vélo… » Un jour j’avais crevé 3 fois, et fais plus de 10Km en poussant la bécane !

 

S’en suivent des remarques, « faut le faire par le nord, de bonne heure … faut vraiment le faire !»

 

Je n’ai même pas de photo à te montrer ! Les jambes dures comme de la pierre, les yeux en papillonnade, le cœur au bout des lèvres, comment aurais-je pu faire une photo ? Après çà je suis resté quelques temps sans faire de vélo, puis j’ai acheté un VTT. Et aussi j’ai changé mon regard sur la ballade. Maintenant, je vélo est dans le coffre. Où que je sois, je le sors et je me laisse porter. Que ce soit pour une heure ou une journée ce qui compte c’est le plaisir de découvrir un coin ! Tu devrais faire l’essai. Tu ne vois pas la même chose depuis ta voiture. Et surtout tu respires, tu entends tout.

 

Ensuite t’as tes parcours fétiches. Ceux que tu fais au moins une fois par an. Ils sont tes repères : bonne grimpée, bonne descente, le cœur tient bon, le souffle est là. Les paysages changent en dix ou quinze ans, mais tu as le plaisir de te reconnaître, de retrouver la fraîcheur de la première fois, de repenser à plein de trucs. L’appareil dans le sac à dos, le coup de soleil, le nuage, l’arbre, la bergerie, c’est l’occasion de t’arrêter, de tourner un peu autour, et d’armer tes souvenirs d’un coup de caméscope ou d’appareil photo. C’est fou ce qu’on peut se dire dans une journée de vélo !

 

Mon coin fétiche c’est le vieux pont de Viellenave ! A pieds, en vélo et pour les invités en voiture, j’y vais chaque fois que je peux. Accolé au pont, un vieux moulin, en cours de réhabilitation, d’un coté la petite église et de l’autre cette grosse exploitation agricole. Au milieu coule la Bidouze. De là j’ai au moins quatre directions, chacune te montre un paysage différent.

 

Ce matin de février, j’ai pris la direction d’Orègue, pour prendre la petite route (j’en ai connu des passages non goudronnés) qui va vers Isturits. Rien que des bosses et des creux. Mais quand tu es en haut de la crête, tu as l’horizon pour toi. Tu te lances dans un chemin herbeux qui tout d’un coup te plante devant une ruine. Dur à remonter. C’est la que la photo te sauve.

 

A peine en haut, tu repères cette bergerie là bas. Tu y fonces. Ces collines basques, dans ce paysage faussement désert ! Tu vas de coup de cœur en coup de cœur. Ta bergerie est une résidence ? Elle est si pleine de charme ! Descendre encore ce chemin, et puis rentrer tranquille, la tête pleine de vent, de lumière, et d’odeurs.

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7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 22:35
Varappe dans les Mallos
Château de Loarre
La Oreja de Van Gogh
Isabelle
 

Je termine ici le sujet sur les Mallos de Riglos. Vraiment belle ballade grâce à notre accompagnateur Louis Angel. Et bien sur le site merveilleux. Cette dernière ballade n’était pas longue. Très vite nous retrouvons les chemins du village de Riglos. Les Mallos nous dominent et partout des fleurs. Surtout les coquelicots.

 

Arrivés au gîte, organisation d’un petit transfert vers le château de Loarre. Je ne me rappelle plus rien de la visite, sinon que l’orage entrevu au loin du haut des mallos, nous a attrapés brutalement.

Pour ce transfert comme le bus ne peut transporter tout le groupe, c’est notre hôtesse, Isabelle, qui fait le taxi. Je m’installe côté passager. Elle arrive. Sans tablier, coiffée, maquillée, des escarpins, elle a fière allure. Manœuvre difficile dans les rues étroites et pentues de Riglos, elle pousse un disque dans le lecteur et fredonne au rythme de la chanson. Ah ! Quand tu ne parles pas la langue de l’autre t’es vite con ! Au château de Loarre la pluie est impressionnante, malgré les Kway on n’a pas en vie de quitter l’auto. Isabelle sort rapidement ouvre son coffre et nous distribue quatre parapluies. Ca c’est de l’organisation. Elle suivra la visite avec nous. Puis au retour Maryse se met devant et fini par engager une de ces conversations étranges d’où elle comprend que le disque c’est un groupe : « La Oreja de Van Gogh ». Je l’ai toujours dans ma voiture désormais. Je vous mets une image de la présentation du DVD.

De retour à Riglos, bien séchés nous filons vers notre petit bistrot : Fermé ! A l’épicerie on fait des emplettes : patcharan, bière, olives, chipirons etc…Chacun apporte sa contribution et nous retournons au gîte. La salle à manger est bien rangé le couvert n’est encore pas mis. On entend Isabelle dans ses casseroles. Les groupes se forment, on tire, on pousse les tables, on déballe les bouteilles, les amuse-gueule, et l’ambiance est au « chant du départ ». Des Kleenex ici et là reçoivent les traces noires de la sauce des chipirons. On plonge les doigts dans les boites d’olives, de moules, pas trop de délicatesse. Les timbales en plastic reçoivent la visite de liquides successifs.

 Isabelle entre soudain, un voile blanc se lit dans ces yeux. Nous l’invitons à prendre un verre. Elle avait remis son tablier de travail, tranquillement elle s’essuie les mains de chaque côté, puis l’enlève, passe devant la glace du buffet, remet en place une mèche rebelle, prend des chips et des cacahuètes qu’elle vide pratiquement sur la table et s’assoit auprès de nous. Ouf ! L’ambiance reprend. Elle parle un peu avec Luis Angel. Puis nous fait comprendre que le repas va être prêt. Ce sera un repas complet traditionnel, que les libations du soir m’ont empêché d’écrire dans mon petit carnet.

Merci Isabelle.
**

La vidéo reprend de notre tour des Mallos les images des groupes qui escaladaient les falaises au tour desquelles nous marchions. La distance rend parfois l’image imprécise, mais l’ambiance est restituée et ces hommes et ces femmes accrochés à la façade sont époustouflants.

 
**

Je préparerai pour l’automne un DVD. Les images sont plus belles que sur le Web. Je le proposerai le moment venu aux amis du groupe dont j’ai l’adresse e-mail.

 
 
 
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29 mars 2007 4 29 /03 /mars /2007 13:33
Le tour des mallos de Riglos première partie.
 

Comme le déclencheur de cette belle randonnée, c’était les Mallos de Riglos, j’en ai fait deux sujets. Dans le prochain, je vous parlerai de la varappe et d’Isabelle.


 Aujourd’hui place au spectacle. Il faudrait du 16/9 dans tous les axes, probablement du miramax pour être regardé à la Géode de la Villette, tant le spectacle est grandiose. Si la randonnée occupe nos pieds et notre regard vers les pièges des sentiers caillouteux, les arrêts nous permettent un tour d’horizon de couleurs et de vie. Je ne suis pas un habitué de l’observation des oiseaux. Quand un guide me dit « là tu vas voir des choucas ou des vautours », ben je vois des choucas ou des vautours…Ici le guide n’a rien à expliquer, on est immédiatement captivé. Ce vol des dizaines et dizaines de vautours, je le revois comme ces films d’aviation ou de guerre des années soixante : le combat d’escadrilles spitfire et messerschmitt. Ballet incessant d’oiseaux qui se croisent, plongent et remontent. Pas un battement d’ailes, simplement les ailes déployées qui s’appuient sur les courants. Je ne connais pas le cri des vautours. Autour de nous d’autres oiseaux invisibles (car probablement top près) font entendre leur chant.

           *

En revoyant ma vidéo, j’ai coupé un max, il faut être dans l’ambiance pour apprécier ses émotions à rebours. Mais moi, je me revois la tête en l’air, le regard perdu et la caméra cherchant difficilement la mise au point.

 

La randonnée n’est pas longue, mais la première côte fait résonner les cœurs fragiles. Le temps est mitigé, plutôt frais, c’est bon pour la montée, mais le soleil hésite, ce n’est pas bon pour la photo. La pause arrive vite, Isabelle nous a préparé des tortilla española de patata. Bienvenues ! Avec un sandwich au pâté que beaucoup espéraient. Pas de sieste aujourd’hui, non que le chemin ne le permette, mais ce soir, la visite du château de Loarre est prévue.

Nous allons redescendre tranquillement dans les odeurs de thym et les couleurs de coquelicots.

La pluie se fait doucement sentir.
La ballade est finie
 
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