14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 22:43
J’aime mon Ghetto (6)
 
Sculptures couleur
femme-rouge-copie.jpg

Alberto m’a adressé une invitation pour les journées portes ouvertes à « la Vache Bleue ». On est toujours inquiet, les sujets ne l’ont-ils pas déçu ou fâché. En tout cas bon accueil. Il nous montre tout son travail, son dernier tableau sur « Beaubourg » et des œuvres plus anciennes.

A la Vache Bleue, vers 14h30 on se prépare à se mettre à table. Toutes les voûtes sont ouvertes, il y a une odeur de ragoût qui s’insinue partout, la cuisine chauffe ! Les artistes sont plus ou moins attablés, gentiment ils te donnent le programme, il vaut mieux revenir dimanche pour la poésie…

Par raccroc, nous rencontrons Sibylle qui nous fait découvrir son métier de sculpteur. Essentiellement le bois, mais aussi des bronzes réalisés à partir de cire, et des plâtres à partir de papier journal.

Je ne vais pas te faire un discours sur l’art, elle en parle mieux que quiconque. J’ai extrait de ma vidéo quelques photos de statues que j’ai isolées pour qu’on les apprécie mieux. Je veux dire pour mettre en relief  les formes, qu'on sente la matière, suggérer une lumière qui les valorise.

A la sortie, j’ai aussi photographié tout ce qui est en plein air depuis longtemps, et qui n’est pas vraiment visible de l’autre coté de la haie. Des corbeaux (ou autres oiseaux) en ferronnerie peinte. Moi, ces compositions, ces formes, ce travail m’ont fait penser à ce qui est exposé au musée d’Orsay. L'art premier!

C’est pour ça que j’ai un peu joué avec la couleur. Que j’ai un peu gommé le contexte des voûtes, très prégnant. Pour donner à voir ces sculptures en couleur autant qu'en relief.

Petite vidéo sur notre rencontre avec Sibylle:


précédant: la Femme au Chien
Premier: les barreaux verts

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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 14:34
J’aime mon Ghetto (5)
La femme au chien
femme-et-chien.jpgT’en as pas fini avec « ton » Alberto ?
 

C’est mon dernier sujet. Il a une cohérence propre et je ne voulais pas le noyer dans d’autres histoires.

 
C’est quoi la photo ?
 

C’est un extrait du tableau sur lequel il travaillait quand je l’ai rencontré. Je l’ai appelé « la femme au chien ».

 

Ben ! Là tu t’es pas creusé ! On ne voit qu’eux !

 

Oui, mais il y a quelque chose dans le tableau, une histoire à découvrir ou inventer. Est-ce que tu te rappelles le chien du musée du Prado ?

 






« Le chien » ? Le tableau de Goya ? Ça n’a rien à voir !

 

Si quand même ! Enfin un peu, je dirai par opposition ! Il y avait sur le catalogue ce commentaire du chien de Goya : « et si le chien était non seulement le cerbère du royaume des morts, image des terreurs nocturnes, créature postée au milieu du grand désert du monde…..mais aussi, dans la symbiose plastique, la métaphore d’un portrait de l’homme…. ? »

 

Attends, dans Goya, ce qui fait la symbolique du chien, c’est qu’on n’en voit à peine la tête dans cette lumière de ténèbres, et ce regard de chien fidèle ! Là le chien te fixe, le regard du prédateur qui te jauge, il sait sa force, il attend juste qu’on le libère. Qui se cache derrière le chien ? Qui se demande s’il va devoir lâcher la laisse et la muselière ? C’est elle ! La lumière glauque des palissades est propice aux terreurs nocturnes ! Oui ! Pour celui qui va se faire bouffer par le cador ! Mais sans son chien, tu crois qu’elle serait là ? Elle a une fausse assurance malgré la sape et le maquillage. Elle devrait pas être là. Sans le chien elle n’existe pas !

 

Bon ça ne te plait pas ! C’est marrant, quand je te montre la photo du tableau sur la rue de « Ménilmontant », tu ne trouves que des impressions positives. Là, il y quelque chose qui te dérange. Sûrement le monde de brutalité qu’il révèle. On peut l’appréhender, alors que le chien de Goya montre l’infini…


alberto la femme le chien
envoyé par albumrj

sujet précédant: Villette ou Bastille

premier sujet: les Barreaux Verts
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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 11:26
J’aime mon ghetto (4)
Villette ou Bastille ?

C’est le hasard de la déambulation du contemplateur de sa rue. Au mois de mars la rue Ordener est vide, dans la lumière crue du petit matin. Le mur est peint à neuf. Nouveaux tags et graffitis. Qui sont-ils ? Trop de signatures, souvent si déstructurées.   Début mai sous les voûtes de la « Vache Bleue », la rencontre avec Alberto. Deux regards jeunes, neufs, plein d’espérance ou d’exigence !
orenner-tnb-1.jpg

menilmontant-1.jpgAlors ?
T’es Villette ou Bastille ?
Rap ou opéra ?
Roller ou VTT ?
Mur ou toile ?
Bombe ou brosse ?
Secret ou affiché ?
Extérieur ou intérieur ?
Crypté ou à déchiffrer ?
Frontal ou fuyant ?
Contrasté ou dégradé ?
Couleur ou noir et blanc ?
Déstructuré ou reconstruit ?
Massif ou fragile ?
Lumière tranchée ou filtrée ?
Péremptoire ou interrogateur ?
Collectif ou solitaire ?
Communauté ou groupe ?
T’appartiens à un « Crew » ou une équipe ?
Tu déformes pour enfouir ou révéler ?

L’espace crée ta perspective ou tu crées la perspective dans ton espace ?

Juste pour te dire que je ne sais pas choisir. Je suis plus sensible à ce qui ne me demande pas trop d’efforts de lecture (l’œil fatigué perçoit mal les détails). Mais je reçois deux émotions différentes, et d’une vraie intensité en m’arrêtant devant le travail de ces artistes des rues ou des voûtes.

Aujourd’hui encore, la fraîcheur, l’enthousiasme d’Alberto expliquant sa recherche, son travail sur « les bouchers à la Villette » ou sur « les acrobates en rollers à la Bastille », nous renvoient au spectacle de la rue.

La rue reflet de notre temps, de notre modernité, carrefour culturel.

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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 17:59
J’aime mon ghetto (3)
Découverte à la « Vache Bleue »

Ce 6 mai, j’avais pris mon caméscope pour revisiter les coins d’une ballade en février. Les photos, que je vous présente néanmoins étaient tristes. Je m’étais interrogé sur qui pouvait vivre sous les voûtes du train qui enjambe le canal.9-bord-du-bassin.jpg

 

 

Tu me demandes souvent pourquoi j’ai ce regard complaisant pour tout ce qui exprime ce temps arrêté des friches industrielles. Sûrement, parce qu’aujourd’hui j’aurais voulu me souvenir plus concrètement de ce temps où le travail était une étape de la construction d’un homme, où la valeur du travail était visible, préhensible sur une table d’atelier, où l’effort structurait la solidarité de ceux qui trimaient à coté de toi. Aussi parce que la mise à la retraite forcée, c’est un peu ces ateliers abandonnés. L’individu aussi, est mis au rebut de la société post-industrielle. Inutile de chercher comment on pourrait le réutiliser, on le laisse de coté.

 

Les vieux murs ont cette chance qu’ils servent encore à l’expression des jeunes qui crient qu’ils existent.

 

Ces photos exposent le face à face de la société neuve et  des ateliers en démolition. Le travail se réfugie dans l’abstraction informatique, invisible, secret, où le travail en groupe (on disait dans les années 90 avec l’avènement des réseaux, le travail coopératif), se réduit à partager des fichiers abstraits. Les bureaux paysagés réunissent des êtres fantômes, anonymes, isolés qui tapent sur un clavier des phrases magiques. La valeur ajoutée a remplacée la « beauté » du travail !

 

Perdu dans le viseur de mon caméscope, je regarde sans comprendre la décoration des voûtes bleues. D’un coup, je suis interpellé par une voie forte qui me demande si je suis intéressé par la peinture ? Une femme solide, déterminée, m’emmène en quelques pas à la voûte 87 où elle me présente Alberto. Qui vient d’Espagne et fait les beaux arts.

 

Tu me connais assez pour savoir que je n’ai pas de sens artistique. Mais l’ambiance de cette voûte qui diffuse une lumière claire, les odeurs de peintures, et la confiance en lui de ce jeune peintre me donnent l’envie d’en savoir plus.

 

Sur la vidéo je ne montre aujourd’hui que « la rue de Ménilmontant ».

 

 

J’ai deux autres sujets de prêts. Le dernier sur la « femme qui a peur » est un petit bijou.

 

Si vous voulez connaître Alberto, j’ai son mail, faites moi signe.

Précédant: les artistes font le mur:

Premier: les barreaux verts

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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 14:09
J’AIME MON GHETTO (2)
 
Les artistes font le mur

Au mois de février, je m’étais promené dans cette partie du 18eme, qui longe le canal de la Villette . J’avais fait des photos de l’environnement sur mon premier sujet « les barreaux verts ». Poursuivant ma déambulation de l’autre coté, sur le 19éme, il y a un quartier particulier entre l’usine de chauffage urbain, ces rails de chemin de fer abandonnés, ce pont rouillé, où nos talons résonnent en l’absence de train. Que l’on tourne autour de l’usine, ou que l’on suive les rails, on est rabattu sur le même décors. D ‘autant que le canal et ses bassins cernent ce petit coin de Paris. Comment t’expliquer le chemin de tes sensations entre la lumières du canal, ses quais aménagés pour la flânerie, ses mouettes qui amusent les files d’attente devant le MK2, les joueurs de pétanque qui jouent à être admirés dans leurs élans de théâtre, et ces bâtiments sans commerce, dont les balcons hébergent des vélos ou de vieux fauteuil.

3-saxo-100-5061.jpg

 

En ce début février gris, il n’est pas quinze heures. Les rues sont vides, les immeubles silencieux. Une porte en verre s’ouvre brusquement pour laisser passer deux jeunes qui se jettent sur leurs cigarettes. Tiens, je n’avais pas remarqué les locaux d’activité. Les rez de chaussée sont donc occupés par des entreprises ou des associations.

 

Conduit par les vieux rails je découvre des terrains vagues, des sortes d’entrepôts en briques noircies et bois goudronné, au toit en fibrociment gris couvert de mousses verdâtres, dont on ne sait s’ils sont abandonnés. Passant sous un porche, les jardins de cet immeubles moderne sont bornés par le talus du train qui ne passe plus. Au dessus les murs des hangars aux vitres brisées sont peints de tags. Tout est gris. De hautes grilles vertes bordent l’accès au parking souterrain. Impossible de continuer.

 

Obligé à faire demi tour, je suis renvoyé par le hasard de ma déambulation sur une rue dont tout un coté n’est qu’un mur. Un mur peint, presque pas tagué. Des couleurs simples, et des personnages blancs comme on imagine les fantômes. Elle fait un angle. Là il y a l’inscription et plein de noms associés : « Les artistes font le mur ». J’ai donc tout photographié, et je vous en donne aujourd’hui un échantillon. Les plus beaux ensembles je les ai réunis, et mis dans la petite vidéo qui accompagne ce sujet.

 
***
 

Pour ne pas me laisser démoraliser par la panne de mon PC, la semaine dernière, je pense à y retourner pour profiter du soleil. Mes photos n’étaient pas pêchues. Hélas, la plupart des peintures avaient été recouvertes par des tags. Si tu as vu mes sujets sur « les  murs », ou « la cabane du pêcheur » tu sais que j’aime les tags. J’ai d’ailleurs acheté deux livres sur les tags au Virgin de Barbes. On en reparle…

 

Je ne crie pas sur ces superpositions de peintures, même si agacé de l’accaparement des espaces sans discernement. Mais les Egyptiens des pyramides ne martelaient-ils pas leurs plus belles représentations sur les murs de leurs temples lors d’un changement de d’orientation politique ?

 

J’ai été récompensé de ma promenade où je ne m’y attendais pas. Je vous ferai faire la connaissance d ‘Alberto.

 
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J’aime mon ghetto (1) : "les barreaux verts"
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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 13:40
15 février 2005

Prise de tête sur la piste de l’Ourcq

Dimanche matin 9 h 00, le vélo est prêt. Le vent est fort, il fait plutôt froid. Après une hésitation, j'y vais. Le passe-montagne enfilé, le casque à la main, les chaussettes de montagne, tout est "GO". Un blouson pour la pluie, au cas où dans le sac à dos.
Ça fait un mois que je n'ai pas pédalé, en fait, depuis mon épaule esquintée en voulant faire des pompes. Est-ce les gants épais, le col remonté du blouson ? Bref j'ai un mal fou à fermer la boucle du casque, je me sens comprimé. Sûrement le passe-montagne que j'ai mis contre le froid, mais il parait tout fin...
Avant la Villette, j'avais eu déjà plusieurs fois du mal à tourner la tête, les carrefours sont passés en aveugle. Comment pouvais-je être aussi raide ? Petite inquiétude.

Bon, j'avais un peu le nez qui coule, mais quand même... Au moment de déglutir la salive qui m'encombre la bouche, un voile noir me tombe sur les yeux. Syncope ? J'ai mis deux secondes à comprendre que ma glotte avait tiré la sangle du casque qui s'était rabattu sur les yeux. C'est pas possible que j'ai la tête qui enfle comme ça ???

Orgueil démesuré ou céphalée carabinée ?

Bon, Bon, je roule...
Je pense à la blague de Toto qui revient de l’école et se plaint à son père:
"papa, y disent tous que j'ai une grosse tête !"
"C’est rien mon petit, prend ta casquette et va chercher 5 Kg de pommes de terre".

Tout en pédalant vers Bobigny, je rentre les épaules à cause du vent: ça grince! J'ai la tête qui grince!! Comme si elle gonflait et se coinçait sous le casque!!!
Merde, c'est pas un petit rhume, qui peut coincer comme ça.
Je commence à m'écouter la tête, ça bouillonne de la cafetière... l'angoisse sourde.

Sous les pavés du pont de Bondy ça craque, j'ai la tête qui craque!!!
Je sens la panique venir, faut réfléchir:
Hier soir j'ai eu une longue série d'éternuements qui ont affolé les sismologues du monde entier. Ils se sont réunis en catastrophe à la Réunion. Ce matin à la radio, ils donnaient leur avis nauséeux. Ces craquements, c'était peut-être un tsunami, parti des fausses nasales, amplifié par les humeurs des sinus, provoquant une immense vague liquide céphalo- rachidien se brisant sur les plages de l'oreille interne. Je remuais la tête avec prudence, toujours autant de souffrance. Les pavés passés tout semblait calme et j'entendais bien le vent.

Pourtant, ça craquait de plus en plus !

L’angoisse redoublait, j'étais sur, j'avais pris mes pilules pour la tension. Encore plus Inquiet je me rappelais précisément :
J'avais éternué, un peu comme la Soufrière avait lancé au ciel ses colonnes de gaz sulfureux, avant finalement d'exploser et de voir son sommet pulvérisé dans les cieux sombres.
Mais j'avais mon casque, et la pression des gaz grippaux ne pourraient m'éparpiller les os du crâne, comme un vulgaire volcan et sa nuée ardente.
Du coup, je voyais la Soufrière avec mon casque sur le cratère!
Je me marais en me demandant - par où passer la sangle - quand une bourrasque rageuse et glacée me fit zigzaguer.
La grêle ?


La terreur, soudain!!!
 
L'image foudroyante:
En accéléré je revoyais tout d'un coup nos jeux de gosse quand nous mettions les pétards sous de vieilles boites de conserve. La hauteur où ça montait!!!
Tétanisé, je bloque les freins d’une crispation des mains, éparpillant mes suiveurs, sous les invectives, au hasard des contre-allées.
Je hurle:
-"ils ont allumé la mèche! Ça va sauter!!!"
Combien de temps me reste-il ?
Cinq secondes ? Quatre ??
Le vélo tombe au milieu de la piste; Mes doigts gourds s'énervent sur la boucle... Deux secondes... La sangle lâche et dans un geste désespéré j'arrache le casque... une...
rien...
Petit choc sur l'épaule et tintement métallique sur le macadam!!!!
Goupille ????
Rien...
La peur me lâche doucement, je baisse la tête encore raide, j’essaye de voir, et stupéfait je contemple mes deux clés Allen pour régler ma selle et le guidon. J'avais du les ranger dans mon casque... Ouf!

Pour le vélo, le casque est léger. A l'armée on avait un casque lourd, et le "margis" criait "enfoncer vous bien ça dans la tête»

C'est fou!

L'ABUS DU CASQUE EST DANGEREUX POUR LA SANTE

En plus de mon incapacité à remettre en état mon blog perturbé par le changement de version (ils préconisent de se faire un site de test), voilà que mon PC est à l’hosto rue de Charenton depuis quatre jours. Je vous ai mis un petit souvenir de ballade d’il y a deux ans, avant "l’ablogrj".

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11 avril 2007 3 11 /04 /avril /2007 08:20
Grands moulins de Pantin- démolition suite.

Il faut dire que pour mon petit entraînement en VTT, je passe toutes les semaines devant les Grands Moulins de Pantin. Ils n’ont pris pour moi une telle place dans mon petit univers que récemment, quand j’ai réalisé qu’on les démolissait, du moins en partie, pour les réhabiliter.

Il y a de choses comme ça qu’on voit sans voire et qui tout d’un coup prennent de l’importance.


Tiens cette foret par exemple entre Belverne et Coutenans, dans la Haute Saône. On n’y faisait encore du vélo avec mon frère il y a quelques années. Même si ici et là, la nationale s’était agrandie, avait laissé quelques virages devenir terrain vague, c’était bien la même route, la même foret où nous passions assis sur le porte baguage d’un oncle ou de notre père. Dès que nos jambes furent suffisantes nous pédalions de bon cœur tant dans les cotes que les descentes. Les jours d’orages les ombres des grands arbres prenaient des proportions dont nous aimions avoir peur. On se dit que cette foret est là pour toujours. Et chaque fois qu’on y repassait on guettait les arbres, les lumières, les oiseaux. Même en voiture avec les gosses il m’arrivait de rouler doucement pour recréer les images. Mais la rage de ceux qui me klaxonnaient me ramenaient à la réalité.

Mon décors d’enfant n’est plus… Des dizaines de bulldozers ont en trois mois rasé les collines sur des centaines de mètre de large. Ils comblent les vallées, arasent les bossent. Ils ne reste rien de cette foret de mon enfance. Discutant avec cet oncle qui m’avait plusieurs fois transporté sur son vélo il y a soixante ans, c’est pour un nouvel autoroute, à cause des camions qui ne peuvent monter telle cote l’hiver, ni les convois spéciaux qui ne peuvent tourner dans tel autre village…

Alors les Grands Moulins, c’est un peu ça aussi. Mes cinq ans dans Paris, le premier tour en auto des boulevards des maréchaux (le périph n’éxistait pas). Quand en en faisant le tour, je découvre le ventre ouvert des grands silos, je me demande comment ça marchait. Ou étaient les fameuses meules qui écrasaient les grains ?

On trouve dans l’inventaire du patrimoine des informations techniques sur l’architecture, c’est là que j’ai lu que la grande tour avec les horloges était un château d’eau, et qu’il y avait un immense escalier en spirale pour monter. A l’orgine il y avait 21 meules (d’un nom technique que je n’ai pas retenu). Nulle part dans cet inventaire on ne parle du métier des travailleurs ayant fait fonctionner ces moulins. Ils ont été abandonnés parce que la production n’était pas suffisante…**

J’ai vu les maquettes en couleurs avec plein de verre pour réhabiliter le quartier. Les nouveaux bâtiments compléteront-ils aussi bien cette perspective du canal, de la rotonde de la Villette aux Grands Moulins ?

Précédant : Les Grands Moulins de Pantin

A suivre: recontruction des Grands moulins de Pantin 2008

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6 février 2007 2 06 /02 /février /2007 22:19
« J’aime mon ghetto »
Les barreaux verts
 
Curieux!

La semaine dernière je remonte, fatigué de ma ballade, la rue de la Marne, pour passer au-dessus du canal et plonger dans la dernière ligne droite du « VTTiste ». Je calcule mal mon élan ou bien le feu rouge me stoppe. Du coup, au coin d’un bistrot et d’une usine de chauffage urbain je tombe sur ces peintures sur le mur d’enceinte. Rapidement je fais le tour, et photographie comme je m’y complais en ce moment ce petit décor industriel ou social. Que sais-je ? Pas facile de parler avec le vélo le casque et l’appareil photo. Qu’est qui est le plus saugrenu ? Le bonhomme bien sur…


La douche passée, sur le PC je regarde ces photos et découvre ce petit mot dans un cœur comme on en faisait pour la fête des mères : »I Love My Ghetto ».

J’en entends qui ricanent : » ah ! Si tu pouvais voir la vie autrement que dans tes photos ! »

Ce mardi, jours gris, le chat bien nourri, j’ai repris l’appareil et j’ai marché, faire le tour du Ghetto.

Le marché rue de Crimée encombre encore la piste cyclable. Rue de l’Ourcq, j’avais déjà remarqué cette démolition visible après Noël. Les énormes fenêtres rondes sont comme les yeux d’un extra terrestre contemplant l’œuvre des pelleteuses. Ce sont les faux des temps modernes. Elles couchent le béton comme naguère on couchait le blé. Drôle de moisson de ferrailles tordues, chaumes rouillés de la modernité défunte.

Ce coin de la rue de la Marne est curieux. L’empreinte de l’usine sur le ciel. Le canal et les rails rouillés des voies abandonnées, des entrepôts délabrés et de part et d’autre du pont : les immeubles modernes des quartiers chics du canal, et les structures de la Villette.

Cet après midi vers trois heures c’est calme. Rues vides. Avant de rentrer j’aurais le temps de croiser les enfants des écoles ramenant leur vélo au loueur installé au coin du pont. Et je devrai patienter derrière le pas sautillant des petits traînés par leur maman.

Le bistrot du coin s’appelle les barreaux verts. Je suis rentré, ai commandé une bière, bien décider à comprendre l’origine du nom. Mais une partie allait bon train. Trois habitués et le patron jouaient aux cartes. Il y avait aussi des dés. Et des enchères. Quand tout se passe bien, tout le monde abat ses cartes à la deuxième ou troisième levée. J’ai regardé longtemps sans comprendre.

Je ne sais ni le jeu, ni pourquoi ça s‘appelle les barreaux verts. Je deviendrai un habitué…

Je n’ai pas su voir le Ghetto, peut-être vers le canal ?

A suivre: "les artistes font le mur"
 
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20 décembre 2006 3 20 /12 /décembre /2006 14:37

Soleil et froid le long du canal

J’ai d’abord réparé deux chambres à air. Je voulais le faire hier, et puis, bah! Ce matin le soleil donnait bien, il fallait vite remettre les choses en ordre. Un peu de papier de verre, un peu de colle et tenir la rustine une minute. Le plus dur c’est toujours de faire remonter le pneu sur la jante sans pincer la chambre. Sac à dos ficelé, le passe montagne sous le casque, l’homo vététicus, chaloupe d’un pied sur l’autre, la pompe à pied d’une main, la roue réparée de l’autre, le sac sur le dos, les courroies pendantes, le téléphone griffée dans une bretelle.

Il fait si froid dans la cave que la serrure est grippée, point de vélo ! Quelques coups de pieds réparateurs et un bon bien vengeur, la clé tourne, à moins qu’elle ne vrille ? Petit contrôle, ça tourne.

Le long du canal, la lumière de trois quarts face est crue, droit dans l’œil. L’ombre des arbres me fait un effet de flash stroboscopique qui me fait cligner sans arrêt. Je passe du rouge au noir. Du coup les grosses racines me font sursauter. L’œil gauche resté à l’ombre du nez pleure tranquillement sa petite larme dans le vent. Presque personne ce matin. La passerelle de Sevran avait une couleur inhabituelle. C’est une bonne image pour mon petit téléphone.

 

J’avais, il y a bien longtemps préparé une vidéo, la dernière sur les jeux de plage à Hossegor. Je ne savais pas quoi en faire. En revoyant le sujet sur l’Islande et notre petit pique nique dans l’usine de découpe des baleines, je m’étais dit : tiens, il faudrait opposer ces images de jeunes femmes qui sautent les vagues avec leur baleinière, à celles si sombres du capitaine Achab traquant Moby Dick. Mais le temps passe…En revoyant ce clip et entendant mes commentaires « live », en dessous du degré zéro d’un « interville » d’antan, j’ai compris que c’était mission impossible. Je ferai mieux de relire Moby Dick !

Alors tant pis, cette vidéo du début novembre à Hossegor ne vous permettra que de voir ces filles agiter leurs pelles au-dessus des vagues, comme des libellules leurs ailes dans un vent trop fort.

***
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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 09:31

 

 

Un trésor sur la route perdue du Château de Rochebonne

Le guide du routard te donne toujours de bonnes idées. Quand ton objectif principal de ballade s’éloigne, surtout quand il est top loin, faire demi-tour comme ça, sans rapporter un souvenir bien racontable, c’est impossible. Comment se faire plaisir après cinq heures sur ta selle ? Le village de Chalençon est réputé remarquable. Mais je ne voulais pas me dérouter alors je l’ai passé. Ensuite le guide et la carte me suggèrent le  château de Rochebonne ! Sauf que sur cette voie de chemin de fer tu ne croises pas les routes, et donc je l’ai loupé et bien dépassé.

Tant mieux, car en revoyant ces images, c’est cette longue route solitaire sur ce chemin cahoteux, dans ce petit temps, mais au cœur de cette vallée de l’Eyrieux qui restera le temps fort de ce séjour. Bien sur, faire une ballade un peu longue sans pépin, il faut de la chance !

La magie du lieu est dans cette envie d’aller plus loin d’en voir plus. Le vélo te laisse entendre l’eau qui cascade entre les rochers. Le vent en s’engouffrant dans ton casque te ramène le bruit des feuilles Les nuages ont diffusé une lumière douce, et chaque vallée, chaque colline est elle-même sans l’artifice des ombres et de la lumière crue. Le décor est fait de pierres rudes, de villages sombres perdus dans les brumes. Depuis l’autre bord de la vallée, tu n’entends pas les bruits de la ville, tu ne vois rien bouger. Des villages fantômes. Existent-ils ?

Alors tu bascules, tu quittes le ballaste blanc, tu glisses le long d’un chemin herbeux et boueux. Le signal du réel c’est le chien ! Il t’a entendu trop tard, alors il se précipite. Dix maisons, peut-être pas ? Une petite bruine, douce. Passer le pont. La grand route. Les autos sont là, bien réelles..

 

Cette ballade, elle est à moi pour toujours.

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