9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 13:54


Faire vivre la lumière.
La Navette du Millénaire au canal de l'Ourcq

La navette du millénaire 05
Ce jeudi 8 mars, ce n'est pas pour toi l'occasion de t’apitoyer sur le sort des femmes dans le monde, ou sur la reconversion du gars Sarko. Qu'il dégage ! Que tu l'oublies ! T'auras moins mal au dos !
Donc, t'as fini pour quelques jours de répondre toutes les deux heures à la question : « sur une échelle de zéro à dix, où situez-vous votre niveau de douleur ? » Il ou elle note le chiffre et puis s'en va. T'es qu'une statistique. Personne ne s'intéresse à toi, ni à ce que tu ressens. Tu te sens frustré de pas pouvoir exprimer ta difficulté autrement qu'avec une grimace; t'imagines facilement que si le harcèlement de ta douleur  armait l’énergie de ton pied, le temps pendant lequel ton interlocuteur ne pourrait plus s’asseoir, l'aiderait plus sûrement à donner du sens à ta réponse. La force du système, c'est ta faiblesse.
Sûr que, si le gars Sarko, n'avait pas crier si fort « casse toi pauvre con », le pauvre con de vieux VTTiste ne se serait pas cassé le dos. Depuis, t’amalgames. A la télé, tu ne regardes plus les infos, « t'épileptises » quand il passe.

- Pourquoi t'es dans cet état ? La promenade ne t'a pas fait de bien ?
Au contraire ! Mais la colère t'a explosé comme ça, quand porte d'Aubervilliers, t'as vu des gendarmes tous les cents mètres. La dernière fois c'était pour l'inauguration d'un commissariat, rue de l’Évangile, par le ministre. Une dizaine de fourgons et trois CRS tous les trente mètres. Quand tu te promènes comme çà, et qu'il y a des flics partout, tu te retournes pour voir qui est derrière. Que des gosses qui sortent du collège. Depuis, rien n'a changé concernant les vols, les occupations de hall etc. Enfin rien ! T'exagères un peu ! Ils ont passé le « Karsher » ! Les trottoirs sont propres  tout le long de la rue de l’Évangile ! Le long des entrepôts, il y avait, depuis 20 ans, des tonnes de gravats abandonnés, des carcasses de voitures cannibalisées, des camionnettes pour SDF. Fini, le trottoir est lisse. Même les chiens ne font plus là. Par contre, devant l'entrée de ton immeuble, ça s'entasse. Tu sais, maintenant quand tu te fais livrer des marchandises, avec reprise de l'ancien, ils se contentent de les descendre et de les poser une porte plus loin. Moins d'une heure après, comme attiré par quel instinct, un groupe de trois quatre gus renverse tout à plat, tape, cisaille, fracture, arrache. Il te reste 50 cm de passage sans trop de verre brisé et de ferraille rouillée.
Tous les jours.
Coté flics, c'est toujours propre, coté gens, c'est de plus en plus sale. Ça prouve bien que quand la Mairie veut nettoyer, même sans Karsher, elle sait faire propre...


Bon ! T'allais au Millénaire, tu sais, le Centre Commercial d'Aubervilliers. Tu y as acheté un ou deux trucs une fois pour voir, mais même les enseignes où tu vas depuis 40 ans ans te baratinent.  Juste avant le centre commercial, il y a un centre d'affaire protégé par des grilles. Devant l'entrée, plein de gendarmes, un peu décalés deux gus, carrés, la soixantaine affichée, pull de laine, grosse écharpe et blouson chaud. Ils tiennent serrés contre eux une banderole enroulée. Quand tu passes, tu vois un officier sortir, il va vers les gars, un grand sourire, main tendue :  « bonjour Messieurs, comment ça va ? - Bien, ou plutôt NON RIEN NE VA !» Tu n'en sauras pas plus, la navette fluviale est là, tu accélères. T'as des photos à faire. Mais toi, tu « obnubilises », des flics devant un bâtiment ça ne peut être que pour le candidat.

Alors quelques images de la vue du Millénaire. La lumière te fait du bien, ton premier soleil depuis des mois. Tu poursuivras ta balade depuis la porte de la Villette vers le pont du T3, et retour par les grands Moulins de Pantin. Les photos en trois série d'album.
Dis ça finit par être un peu répétitif tes paysages, t'as rien d’innovant ?
Vois-tu, le Sacré s'attache a des valeurs du passé, et le vieux con de vieux VTTiste, est curieux de son quartier, du vivre ensemble qui se transforme en même temps que la rue, les murs, les toits. Il essaie de vivre, mais le « vivre ensemble » a disparu.

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 13:34

 

Essai de promenade pédestre le long des bords de Loire.


Le pellerin - bords de loire 01 La veille, t'avais essayé de te trouver un chemin de hallage dans les marais, mais rien. Quelque centaines de mètres ici et la pour la promenade dominicale, mais pas de vrai chemin pour te permettre de suivre les berges. Est-ce le fait de cette zone de marais ? Bref, t'étais rentré bredouille au sens de ce que tu cherchais, et comme toujours les derniers kilomètres sont en trop. Le froid et la fatigue te l'ont fait payer.

Après une nuit de reconstruction dans un bon lit, t'as envie de bouger. Et tu reprends la carte. Le nord c'est pas possible, voyons le sud. Bien sûr, pas de VTT ce matin, tu te votes une simple balade à pied. T'arrêtes donc ta caisse entre la Montagne et St Jean de Boisseau et tu te cherches un passage tranquille vers le Pellerin. On est le premier novembre, les villages sont vides. T'entendra pourtant sonner un clocher ici et là.

Tu t'engages sur un chemin indiqué bord de Loire. Il y va tout droit et te pose dans un cul de sac au milieu de la végétation. Tu vas d'un coté de l'Autre, repère les points remarquables de Couéron où t'étais passé la veille. Mais aucun point de vue, aucun oiseau.

Tu vois des joggeurs s'engager résolument sur un chemin. Tu les suis de ton petit pas tranquille. C'est vraiment pour le fun de la course à pied. Des haies, des murs, des joncs, pas mal de gadoue, mais rien à voir.

Demi tour. Tu te poses au Pellerin, à l'arrivée de l'autre bac, vas visiter, de loin, un petit chantier de réparations navales, puis tu stoppes. Rien pour le promeneur.

 

En retournant vers le terminus du bac, un petit bistrot d'habitués. Le bar est inaccessible. On y parle foot, et de je ne sais quoi. Le journal local, vite acheté, vite lu, mais ça aide à passer la bière. Le Loto marche à fond.

 

Décidément, la Loire ne te donne rien à voir. Demi-tour pour Nantes, profiter de l'après midi.

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 13:26

 

Le plaisir des jeux de lumières en faisant le tour

des remparts au château des Ducs de Bretagne.

 Nantes - Ronde au chateau - 12

Bien sur ces photos ne sont pas marquées par l'exotisme, ou un cachet pictural incontestable. De toute façon, c'est quoi l'exotisme, aujourd'hui ? Sur ta télé tu regardes Nature, les docus d'Arte, et t'en vois mille fois plus, bien expliqué...

Pictural ? Le lieu est austère, il ne viendrait à personne l'idée d'y planter un chevalet.

Un spectacle de carte postal ? Même pas ! Qui peut mettre un nom sans se tromper sur ces murs ? A moins d'être d'ici.

Ben, pourquoi tu nous déranges avec tes photos plan-plan ? D'abord t'es libre de pas regarder. Je me disais juste, que fais-je ici ? Arriver sans but, presque par hasard au retour de tes vacances, t'es là. Ce qui fait la magie, ce qui arme ton regard dans l'objectif, ce qui renouvelle par la vision des diapos ton bonheur de l'instant, c'est une alchimie particulière : les précautions que ton dos cassé t'oblige à prendre, ce regard sur 360° que le site d'offre, la déconne des jeunes, anglais bien souvent, qui détournent le décor par une mimique ou une plastique décapantes, le cache-cache des amoureux, la lumière rasante, la plongée dans les ruelles ?

La pierre fixe ton objectif, alors que ton œil vagabonde entre les créneaux, les gargouilles, les recoins, les passages voûtés, la vie des jeunes qui passent là, courant, gesticulant, comme ils traversent l'espace d'un Dysney-land, ou d'un jeux vidéo.

Sur ton guide, il y a deux pages de description du château. Ils n'ont pas la photo. Ils n'ont pas la vie qui anime le lieu.

C'est cette animation que tu ressens dans les ombres de tes diapos. T'es un peu du coté froid de la vie !

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 15:06

Promenade dans Nantes. Petit tour de château.

 Nantes Ducs de Bretagne - 04

La veille, en descendant de ton VTT, tu as été surpris par la violence de tes courbatures qui t'a fait craindre un mal de dos sévère. La crise passée, une vraie bonne nuit derrière, te voilà reparti. Sans ta bécane ; faut pas pousser le bouchon !

 

Donc, après quelques détour sur des sentiers en bord de Loire, te voilà dans Nantes. Pas si vite que ça d'ailleurs, car les chantiers, détournent la circulation dans des rues que ton GPS n'imagine pas. C'est par une approche en spirale que tu laisses ta caisse à la gare. L'heure te surprend, t'avais trop traîné, faire vite un tour de château.

 

Toi, tu vois d'abord les tours massives, les fossés transformés en promenade. Le guide te dit les murs de 4 à huit mètres d'épaisseurs, toutes les époques qui se sont superposées. Même l'usage, de château en résidence royale, d'arsenal en prison, enfin en musée.

 

L'immense cour intérieure te permet d'apprécier une perspective sur la composition architecturale du site. La restauration des bâtiments a préservé un peu toutes les époques. C'est vraiment ce que tu ressens. Il est passé 17 heures ; il reste un petit peu de monde qui profite du soleil couchant qui enflamme la pierre.

 

C'est en écoutant les commentaires des visiteurs que tu identifies la tour « Lu ». Emblème des anciennes biscuiteries. Nantes est une ville où tu traverses des zones industrielles abandonnées. Tout ne peut être transformé en musée...

 

Cette balade te confirme aussi la proximité de l'aéroport du cœur de ville. Bonne occasion de tenter de rapprocher la signature du monde moderne des cheminées d'antan.

 

Tu auras le temps malgré le soir si proche de faire le tour des remparts. C'est un spectacle lumineux.

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 23:07

Quelques jours en pays nantais –

Rando VTT sur les bords de la Loire.

 

le bac à couéron -27- soleil couchant su Basse IndreT'as une bonne carte, enfin t'espères, le Routard, ton vieux GPS de rando, mais sans les cartes qui vont avec : à un moment ça coûte trop cher d'avoir la carte vectorielle d'un coin où tu ne passeras qu'une fois et peu de temps. Tu te sens prêt, tu pars. Le Routard te dit qu'il y a un grand chemin de 32 km qui suit les berges de la Loire coté nord. Tu ne le trouveras jamais.

Qu'importe, ton premier objectif c'est de prendre le bac entre Indret et Indre. T'es sur la bécane un peu après neuf heures. Faut dire que le passage à l'heure d'hiver rend la température un peu plus clémente ce dimanche 30 octobre. T'as pris la polaire et le coupe vent. Le soleil sera parcimonieux, mais il te donnera par moment une belle lumière sur la Loire. Surtout le soir.

A ton retour tu aurais pu prendre le bac vers Pellerin. Le Routard notait qu'il ne fonctionnait pas, dommage tu te serais économisé une demi-heure. Comme tu le sais, c'est toujours les derniers kilomètres les plus chers.

Le bac s'est un bon moment d'émotion familiale. Les voitures sont laissées au parking d'Indret et la foule piétonne compacte envahit le marché de Basse Indre. Tu tournes en rond dans le village à la recherche de l'ancien chemin de hallage. Mais les bords de Loire sont prisonniers d’entrepôts ou de stade. Tu repères un fléchage sur des petits panneaux de bois. Cyclistes itinéraire provisoire – bord de Loire. Jamais très au bord. Sinon le long de la tour à plomb de Couéron. L'usine est transformée en lieu culturel, avec expo photos.

Tu cherches toujours ton « chemin », alors tu te lances dans les petites routes du marais, en espérant te rapprocher. Difficile de repérer par où tu es entré. Ta navigation en zig zag te pousse vers St Etienne de Montluc. Une crêperie. Il est déjà midi trente.

T'es loin de la Loire, donc tu vas tester le GR3. Des passages très encaissés peu cyclables, et le plus souvent un chemin facile traversant pâtures, résidences, élevages...

Il est trois heures quand tu arrives à Cordemaïs. Tu pensais pouvoir contourner la centrale, mais non, les derniers cinq cents mètres sont protégés par un grillage, tu ne verras pas la Loire de ce point là.

Tu prends conscience du temps qui passe. Le changement d'heure t'a permis de partir dans une petite douceur, mais la nuit va venir plus tôt. Il est cinq heure trente quand le bac te dépose. Il te reste une petite heure à faire. La nuit te prend vite, et le premier froid aussi. Finalement t'auras fait quatre-vingt quinze kilomètres à la recherche d'un chemin de bord de Loire sans le trouver. Quelques photos d'un paysage que le soleil embellit. Tu n'auras vu aucun oiseau. Sur le bac seulement un avion atterrissant vers Nantes. T'étais pas dans un jour de chance...

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 22:38

 

L'artiste des rues devant son travail, sa vie de tagueur.

 Dacruz - Bassin de la Villette - 006

Tu sais, les coups de foudre, tu ne sais pas comment ça vient, mais ça t'explose le cœur. Sur les bords du bassin de la Villette ou du canal de l'Ourcq, t'as fait du vélo des années sans rien voir. Même quand tu n'avais plus tes cuisses de vingt ans, t'avais toujours une œil sur ton compteur de vitesse. Alors, le décor, c'est juste une sensation confuse, des murs, des bâtiments, l'eau du canal. Tu fonces et essayes d'éviter les pièges, et tous les bambins qui te coupent la route sans imaginer que le clone raté du gars Anquetil fonce tête baissée, sans rien voir . La CPCU par exemple, il 'a fallu plus de dix ans alors que tu passais devant, avant de comprendre ce que c'était : Le chauffage urbain.

Un jour que tu rentres plus fatigué, dans la petite cote qui te permet de passer au-dessus du bassin, au coin de la CPCU, là où il y a un vieux pont de chemin de fer désaffecté, tu t'arrêtes subjugué par un mur peint, un visage d'inspiration Inca, et un cœur avec cette petite phrase : « j'aime mon ghetto. »

Aujourd'hui, l'homme qui a peint çà est devant toi, il t'explique son quartier, comment il en est venu à peindre dans les rues du 19°, ses sources d'inspiration, ses rencontres, ses difficultés, sa réussite.

T'écoutes, t'es baba ! Toi, t'étais formaté pour bosser, lui pour taguer. Drôle de rencontre !

 

Le lien ci-dessous, te renvoie à ce premier sujet, et ta surprise en fin de ballade : les « Barreaux Verts », bistrot disparu dont le repreneur à fait appel à Dacruz pour la déco de la salle du fond, et bien sur la découverte du mur avec le papillon à tête d'inca, et le cœur « I Love My Ghetto »

 

01-i-love-my-gheto.jpg
 I Love My Ghetto. Premier sujet en 2007


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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 08:04

 

Encore une balade avec ta « rousse ».

 Tags canal de l'Ourcq 08

Tu retrouves sur ton disque de sauvegarde ces images prise en mars le long du canal de l’Ourcq. Tu passais presque tous les jours, juste un petit train-train pour te conserver les jambes en forme. T’avais senti que le pont sur le canal pour le passage du T3 était imminent. Ils le monteront pendant les deux trois jours où tu seras occupé ailleurs.

Bien sur le taggers tu les vois. Tu repasses prendre l’appareil, tu traines un peu car le mur qui longe le canal sur plus d’un kilomètre est peu éclairé, exposé au nord. Même en début d’après midi, la lumière n’y est pas. Les taggers si !

T’as photographié systématiquement tous les cinq mètres. Tu voulais faire un panoramique qui restitue la progression du spectateur. C’est comme une BD. Toutes les pages n’ont pas été dessinées par les mêmes auteurs. L’inspiration change.

Il y a comme souvent des personnages, inspirés d’hommes réels ou imaginés. Souvent la représentation de personnes armées, ou de bombes ricanantes. Contre la société ? Contre leur perception du monde ?

T’aimes bien l’évocation du flux des notes de musiques emportées par le tourbillon projeté des haut-parleurs, prolongement de la chevelure de l’homme. Tu t’interroges juste sur la marque « Adidas » inscrite sur le tee-shirt. Ajouté après, ou sponsor de l’artiste ?

Pas de panoramique comme tu l’avais envisagé. Le petit PC de secours dont tu disposes, a mouliné toute la nuit sans en venir à bout. Mauvais paramétrage ou manque de mémoire, tu ne sais.

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 21:40

 

Cette Bidouze ! t'en aura fait de kilomètres à rêver sur ta bécane !

 la vache noire et la bidouze01

Tu ne vas pas casser l'ambiance avec ton histoire de vélo. C'est bientôt les vacances, tourne la page et va plutôt tester quelques bons rouleaux à Capbreton.

C'est vrai que c'est salaud de t'avoir fauché la bécane, mais merde, c'est rien qu'un vélo.

 

T'as raison, mais avec elle, j'avais pris plaisir à me perdre dans les bois, à trouver le petit chemin que le temps avait préservé. Tu sais, on se parlait. Tiens dans cette toute dernière balade le long de la Bidouze en avril. Quand tu viens de Viellenave et que tu veux monter vers Bentaberry, juste avant d'arriver aux quelques maison en haut, il y a une bonne cote. Ton VTT rouge, il a son rythme, il a besoin de se sentir soutenu pour garder l'allure, et quand tu es trop distrait par le paysage, il te rappelle à l'ordre par une petite glissade dans une ornière ou en tapant dur dans un gros cailloux. Ce jour là, on avait convenu de rouler souple et de s'empoigner la cote en gardant du couple et avec une vitesse de rotation assez rapide, mais sans forcer. Un petit peu avant on teste le dérailleur, les vitesses passent même en tirant sur la chaîne.

Tu voulais repasser pour les photos de vaches noires que t'avais vu courir la veille. Et puis ta vieille carte de rando indique que depuis là haut, il y un chemin de terre qui rejoint Came, vers le pont, en suivant la rive gauche de la Bidouze.

T'en fais des histoires pour des vaches !

D'accord, mais les voisins ne te parlent que de leurs blondes d'aquitaine. T'es surpris quand tu passes là, de voir ces vaches courir dans des immenses pâtures. T'avais jamais vu !

Le GPS sur le guidon te donne la pente et ta vitesse. 3% ,10 km/h, ça va. Quand la pente change, tu joues du dérailleur, ça suit : 10%, 5 km/h. Tu penses y arriver quand tu tapes dans le mur 18%. Debout sur les pédales tu secoues ta bécane, encore une couronne, tu forces un peu, la roue dérape dans le sable, ton pied tombe par terre. T'es mort. Le cœur est devenu fou...Péniblement tu te relances à pied et la cote finie tu reprends ta course tranquille.

 

En haut tu guettes le chemin. Disparu. Encore un coup des remembrements. Emporté par l'élan tu descendras en suivant les vaches jusqu'à la ferme. Sur le retour, tu chercheras encore le passage vers Came. Inutile. Un petit coup de départementale et tu basculeras vers la berge. Un moulin bien caché que tu n'imaginais pas. En plus complètement dissimulé par la végétation. C'est le bruit de l'eau au barrage qui t'a guidé.

 

Voilà le vieux VTTiste bien triste sans « sa rousse » avec laquelle il avait parcouru tant de chemins vers la Bidouze !

Va falloir s'inventer un nouveau rêve...

 

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 08:46

 

 Promenade du Canal de l'Ourcq au Canal St Denis.

Le Millénaire. Sa dernière balade.

 

Chantiers du Millénaire en VTT -26Tu n'aurais peut-être jamais utilisé ce matériau photographique, si ton VTT, qui te guide dans tes balades ne s'était pas fait enlever par une bande de voyous.

Ce jour là, T'avais repris ton parcours le long du canal de l'Ourcq. Compliqué, des travaux partout, pas seulement ceux du T3 près des Grands Moulins de Pantin, mais ceux du démantèlement de la CPCU près du Bassin de la Villette, et les nouveaux chantiers vers le « Technicentre ».

Ta « rousse » était contente, elle te sentait fort sur les pédales, et les chaos des tranchées, des remblais, la faisaient bondir de bonheur. Un bon appui, se lancer et hop ! Ça passe. Sur la longue ligne droite du parc de la Bergère, tu lui fais mordre sa chaîne, et ça file. Tu fais demi-tour à Sevran, car t'as dans la tête de repasser au Millénaire par le canal.

En débouchant du parc de la Villette tu prends le canal qui va vers St Denis. Ton premier arrêt est là, juste à la descente du quai. Il y a une station pour la navette fluviale. Le temps que tu te promènes, tu en verras deux. Elles font des rotations jusqu'au Millénaire. Les quais sont faits de pavé disjoints couverts de sable ou de boue. Les camions des chantiers manœuvrent. Tu vois les grues au loin. Tu te relances, ton Nikon sur le ventre. Un pied par terre, tu captes ce qui se présente, sans trop savoir. Des images, quoi ! T'es dépassé par un jogger. Tu le suis tranquille, quand il saute brusquement sur la passerelle de l'écluse. Le canal se divise en deux. Il passe les deux écluses en quinconce et disparaît en direction d'Aubervilliers. La passerelle est étroite, moins large que le guidon de ton VTT. T'as pas envie d'être déséquilibré s'il s'accroche, tu vises le pont au loin.

Chantiers du Millénaire en VTT -12Que des camions, des grues, des bétonnières, un vacarme qui ne laisse même pas passer les bruits des voitures. De la boue, de la poussière, les alarmes des engins qui reculent. Sur le pont c'est épouvantable. Tout est bouché. Tu cherches par où passer et tu comprends qu'il faut longer les travaux sur les trottoirs protégés en sens interdit.

Quand tu rejoins les quais près du Millénaire, il y a longtemps que les deux navettes fluviales sont arrivées. L'une repart déjà. A l’abri des nouvelles constructions, loin des axes routiers tu ressens le calme qui t'avais impressionné lors de tes premières visites piétonnes. Les bords du canal sous le soleil sont vraiment un lieu de détente pour la pause du midi.

 

Ta bécane "rousse" n'a pas grand chose à faire. Elle a passé une bonne matinée, se prépare à retrouver sa cave après un petit coup de jet d'eau pour effacer les projections de ciment.

Elle ne sait pas que c'est sa dernière balade. Toi non plus. Quand tu rentres de ton week-end dans la Chartreuse, un jaloux malveillant a défoncé la porte et enlevé ta belle. C'était la première fois que tu ne l'emmenais pas en déplacement. T'es bien châtié.

T'étais pas le seul. Un autre a perdu son scooter. Le ministre a beau dire que la délinquance diminue, dans l'immeuble on est passé d'un vol tous les 20 ans, à un par mois. Le temps s'accélère !

 

Ça te détruit le moral, cette bécane "rousse" qui te manque.

 

lire aussi: la table au carrefour du Millénaire

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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 17:20

Bergouey, Viellenave, Bentaberry, l’autre rive de la Bidouze.

 

Bergouey-Viellenave-11Ça se fait comme ça, sans préparation. Le matin il fait beau, mais frais, c’est le bon moment pour dérouiller ta vieille bécane. L’autre matinée, t’avais monté de bon cœur les petites côtes environnantes, mais t’es agacé par tous ces camions qui te dépassent sans trop de précautions. Les carrières de pierre nombreuses, transforment les plus petits chemins vicinaux en voies express pour trente tonnes. Combien de fois as-tu bloqué tes freins pour te réfugier sur le haut du talus ?

Bergouey-Viellenave-08Donc, il est un peu plus de neuf heures trente quand tu passes le petit pont pour accéder au chemin qui grimpe le plateau de Hurquet. La maison où tu t’étais arrêté, il y a deux ans, est fermée, grillage tiré, rien ne bouge. Tu continues vers le quartier Egypto; une nouvelle plate-forme (il n’y a que la dalle de coulée) pour des activités agricoles ou d’élevage, est en cours de construction.  T’imaginais pas…

Tu bascules en haut du plateau vers « ta » Bidouze, passes le vieux pont et entres dans Viellenave. Tu pédales tranquillement, c’est ton deuxième passage sur ce petit chemin qui à la fin du village oblique vers la rivière. Tu la vois à ta main droite, derrière les plantations de kiwi. Le chemin redevient simplement empierré, tu peux secouer ta bécane sur les bosses qui rythment ta promenade. Ce matin, il y a des tracteurs partout, ça boulonne. Peu après la dernière maison, tu arrives dans les bois de Labets-Biscay. Un kilomètre et le chemin de coupe se dresse brutalement. T’as le temps de le jauger, tu décides de l’entreprendre prudemment. Il te matera. Un peu avant la palombière tu mets pied à terre, pousses le VTT qui tressaute sur les cailloux. Trois / quatre cents mètres, puis t’es en haut. Une bonne descente et tu rebondis vers le quartier de Bentaberry.

Les vaches dans le pré, là, noires ou grises, les cornes pointues, n’ont rien à voir avec la « Blonde d’Aquitaine » que tu croises habituellement.

Tu rentreras par Arraute.Bergouey-Viellenave-27

T’étais parti sans appareil photo. D’abord parce que tu voulais pédaler. Ensuite savoir le temps que tu mettais.

Donc le lendemain tu vas refaire le parcours pour les photos. Ce sont celles que tu présentes là. T’aimes pas la cote de Poulony à froid, mais pour gagner du temps, t’as pas le choix. En haut t’es saisi par les prés fleuris, les champs de colza. Tu te laisses aller à photographier, comme si tu n’en avais jamais vu. C’est la magie de la lumière. Il fait trop beau.  Tout te paraît neuf, avec comme une fragilité dans ce paysage. Tu le vois le plus souvent les maïs hauts, déjà jaunissant, te masquant la vue. Ton regard est plein de tout cet espace que ce printemps te restitue.

Tu te laisses tomber vers Bergouey. Dans le village tu montes un peu la route vers Bellevue, justement pour te remettre dans les yeux, les perspectives. Au loin la carrière lève son nuage de poussière. Puis tu t’arrêtes devant la mairie de Viellenave C’est vrai que tu traverses le plus souvent sans t’arrêter. Le blanc des maisons brille. Une femme assez âgée passe, en s’appuyant sur sa cane, Elle répond à ton bonjour gentiment, s’étonne que tu prennes des photos. Tu lui dis que tu aimes ce village, les maisons. Tout en continuant son petit pas, elle te montre les lignes électriques, « ça devrait disparaître ! ». Tu sens d’un coup que dans ces petits villages, on voudrait bien que quelque chose change… Toi, ton plaisir, c’est de les retrouver intacts, c’est à dire comme dans ton souvenir…Bergouey-Viellenave-18

Quand tu retrouves le chemin vers Bentaberry, tu te laisses descendre vers les kiwis. Sans le faire vraiment exprès, tu espérais trouver un sentier qui borde la Bidouze. L’occasion de trois photos. Enfin refaire encore une fois, tes photos des ombres et lumières qui accompagnent les sous bois des berges.

Les photos t’ont plombé l’horaire. Faut faire demi-tour quand le chemin entame sa pente abrupte.

Il faudra y retourner pour les vaches. Mais depuis quatre jours, il pleut…

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