11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 10:18
Dernier train pour Iguazù


Tu lâcherais bien  tes quatre carreaux pour quatre cœurs. T'entends la locomotive s'arracher pour l'œil de la cataracte. Tu poses ton grattoir , redresses ton dos battu et regarde filer la machine sur l'écran de ton PC, juste derrière, le trou béant de la cataracte est là. L'émotion de cette lente approche vers ce site magnifique revit. Ça fait deux jours que tu veux préparer ton sujet pour ton blog, mais tu t'es lancé dans des gros travaux de décapage de tes carrelages de sanitaires, il faut bien en finir : encore un coup d'oxydrine ! Frotter à la laine de fer, rincer, espérer... Ah ! Revoir ton Argentine !

Pour tromper ton impatience tu te passes la vidéo sur le PC, t'as le son de  tes souvenirs pendant que tu frottes.

T'avais fait ton dernier sujet sur le Périto Moréno. Tu quittes la Patagonie avec ses immenses glaciers et ses vents frisquets, tu te retrouves en Amazonie, avec sa chaleur humide sous un soleil éblouissant. En vingt-quatre heures ça te dépayse. Seulement là il faut penser aux petits soins contre les moustiques. Entre les  deux sites, plus  de trois mille kilomètres.

Tu voudrais jeter l'éponge sur ces carreaux, et rebattre tes coups de cœur du moment !

Quand le bus te dépose à l'entrée, un petit train t'attend ;  si tu ne connais pas le parc national d'Iguazù, tu prends ça pour de la frime. Tu te trompes ! Le train t'emmène doucement dans ce décor amazonien. Il suit une piste de terre rouge avant de rejoindre  un des innombrables bras de ce Rio Iguazù; sur son trajet, il fait une courte halte dans une vraie gare qui dessert des activités nautiques (mais je n'ai pas vu de raft ou de kayac sauter les chutes), avant de te déposer au plus profond du parc. La tu es enserré dans la grande boucle d'un méandre au pied du chemin des belvédères. Plus de quinze kilomètres.

Dans ce premier sujet tu retrouves ta découverte, ta première approche, comment tu chemines au soleil, le rythme un peu cadencé par Huguette,  le long ou au-dessus d'une immense étendue d'eau plate, presque sans courant.  Le rio Iguazù est large à cet endroit de plusieurs kilomètres, à peine délimité au loin par la ligne verte de la végétation.  Après un petit bosquet sur un petit ilot, de l'autre coté d'une passerelle, une brume monte, t'entends le bruit qui n'est pas encore un grondement. Tu aperçois juste ce premier bord de la cataracte qui crée ce gigantesque  remoud. Encore deux cents mètres et tu y es. L'écume remonte du fond du gouffre d'eau, te trempe en quelques secondes. Tes objectifs son liquéfiés, tu t'es fais avoir ! Un petit repli, tourner le dos, essuyer, tu protèges l'objectif avec ta casquette tu la retires le temps de viser et de déclencher. Essuyer encore.

Quand nous aurons parcouru les belvédères au-dessus des chutes, nous prendrons un autre chemin pour les voir du dessous. Un autre sujet !



Allez, tu reprendras bien un petit coup d'oxydrine pour finir le voyage !

A suivre:Ombres et Lumières d'Iguazù

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Début: retour d'Argentine.



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6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 21:18

Perito Moreno  depuis le canal de los Tempanos

 

Au moment où je reprends mes carnets de voyage en Argentine, entendant les informations sur la crise financière, et la pagaille des Etats,  je retrouve approximativement une pensée de Pierre Dac qui voulait qu'on remplace dans le dictionnaire de l'Académie l'expression « doucement les basses » par « doucement les hausses ».

Trente kilomètres de long, 195 km2, avec un front de 4 à 5 km et une hauteur de plus de soixante mètres au-dessus du niveau du lago Argentino. Impressionnant.  « Doucement les basses ». Malgré le clapotis, malgré le vent, le glacier respire en sourdine. Quand le bateau coupe les moteurs et se laisse dériver près de son front,  ton attention est toujours alertée par ces morceaux de glace qui se détachent dans un craquement de branche qu'on casse, plongent dans le lac  et doucement dérivent.  Quand l'agitation sur le pont se calme, tu l'entends le glacier, tu ressens les forces extraordinaires qui le poussent, le déchire. Le glacier est vivant, il avance. Depuis combien de temps n'a-t-il pas obstrué le canal de los Tempanos? Au moment de te donner la réponse, je ne sais plus, en  plus j'ai prêté mon petit guide « Geo » à la voisine qui prépare son voyage.

Ces quelques photos et cette courte vidéo pour le plaisir de la lumière, du cache-cache de minuscules éclaircies et des gros nuages. Des arcs-en-ciel à peine perceptibles, et cette attente du gros bloc qui se détache. Bien sur toujours quand tu ne regardes pas.  Ces glaciers sur le Lago Argentino sont pour moi un moment fort de ce voyage. Un peu idiot, hein ? Cette contemplation des glaciers ? Pourtant ton imaginaire travaille. Plus que les km, les masses immenses en jeu, c'est la sculpture des glaces, que la lumière rasante comme un spot au théâtre débusque entre les ombres et l'éblouissement des reflets. Comme je cherchais à saisir la chute d'un sérac, mon caméscope a pas mal tourné, et c'est en revoyant les images que je découvre comme une galerie de portraits. En même temps, en prenant conscience de la profondeur des crevasses, les tensions de la glace, je comprends mieux qu'il y ait des passionnés pour des randonnées au milieu des séracs. Mais faut être pro !

 


Nous quittons avec ce sujet la partie « froide » de l'Argentine, la Patagonie. Dès demain après une nouvelle escale à Buenos Aires, nous volerons vers Iguaçu.

A suivre: Dernier train pour Iguaçu

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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 22:36

Perito Moreno - Lago Argentino

 

Argentine (20)

 

Ce petit matin du premier mars, debout de bonne heure pour visiter à l'ouest du Lago Argentino, le site du glacier Perito Moreno. La ballade est prévue en bus, jusqu'à un petit sentier sur une colline proche du glacier qui donne un point de vue remarquable. Nous sommes dans la cour de l'hôtel prêts à embarquer, quand le bus repart d'un coup. Que se passe-t-il ?

La veille nos conférenciers avaient protesté que le micro ne marchait pas. Au moment d'ouvrir la porte, le chauffeur se ravise, teste le micro et repart. Voilà comment après un démarrage sur les starting-blocks, nous entamons un délicieux surplace.

Le long du Lago Argentino le soleil bataille avec la couche de nuages. D'où ces cartes postales pleines de couleur.


Le bus nous laisse ensuite sur le lieu de promenade, et le cache-cache des nuages et du soleil continue. Sur la colline, il ne fait pas chaud, beaucoup de vent et la brume qui descend du glacier nous rattrape parfois.

Je ne te donne pas ici les dimensions du glacier. Je le ferai dans le prochain sujet. Sache seulement qu'il progresse encore, quoique moins vite qu'il y a une vingtaine d'années et qu'il parvient à obstruer le bras du lac, le canal de Tempanos séparant le « brazo sur » du Lago Argentino. La glace est profonde, 70 mètres et le canal fermé, le différentiel du niveau des eaux dépasse six mètres. Du coup une lente érosion, due à la pression de l'eau sur le front glaciaire, commence, provoquant des fractures de la glace. D'abord des arcs libèrent le passage de l'eau qui entraine l'effondrement du front et la réunion des bras du lac.


J'ai vu la vidéo documentaire, c'est saisissant.


Dans cette première découverte, les photos et la vidéo profitent des jeux de lumière sur la glace.

 

 

A suivre: Perito Moreno depuis le canal de los Tempanos

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 23:00

Upsala - bleu glacier - Lago Argentino

Argentine 19

 

Après avoir coupé ses moteurs et nous laissés profiter du clapotis, le temps de faire les photos du glacier Spegazzini, le bateau se relance et un peu plus d'une demi-heure plus tard nous somme devant le glacier Upsala.

Le soleil est de la partie, un ciel dégagé permet d'apprécier les icebergs bleu glacier.  Avais-je jamais vu de telles couleurs ? Le bateau s'arrête devant chaque bloc sculpté, la centaine de touristes passe d'un bastingage à l'autre se croisant dans une bousculade effrénée, comme une correspondance à St Lazare.

Mon caméscope m'a échappé et il a enregistré depuis la sacoche des images de bousculades que je mettrai un jour, juste pour leur coté « sauvage ».

Le spectacle de ce glacier Upsala et de  son front abrupt sur le lago Argentino est saisissant. Les beaux glaciers que je connaissais se situaient dans les Pyrénées ou en Islande. En Islande je n'ai jamais eu aussi beau temps. Et puis le glacier vient de loin, on voit sa masse se tasser dans la vallée en pente douce. Les sommets qui l'entourent lui font le passage.


Mon GPS de Rando a tout enregistré notre route sur le Lago Argentino. J'ai téléchargé les Way-Points sur Google Earth, pour montrer nos étapes. Le Lac est a environ 195 m d'altitude. Quand nous sommes entrés dans le bras Nord, passage vers les deux glaciers, les sommets autour de nous, l'Avellaneda et l'Horqueta font entre 1450 et 1540 mètres. Pas si haut que ça, et pourtant bien enneigés pour cet été austral. Notre bateau filait de brazo en brazo à 43km/h


En relisant le guide, ce matin, cette note, le front du Glacier Upsala fait 7 km, sa superficie 495 Km2 en fait le plus gros glacier de la région. Ses parois font entre 60 et 80 m de haut. Impressionnant ! Non ? Un article dans Geo indique qu'il est en régression lui aussi. Notre accompagnatrice, Monica, nous dit que le glacier a reculé de 5 km en 20 ans. Et que les deux glaciers faisaient un front uni !


Un peu à L'Est du glacier Upsala, au bout du brazo Cristina, un restaurant façon cantine ou auberge basque, grandes tables pour vingt ou trente personne, des bancs et les plats qui  t'arrivent à peine tu t'assois. De là nous partons pour une petite découverte du parc naturel qui longe la baie. Une forêt d'arbres cassés, des mousses, des lichens. "Le Parque National los Glaciaires" est bien en Patagonie, climat rigoureux caractérisé par des vents violents et de fortes pluies et ça change en cinq minutes.


Nous c'était beau temps, et du temps pour contempler le bleu des glaciers.

 


A suivre: Perito Moreno

Début: Retour d'Argentine

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 12:16

Lago Argentino - Glacier Spegazzini - El Calafate

Argentine 18

 

Un vol tranquille nous dépose à El Calafate venant d'Ushuaia. L'arrivée surprend, quand on quitte Ushuaia, on est dans la verdure, les montagnes. Lors du survol d'approche de El Calafate, on ne voit qu'un immense plateau désertique de sable ou terre ocre ou gris. Quelques buissons. Du vent. Il est tard quand nous rejoignons l'Hôtel et donc pas de petit tour en ville. En fait, nous n'en ferons jamais, car nous serons attirés par l'immensité du Lago Argentino.

Dès le matin nous sommes à 7 H 00 sur le parking de l'embarcadère où attendent les bateaux pour la visite des glaciers. Des dizaines de Bus. Monica (notre accompagnatrice locale) connaît la combine pour s'installer dans de bonnes conditions sur le bateau. A son signal c'est le départ, de tous les bus, des centaines de gens jaillissent et courent. D'être arrivé de bonne heure, le bus est près de l'entrée; ouf !


Le soleil se lève doucement découvrant un ciel changeant, nuages, soleil, brumes, et le cycle reprend. Nous serons accompagnés toute la matinée par des arcs-en-ciel. Une première heure de navigation, et le bateau ralentit vers de superbes glaces aux reflets bleus. C'est la bousculade sur les ponts dehors pour être le mieux placé pour la photo.

 


Le Lago Argentino a une jolie couleur bleue qui vire au gris sombre avec les nuages, une eau pure. Des bras immenses pénètrent dans les vallées glaciaires et nous permettent d'aller jusqu'au pied des glaciers. Sur les deux jours nous en visiterons trois. Demain, le plus célèbre, le Perito Moreno. Quand nous repartirons de celui-ci, le Spegazzini, nous irons voir le glacier Upsala. Quand on sait la fragilité des glaciers aujourd'hui, on est heureux d'entendre que le Périto Moreno continue de progresser. Moins vite qu'il y a quelques dizaines d'années, mais en progression Le Lago Argentino est le troisième en superficie de l'Amérique du sud !


Pas de lyrisme, regarde les images c'est un régal

 

A suivre: Glacier Upsala

Précédent : Ushuaia Bout du monde

Début : Retour d'Argentine

 

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19 juin 2008 4 19 /06 /juin /2008 07:47

Uhuaia - le bout du monde - Del Fin del Mundo

Argentine 17

 

C'est notre dernier jour à Ushuaia. Ce 28 février nous allons partir vers Cafayatte, au pied des glaciers. Le premier rendez-vous est à 11H00 pour  le « Museo del Fin del Mundo ». Non! Ce n'est pas là le cimetière des illusions des équipes de France de foot, mais ce nom « la fin du monde«"  est tellement exagéré.

Ce petit musée permet encore une fois, une aimable concurrence entre nos deux conférenciers, le local et celui de Clio. On commence par la salle du bagne; il y eut en 1902 l'installation du Presidio. Il y a une salle consacrée aux oiseaux. Tous empaillées derrière des cages de verre. Nous en verrons quelques-uns uns au cours de notre ballade dans le parc naturel. D'abord le Chimanga, petit rapace fauve, un peu plus petit qu'une poule et qui nous accompagnera toute la journée. Il n'y a que ça. Il est devenu un charognard, comme certaines de nos buses au bord des routes.

La salle principale est réservée à l'ethnographie, notamment les photos des yamana, de leurs outils, canoë, arpons à tête de silex. Je t'ai mis la photo de la figure de proue d'un bateau le « Duchess of Albany » qui s'était échoué là en 1893. C'est encore une fois l'occasion pour notre conférencier d'expliquer que les « Malouines » font partie intégrante de la Terre de feu, et qu'il n'accepte pas leur occupation britanique.

Le musée est petit et nous laisse du temps  pour choisir quelques cartes postales, bien estampillées « fin del mundo », et de les mettre dans la boite aux lettres du musée.  C'est un énorme cylindre de plus d'un mètre cinquante de haut. Et elle paraissait assez pleine. J'ai poussé un peu, et en regardant de plus près je m'aperçois que des cartes ressortent par-dessous. La plupart des notres auront touché leur destinataire plus de deux mois après. Mais il y a des « perdues de vue ».

Comme il faut être à l'aéroport vers 19 H 00, l'après midi est prévue dans le parc naturel « Del Fin del Mundo » Tout est le bout du monde là-bas. Le train, un petit train touristique rouge, parcourt quelques kilomètres, jusqu'à un point, accessible par une courte promenade à pied, avec un joli panneau « Fin del Mundo ». Comme supercherie touristique on ne fait pas mieux ! Dans le fameux parc, nous verrons les arbres tordus par le vent, leur lichen qu'ils appellent « la barbe espagnole », nous comprendrons que les vallées creusés en arrondi l'ont été par les glaciers, et que le bout du monde contemple la fin des Andes au delà de la frontière chilienne, au milieu du canal de Beagle.

La nature nous fait un dernier pied de nez, et tu verras sur la video le lapin importé, et la lente déambulation d'une oie sauvage! Je t'ai épargné les images d'un parc naturel organisé pour le camping avec 4X4 devant les batiments, des dizaines de chimangas agressifs renversant les poupelles pour se repaitre. Tu réalises que le voyagiste local ne sait pas quoi faire de nous, avant l'avion. Et que l'autre supercherie c'est d'associer Ushuaia à Nature!

 

 

 

A suivre : Lago Argentino et le glacier Spegazzini

Précédant: Ushuaia - les manchots de Magellan

Début: Retour d'Argentine.

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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 07:14

Ushuaia - les manchots de Magellan

Argentine (16)

 

Ushuaia

Le canal de beagle

Les manchots de Magellan

Les vautours à tête rouge

Les cormorans

Les autres oiseaux que je ne sais pas reconnaître, puisque je confonds un canard et un cormoran !


Putain ! Les équipes de foot ont des maillots et ce soir les bleus se sont fait torcher par les oranges. Sur les iles protégées du canal de beagle, ils ont tous un plumage brun/ roux (les oiseaux) et on ne peut pas les reconnaître quand on est un con comme moi. Quand même les cormorans, je ne m'y attendais pas. Pour moi un « coin - coin «  c'est un canard...


Oh ! A propos de canard, tu te rappelles qu'on a paumé nos valoches. Le conférencier local, chargé de nous balader dans Ushuaia, quand on l'interroge, il ne sait rien. Dis donc, par hasard, ton téléphone il est allumé ? Sinon on n'aura pas de nouvelle...

Devant nous il appelle : non rien, on ne sait rien !


Alors là, on est plusieurs à réagir, parce que le groupe c'est pas des jeunots, hyper tension, prostate, diabète,  cancer divers en voie de rémission ! Faut des médocs ! Et le stock il est dans les valises perdues. Brouhaha dans le bus au sortir de la visite des manchots. Faut nous arrêter à une pharmacie !

Les palabres ont été longues, mais fructueux. Bien sur tout le monde n'a pas son ordonnance sur soi ! Mais on doit pouvoir s'expliquer ? Notre conférencier accompagnateur ne dit rien. Le bus s'arrête.  Dis, tu pourrais nous aider avec le pharmacien ?A nous voir tous, il va paniquer, et il faut au moins traduire les ordonnances. « Ce n'est pas mon travail ! »


Le bus s'arrête, les concernés descendent et se débrouillent. Pas d'aide...


**

Voir ces animaux, et surtout les manchots, ça m'a touché. Voir les duvets du nid emportés par le vent, ces petits duvets blancs, tout léger, t'imaginais pas. Voir les manchots dans leur immobilité d'un garde britannique, c'est fort ! et l'heure de la piscine ? Tout doucement ils s'approchent du canal,  la tête se penche pour regarder l'eau, doucement les pieds s'engagent, et puis quand le corps est mouillé par la vague ils se lâchent, plongent nagent sur le dos, tourbillonnent.

L'ile est protégée pour les manchots, mais il y vit toutes sortes d'oiseaux. J'en ai gardés sur la vidéo.

Et puis il y avait ce voilier ! Ça c'est un truc extra» le bateau qui va sur l'eau, le bateau à voile... », tu peux rester à contempler le temps que tu veux...Il y en avait dans les brochures, mais nous, nous ne connaitrons que le canot à moteur.

Ce soir nous irons tranquillement au « El Viejo Marino », un restaurant de poisson, bien installé sur le port. Il est tenu par des italiens, un peu en retrait du grand resto pour touristes avec vue panoramique. Deux femmes argentines nous parleront en français, tandis que sur le port la corne de brume du Cap Hornier retentit pour annoncer son départ, là tu vois que la magie est toujours là, tout le long du quai et sur la petite route suivant le canal de Beagle, les gens sont là, à le regarder partir, dans le soleil bas de cette nuit australe. En rentrant à l'hôtel, j'ai fait les photos du saint Christopher, ce vapeur échoué qui sert de refuge aux oiseaux. C'était dans le sujet de la semaine dernière...

 


Précédant : Ushuaia - Terre de feu

Début : Retour d'Argentine

A suivre: Ushuaia bout du monde


 

 

 

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4 juin 2008 3 04 /06 /juin /2008 20:26

Ushuaia - Terre de feu

Argentine (15)

Quatre hommes argentins

***

Les mots que ton imaginaire associent à Ushuaia :

La Terre de feu, le Cap Horn, le Détroit de Magellan, ça c'est pour tes souvenirs scolaires.

Aventure, découverte, fin du monde, pays neuf, ça c'est les premières émissions TV sur le thème.

Ecologie, écosystème, autosuffisance, terre protégée, nature préservée, ça c'est le marketing « vert », qui a fait campagne récemment.

Combien de Yamana sont morts ?

***

 


La Terre de feu, Ushuaia, tu fantasmes, t'imagines être déboussolé par la découverte, être abasourdi par le choc des images, palper le parfum de l'écologie...Les trois jours et deux nuits que tu passeras là sont des journées de détente. D'abord quand le premier rendez vous est à 10h00, c'est que la journée de tourisme sera courte. L'information suivante, faire 80 km vers l'Est, le long du canal de Beagle, un peu de nature, une estancia désaffectée, les manchots sur une ile proche de l'ile Gable, un bon restau le midi, soirée libre.

Cette journée, je la marque de ces quatre hommes, tous argentins qui incarnent la vie dans ce coin de la terre de feu.


D'abord ce nuage lenticulaire, quand tu connais l'anarchie brownienne des flux nuageux dans cet environnement, tu t'étonnes de cette « lentille » si bien formée que tu verras passer au-dessus de toi.

Nous nous arrêtons ensuite au mont  Olivia, où Alexandre notre conférencier nous indique les montagnes de la Cordillère Darwin orientée Nord-ouest / Sud-est, la « pointe du harpon » (en trident). Les montagnes ici ne sont pas très hautes, moins de 1500 mètres, le mont Darwin va jusqu'à 2150.  Puis nous découvrons le lac curieusement noir, la tourbe sous l'eau. La tourbe est présente partout. Elle est exploitée. Mais quand Alexandre nous explique le temps qu'il avait fallu pour la générer, on est interloqué, même si elles sont « protégées », leur exploitation est un enjeu environnemental.

Ensuite viennent les histoires sur l'invasion du lieu par deux petits animaux, apparemment anodins, mais funestement ravageurs. Dans la région d'Ushuaia il y a des arbres en quantité. Des faux hêtres. Je ne me rappelle plus le nom scientifique. L'introduction des castors du canada, au début pour l'élevage des peaux et maintenant, pour rien. Ils ruinent  la foret, font tomber un à un les arbres, qui restent là, à pourrir. Officiellement leur décomposition régénère l'humus. Et la surprise des surprises, c'est monsieur lapin. Il n'y en avait pas, les colons les ont introduits au XIX, comme ils n'ont pas de prédateurs et qu'ils ne sont pas consommés, ils ont tout envahi.

Bonjour l'écologie ! Ushuaia, c'est pas forcément une référence !


Sur la vidéo quelques images aussi d'une station de ski, avec élevage de chiens de traineaux, et hôtel coquet facilement accessible depuis Ushuaia.

 

Nous voilà donc à la Estancia Harberton. Fondées en 1886 par un missionnaire, Thomas Bridges. Un dvd, c'est tout ce qui subsiste de l'activité. Elevage des moutons, exploitation des forêts. Cet homme amenant son cheval à son piquet de pâture doit s'en souvenir. Entre le tri des dizaines de milliers de moutons, leur tonte, le travail de la laine, le tannage des peaux, et son pas lourd d'aujourd'hui sous le regard des touristes, une génération à peine, et le voilà jardinier d'une terre qui ne produit rien que du spectacle.

L'avenir est là, c'est le jeune Alexandre, notre conférencier. Un français impeccable, une culture 360 degrés. Il montre tout, donne une raison à tout. Explique le peuplement, par les bagnards, de la région d'Ushuaia, puis les aides économiques à l'installation des populations et des industries dont a bénéficier la région, puis après le départ de Carlos Menem (qui a vendu toutes les activités rentables), le lent déclin. En quelques années Ushuaia est passée de 15000 à 70000 habitants. Pas tous, « habilités ». Il nous montrera les maisons « traineaux », que l'on déplace pour échapper à certaines contraintes législatives.  Du coup aujourd'hui, c'est le développement du tourisme, des résidences secondaires qui assure la vie économique de la terre de feu.

 

Le passé, c'est cet homme figurant sur la brochure du parc national. Les habitants, des  indiens Yamana, installés 10 000 ans avant notre ère. Ils vivaient nus dans cette région australe. Chassaient les oiseaux, pêchaient, principalement au harpon.  Bridges, le fondateur de l'estancia Harberton avait élaboré un dictionnaire recensant 35000 mots Yamana. La Terre de Feu avait été protégée des invasions coloniales. Elle ne résistera pas à l'évangélisation par les missionnaires. En même temps que la fameuse « bonne parole », ils apportèrent, les vêtements,  la déculturation et les maladies. Fin des Yamana.

 

Alors cet homme au bras cassé que l'on voit étirer une lanière, que lui reste-il comme avenir dans la  Terre de Feu ? Notre conférencier expliquait qu'à Ushuaia, 80% de la population vivaient des subsides de l'état.  Entretient-il le patrimoine des descendants des Bridges, pour y faciliter le regard des visiteurs sur les vieux accessoires abandonnés dans ce hangar  pour la tonte des moutons ? Les agences de voyages qui facturent si cher la visite de ce coin perdu lui permettent-elles seulement de vivre correctement ? Le prix d'entrée pour voir trois machines délabrées et un vieux tracteur, deux ou trois arbres conservés avec soin, une hutte façon « origine Yamana » n'a pas de sens.

Mais le marketing est assuré par Alexandre, c'est lui l'homme de ce temps ! Grace à lui, tu fais des milliers de km pour confronter ton imaginaire à la réalité.


Quand nous rentrerons à Ushuaia, le rêve sera régénéré sur le port. Le son de la sirène du bateau partant pour l'Antarctique te surprend, tu l'écoutes et tu décides, il faudra que je revienne et que je passe le Cap Horn.

La vidéo est un peu longue, je sais, prends le temps quand même...

A suivre:les manchots de Magellan

Précédent: Arrivée à Ushuaia

Début: Retour d'Argentine

 

 

Voir Aussi: La tonte

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 09:59
 Arrivée à Ushuaia
Argentine 14

Longue attente à l'aéroport à Buenos Aires. Mais pas de grève ! Près de trois heures après le décollage, tout le monde au hublot ! Moi coincé sur le couloir, je ne vois rien, ou par bribe, les montagnes enneigées, le canal de Beagle. Ma petite femme avait un hublot. Elle a laissé sa place à la voisine pour qu'elle fasse des photos. Bien sur elle donne son adresse mail et promet de les envoyer en remerciement. On les attend toujours...
Deux avions atterrissent presque en même temps, et c'est la bousculade pour les bagages. Lentement le tapis roulant se vide et nous voyons repasser plusieurs fois les derniers sacs. Un employé arrive et nous fait sortir, il ferme. Mais nos valises ?
L'accueil local est fait par Alexandre. Il s'impatiente du retard, la moitié du groupe n'a pas récupéré ses bagages, lui il est conférencier, pas là pour débrouiller nos petites histoires...La réclamation faite, il acceptera de donner son numéro de portable pour suivre le dossier. Mais ça l'agace.
Il est 21h45 quand nous entrons dans notre chambre d'hôtel qui domine la baie d'Ushuaia.. Coup de cœur ! Vue magnifique. Ton imagination fantasmait sur le site, mais c'est un coin doux agréable, on dirait un village suisse au bord d'un lac.
Le matin de bonne heure, avant le rendez-vous du groupe, je file sur le port. Photographier les bateaux, prendre l'ambiance. Un brouillard vient de la mer et monte doucement. On a le temps de voir la nappe se déplacer lentement. Petit tour en ville, et dernier sprint pour rentrer à l'heure.
Peut-être des nouvelles de ma valise ?
Oui elles sont encore à Buenos Aires, elles vont venir. Nous repartons dans 2 jours, si elles nous suivent à deux jours de distance, je ne suis pas prêt de me changer
.

A suivre : Ushuaïa terre de feu
Début : retour d'Argentine
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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 21:34
Argentine (13)
Cachi Salta, fin des vallées Calchaquies
- Le Cordero de Dios -

Ce matin, je trie quelques photos, quelques vidéos sur la fin de notre périple dans les vallées calchaquies. Tout au long du chemin notre conférencier nous parle des indiens Diaguitas, qui ont troqué avec facilité « Pacha Mama » pour « Santa Maria ». Le peuplement puis la colonisation de cette vallée des Andes est pour moi une vraie découverte. Mais ça ne fait pas une histoire pour mon blog...

*

Heureusement je suis sauvé par le film argentin « Cordero de Dios », ils ont traduit çà en français « Agnus Dei ». Un titre à faire fuir. On comprend dans le film qu'une agnelle blanche en peluche sera une clé de l'intrigue. Je t'ai déjà dit tous les films argentins que j'ai vus ces dernières années. Chaque fois tu es emporté par la puissance des personnages et des paysages. Même si certains scénarios sont moins forts que d'autres. Toujours, tu es plongé au cœur de la complexité de l'organisation sociale de ce pays, et de cette culture hybride espagnole et indienne. Là, l'enlèvement d'un « grand-père », vétérinaire d'un « ami » de l'ancienne junte des Généraux, confronte sa petite fille à la découverte des épreuves traversées par ses parents qu'elle ne soupçonnait pas. On passe de la « résistance » comme dans nos vieux films en noir et blanc, à l'Argentine « moderne » qui débute sa crise économique. Un bon thème. Comme c'est un film qui joue sur les bons sentiments, la fin est très hollywoodienne. Moi j'ai surtout apprécié de revoir Buenos-Aires, le Reitiro, le Rio de la Plata. Et puis goutez le maté !

*

A Cachi, nous arrivons dans un hotel-restaurant moderne, en haut d'une colline qui nous donne un magnifique paysage sur la vallée. Un parc boisé offre des barbecues à des visiteurs de passage. Il y a des oiseaux partout.
Nous visiterons deux sites remarquables. D'abord l'église San José. Comme çà, tu ne repères pas sa spécificité. Dans les Andes, à ces hauteurs (on est entre 2400m et au col on sera à 3420m), le bois n'existe pas. Décor minéral. Il n'y a que des cactus. Dont le fameux parc naturel des Cardones, arbrite le plus grand nombre, pour les protéger. La charpente de l'église est en bois de cardon. Etroite (car les cactus ne grandissent pas comme les arbres) et longue (41m) ce qui lui donne un aspect très particulier à sa nef. Comme une carène renversée. Et puis aussi la statuaire de l'autel, simple et pourtant émouvante.

Le musée archéologique Pio Pablo Diaz permet à nos conférencières de s'en donner à cœur joie sur les premières civilisations des Andes. Le musée leur permet de te faire passer du Xème siècle avant JC, aux années 1450 avec l'arrivée des Incas. Puis Un siècle de résistance des Diaguitas à la colonisation espagnole. J'ai surtout mis les photos des murs peints qui ornent le musée.

Nous avons passé la journée au soleil, mais un amas de nuages nous empêche de voir le Cerro San Martin qui culmine à 6380 m. Il est pourtant juste devant nous.

L'après midi nous devons retourner à Salta en traversant le très attendu parc naturel des Cardones. Sur le papier, la route est bien tracée, mais elle est en terre, étroite et grimpe raide. A l'entrée du parc, on s'arrête pour faire les premières photos de cactus, quand, en quelques minutes nous voyons monter de la vallée, poussée par un vent bien frais et très soutenu, une brume épaisse. Dix minutes après c'est une pluie fracassante qui assomme notre bus. On n'y voit rien à dix mètres et les chauffeurs ralentissent la cadence. On monte toujours à flanc de montagne. Arrêt brutal ! Des pierres roulent devant nous. On attend, puis le bus y va. Moins de deux kilomètres et là, tout est coincé. Il y a même un petit bouchon d'une dizaine de véhicules. Cette partie de la route, toujours en travaux, est traversée par un fort torrent. Un pick-up s'y était engagé et reste là, planté, moteur noyé, capot levé. Ils sont quatre ou cinq à s'activer. Le tractopelle est bloqué par deux camions immobilisés. Il faut attendre. Nous mettrons plus de trois heures pour les 50 derniers kilomètres.

 


A Salta, ce soir là, ce sera diner libre. Ouf, on décompresse. Ces quatre jours dans les vallées calchaquies nous auront saoulés de bus, et de restaus traditionnels. Nous avons manqué de temps, chaque site valait une demi-journée de découverte, au moins deux jours de plus ! Mais les sensations sont là. Vivre au pied des Andes, il faut avoir le caractère trempé !

Début: Retour d'Argentine

Précédant : molinos

A suivre: arrivée à Ushuaia


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