7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 15:26

 Tu n'en peux plus des transports dans le nord est de Paris. Tu crèves!

nouveau transport entre les tours de Paris

 

Ouf!

Retour à l'air libre! Silencieux, pratique, s'arrête à chaque porte. Le nouveau dirigeable, fait du tour à tour. Pour s'abonner, avoir une terrasse confortable, mini bar et transat, savoir attendre. Il ne passe pas tous les jours, mais pour le parcours  Avenue de Flandre - Montmarte, tant qu'à 'y passer deux jours, vaut mieux l'air chagrin du ciel que les fumées rageuses des embouteillages!

Quand il fait beau comme aujourd'hui, tu vas aimer attendre!

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 17:34

Promenade en marche rapide du quartier de la Chapelle

à Plaisance après Mont-parnasse.

Paris Nord Sud-01 

Quand ils te disent rendez-vous à midi, métro plaisance, tu sais que tu as le temps. En métro c'est direct, la ligne 12 une quarantaine de minutes. Mais la le soleil te guigne. Tu pensais faire du vélo. T'as besoin de bouger, l'hiver est long et le froid te ralentit. Le PC est démarré tu cherches un itinéraire piéton. Il ne sait pas faire, tu retrouves le parcours habituel en bagnole. 11,5 km. Tu te lances.

Quelle heure ? Pas dix heures ce samedi matin. L’appareil photo, le sortir du sac, contrôler la batterie et la carte mémoire, la polaire et le coupe-vent : 10h01 quand tu fermes ta porte.

Première photo à Marx Dormoy, ton métro. Vendeurs à la sauvette et Roms faisant la quête, le décors est planté.

Paris Nord Sud-42

Tu profites de ce matin froid, le soleil filtre les brumes. Peu de monde dans la rue. Au métro la Chapelle, où c'est toujours la cohue, un silence de cathédrale. Le long de la rue St Denis, les boutiques si encombrées des marchands indiens, pakistanais, sri-lankais, s'installent doucement. La rue est déserte.

 

Après la gare du Nord et celle de l'Est, petit tour rapide au marché de St Quentin. Longtemps que tu n'y était pas passé. Rien à voir avec le marché de L'olive aux allées spacieuses, là des passages étroits entre des étals serrés les uns contre les autres. Il n'y a qu'au carrefour des allées que tu peux voir plusieurs commerces d'un coup. Tu ne t'attardes pas, le temps passe, t'as promis midi.

 

Rue du Faubourg st Martin, après la Mairie, dans une rue adjacente, la grande échelle des pompiers manœuvre. Pas de gyrophares, c'est un exercice. Les magasins d'habillement sont fermés. Eux, c'est le gros et semi-gros, et c'est samedi.

Tu traverses la porte st Martin dans le soleil. Personne à la terrasse devant le théâtre Renaissance. Faut foncer. Coup d’œil au Conservatoire des Arts et Métiers. Tu n'y est pas retourné depuis la fin des années soixante où tu y prenais tes cours de maths. Le musée Beaubourg. Du monde et déjà une file d'attente qui remonte la place. Presque midi, faut y aller.

Avenue Victoria, tu tournes la tête pour voir l'Hôtel de Ville à gauche et la tour St Jacques à droite. T'en profites pour prendre sa belle lumière maintenant qu'elle est si bien nettoyée. Te voilà boulevard du Palais, la seine, la Conciergerie, Notre Dame, tu fonces : Une seconde pour cadrer shooter et hop !

Tu remontes le boulevard st Michel. Tu vois l'heure presque 11 h 30 , où as-tu traîné ? Devant le Panthéon le ronflement doux d'un moteur te stoppe dans ton élan. Impossible de bien cadrer, une vieille camionnette mange l'image. Il faut longer les jardins du Luxembourg. La lumière si claire te ferai perdre ton rendez-vous de vue. T'as fait cinquante mètres dans le jardin et tu ressorts d'un pas pressé. T'y seras pas...

Là, ton plan n'est pas très clair, les bagnoles font un grand détour, sûrement du aux sens interdits, mais à pied tu devrais pouvoir aller au plus court. Tu vises la tour Mont-parnasse et avances. Te voilà devant la porte du cimetière. T'imagines qu'il y a une autre issue de l'autre coté. Pas de chance, l'autre sortie est sur la rue Richard, non sur Raymond Losserand. Midi, t'es en retard, coup fil, « pas grave on t'attend ».

 

Dans ces deux heures et quart de marche, t'as approché les sites comme on te les montre quand t'es dans le bus et que le guide dit de regarder à droite, à gauche, la place ici, le monument là-bas.

L'appareil photo est plein, mais t'as la tête vide.

 

Le titre, je l'ai choisi en pensant au "salaire de la peur" quand Yves Montant montre sur la tablette au dessud de son lit, le nostalgique tiket de métro de la "ligne Nord Sud"

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 08:02

Les événements en pointillé dans un voyage passionnant.

 louxor-angkor

Notre voyage de trois semaines au Vietnam et au Cambodge a occulté les principaux événements du monde. Quand, comme moi, tu es fâché avec les langues étrangères, la télé à l'hôtel apporte quelques ouvertures si tu parles anglais. Le vieux parigot, appuie une heure sur le bouton programme pour faire apparaître une chaîne presque brouillée, canal 55 ou plus loin encore. France 5 Asie. Tu passes peu de temps à l'hôtel, et quand tu es là, tu reçois « les chiffres et les lettres », « questions pour un champion », un docu sur la culture du riz avec les buffles, et « 100 000 dollars au soleil». Dix minutes d'infos aseptisées, images bien propres, dépouillées de toute émotion. Touriste, tu n'es plus citoyen ! Nulle part on ne trouve France 24. Sûrement trop de temps passé dans les combats d’ego, et rien pour l'info.

Trouver un PC qui marchotte, c'est pas toujours si simple, et quand ça marche, la file d'attente te décourage.

Donc, les échos des premiers événements en Tunisie et puis en Égypte te parviennent assourdis, et sur internet la première page du Monde ou de Libé, en quatre ou cinq titres te donnent une vision insaisissable de ce qui se passe. Ben Ali sera parti avant notre retour à Paris. Cette semaine c'est le départ de Moubarak.

Lors de notre voyage en Égypte, bien encadrés par des forces de police (les bus allaient en convoi à Abou Simbel, avec un soldat équipé de mitraillette à coté du chauffeur), si on sortait sans guide, avant de nous laisser partir, on nous répétait chaque fois les mises en garde contre « les frères musulmans »

 

Un ami tunisien au téléphone me disait que l'Occident Chrétien ne comprenait rien à ce qui se passe dans ces pays. Tout le monde agite la crainte de l'Islamisme, sous entendu, intégriste, et violent. Les échecs annoncés du « multiculturalisme », ne sont que les signes d'un raidissement des valeurs chrétiennes dans les cultures occidentales, et l'incapacité à accepter comme telle une civilisation portée par les valeurs de l'Islam. Pour lui, les événements récents marquent ou renforcent la renaissance de la civilisation des peuples partageant la culture de l'Islam. Sans nécessité d'une croyance ou d'une pratique religieuse poussée, simplement le partage d'une culture, de ses valeurs.

Il voit l'Europe du Nord de la Méditerranée, se rapprocher d'avantage de la Russie, en resserrant les rangs autour des valeurs chrétiennes, tandis que de la Turquie au Maroc, les civilisations de l'Islam vont se renforcer, parce qu'elles aussi, partagent des  valeurs anciennes.

 

Où trouve-t-il les éléments de la construction de son raisonnement ? Partout sur internet , rien dans les télés et journaux français, dont l'angle de vision est si étroit qu'il fausse le regard !

 

Bon, je retournerai à mes carnets de voyage lundi ou mardi. La vie parisienne reprend ses droits sur mon temps de vie.

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:29

 

La Boudeuse saisie par les huissiers dans le port de Nantes.

 

port-de-l-arsenal---la-boudeuse---bercy-16.jpgLong article en page 3 du monde daté du vendredi 7 janvier. J’avais consacré deux sujets sur ce blog à la Boudeuse.  Cela m’avait valu quelques visiteurs intéressés, et la vidéo sur la « la boudeuse au pont de Bercy » avait été reprise par le site web de la boudeuse, avec ce commentaire, « pauvre Boudeuse ».

 

Je mets à la fin du sujet le lien sur le site officiel.

 

Comment un grand projet se trouve-t-il  contrecarré et peut maintenant mettre en péril une association si entreprenante ? Qui disait que les promesses n’engagent que ceux qui y croient ? En tous cas les promesses des pouvoirs publics, sans engagement, ont déterminé le naufrage financier. Dans quelles mains la Boudeuse risque-t-elle de couler ?

 

Je n’ai rien qui me lie à cette aventure, simplement, pendant deux ans où elle est restée pont de Bercy, la Boudeuse était un de mes lieux de promenade favoris. Je suivais les préparatifs de l’expédition comme çà. En lisant l’article du monde, tu ressens de la tristesse de ce gâchis.

 

 

05-la-boudeuse-image-de-proue-100-6359.jpg

La boudeuse au pont de Bercy.

 

 

 

 

 

13-la-boudeuse-et-bastia100-6373.jpgDe l’Arsenal à la Boudeuse.

 

 

 

 

 

07-la-boudeuse-sonne-la-cloche-100-6362.jpgSite officiel de la boudeuse.

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 21:25

 

Besoin d’air, besoin de lumière.

26 dec 2010-05Quand tu prends ton appareil photo, ce dimanche matin, tu ne sais rien de ce qui va venir. Tu as préparé Noël, vécu Noël et puis tu te réveilles fatigué. Impossible de sortir le vélo. Alors tu mets les chaussures de marche. Tu réalises vite que ce matin, le sol n’es pas propice à un marathon. Ça glisse de partout. Un petit vent te raidit le dos : faut pas trainer, marcher et se secouer.

Pas facile quand même. Plusieurs fois tu seras surpris par ton réflex de te cramponner aux grilles qui longent la route ou bien les chantiers.

L’air est vif. La lumière manque encore, elle sera là, un peu après midi, pas très longtemps. La lumière, autant que l’air te manque. Bouger aussi, puisque tu n’as rien à faire. Penser un peu. A quoi penser un lendemain de Noël ?

Le dernier ? Tous ceux qui commencent à s’effacer ? Toujours le même Noël ou alors plus pareil ? La famille qui se resserre, se disperse ; comment c’était ton dernier Noël d’enfant ? Ou ton premier de parent ? Quand c’est toi qui invites ton père ?

 

26 dec 2010-37Heureusement le pont de Crimée tout blanc de son nouveau tablier, t’invite à un regard complice.

« Smoke ». Tu te rappelles, le film avec Harvey Keitel ? Il prenait tous les jours la photo du carrefour devant sa boutique dans le  quartier à Brooklyn. Ce rituel que le temps avait installé, cette photo toujours la même mais renouvelée chaque jour par le temps, par la vie qui semble s’arrêter aux feux de croisement et qui repart bondissante. Ce matin, là, t’attends rien, pas de rebond, rien, juste besoin d’air, de lumière, respirer un air glacé en le forçant à emplir la dernière bronche, en sentir la rudesse te bloquer les poumons, et  regarder à t’en blanchir les yeux un  ciel  cru, sans brume, qui te fait ciller et t’enlève une larme.

 

Le vieux parigot a besoin d’éprouver les  éléments. L’asphyxie, la cécité sont les corolaires du HLM. Besoin d’air.

 

La lumière tardera sur le canal.

Les oiseaux sont au bal. Le froid les rassemble. Mouettes et goélands sont les sénateurs du coin. Les cygnes et cormorans s’installent à résidence. Je ne les avais jamais vus si bas, sur le bassin de la Villette. D’habitude on les rencontre au delà de Bondy. Les cormorans sont de bons pêcheurs, ils plongent cinq à dix secondes, font plus de dix mètres sous l’eau et ils ressortent rarement sans leur pitance en poisson bien vivant.

Le Cygne trop habitué aux croutons de pain s’est attaqué à un emballage de MacDo. La première bouchée n’est pas passée. Il s’agitera longtemps en crachant,  puis doucement se remettra à nager et chercher. Le canal poubelle le ramène à son emballage couleur pain…

 

Des photos du canal sous la neige, t’en fais au moins cent tous les ans. Aujourd’hui la vie n’est pas pareille. Tu sens un frémissement, le début de ce qui pourrait bien être un rebond. Peut être la lumière te projettera--t-elle dans un nouvel espace, pour  rallumer ton regard gris de brume ?

 

Quand tu préparais les guirlandes, t’as imprimé quelques photos. Celles des derniers Noëls, mais aussi un Noël ou tes enfants si grands maintenant, chahutaient leur vieux papy. C’est surement ça Noël, cette guirlande de souvenirs qui se rattachent les uns aux autres et noue cette papillote de vie.

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 17:02

En 1987, le lac du bois de Boulogne était glacée, prolongeant ainsi la banquise. La neige à Noël est une image qui aide le souvenir. C'est si rare...lac galacé au bois de Boulogne - noel 2010 copie

L'AlblogRJ vous souhaite un joyeux Noël, bien enneigé et heureux.

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 10:14

 

 

Il neige sur la rue de l’Olive ce dix neuf décembre.

 

Marché de la Chapelle - neige - Noël-09C’est pas un temps à faire du vélo. Les gens emmitouflés dans leur parka avancent précautionneusement sur la neige collante. Sur la rue où elle est tassée, elle glisse bien. L’avantage de la neige, c’est le silence : tout d’un coup tu te réveilles, il semble faire encore nuit, tout est calme, pas de démarrage laborieux de camionnette au moteur congelé, pas de scooter faisant hurler son  « deux-temps », pas un enfant ou un mère qui crie, rien, la neige t’a protégé de la rue mieux que des boules Quies.

 

Les squares sont déserts avant dix heures. Un père courageux fait une bataille de boules de neige avec son petit garçon. Les mains sont vite froides, le papa voudrait rentrer, l’enfant coure partout, shoote la neige, « s’a-plat-ventre » sur la table de ping-pong pour en embrasser un tas, il en a jusqu’au menton.

Deux jeunes filles jouent à se photographier en sautant dans la neige, mais le bond crispé, sans ressort, fait plouf !

 

Pas de SDF ce matin au square « des éléphants ». Longtemps que tu n’avais pu y entrer. Un coup d’œil sur l’espace propre, sans les habituelles bouteilles vides qui  le décorent. Les peintures résistent malgré les tags.

 

Au petit square, personne. La neige fait ressortir la racine de l’arbre comme un immense pied d’éléphant. Un bonhomme de neige n’est pas terminé. Pour un Noël de neige il manque les enfants.Marché de la Chapelle - neige - Noël-16

 

Le marché enfin, trois petites courses à l’économie, la petite commande pour vendredi et tu te rentres. Pourtant vers onze heures, la neige qui persiste, malgré un timide coup de soleil, te provoques, tu refais ton tour de quartier. Le marché de la Chapelle a attiré ses habitués. Et l’animation va bon train. Depuis le mois d’octobre, de nouveaux commerçants se sont installés. Surtout des traiteurs, faisant restauration sur place. Ça c’est le pied. Le marché t’y va depuis trente cinq ans. Et de temps en temps tu aimes raviver ton gout. Un vrai choix maintenant : saveurs antillaises, marocaines, sénégalaises et italiennes. Tout du frais, cuisiné sur place, chaud fumant et parfumé.

La retraite a du bon quand tu ne t’ennuies plus de ce que tu manges.

Autre ambiance au café du coin. Même accueil. La neige fait parler. Ton appareil photo qui goute sur le zinc facilité l’échange : une photo ? Avec bonheur !

 

Voir aussi: le marché de la chapelle ouverture le 07/09/2010

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 16:10

 

Interférences entre le Hoggar et l'Ardèche.

 

Sahara - hoggar -assekrem 01- Oh ! L’AlbumRJ, tu dérailles entre les siècles !

- Ah ! Tu es là ! Laisses moi, je n’ai pas de temps, je t’assure, plein de trucs me trottent dans la tête, je ne suis pas sur de t’écouter.

- J’suis pas là pour te prendre la tête, juste pour des nouvelles, comme ça en passant. T’es irrégulier, AlbumRJ, un coup le lundi, un coup le vendredi, on ne sait jamais quand tu es là !

- Excuse-moi, je vis encore, c’est pas un automate qui publie ces sujets, c’est un homme, un bon vieux retraité, qui a sa vie, et qui vient là, pour sa psychanalyse blogUbuesque, quand il a fini de régler ses préoccupations quotidiennes.

 

- Mais ton score ? Tu ne travailles plus ton score ? Tu sais que ça dépend ta régularité ?

- Fais pas chier ! Je mets ce que je peux, au moment où c’est possible. Mais une blog, c’est pas une salle de muscu où tu dois faire des pompes et des tractions jusqu’à ce qu‘épuisement s’en suive.

- N’empêche, tu glandes !

-         Merde encore ! Vraiment je te connais depuis trop longtemps pour t’envoyer un bourre-pif, mais zut ! J’vis mon rythme.

 

Puis, c’est plus l’heure des palmarès ! Faut quand même trouver du sens à tout ça. Les conneries çà n’a qu’un temps. T’es plus ado. Tu blagues, mais tu vois bien l’échéance !

 

Ardèche - le Garn 04-         Tiens, pour t’expliquer : Lundi j’attends mon fils. T’as une vieille mécanique interne qui se déroule : qu’est-ce qui va lui faire plaisir ? Noël approche, est-ce qu’ils voudront venir avec sa femme ? Quel cadeau faire ? En même temps que tu l’attends et que tu prépares, t’es inhibé, tu peux rien faire : Ton fils passe et tu ne penses qu’à cette attente.

-         Le téléphone !!!

-         Je prends !

-         C’est lui, il demande si on l’a pas oublié, s’il peut venir ?

T’as sursauté, il aurait pu ne pas venir, et toi tu l’attendais.

Combien de temps l’as-tu retenu prisonnier dans tes bras ? Il a dit « mon papa », « puis j’ai les oreilles bien chaudes ».

 

T’as raison, c’est un bonheur rare, les enfants ! On ne sait jamais comment profiter du bonheur de leurs visites.

 

Quand il est reparti, j’ai rien pu faire. Normalement, la vaisselle, la cuisine, c’est moi ; mais là, rien ! Je me mets sur le canapé et je repense à ce qui s’est dit.

Que de temps, où tu réponds juste avec un sourire, un hochement de tête, un clignement d’yeux à ce flot d’évènements qui ont accaparé son attention ! Et puis un moment il se lève, s’appuie à la cloison de la cuisine, et parle d’un coup de ses projets, de ce qu’il a réglé, de ce qu’il faut anticiper. L’homme est là. Carré, réfléchi, sur de ce qu’il fait et peut encore faire. Des choix que tout ça implique, qu’il y a plein de points sur quoi se battre, mais lui a fixé ses objectifs, ce qu’il ne fera pas, par exemple.

 

Tu le regardes ébahi, comment sa raison s’est-elle construite à ce point ?

 

Il n’avait pas deux ans.

La photo, l’autre jour, dans le Hoggar…

 

Tu lui dis, viens voir :

-         Cette photo est de 81,  on t’avait mis en garde chez mamie, à Moffans et ta sœur, à Labastide. On avait marché dix jours dans le désert !

-         Papa ! t’es encore dans tes vieilleries ! Si ça te fait plaisir…

 

Il se retourne et regarde la chambre transformée en bureau, ou plutôt en atelier.

-         Qu’est-ce que tu as là ?

-         Tu sais, je prépare le bouquin de photos souvenirs sur la « route de Moffans », ta maman m’a demandé un projet illustré sur les recueils de son atelier d’écriture. Tout d’un coup il me manquait des photos, alors j’ai scanné des boites de diapos, je ne trouvais pas celle que je cherchais, je suis retombé sur une boite en vrac, elle y était.  Tu peux pas tout comprendre, mais la tradition du feu, de la cuisine des légumes est universelle, que ce soit à Moffans ou dans le Hoggar.

-         Papa, lâche un peu ton bazar !

 

Embrassades, derniers accompagnements jusqu’au métro puis le vide.

 

Dans ton dernier sujet, sur « adieu l’Ardèche », tu avais oublié les photos du Garn. Je les mets là, avec un échantillon de l’atelier d’écriture, et d’autres de ce Hoggar qui me remonte doucement, comme l’écume de la mer que nous chantait Leo Ferré.

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 20:02

Confus le titre non ?

En plus la photo ? Quel rapport ?

 00 adieu l'ardèche - Hoggard et Paris sous la neige-1

MOI !

 

T’as pas besoin de gueuler avec tes majuscules !

Merde !

T’es dingue ou quoi !

On t’entend à l’autre bout du monde !

Eh ben quoi ! Ça va pas rendre  sourd un chinois !

Quand même, sur internet fais gaffe, tout est lu…

 

Retour aux grandes oreilles du passé…

 

T’es au-delà du passé, dans le futur impossible.

Pas compris !

M’en fout !

 

Bientôt treize heures ce samedi.

Tu prépares ton repas, et dans la fenêtre de ta cuisine, la neige devient obsédante. Tu sais tuer le neige. T’es un chasseur de neige ! Rien qu’une photo, elle meurt !

T’es louf ou quoi ? Tuer la neige ? Ça a pas de sens ?

 

Rien qu’une photo, sans sens, d’une neige molle qui n’atterrit pas.

La neige refuse d’atterrir ! Figures-toi qu’elle n’aime plus la terre !

çà, çà a du sens ?

Pas de sens ! Cette impression qu’elle hésite, qu’elle ne sait plus où se poser. Elle voudrait bien faire la blanche, la neige.

 

Ha ! Ha ! Ha ! Là j’ai compris, Blanche neige !  T’es nul. Bouhouhou …00 adieu l'ardèche - Hoggard et Paris sous la neige-2

 

Mais non ! Comment veux-tu qu’elle tienne ?

 Ben on n’a pas besoin qu’elle tienne, c’est pas Courchevel ici, c’est Paris.

Dac ! Mais la neige, c’est pas une calamité, c’est le nettoyage écologique de la vermine, la protection des sols.

En plus elle te renvoie dans ton enfance, celle de la neige libre, qu’il fallait enjamber dans tes petites bottes. Ma mère racontait comment son papa l’emmenait sur ses épaules pour aller à l’école .

Tu vois ces toits, les enneigés et les autres. Les isolés, les autres qui chauffent la neige.

 

Bon ta photo là, c’est quoi ?

C’est une rando chamelière qu’on a fait avec ma petite femme en janvier 81. On descendait de l’Assekrem, pour retourner à Tamanrasset. Pas de 4X4 ! Que de la marche et du chameau !  On dormait direct sur le sol. On avait de bons duvets. Dès huit heures il faisait nuit noire. Le touaregs qui nous accompagnaient et s’occupaient des chameaux, du feu, de la nourriture, quand tout était calme, ils faisaient le thé. Tu ne vois pas tout, dans le début de la nuit, les quinze du groupe se serraient près du feu. Là,  juste le feu, la marmite de pommes de terre, et puis l’eau qui coule de la gourde  en peau de chèvre.

Au matin, il fera moins quinze. Tout sera gelé.

Toute la nuit, bien protégé par ton duvet, le capuchon au raz du front, tu verras plus loin que les étoiles. La sensation fulgurante d’éternité…..

 

Le bois, plus que l’eau, sera la principale préoccupation de nos guides. Car l’eau les gens d’ici savent la trouver. Le bois dans ce désert minéral est le bien le plus rare.

 

Il neige !

 

Dans ton appart parisien, les flocons te font rêver de la liberté du flocon. Tu ne seras pas manger par le loup ! Vieux VTTiste!  Vielle bique attaché à ton bien, comme à un pieu ! Trop prudent pour tout lâcher, pour cette Ardêche qui t’en a fait trop voir, et que pourtant tu rêves de dominer. 

Vanitas !

 

adieu ardèche-08Ce 22 juillet, tu veux y  voir clair.

La veille, ta rando sur le GR qui devait te mener à la maladrerie des templiers, t’a laissé sur ta faim. Tes photos des canotiers heureux te frustrent de ne pouvoir les rejoindre. Ce matin, tu négocies avec ton hôtesse, deux tranches de jambon. Là, tu sais que tu vas croiser cette belle lumineuse mais furtive que tu ne sais séduire.

L’eau vive !

Neuf heures, petit matin, tu sors le VTT de son abri : crevé !

Commence mal !

C’est curieux, mais aujourd’hui quand tu réfléchis, le ballast, c’est la calamité du VTTiste. La veille tu ne t’étais pas rendu compte, abruti par la fatigue, que ton pneu était dégonflé. La vie autour de toi roule, tu es là, ta chambre à air noire à la main, sans comprendre d’où vient la fuite.

 

La fontaine du gîte devant toi, tant pis pou le repas des poissons rouges.

 

T’es de la vieille école.

Tant de fois piégé par les réparations qui ne tiennent pas, tu sais que tu ne peux tenter ta rando sans tes deux chambres à air de secours. Le vieux VTTiste est aventureux, surtout dans la course aux belles éphémères, mais prudent. Trois précautions valent mieux qu’une. Ta chambre percée tu la plonges dans l’eau noire de la fontaine, les poissons rouges se cachent sous les herbes du bassin. Tu ne confondras pas les bulles. Ta précipitation te coutera une deuxième réparation, il faut un certain temps pour la vulcanisation. Comme disait mon vieux Fernand Raynaud, ça dépend du temps…

 

Bis repetita ;

 

Il est passé dix heures quand tu te mets en route. Ton sandwich va être chaud avant ta première suée. Tu prends la route du Garn. Des barrages en interdissent l’accès. Goudron neuf. Deux touristes te dépassent. Tu hésitais sur le goudron fumant. Çà ramasse tout et après, çà crève. Tu tâtes du bout de tes chaussures, pas si chaud, même si çà fume encore : ils arrosent.

 

Tu te relances. Un petit kilomètre tu rejoins la femme. Tee shirt jaune, short blanc et tongs aux pieds. Cinq cent mètre devant l’homme qui marquait un tempo énergique stoppe. Il oblique sa bécane et regarde derrière. Sa femme – ou compagne, qu’en sais-je ? – s’arqueboute. La côte n’est pas si terrible, même s’il ne faut pas la dédaigner. Petit respect. Concentration. Action au pédalier.

 

T’est une vieille carcasse, vieux VTTiste, il te faut des km pour que l’énergie soit là. Quand tu passes à coté de la femme, une quarantaine pleine de vie, t’as remarqué depuis longtemps la crispation qui lui noue le mollet. La voute du pied cambrée sur la pédale : Deux ou  trois km çà va,  mais là c’est trop cruel ! Dans l’instant tu flashes sur les tongs.

Tu y vas de ta ritournelle : Madame, joli coup de pédale, mais vous vous épuisez, il faut une semelle rigide pour des cotes pareilles. Des tongs c’est un supplice !

J’te dirai pas la réponse. T’imagines bien, si je t’avais dit que t’es mal sapé !

 

Je passe.

 

Ma route va viser  « Terre Rouge » puis vers la Flassade. Toujours conquérir cette rive sud des gorges de l’Ardèche ; un peu plus haut que le chemin de la Maladrerie. T’as beau laisser ta bécane, arquer de toute ton envie de  trouver le passage, t’échoueras encore. L’énergie d’un vieux VTTiste n’es pas renouvelable à la demande. Trop de courses, trop de cotes, trop d’envie et tout d’un coup, la panne. Tu vois bien  que devant, tu peux encore y aller, mais là t’es cuit. Le cœur t’envoie une sarabande, les cuisses sont plus dures qu’un poteau. T’entends les jeunes en bas qui s’agitent, s’exclament. Les arbres qui te cachent la vue comme un paravent se dégage en voyeur, pour que tu reluques les berges libres des kayakistes.

Toi, vieux VTTiste, tu auscultes ton pouls.

Il est temps que tu rentres

 

Ce soir la neige ne te décourages pas, à midi elle régnait, maintenant elle fond. Changement de décor.

Le vieux VTTiste a cuit ses pains de seigle. Il prépare sa brioche, pour les enfants, demain.

 

La vie prend du temps. Pendant que ces mots s’écrivent, t’es dans le présent, cuire le repas du jour. Les photos ne vieilliront pas sur l’écran de ton PC.

 

Précédent: Gorges de l'Ardèche face au cirque de la Madeleine

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 09:37

Quelques images du concert du 28 novembre 2010.

 chorale maura 2010-2

Difficile de parler d’un projet où tant de monde s’est investi, et y a donné le meilleur de soi. C’est toujours ce qui caractérise ce concert auquel tu assistais pour la quatrième année. D’abord tu as gagné en confiance avec le groupe. Ensuite tu mesures le travail et les progrès. Même si les choristes, cette année, sont un peu moins nombreux, l’espace du temple bd Arago favorise sa concentration et son expression. L’acoustique est  vraiment propice, l’orgue bien placé, léger, à permis à chaque soliste de bénéficier d’une attention exceptionnelle, et de mettre en évidence son chant.

La deuxième partie est vraiment tonique, et la capacité de Maura à entrainer les spectateurs à reprendre en chœur les chants les plus traditionnels leur redonne un coté gaillard. Un des grands mérites du groupe est de s’être confronté, avec une certaine réussite, à des chants nouveaux, plus complexes à mettre en voix, comme Amazing Grace. Tu l’as sélectionné pour la vidéo.

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