Groupe animé par Sister Nat.
Enfin pouvoir s'occuper de son blog ! Maintenant que tout le monde est en vacances, que tes habitués ont déserté
l'espace, tu t'y remets.
On n'imagine pas ce que 5 mois sans internet ni téléphone fixe a de pénalisant. Tous les petits actes de la vie quotidienne
qui passent par un coup d’œil sur internet, on les fait sans y penser. C'est juste quand ça marche pas que ça devient duraille. Les deux premiers jours, t'es patient, tu compenses en tapotant ton
smartphone. Mais essaye de lire un PDF de 30 pages, ou de taper un document de 2 pages, là, tes nerfs te lâchent. En plus chez orange et Free, tes nerfs ils te les agacent avec une conscience de
bon professionnels. D'ailleurs ce sont des spécialistes de haut niveau. Jamais au téléphone tu n'as vraiment l'occasion de parler de la panne, des soucis qu'elle génère, et des acrobaties que
t'es obligé de réaliser pour rester dans ton quotidien.
Ils te manipulent au milieu d'une sorte de poker menteur, le « cépanous ». T'as deux rois, on appelle ça des
managers, ils ont différentes cartes à leur disposition : le mail, l'escalade, les « niveaux où ça monte », le « pas de réponse, on vous rappelle ». Bien sur ils ont une
sorte d'atout qui coupe tout le « cépanou ». Quand ils te joue la carte du « cepanou », t'es naze, des fois ça te ramène à la case départ, tu dois tout recommencer ton jeu et
redire que t'es en panne depuis 30 jours, puis 60, puis etc... Quand l'un ou l'autre te joue cette carte, c'est qu'un des pions du jeu a fait un coup fourré. Pour toi c'est incompréhensible, car
tu es le seul dans la partie, à ne pas connaître les cartes jouées par Orange contre Free et inversement.
Ces pions là, c'est un peu comme aux échecs, les petits pions, viennent te voir sur rendez-vous, toujours compliqué. Le petit
pion fait deux clients par jour, il ne peut jamais venir quand tu es libre, sa force c'est de t'obliger à changer un rendez-vous, si tu veux que ton dossier avance d'une case. Quand il arrive il
agite ses mains en signe d'impuissance et répète quoique tu dises : « c'est pas nous ». Cette phrase magique à donné son nom au jeu, le « cépanous ». le petit pion
« cépanous » branche une petite pile électrique au bout de la fibre et cherche la lumière dans les gaines, les tubes, etc. Dès qu'il perd le fil de sa lumière, il crie
« cépanous » ! Free ou Orange marquent un point, toi, t'avance d'une case, et tu reçois un nouveau numéro d'appel.
Le pion « cépanous » ne reporte pas avec un ordinateur ou une tablette, il rempli une grande feuille de rapport
« cepanous ». Grand mystère, à quoi sert le rapport ? Il déclenche un nouvel échange entre Orange et Free que tu ne connais pas. Au téléphone, tu comprends que les adversaires
jouent finement leurs cartes, dans le grand jeu du « cépanous » : les cavaliers s'activent dans l'ombre, dans arcanes du parcours de ta fibre . L'astuce est de ne jamais dire à
l'autre ce qui a été fait. Chaque manager doit tracer ton dossier, regarder le coup joué. Avec prudence, que l'autre n'ait rien vu.
Exaspéré du manque d'info, tu relances ! Aïe, c'est jamais un bon coup, tu prends tout le monde au dépourvu. Le
manager-roi de peur d'être mat, roque et t'envoie sa tour : Un « cépanous » plus agé, fort de son savoir faire, méprisant pour l'autre camp. Toujours un mobile à la main, parle de
plusieurs routes, explore les gaines techniques, et après moultes pérégrinations dans les étages, la tour « cépanous » peut s'écrier elle aussi : « c'est pas nous ! J'ai
la preuve ! » Il saisit sur son ardoise magique le sésame « cépanous » qui libère son manager-roi, lui faisant escalader un nouveau niveau.
Bon ! j'imagine que tu ne comprends pas tout, que ce jeu est un peu compliqué pour toi ! C'est un peut comme les
jeux 3D de tes mômes sur l'ordi ou le mobile, ou de tes collègues au boulot : il n'y a pas de flingue, le mort c'est le client. Toi en l’occurrence. Dans cette partie triangulaire, t'es
toujours le con qui paye et qui trinque.
Le scénario final tient du génie, je ne sais pas qui en a ficelé les ressorts. Il y a un coté Hercule Poirot dans la grande
scène finale. Pendant deux jours tous les acteurs se retrouvent chez toi. Des pions « cépanous », des chevalier « cépanous », des tours « cépanous » de chaque
équipe, 10 personnes en tout, et deux ou trois mobiles en liaison avec des ombres lointaines. Lorsque trois mobiles se trouvent dans la bonne position triangulaire, un hologramme d'Hercule Poirot
brille au dessus des têtes. Au fur et à mesure qu'il questionne, bouscule chaque pièce du jeu, se tournant tour à tour vers chacun, tu sens que le dénouement est proche. Lorsqu'il tortille sa
moustache, un cri soudain, derrière la porte : « ça marche ! ». L'image de Poirot se brouille et disparaît. Ton mobile sonne, celui de ta femme aussi . Chacun des
managers-rois de chaque camp appelle, pour crier : « on vous l'avait bien dit, vous avez vu ! On n'a rien fait, rien touché, ça marche ! C'EST PAS NOUS ! » On ajoute
une amabilité sur le peu de confiance dans les autres, comme dans tous les pokers menteur, la mise est ramassé par le tricheur...
Voila, je t'ai fait fait jouer une partie de « cépanous ». Implacablement c'est une partie à trois, que tu perds
systématiquement. Ils t'aveuglent, se réservent le dessous des cartes. Ils te tiennent par le contrat !
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On voit que t'a été brimé du blog, tu titres sur le gospel et on n'entend que ta grosse gueulante !
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Pardon, mais t'as les photos, la petite vidéo. La qualité n'est pas trop là, coté vidéo, mais ça restitue bien l'ambiance.
Et si les photos donnent aux profils un coté carnassier, c'est pour mieux mâcher les mots.
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T'as passé une bonne soirée ?
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Sur ! même que c'était le début du printemps ! Un 30 juin !
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Bonnard, t'auras l'été en octobre !