Bonheur et surprise à Pleyel !
Il y avait longtemps qu’on n’avait pas écouté un concert symphonique. En dehors de quelques passages à l’Opéra Bastille, je pense que nos derniers concerts symphoniques datent des années 70-75 quand on allait voir les ballets du 20 ème Siecle de Maurice Béjart. Là bien sur il y avait eu Pierre Henri et sa « Messe pour le Temps Présent », et la neuvième de Beethoven. Mais, c’était le Palais des sports de la porte de Versailles. On venait d'abord pour les ballets.

Nous étions allé à Pleyel pour une nuit du Jazz, même époque et nous en étions sorti bien épuisés sans avoir vraiment goûté la salle.
Alors, quand j’ai ouvert mon cadeau d’anniversaire en juin, et que j’y ai trouvé un abonnement à la salle Pleyel pour 5 concerts, il a fallu commencer à rêver.
Je voulais des œuvres contemporaines, et il y avait plusieurs dont d’Henri Dutilleux. Hier soir, je n’avais jamais entendu son œuvre : « Timbres, Espace, Mouvement ou la Nuit Etoilée ». D’abord ils préparent l’orchestre : douze violoncelles, en demi-cercle autour du chef, juste à coté, à droite dix contrebasses. Derrière cuivres et bois, enfin tout en haut cinq percussionnistes avec des jeux de tamtam, gongs, cymbales suspendus et crotales, et un vibraphone….
Pas de violons. (on venait d’en manger avec du Mozart).
Un vrai bonheur. Une vibration nous traverse, et la musique devient magie.
J’ai cherché qu’elle était l’inspiration de cette couleur musicale. J’ai trouvé un commentaire de Dutilleux lui même . Il explique comment il s’est inspiré de la toile de Van Gogh, « La Nuit Etoilée » :
« Dans la Nuit Etoilée, le ciel occupe la plus large place d’où se détache, autour d’une immense nébuleuse en spirale, une série d’astres aussi impressionnant par leur démesure que par leur aspect « vibrant », comme si chacun d’eux, dans un halo argenté, se trouvait en résonance avec tout cet ensemble palpitant. »
Après ce bonheur musical est venu l’émotion, Henri Dutilleux (né en 1915) était dans la salle et ça a été une immense effusion avec le chef d’orchestre Yukata Sado. Puis avec la salle qui l’a applaudi debout. Ouais, c’est pas les fans de Johnny, Mais il y avait une vraie ferveur.
Le noir est revenu doucement, et une hôtesse a aidé cet homme recroquevillé de 91 ans, arc-bouté sur sa canne à remonter difficilement les marches de la salle jusque dans le grand hall.
A l’entracte, il était seul, adossé à une grande colonne se tenant debout en tremblant. Pas loin il y avait Lelay au centre des regards....
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Dernière photo volée au moment de partir avec le téléphone
