14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 23:58
Egypte 14
Edfou. Longchamp ou Chantilly ?

cal--che.jpgCinq jours de grippe, ou d’indigestion, ou de malaise. Non pas dans mon voyage. Mais là, juste en ce moment. Prince, Emir, dictateur, tu penses que c’est la longueur ou la couleur de la limousine qui fait la différence ? Blanche, grise, noire ? Non, c’est le blindage ! Ah ! Je te vois, tu veux mesurer l’épaisseur des tôles ? Il n’y a qu’un fabriquant ! Non, le blindage est dans le regard derrière les « ray ban ». Les américains se ruinent avec la construction d’un bouclier anti-missiles, ils n’ont pas compris que bien déployée une tente de bédouin est un sanctuaire invulnérable. Les mythes, les symboles, sont plus puissants que toute la technologie des financiers. Le pétrole est-il un mythe, un symbole, un pouvoir ?

 
          *
 

fouete-cocher-2.jpgDonc nous revenons d’Edfou. Tu sais ces voyages dits « archéologiques » pourraient vite être chiants. D’ailleurs un jour il le sera. Je te dirai. Mais Après la visite du temple d’Edfou, nous allons retraverser la ville en calèche. Ce soir en triant mes clips vidéos, tout d’un coup je me dis que c’est un vrai bon moment. Les touristes et les cochers sont en habits d’apparat. Le paddock est décoré de mille couleurs. Les gens se saluent, se parlent. Des petits groupes se forment.

 

Vous rentrerez bien avec nous ? Chère amie ? Nous avons la « 190 », un petit intérieur rouge carmin, avec une petite lisière prune autour de la capote. Oh ! Mais vous êtes déjà quatre. Ça ne fait rien mon mari, aime tellement apprécier les allures du cheval, il se fera un plaisir de monter près du cocher. N’est-ce pas très cher ? Attention au petit marche-pieds ! Surtout, c’est juste adapté pour les petites bottines, pas pour les grosses nike. Chéri, pourrais-tu enlever ta casquette « Ricard », ça n’est pas très convenable au milieu des mosquées. Vous entendez ? C’est la prière ! Délicieux Non ? Chéri chéri, le bateau part à quelle heure ? Bien nous aurons le temps. Peut-être, ne serons nous pas secoués comme à l’aller ? Oh ! Il nous a fait peur ! J’en ai encore des frissons ! Regardez-moi tous ces gens qui se promènent. Comment est-ce possible ? Des touristes ? Pensez-vous … A l’heure qu’il est, que des paresseux ! Nous à sept heures nous abordions le temple !

 la-rue.jpg

On ne va pas rester comme çà longtemps derrière cette bagnole qui pue. Il ne peut pas passer ? Vous avez vu ces jeunes qui s’accrochent derrière. Çà n’est pas très prudent….

 

Allez, je blague…

 

Même pas bien.

 

Mais je te jure que là, je suis heureux. J’ai un vrai plaisir à croiser les gens, ils font semblant de ne pas voir mon caméscope, ils se saluent, ils travaillent, ils vivent. Les rideaux de fer sont soulevés. Les commerçants exposent leurs vitrines. Il y a de l’animation, de la couleur, de la vie.

 

Alors des images de retour du Temple d’Edfou vers le Queen of Hansa, je n’ai pas eu d’effort à faire pour presque tout garder. C’est la magie du web, tu aimes, tu regardes, sinon tu cliques ailleurs.

 

Moi j’aime, c’est mes souvenirs, mes émotions…

Précédant: Visite du temple d'Edfou
Début: Arrivée au Caire
A suivre: Esna - Barrage- Temple de Khnoum


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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 16:51
Egypte 2004
 
Visite du temple d’Edfou.

08--edfou-hathor-100-0204.jpgDonc ce 17 novembre, après notre réveil à six heures, nous voilà prèts pour démarrer à 7 heures une course de chars. Quatre ou cinq par calèches, nous traversons le village d’Edfou à la vitesse de la lumière pour arriver à l’entrée du temple dédié à Horus.

 

Cela permet un court instant de voir et même de côtoyer des Egyptiens de la rue ! j’ai noté dans le carnet de voyage de ma petite femme :

 

            Les calèches n’ont rien des moyens de locomotion de nos grandes villes européennes, mais elles ont fière allure. Leurs conducteurs sont jeunes, un brin farouche dans le regard, et très directs concernant le pourboire. Les chevaux sont environnés de mouches.

 

Donc ce temple est un des mieux conservés. Le début de la construction date de 237 avant J.C, elle sera achevée aux environs de 70, ère chrétienne.. La conquête romaine avait commencé. Il constitue le plus grand sanctuaire de l’époque ptolémaïque. Plus tard des religieux coptes firent subir quelques dégâts au temple.

 

On nous explique que ce temple est un aboutissement de toutes les traditions millénaires. Qu’on peut y imaginer le rituel quotidien des religieux.

 

Sur les murs des cartouches gravent l’histoire du temple. Des colonnes avec les différentes divinités. La barque funéraire au cœur du naos. Un parfait état de conservation. Il fut redécouvert par Mariette. Trois heures de visite. Ça en vaut la peine. C’est riche. Tout est à voir.03-edfou-Horus-en-faucon.jpg

 




Horus en faucon. Les barques. Les dieux. Tout quoi.
 
Quelques notes de la conférence de JP Cortégianni :
 

            Edfou est le temple le mieux conservé. Le temple est la maison du Dieu. Le naos d’Edfou est à l’extérieur du temple. Exception, car c’est le temple dans temple. C’est là que dans l’habitacle du Dieu s’effectue une espèce de troc : On lui assure des services domestiques et en échange le Dieu remplit son rôle. Chaque année la statue est montrée en procession pour le régénérer.

 
Retour au bateau.
 
Chaises longues le long du bac à eau servant de piscine. Mais ambiance agréable. Un peu de repos. Confort et simplicité. Ma petite femme sera sollicitée par un beau masseur égyptien. Avec toutes ces ballades et piétinements, elle avait « les boulets tendus » comme aurait dit Joly Jumper !

 

P.S : plus on Edfou plus….Edfou, Ben Hur, petite ballade en calèche.


 

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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 17:33
Egypte (11)
D’Assouan à Kom Ombo

Quel marathon ce 16 novembre 2004 ! A peine de retour sur le bateau, on repart. Nous sommes rentrés d’Abou Simbel dans une torpeur incroyable. A l’heure dite tout le monde est dans le bus et 10 minutes après tout le monde dort. Puis très vite le chauffeur aussi ! J’ai crié et me suis précipité dans l’allée. Il s’est redressé, a passé sa main sur son front et fait signe que tout allait bien. Tu sais la route c’est d’interminables lignes droites, avec un soleil fort qui t’oblige à cligner en permanence. Avec le départ matinal tout le monde est KO. Le chauffeur aussi. Le militaire ronfle profond. Il n’y a plus de convoi. Sur le retour on ne risque donc rien…Sauf le chauffeur qui se rendort une deuxième fois ! Du coup je ne lâche plus le rétroviseur intérieur des yeux, j’ai un pied dans l’allée, je ne lâche pas son regard et lui le mien. De temps en temps un sourire et un geste de la main pour dire ça va. Mais il s’assure que je le surveille…

 

Treize heures quand nous remettons les pieds sur le bateau. La vue des temples nous a transformés en zombies. Le retour des morts vivants…

 

Pendant que la plupart, après une douche fait la sieste dans leur cabine, attirés par les préparatifs de départ nous sommes quelques-uns uns à monter sur le pont du Queen of Hansa pour profiter des divers spectacles.

 

D’abord les manœuvres. Et puis Assouan que l’on découvre autrement depuis le haut du bateau. Surtout le Nil et la nuée de felouques et barques à moteur que nos grands navires hôtels obligent à des virements de bord brutaux pour s’esquiver. Pas d’accrochage.

 

Le soir tombe vite, il y a une vraie brise et les berges du Nil sont des lieux de vie que l’on scrute au loin. Quelques candidats aux chaises longues, un seul nageur pour tester la piscine. Tout le monde d’abrite du vent. Je ne suis pas rassasié. Même si le clip vidéo mis sur Dailymotion te paraît long, j’ai coupé plus de vingt minutes de ces petits instants de découverte de la vie du Nil.

 

12-Kom-Oumbo-100-0199.jpgArrivé à Kom Ombo de nuit. Notre guide nous mobilise. Elle a toute sa pêche ! Après le soleil d’Abou Simbel, la réverbération scintillante du ciel sur le Nil, nous voici débarquant dans la lumière des projecteurs. Beaucoup vacilleront !

 
Dans les notes de ma petite femme, ce passage :
 

« Quelques éblouissements, et pas seulement dus aux beautés offertes à nos regards. J’observe une dame très BCBG qui fait toutes les visites en tailleur sport et chaussures de ville. Elle défaille et est ramenée sur le bateau dans les bras d’un bel Egyptien musclé. Il l’a soulevée avec aisance et ils ont franchi ainsi la passerelle et le pont des trois bateaux après lesquels est arrimé le nôtre. »

 

Martine emportée par ses explications oublie l’heure, car notre bateau repart ce soir pour Edfou. « On avait dit huit heures, il est la demie, le bateau va nous attendre longtemps ? » Ouf, sauvés ! On rentre.

 
Ce soir au restaurant du Queen of Hansa, pour nous gâter, au lieu d’un self, le repas est servi à table, avec un maître d’hôtel qui passe prendre les commandes, et service aussi à table. Ca traîne en longueur. Les tables se vident, beaucoup n’attendent pas pour aller se coucher. Le réveil de demain n’est qu’à six heures. Une vraie grasse matinée !


A suivre: Visite du temple d'Edfou

Précédant: Abou Simbel
Début : Arrivée au caire.


 

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 20:36
La piste de L'Ourcq
 Mon beau canal.


Photo-0182.jpgPour ceux qui me suivent avec l'envoi des photos par téléphone.
J'ai fait cette semaine deux petites ballades VTT le long du canal de l'Ourcq. J'ai envoyé deux photos par téléphone. une plein soleil, une plein de brumes.
Sur mon blog où mes photos arrivent ce message que j'essaye de décoder.



Salt!b1 moi gtro froi pr sortir!il é bi1to 12h é yatjr otan 2brum k 8h..b1 pass atontour sur myblog!en te souétan davance 1bonevizit!alé bsx é bonejourné atoi...

 

Photo-0185.jpgOn s’y est mi à deux mon cher « Lovkemar » pour traduire. Mon oreille n’est pas trop faite à cette phonétique, ni au rythme de la phrase.

J’essaye d’interpréter tes paroles, mais je n’ai pas la musique, et là vraiment ça manque :

           




          
              Salut !

Bien moi j’ai trop froid pour sortir !

Il est bientôt douze heures

Il y a toujours autant de brume qu’à huit heures

Bien passe à ton tour sur my blog !

En te souhaitant d’avance une bonne visite !

Aller, bsx et bonne journée à toi

Et bien merci, il y a des jours, on passe un peu de temps sur son blog, et on se demande pourquoi. Oserais-je dire, que c’est pour le plaisir de cette rencontre inattendue. Ce clin d’œil de passage. Quand j’aurais émis mon post, je revisiterai ton blog, te rendre les miams et plus.

 



Lobby bi, lobby bo, le canal qu’il est beau !
Mon beau canal ! Roi des ballades…
Car c’est mon canal.
Le canal de l’Ourcq, c’est à moi !
Je le revendique !

D’ailleurs depuis que je dis qu’il y en a marre des cailloux, des racines, et même récemment des « Roms », j’ai été entendu, écouté et mon lobbying sur ce blog a porté ses fruits !

Depuis deux ans, au gré de mes ballades, j’ai noté des changements. D’abord on a coupé les peupliers. Ouais! C’est nécessaire. T’imagine un peuplier qui bloque le canal au moment du passage d’une péniche ? Non il fallait le faire, c’est fait. C’est une décision courageuse. Mais elle était contenue dans le plan de réformes approuvé par tous les usagers du canal aux dernières élections. Leurs racines sournoises soulevaient le bord de la piste cyclable, et le cycliste impétueux rendu irascible par tous les enfants en tricycle qui faisaient baisser sa moyenne, sursautait sur les bosses, au grand danger de ses bijoux précieux.

Et les « Roms ». Il n’y a plus de traces. Je ne sais pas quand « ils sont partis », mais ils n’ont rien laissé. Tout est bien propre, les cabanes improvisées ont disparu, le sol est comme une tête passée à la tondeuse. Vraiment bien nettoyé. Quand on sait ce qu’il faut comme gravats pour faire un abri, avoir tout rangé comme ça avant de partir, bien, chapeau. C’est comme les lessives que je voyais sécher sur les grilles : ramassées, rangées. Même sur le parking décathlon, c’est vide. Je comprends qu’ils soient partis. Entre le bruit des camions sur l’autoroute où ils dormaient et celui des trains sur le pont en fer, l’endroit ne devait pas être propice au sommeil des enfants.

Mais je ne rallais pas que pour ça. Les berges n’étaient pas sures. J’ai roulé dans la boue ! Tu n’y crois pas ? Si, en plein vingt-et-unième siècle, les berges du canal ressemblaient à ce qu’elles avaient pu être du temps des bateliers et des chevaux de traits. Quand on sait le prix des nikes, marcher dans la boue est insupportable. Ils s’y sont mis. Tu verras les photos, pendant des mois, ils ont renforcé les berges avec des tôles enfoncées au marteau pilon. Et ils ont fait de belles allées sablonneuses qui doublent la piste cyclable. Laquelle a été refaite façon billard, au point que je me demande à quoi va bien servir mon VTT. ?

Là, quand même il fallait réagir. Ce n'est pas parce que le canal traverse des banlieues comme Pantin, Bondy, Bobigny, Aulnay qu’il faut laisser le boulot bâclé. On veut nos « champs-é », notre « grand canal façon grand siècle » ! C’est la que le lobby bi fait du lobby beau. A force de ne rien dire, de se contenter de penser à chaque passage que « ben dis donc ça change ! Faudra qu’on amène les petits avec mamie ! » Et bien ils ont entendu. Ils ont fait livrer des pierres blanches modèle « petit poucet » - mais pour mettre dans la poche de l’ogre- et ils ont dessiné les bords de ces gros cailloux lumineux. Ca jette !

 

Quoique…Les tôles de renfort ressortaient comme des chicons noirs au milieu de canines de roche blanche. Je ne sais si la Sécu a pris en charge la prothèse, mais une armée de chirurgien- dentistes a été immergé pour traiter les caries à grands coups de chalumeau. Un décor de dessin animé.

 

Restait à ravaler les berges de ce visage paysage refait. En cours. Depuis un mois tous les trois mètres, un nouvel arbre est planté d’espèces toutes différentes.

 

Combien sont-ils à travailler sur ces berges depuis deux ans ? Trente, quarante ? Combien d’engins, de camions, de barges, de tonnes d’acier, de tonnes de pierres? Tout ça pour moi ! Parce que je ne peux pas me promener dans un décor du passé, et que j’ai exigé des arbres fleuris, des pierres blanches, une route lisse ! Tu comprends pourquoi les « Roms » sont partis. Ils ne pouvaient pas imaginer. Pourquoi avais-je besoin de tout ça pour une heure de vélo ? Eux, pour dormir, ne demandaient rien…

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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 13:36
Egypte (10)
Abou Simbel


08-nefertari.jpgRéveil à deux heures vingt !
 

T’as beau être en vacances, ça secoue. On ne sait pas trop comment s’habiller, chaud, froid … Nous descendons du Queen of Hansa, coups d’œil aux sentinelles endormies, puis montons les marches au-delà du quai pour trouver un bus qui nous attend. Nous roulons vers la sortie d’Assouan, après le premier barrage, et nous stationnons dans une avenue interminable remplie de bus de tous ages. Il en arrive régulièrement. Certains remontent la file pour se trouver une place en tête, d’autres s’arrêtent derrière nous. Le guide égyptien quitte le bus puis, une vingtaine de minutes après revient avec un soldat mitraillette sur le coté. Il monte ; Nous regarde et s’installe sur la première rangée de fauteuils. Vers trois heures bruit de démarreur, et en quelques secondes tous les moteurs chauffent. Un quatre-quatre militaire remonte la file et tous s’élancent. Combien de bus ? Peut être cinquante peut être plus, il y a du monde. Après quelques kilomètres pour sortir complètement de la ville, les derniers lampadaires s’éloignent et la nuit se ré-installe. Mais la route va chauffer… doucement la vitesse augmente. Nous voici derrière un bus à le toucher, écart brusque et lent dépassement. Combien de temps sommes-nous au delà de la ligne continue ? Dix minutes au moins. Je vais un peu dans l’allée, savoir ce que le conducteur voit. Rien. Devant nous des dizaines de bus doublent, et nous nous retrouvons à cinq mètres de celui qui nous précède. Quelle vitesse ? Le compteur est débranché… Le moteur tourne à fond. Route noire dans le sable éclairé par la lune. 07-femme-enfant-ramses.jpg
Aucun repère, le bus fonce. Cette première heure est un vrai départ de F1, puis lentement, mais toujours à fond, les bus reprennent une place dans la file de droite. Les intervalles s’agrandissent, encore un ou
deux qui nous dépassent, puis les derniers feux rouges s’amenuisent au loin. Je regarde autour de moi, les têtes sont retombées sur les appuis, elles dodelinent tranquillement. Il fait plutôt froid. Sur sa banquette le militaire roupille profondément, les deux mains sur le canon de son arme, le menton dessus. Sa casquette est tombée. La routine !

 

Six heures trente. Le soleil est la depuis longtemps. Le sable est d’un ocre orangé. Très brillant. A plusieurs reprises nous avons longé le lac Nasser. Et nous arrivons à Abou Simbel. Les consignes sur les toilettes, l’heure du retour, et avertissement à se retrouver dans quelques minutes sur la grande esplanade en haut des escaliers pour les explications utiles.

 

Quand nous y sommes, il y a à droite le lac Nasser avec le soleil à peine levé droit dans les yeux, et de l’autre les deux temples enfouis dans leur décor de roches bétonnées. Le temple est presque rouge dans ce premier soleil. Trente ou quarante bus ont déjà libéré leurs touristes avides. La place est envahie. Notre guide prend la parole devant le site. Ce 04-femme-ou-fille-de-ramses.jpgn’est pas « soldats du haut de ces pyramides etc… » mais le cœur y est. Pourquoi on n’y va pas ? Comme toujours, parce qu’interdit de parole à l’intérieur du monument, il nous fait la visite par oral. « Alors quand vous entrez dans le temple, à gauche la bataille de Kadesh, à droite une fresque représentant Ramsès pourfendant ses ennemis, et dans une petite niche derrière la rangée de colonnes vous verrez ceci cela… »

 

Je n’ose pas partir. Je ne sais pas s’il y a des billets à présenter. Et elle a peut être une astuce pour nous éviter la bousculade… elle nous lâche, comme au tiercé quand le grand filet qui retient les pur-sang s’arrachent, le groupe fonce. Vers où ? D’abord le grand temple d’Abou Simbel. Les statues colossales de Ramsès. Les statues, avec à ses pieds, ses femmes ou  ses enfants. Rencontre des fresques et bas reliefs. Le pronaos, et bousculade pour accéder au Naos, le sanctuaire où siègent quatre statues : Ptah, Amon, Ramsès II et rê-Horakhty

 

La visite du petit temple sera plus difficile. Bousculade, tout le monde parle et devant la moindre fresque un amas de gens te masque la vue. Ce temple dédié à Hator a été construit par Ramsès II pour la reine Nofrétari. Petite dédicace «  Nofrétari par amour de laquelle se lève le soleil. »
A suivre; d'Assouan à Kom Ombo.

Précédant : le temple de Philae

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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 23:40
Faut que ça danse ! – la fête du dieu Ganesh.

Ah! La bonne journée. Le film de Noémie Lvovsky « Faut que ça danse ! » est un vrai délice de délicatesse, d’imagination pour faire face à la réalité de la vieillesse. Il commence par une introduction où l’actrice Bulle Ogier dans le rôle de la mémé sénile défile lors de la fête du dieu Ganesh.

ganesh.jpg
Bien sur, je n‘ai pas résisté à vous en coller une couche vidéo camescopée en 2004. Je travaille pour en faire un petit DVD. J’ai au moins 5 sujets de DVD en retard. En annoncer un sixième devient ridicule…Oui, sauf que le film m’a redonné envie..

 

Et puis le film est plus que bon et intéressant, c’est une jouvence ! .

 

Cherche pas le ressort de l’intrigue du côté de Ganesh, mais plutôt de la « Shoa ». Et puis d’abord, il n’y a pas d’intrigue, seulement le regard croisé des membres d’une famille au travers le temps de quelques semaines où tout bascule. Pour le meilleur, pour le pire ? Pour le bonheur !

 

Chapeau à tous ! Une comédie magique, où trois comédiens « hors d’age » comme on dit d’un vieil armagnac te file un regard jeune sur ta hantise de vieillir. Quelle énergie, chez Jean-Pierre Marielle, quel humour un peu glaçant, mais revigorant chez Sabine Azéma, et quelle folie feinte ou réelle dans l’œil de Bulle Ogier.

 

Ces trois la nous en font voir de toutes les couleurs, mais celles d’un feu d’artifice. Ils sont presque irréels tellement ils sont vrais, et nous renvoient à nos parents et maintenant à nous même.

 

Il y a une scène d’accouchement des plus cocasses. J’y ai retrouvé toutes mes peurs. Mon malaise.

 

Valéria Bruni-Tedeschi c’est le positif de chez positif. Dans une vie où elle ne croise que des hors norme, presque des allumés, elle est toujours dans le réel, le concret, et accepte toutes les folies comme signe de bonne santé, s’y insère et remet chacun dans sa vraie vie. Je ne sais plus qui à dit la « Fée Clochette » en parlant de son interprétation. D’ailleurs je ne sais pas si elle joue vraiment ? Je sais bien que c’est elle ma « fée clochette » !


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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 23:10
Les plans et maquettes de Léonard de Vinci
Exposition du Château de Camou

Le petit garçon a repéré la boite sous le sapin de la salle à manger. On l’appelle « le grand », alors il ne doit pas se précipiter. Bientôt, c’est la ruée, ceux qui ne savent pas lire crient c’est pour moi ! Non, c’est à ton frère ! Et moi ? Et moi ?

16-treuil-r--versible-3-vitesses.jpgQuand il empoigne la boite, il n’est pas sur d’à quoi s’attendre ? Il la secoue un peu, là, il commence à y croire. Que ce mois de décembre avait été long et dur ! Quand il rentrait de l’école, il faisait nuit, et souvent froid. Il fallait qu’il aille vite, car les culottes courtes lui coupaient le sang. Pourtant sa maman lui avait tricoté de super chaussettes qui montaient sous le genou, mais en courant le long de la rue, elles descendaient doucement. Il les tirait d’une main, sans s’arrêter, en sautillant.

D’habitude il rentre avec Jacques, ils font de grandes parties de billes ou de calots. La rue Laugier lui a toujours fait peur. Il ne sait pas pourquoi, mais il a peur. Il est peut être simplement impressionné par les immeubles austères, les vitrines sans éclat sauf celle où il y a les grosses voitures ; il ne sait pas que ce sont des « américaines ».

L’autre dimanche ils ont joué tous les deux chez Jacques, il avait son train électrique dans sa chambre. Et quand sa maman disait « à table » ! Il le poussait doucement sous son lit. Lui, disait au revoir, embrassait la maman, courrait jusque chez lui, où la table était mise.

Vers le début décembre, le boulevard changeait. Il y avait des lumières. A côté du marchand de jouets, il y avait des disques de musique. Il y rentrerait un jour, presque dix ans plus tard, puis le magasin disparaîtrait en même temps que la Fnac de l’avenue de Wagram ouvrirait.

Son papa avait deux disques. Un de Franck Pourcel avec des violons, un d’Alexander avec l’accordéon. On les mettait parfois quand il y avait de la visite, surtout la tante de Boulogne.

La vitrine qui le fascinait, c’était celle du marchand de jouets. Il y avait un grand espace avec de fausses collines, des tunnels, une gare et un passage à niveau. Deux petits trains miniatures circulaient, se croisaient, s’arrêtaient à la gare. Le passage à niveau se baissait et un feu rouge s’allumait. Des fois sur l’aiguillage, il pensait bien que les trains allaient se tamponner. Mais non la locomotive BB s’arrêtait et la machine à vapeur passait. C’était toujours comme ça. Il ne comprendrait jamais comment c’était possible. Il n’aura jamais de train électrique. Il y avait déja renoncé.

Il avait regardé longtemps la grande grue mécano. Avec son moteur électrique. Elle montait inlassablement son tas de blocs, puis les redescendait. De temps en temps elle tournait sur elle-même. Il ne s’y attendait pas. Il restait là un bon quart d’heure, le front collé contre la vitrine, le nez écrasé soufflant sa buée sur le carreau. Quand il rentrait sa maman lui disait : « tu as été long, tu as traîné où ? On était avec Jacques… »

Il n’était pas rentré dans la boutique des jouets. Il avait peur. Que dire ? Il n’avait pas de sous. Peut-être qu’on l’aurait pris pour un voleur ? Il y avait derrière une boite marquée numéro huit. Elle était grande, et il y avait la photo de la grue.

Quand il déchire le papier il reconnaît sa boite ! C’est compliqué, il n’y a que lui qui saurait la monter, il montrerait à Jacques, il était fort…

Voilà, c’est un peu avec ces souvenirs confits que le vieux bonhomme cinquante cinq ans après regarderait les maquettes qu’il découvre au château de Camou. L’homme qui les présente explique qu’elles sont inspirées par ce qu’il a vu ou lu des dessins de Léonard de Vinci. En arrière, sa femme et une amie commencent à se barber sérieusement, alors que lui continue de questionner l’homme et de s’extasier devant les réductions en bois de crémaillères, pignons, roues dentées, arbres à came et j’en passe. Ah ! comment convertir un mouvement de rotation en mouvement alternatif ? et puis le treuil à trois vitesses et puis et puis…


Ben oui, mon mécano numéro huit a laissé des traces. J’ai encore une boite en fer blanc de vieux cachets (des calmine), où il y a les petits écrous en laiton jaune et la chaîne qui reliait le moteur au treuil de ma grue.

Je ne te mets pas toutes les images, d’abord parce que je ne suis pas sur que notre guide serait content de se voir, et aussi pour ne pas te lasser.

Mais voilà une heure qui m’a fait du bien, en visitant les maquettes du château de Camou.

Lire aussi: rue Laugier - la giffle de Monsieur D.



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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 21:18
L’heure zéro. Images de la Pointe du Grouin

C’est assez curieux que les affiches ne mettent pas plus en évidence Danielle Darrieux actrice principale et plus que formidable de présence, d’ingénuité, de malice et de perversité que les quatre de la tête d’affiche.

 

L’heure zéro de Pascal Thomas n’a pas la force d’un thriller comme « Mon petit doigt m’a dit », et est complètement fidèle aux conventions d’Agatha Christie et d’Hercule Poirot.

 

Mais quel régal. Ça m’a fait penser aux desserts que notre maman nous préparait quand nous étions petits, puis devenus grands, nous devions la supplier pour qu’elle en refasse. Ce film est dans la vraie tradition. J’ai repensé à Mort sur le Nil avec un Peter Ustinov au mieux de son cabotinage sucré.

 

Je ne suis pas sur d’avoir lu le polard. Mais, je le redis quel régal sucré. Dans la première scène deux personnages s’imposent : le vieux procureur et le jeune commissaire. On ne comprend pas tout l’enjeu. On croirait jouer aux proverbes…Jacques Sereys (que je suis sur d’avoir vu au théâtre) et François Morel dont je suis sur de n’avoir rien vu …

 
Sur, pas sur … ta mémoire flanche…02-dans-la-baie-du-mont-st-michel.jpg
 

François Morel avec un jeu sobre mais tout au premier degré nous fait entrer dans la mécanique des fausses pistes. Il y a des seconds rôles avec un humour limite british, et presque inquiétant. Leurres ou personnages troubles ?

 

L’histoire fait surgir des ombres dans le quotidien de cette grande maison bourgeoise dominant la mer à Dinar. Le paysage, autant que la maison est lourdingue, est enchanteur. C’est pourquoi j’ai mis quelques images sur la région faites lors de notre court séjour à St Malo, vers Cancale et la pointe du Grouin. Il paraît que l’île Dugesclin fut habitée un temps par Léo Ferré. Je n’en sais rien…

 

J’ai vu pour la première fois au cinéma Laura Smet, dite aussi, la fille de Johnny. Du tempérament. Le rôle la veut chieuse, rouée et garce, elle rend bien. Mais elle joue; elle est loin du naturel de Charlotte Gainsbourg.

 

Ce fut donc un dimanche après midi cool et souriant. Bonne évasion.

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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 17:35
Egypte 8
Philae – le Temple d’Isis.

26-enfin-seul-au-temple-de-philae.jpgQuelle journée bien remplie ce 15 novembre 2004 ! Debout à 1 h 00 du mat pour prendre l’avion. Arrivée à Assouan. Grande journée de ballade en felouque vers la rive gauche du Nil et les tombeaux des nomarques, détente sur l’île Kitchener. Après un petit retour à Assouan, nous retrouvons notre bateau, le Queen of Hansa. Nous sommes accueillis avec des serviettes chaudes parfumées au citron. Petite collation et bus vers Assouan ville.

 

Pendant notre retour de l’île Kitchener, j’ai pris en vidéo une sorte de course de felouques entre les rochers de la première cataracte. Je la mettrai à part ; certains trouvent que je traîne, que je ne vais pas droit au but, vers le cœur de notre voyage archéologique. On y arrive avec ce sujet sur Philae.

 

Nouvelle étape après notre repas, la visite d’une carrière de granit. On y apprend comment les ouvriers de l’époque choisissaient les blocs, repéraient les lignes de faille pour les découper sur place, avant de les extraire. En suivant ces lignes de faille, ils plaçaient des coins en bois qu’ils mouillaient pour faire gonfler et élargir la faille. Des fois comme ici la pierre casse et c’est le rebut. Il paraît que c’est de là qu’ont été extraite la plupart des obélisques des pharaons.

 

Visite aussi du musée de la Nubie. C’est l’occasion de se rappeler que la première cataracte défendait la frontière avec la Nubie, qu’il y avait de vrais échanges entre ces deux régions.

 
Juste une petite photo…30-image-du-mus--e-de-la-haute-Nubie---Assouan.jpg
 





Puis nous reprenons le bus et dépassons le premier barrage sur le Nil et nous prenons une barque à moteur pour rejoindre l’île d’Agikia où se trouve le temple de Philae. Je n’ai pas pu m’empêcher de mettre sur la vidéo notre arrivée vers ces temples. La vue d’ensemble qu’on a depuis le Nil est fabuleuse, et une fois sur l’île on rejoindra la grande armée des touristes. J’ai gardé une image imprécise du nilomètre. Mais sur l’ensemble les images dans la couleur du soleil couchant sont un bon souvenir.

 

Te rappeler d’abord, que le temple que nous visitons, a été reconstruit sur cette île entre 1970 et 1980, par l’Unesco. Il avait déjà été noyé par le premier barrage (1902) que nous venons de dépasser. Et le Nil montait alors jusqu’aux chapiteaux. J’ai retrouvé dans un vieux « Geo » des photos montrant les temples noyés. Impressionnant. Mais moins que la découverte de ce lieu reconstitué, et qui redonne les perspectives et restitue le sens sacré de ce temple.

 

Tout près de l’Ile, il y avait un îlot au milieu du Nil (englouti aujourd’hui), Biga ou était réputé reposer Osiris. Le temple était dédié à Isis son épouse qui l’avait ressuscité…Toute l’architecture du temple, ses pylônes, ses salles, ses représentations rituelles donnent une idée de la puissance de ces civilisations.

 

C’est le moment de ressortir tes vieilles diapos, et de refaire le voyage.


A voir aussi: régate en felouque dans la première cataractewww.dailymotion.com/video/x3fklc_regate-en-felouque-dans-la-premiere

A suivre: Abou Simbel
Précédant: l'ile Kitchener
Début : Arrivée au Caire




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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 07:35
Egypte (7)
Jour de fête sur l’Ile Kitchener

la-1ere-cataracte--depuis-l---le.jpgToujours le troisième jour de notre découverte de l’Egypte, et notre premier jour à Assouan. J’ai eu du plaisir à t’emmener sur le Nil et à te faire découvrir - peut-être - les tombeaux de nomarques. C’est en revisitant ma vidéo sur l’île Kitchener que je me suis trouvé devant un petit dilemme, tellement les images me renvoyaient à un instant de bonheur reçu des familles ou des groupes de jeunes qui profitaient d’un jour férié. Journée de détente, de jeu, de rire, de photos souvenirs, dans cet immense parc.

Nous aussi, nous étions libres. Nous avions lâché le groupe, oublié le discours monocorde de notre animateur, et nous le comprendrons plus tard, ce sera notre seule journée sans la présence de police.

promenade.jpgJ’ai laissé le caméscope enregistrer les passages de l’ombre au soleil, faire semblant de découvrir les grands arbres de ce jardin botanique, courir au raz des pelouses vers les familles rassemblées, suivre le ballon derrière ce jeune papa driblant sa petite fille ébahie, aller d’une rive à l’autre s’assurer que l’île est dans le Nil.

J’ai complètement oublié qu’il y a moins d’une heure on m’expliquait les avantages des nouvelles techniques d’embaumement mises en œuvre sous la XIV ème dynastie, à comparer avec celles retrouvées de la VI ème complètement dégradées. J’ai oublié le rôle de la forteresse sur la rive gauche, dans le désert et qui protégeait les caravanes. Car Assouan c’est le lieu de la première cataracte, celle de la frontière avec la « Nubie », et les rochers entre lesquels passent les felouques, paraissent contribuer au décor. Les barrages leur ont enlevé leur caractère redoutable.

Une journée de paix, d’oubli, d’abandon.

Chant des oiseaux, cris des enfants, musiques en ballade, moteurs de bateaux emplissent l’air calme sous les grands fromagers.

Le rappel : « on avait dit trois heures ! Où étiez vous ? on vous attend !»

J’étais bien. Comme si j’avais passé la journée au bois avec mes enfants, joué au ballon, mangé des glaces allongé sur l’herbe, les yeux mi-clos à regarder la cime des arbres.

Le dur labeur du tourisme culturel reprenait et ne me lâcherait plus…

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