14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 23:21

-Le roi David-


T'écoutes la radio et t'entends concert salle Pleyel, le roi David de Honegger. T'as un vieux vinyle, depuis combien de temps tu ne l'as pas entendu ? Faudra le chercher...N'empêche, tu te jettes sur internet, et tu prends la première place libre. T'es pas un fan de la musique « sacrée », même si tu aimes Bach et Messiaen. Pour toi, l'histoire des religions n'est qu'une accumulation d'intolérances, d'oppressions, de barbaries, de haines ancestrales, qui se ressourcent sans cesse. Non ! Mais ce disque est un des tout premiers que tu as acheté. Ce matin, en préparant ce sujet, tu en retrouves la date d'enregistrement : 1962.


C'est vrai que tu avais aimé cette œuvre, qui bien que complexe, était présentée comme un modèle de théâtre populaire. Le TNP était encore bien vivant, tu y allais cinq ou six fois par an par l'organisation du lycée. T'étais abonné à la guilde du disque. Tu lisais le catalogue avec passion, et dans les revues du son, tu glanais, les anecdotes sur les enregistrements, comme d'autres aujourd'hui pour le tournage d'un film. Ou simplement des évènements people.

L'arrivée du poste de radio à transistors avait poussé le vieux pick-up dans la chambre des garçons. Un meuble des années 53-54. Un jour tes parents étaient allés se promener, tu penses vers les puces à Clignancourt. Ils étaient revenus radieux ! « C'est une folie, mais vous verrez bien ! »  « Radiomonde ». La boutique existait encore il y a une quinzaine d'années, la dernière fois où tu y sois   passé. C'était un bahut, quatre portes et la partie centrale était constituée d'un poste de radio à lampes équipé d'un haut-parleur de 27 cm, alimenté par un transfo HF. Au-dessus, un abatant, quand tu le tirais, la platine tourne disque se dégageait. Du 78 tours au 33. C'était un superbe meuble de marquèterie. Il devait pousser un  ou deux  watts sans trop de distorsion, quatre à pleins tubes - c'est le cas de le dire-. Presque pas de graves, ou si faibles, un médium riche et des aigus qui se perdent. Pourtant c'est couché par terre, qu'on écoutait les retransmissions de l'Olympia ou de Bobino, à hauteur du HP. C'est grâce à lui qu'en rentrant de l'école ou du lycée, on écoutait « signé Furax », puis « Astérix » raconté par Goscinny.

Il y avait quatre gammes d'ondes, dont la FM. C'est là qu'au retour d'un salon sur la Haute Fidélité et du Son, tu finis par trouver pour la première fois France Musique, et  devins vite un accro de la « critique des musiques de disques » de Bernard Gavoty. C'était un bavard, mais il y avait une vraie chaleur, et pas de condescendance concernant les collections pas chères. Y figuraient en bonne place les productions de la « guilde ».


T'essaies de te rappeler l'histoire de David. Rien. Bien sur Goliath, mais le reste rien ! Tu te souviens juste des statues à Florence, la fronde qui ceint le torse d'un homme sur de sa beauté. Celle de Donatello est encore plus explicite, presque une provocation par le charme. Le pauvre Polnareff avait du s'exiler en en dévoilant bien moins sur lui. Mais c'était une affiche, pas une statue signée d'un maitre établi par les siècles.


Bon ! Faut que tu retrouves ce disque. Ta façon de ranger est parfois couteuse...


Ce disque...

T'avais bossé au tri postal pendant tes dernières vacances, et de temps en temps, tu commandais un disque. Pas de carnet de chèques (il fallait 21 ans), pas de carte bleue (ça n'existait pas), il fallait passer par ton père pour commander. Tu lui donnais le bon de commande, et l'enveloppe avec l'argent de l'achat. Le plus souvent il te la rendait, pas toujours le soir même, il en discutait avant, avec ta mère.

Alors, ce roi David, c'est un des dix ou vingt premiers disques que t'avais fait venir. Tu ressens encore cette émotion. Même peu puissante, la musique était envahissante. Tout le monde en profitait. C'était simple, prévu pour être interprété par des amateurs...


Voilà. Avec sa jolie couverture.


Avant de jouer le disque tu lis les poèmes de René Morax. Plus de quarante ans après tu te demandes ce que tu lis :


La guerre avec les Philistins. C'est qui les Philistins aujourd'hui ?

Saül tua ses milles et David ses dix milles. Le record est encore à battre ?

Les relations Jonathan David sont-elles si fraternelles ?

David voit au bain Bethsabée, la convoite, tue le mari !

Le frère a violé la sœur, et le frère a tué le frère. Dans le poème, il n'y a pas les noms, donc ça ne dénonce personne.

C'est Salomon fils adultérin qui hérite du royaume


Pire que Dallas.


T'écoutes pas ton disque, et tu te dis que ça va être dur ce soir à Pleyel. T'as payé ! Hein !

La salle n'est pas pleine, mais il y du monde qui s'installe. La première demi-heure est insipide. Ça commence à s'animer avec l'incantation de la pythonisse.  A partir des lamentations des femmes d'Israël au mont Guilboa, l'œuvre prend un vrai élan dramatique, l'alternance des chœurs, du récitant et  de la soprano transcende l'anecdote sordide en histoire universelle. L'émotion de la musique donne aux mots une autre valeur. J'ai tellement aimé, qu'en rentrant j'ai réécouté la fin de mon vieux disque. La qualité du récitant est essentielle pour enlever le pathos et redonner l'histoire crue que la musique révèle.  Ton disque a vieilli. Il gratte.


Ton émotion est intacte.


Partager cet article
Repost0
12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 21:56

Tanis Ismaïlia Suez. 

Egypte 28. 


En redécouvrant les images et les vidéos du voyage, je me retrouve comme ça, dans une étrange fébrilité émotionnelle. Pourquoi ai-je décidé de visiter l'Egypte, pourquoi ai-je voulu ajouter la visite du Delta du Nil puis du Sinaï ? Bientôt cinq ans que nous avons fait ce voyage, et nous avons regardé les images à toute vitesse à notre retour. Des pas trop moches que je mets sur ce blog, et d'autre qui me renvoient uniquement à l'émotion de la visite, mais sans vraie qualité.

Les pyramides, c'était un lieu mythique. Bonaparte, « quarante siècles ... ». Suez, c'est une légende moderne. D'abord la percée de ce canal sous l'autorité de Ferdinand de Lesseps, puis la guerre de 1956 contre sa  nationalisation par Nasser. Nous venions de quitter Assouan et ce barrage pharamineux. Et nous sommes en route vers le Sinaï. Et la « Guerre des Six jours de 1967 » qui me revient (les anciens militaires dans la société où je travaillais arrosait au champagne les progressions de l'armée israélienne).  Peut-on traverser ce pays avec un regard occidental, ignorant les ressentiments des conquêtes, du colonialisme, de la guerre qui n'en finira jamais ? Bien sur qu'on le voudrait !

Mais il ne te suffit pas de ton regard d'enfant sur les paysages que tu traverses, du regard bienveillant de celui qui te sourit au travers de la vitre de ton bus pour que tout soit simple. D'Alexandrie à Suez, et encore plus ensuite dans le Sinaï, l'assistance policière (2 voitures, 2 motards, un policier armé embarqué dans le bus, deux bus de quarante places pour répartir vingt quatre voyageurs), te rappelle que tu n'es pas libre, que les autres, en face de l'autre coté de la vitre, ne sont pas plus libres non plus. Il y a une réalité « oppressive », et nous sommes protégés. Nous ne connaitrons donc de cette région que la « reconstruction » touristique. Les Dix Commandements, la mer Rouge, la Bible, c'est ici !


Donc, il n'y a pas de tourisme « laïc » et « républicain » possible ...

A l'abri dans ton bus climatisé, tu vois bien la dureté du travail des champs, les gigantesques travaux d'irrigation,  les villages où se mêlent précarité et modernité. Quelle différence, entre ces villes authentiques, que nous traversons, sans poser le pied sur le sol  de terre séchée et ravinée que le vent éparpille en poussière et ces villes de béton désertes, abandonnées avant d'être habitées, qui bordent la mer Rouge, où vingt touristes pendant une heure s'agiteront comme des fantômes frigorifiés, dans le vent et le crachin.


Dans mes deux prochains sujets je te montrerai les photos de deux sites religieux :  monastère orthodoxe Firan et Ste Catherine. Je ne les vois guerre que  comme des vitrines touristiques, des musées de traditions disparues...


Dans le bus plus personne n'écoute la conférencière. Chaque ralentissement est l'occasion d'agiter la main, de sourire, de faire des signes. Contraste entre toutes ces femmes ces hommes qui travaillent et nous qui découvrons. Et tous ces enfants !

De l'économie de l'Egypte, on nous aura parlé du pétrole et du tourisme. L'agriculture, et notamment le coton dont nous croiserons des dépôts immenses, l'économie de subsistance, nous ne saurons rien. Rassures toi, la conquête, le creusement du canal, nous savons tout ; tout ce qui nous sépare de ceux qui nous sourient.


Il y a des images, des  pays que ton imaginaire a décoré de couleurs reçues de ta scolarité. Il n'y avait pas de télé quand t'étais gosse, et l'envie, le besoin de voir, te rendre compte, d'un coup  te confrontent à cette réalité d'un monde complexe, où on peut  sourire de chaque coté de la vitre qui isole autant quelle protège. Sans pouvoir se rencontrer .

La rencontre est une autre quête ?

Simplement un rêve infantile, puisque c'est là où tu résous l'impossible !





A suivre : Suez Feiran

Précédent : Tanis

Début : Arrivée au Caire

Partager cet article
Repost0
7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 16:36

Tanis

-Egypte 27-


Nous avons donc voyagé lentement au gré des contrôles et surtout des embouteillages. C'est aussi pour moi l'occasion de quelques photos. Je les avais oubliées. Dans mon précédent sujet, je n'avais mis que de la vidéo. Il y a toujours un CD qui traine dans un coin où il ne devrait pas.

A mi-chemin entre Alexandrie et Ismaïlia où nous dormirons, Tanis est une étape séduisante. Mais le site reste en friche. Notre petit groupe sera le seul à visiter ce jour là, vingt cinq décembre 2004. Les ruines sont désespérément en ruines. Le village derrière la barrière du site nous montre les enfants.

Je n'ai rien écrit dans mes notes. Sauf le coté exaspérant de ne pouvoir croiser des personnes hors la protection du bus et le contrôle de la police. Leurs sourires montrent pourtant leur capacité à accueillir les « étrangers » . Mais les attentats réguliers sont là pour te rappeler à

la vigilance.

Donc quelques images des ruines du temple d'Amon, et une vidéo sur les galipettes styles des enfants, plutôt heureux de se montrer.


A suivre :

Précédent : Alexandrie -Tanis

Début : Arrivée au Caire



Egypte 26 tanis
Video sent by albumrj

Sur la route entre Alexandrie et Ismailia, petite visite du site archéologique de Tanis. Suite du voyage en Egypte 2004. www.albumrj.com le sujet, les photos: http://www.albumrj.com/article-27660809.html




Partager cet article
Repost0
4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 22:25

Alexandrie-Tanis

Egypte (25)


Quand je retrouve mes notes sur ce long périple en car entre Alexandrie et Tanis, me revient d'abord cette impression frustrante de ne rien découvrir. Bien sur, la vidéo te montrera des images, mais nous passons comme des ombres, bien au cœur d'une sérieuse escorte policière. Le delta du Nil, pas plus qu'Alexandrie, ne seront une terre de découverte.  Tout est « impossible ». Pendant des heures nous ne sortirons pas du bus. Et dans ce petit coin isolé pas très loin de Tanis, où nous sommes autorisés à prendre un thé ou un soda, nous ne pouvons  parler à personne, nous ne devons rien photographier. Quelques photos cependant, même pas volées, car les gens sont comme nous, ils s'en foutent ! Tu ne vas pas agresser le Japonais qui sur la bute Montmartre te met en premier plan devant le Sacré Cœur ! C'est pareil, les gens vivent et se moquent  bien de qui nous sommes, et de ce qu'on peut penser. Quant aux photos, il y a longtemps qu'ils font comme nous ! Alors pourquoi cet enfermement ? Bon les attentats, les frères musulmans ...

C'est vrai, ça continue.

Alors ne rien comprendre des paysages, de l'organisation sociale des gens qui défilent devant le carreau du bus, c'est frustrant. Pendant toutes ces heures, enfermés dans le bus, le conférencier de Clio relit des notes interminables sur l'arrivée des troupes de Bonaparte  à Alexandrie. La crise du coton, l'écologie du Delta m'aurait d'avantage intéressé. Mais c'est un voyage réputé « archéologique » alors va pour la  conquête, avant la déconfiture !


Tu t'imagines visiter l'Allemagne en repassant par les guerres de Bonaparte, ou 1870. On n'en sortirait pas...

Donc ce Delta va rester secret. Il y a de nombreux ouvrages d'irrigation, il y a plein de gens qui y travaillent, mais je ne vais pas recopier le guide touristique.  Entre six et huit policiers d'escorte, trois véhicules de police, un policier dans le bus, c'est mon image du Delta du Nil.

Pas brillant hein ?


A suivre: Tanis
Prècédent: Alexandrie
Début: Arrivée au Caire.

Alexandrie - Tanis -- Egypte 25
Video sent by albumrj

Alexandrie, la bibliothèque moderne. Le voyage en bus vers Tanis, escorté par la police. La découverte des villes et paysages du delta du Nil. En fond sonore le discours insupportable du conférencier et de l'arrivée des troupes de Napoléon. Quel rapport avec l'Égypte d'aujourd'hui que nous ne faisons que traverser? www.albumrj.com


Partager cet article
Repost0
23 janvier 2009 5 23 /01 /janvier /2009 15:18
le Cormoran d'Iguazù - les chutes coté Brésil.

 

Argentine 29.

Reprenant mes carnets de voyage, je visionne mes vidéos sur l'Argentine. Presque ¾ d'heures d'images coté brésilien. J'ai donc conservé les plus significatives autour de la végétation t d quelques animaux de rencontre, surtout les oiseaux.


Le passage de la frontière a été une aventure administrative. Faut s'y faire. Donc cette journée du 3 mars 2008 a été agréable. Le soleil ne nous a pas carbonisés, pas de moustiques ni de plus mauvaises rencontres. Au contraire quelques jeunes brésiliennes ont sorti leurs plus beaux atours, et la couleur locale est dans la diversité des bronzages, entre cuivre et or. Si tu as les photos floues, tu sais pourquoi.


On reste le plus souvent dans le sous-bois de la forêt tropicale. Les amateurs se régalent d'araignées au centre de leur toile. C'est pas mon truc. Donc après le perroquet, voici les coatis. Ils sont sous les hautes herbes et les feuillages. Et dans tes premières images, tu ne sais si leur fausse indifférence aux touristes réside dans la barrière qui nous sépare ou la tranquillité d'être en terrain connu. Même s'ils se sauvent quand tu approches l'objectif, tu vérifieras bientôt que ce sont des détrousseurs de poubelle ou sacs à victuailles.


Au-dessus des chutes qui grondent le vol des vautours. Tu verras d'autres oiseaux, dont ce cormoran que tu as appris récemment à identifier. Et puis un héron, des rapaces ressemblant à des grosses buses. interpelé tu t'écartes pour laisser passer la colonne de fourmis qui au passage bousculent un pauvre petit serpent tombé de son arbre...


Les chutes sont là, colossales, rythmant ta promenade. Ton regard navigue des insectes minuscules à l'immense panorama des 2600 m de ces chutes du rio Iguazù.

 


A suivre: Mission Santa Anna

Précédent: Trinidad del parana

Début: Retour d'Argentine

 





le cormoran d'iguazù - brésil - vol des vautours
Video sent by albumrj

autre regard sur les chutes d'Iguazù, vues cette fois depuis lee Brésil. Se laisser captiver par ls oiseaux, les coatis. Toujours présents les chutes bruyantes. www.albumrj.com

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 15:04

Les cormorans font leur Vel'd'Hiv au lac de la Punte.

 

T'as fait des photos de canards et c'était des cormorans. Le vieux VTTiste en bas de son vélo, il n'est pas malin. Quand le voisin t'entend parler de tes photos autour du lac de la Punte, il sait que ce se ne sont pas des canards. Quand tu lui expliques l'envol lourd avec près de vingt mètres d'élan avec les pates qui font des grands « splah » dans l'eau. Il sait.

Le prédateur du lac, c'est lui ! Non! c'est pas lui qui fait baisser le niveau des eaux ! Non ! On en attribue la responsabilité aux ragondins. Lui, il boulotte les poissons que l'association de pêche à bien du mal à voir grossir.

Depuis quand se sont-ils établis là ? On ne sait. Mais comme on ne peut les chasser, alors ils restent.

Donc ce premier vol que t'avais photographié il y a huit jours, c'est des cormorans ! Du coup tous les jours, des fois deux fois, tu refais le tour. L'appareil à la main. Il te reste du travail à faire pour bien utiliser le télé. Mais ces quelques photos résument le temps passé à les suivre.

D'abord quand t'arrives, t'es à peine en haut du chemin qui descend de la Tour au lac, que t'es repéré. En bas on s'agite, et les cormorans pêcheurs décollent dans un bruit saisissant. Long passage juste au raz de l'eau puis l'envol au niveau de la cime des arbres. Ils font au moins deux tours avant de disparaître au-dessus du petit bois entre les lacs.

C'est là que tu vois que t'es pas doué, tu sais où ils passent et repassent, pourtant tu n'as qu'une fraction de seconde pour déclencher. Ils vont vite. Si tu baisses la tête pour contrôler ta prise de vue, c'est fini, ils t'échappent...

Le soir ton œil s'accoutume à la pénombre, mais pas tes photos, si la vitesse devient trop lente, t'obtiens juste un pâté...

C'est pourquoi t'y retournes un début d'après midi. Ils sont là tranquilles dans les arbres. Tu peux te choisir une belle souche et te caler. Après la série tu préférerais qu'ils s'envolent. Mais il ne se passe rien. Tu décides de t'approcher. Il te faut faire un petit détour derrière un bosquet qui pousse dans une vase pas très avenante. Bien sur quand tu es concentré sur où poser tes baskets, ils s'envolent. Et c'est les pieds dans la boue que tu règles l'appareil et saisis le tour d'honneur de ces sprinters. Gamin, t'avais vu Darrigade, Anquetil et Rivière aux Six Jours du Vel d'Hiv. Tu les regardais plonger du haut des balustrades, se coucher dans le virage, s'arrondir dans la ligne droite et exploser sur la ligne d'arrivée.

 Ces grands oiseaux avaient du leur servir de modèle.

 

P.S: dans une première version j'avais oublié le lien vers les photos. Du coup le sujet n'avais plus de sens. Corrigé.

 

Tiens je te rajoute une petite musique:

Voir aussi: Les chevreuils et les vanneaux d'Arancou

 


Partager cet article
Repost0
9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 23:52


La neige te fait abandonner ton VTT pour la marche à pied !


Il est un peu plus de neuf heures et demie, mercredi, quand tu te lances sur ton VTT. T'as bien vu les petits flocons, mais dans la région, ils n'intimident personne. Et si ça ne va pas tu raccourcis ta ballade. La veille tu avais touché tes limites dans le vent et la grêle. Tu seras raisonnable. Tout de suite le vent de face, quand tu veux te ménager, tu penses au retour, et c'est mieux avec le vent. T'arrives sur le plateau, le vent te glace d'un coup, la neige se durcit et les petits flocons te piquent les yeux. Tu te dis : encore un kilomètre et tu prends le petit chemin qui te redescend vers la Bidouze. Le vent te lâche pas et t'as déjà les oreilles mordues. Même pas vingt minutes et déjà tu peines. La petite cote va te chauffer. Tu changes de couronne, et couic le pédalier se coince, tu rétropédales, le ressort de ton dérailleur s'étire, puis se bloque à son tour. Tes cales pieds ne se libèrent pas et tu te votes un petit atterrissage sur la hanche, au moment où tu te laisse tomber, le cale pied cède, ouf ! Tu râles après ta bécane. C'est vrai que t'a oublié de la laver, et le froid de la nuit a durci la boue. Le dérailleur avant est coincé. Tu te remets sur le bon plateau et tu fais demi-tour.

Rentré au village, tu ne t'imagines pas passer ta matinée à regarder tomber la neige. Tu mets tes tennis, un anorak et tu annonces : je ne peux pas rester enfermé, je vais faire le tour des lacs ; tu sorts l'appareil photo du sac à vélo, prends le téléobjectif, et t'y vas.


La neige tombe à fond sans prendre vraiment. Le lac est dans un creux. Il n'y a presque pas de vent. Il y a des grandes pâtures devant, mais pas de vent. Plusieurs fois, avec ton fils, t'avais essayé le cerf-volant, ça ne tenait jamais, parce que le vent passe plus haut. Du coup, tu peux faire ton tour tranquille, t'arrêter autant que tu le veux à regarder la lumière, les flocons qui te brouillent la vue, à guetter un improbable oiseau que tu ne sauras pas reconnaître.


Les aigrettes, elles, te connaissent bien ! A pied ou à vélo tu ne vois que leur dos. Impossible d'être à moins de cent mètres...Alors tu te cales sous un arbre et tu laisses aller ton regard vers les nuages cotonneux. Un battement d'ailes, tu shootes en rafale. T'es passé là cent fois, mais la magie des flocons, te resserre l'espace, le lac est plus lumineux que le ciel, les arbres sombres sont plus présents que la lumière qui les éclaire. C'est une nouvelle sensation pour toi. Chaque son est neuf, même si souvent entendu, sans attention. Là, tu te retournes, cherches, pressens, te fais surprendre. Cette petite marche que tu fais en moins d'une heure, aujourd'hui t'en mettras trois, parce que les flocons du lac t'ont nettoyé les yeux.

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 22:39

le titre c'est boue boue.

Si  tu préfères gadoue gadoue...



Froid. Ciel gris. Il est plus de dix heures, ton VTT est rouge de colère.

-         « Quoi ? On a fait huit cents bornes, tu me plies en quatre dans ton coffre et c'est pour rester rouiller ! Non merci ! Il n'y a que là que je sens la terre. Le plus souvent tes ballades me piquent le cadre avec ton goudron fondu, j'ai les pneus qui gonflent au soleil, le long du canal de l'Ourcq, il y a plus de verre pilé que de sable ! Là, il n'y a personne, les tracteurs sont abandonnés par les paysans chasseurs ; les villages sont désertés par les habitants télétransportés. Même les camions sont en rupture de charge ! Et toi, tu pionces ! Tu fais comme si on avait le temps, comme si une heure de couette valait une heure de selle !

 Tu te prétends un vieux VTTiste, et tu calles dans ton lit plus facile que dans la cote ! Remue-toi un peu. Il t'en reste combien de ballades à faire ? »

-         « J'arrive, excuse-moi. Mais t'es le premier à me crier dessus, comme ça ! Des vélos j'en ai eu, mais me faire engueuler par une bécane qu'a pas deux ans, que je bichonne comme une pouliche ! Tiens, tu lui a demandé à la verte si je la lavais au jet ? Seize ans sans rien dire ! La boue je la cassais du bout des godasses. »

-         « N'empêche, elle avait fini par te mettre le dos en compote, mon pote ! »

-         « Tu crois que je suis plus à l'aise dans la cote avec tes amortisseurs mollassons ? T'as jamais grimpé les pentes de la verte, plus de seize cent mètres d'un coup ! Et la descente ! Hein ! Avec qui j'ai fait mon meilleur score, du 95 ! Avec toi jamais plus de 70 ! »

-         « Parce que c'est ma faute si Monsieur n'a plus ses jambes ! Et la tête ! Alouette ! Et le bec !»

-         « Bon, on change le programme, tu veux la merde, tu vas voir ! t'es une vraie garce, j'entends encore les grincements de la verte quand t'es arrivée dans la cave, que je l'ai poussée au fond. »

-         « Ouais, elle m'est retombée dessus à peine la porte fermée, dans un long raclement de ferraille elle me scie :  « Tiens la rousse, tu sens que j'ai encore des dents sur le plateau ! » Elle voulait m'écailler le vernis ! »




-         « Arrête de te plaindre et avance ! »

-         « Eh ! Me lâche pas comme ça, y a une bagnole, tu vas pas droit. »

-         « Avance je te dis, c'était le champ des aigrettes, elles s'envolent toujours quand j'arrive ; là, je les ai shootées en marche, on verra bien.

-         La route c'est la Bidouze après Bergouey, on va voir si t'es aussi rutilante dans la glaise des berges. »

-         « Tu as vu qu'à l'arrière j'ai plus de crampons, râle pas si ça glisse »



Le chemin est plus défoncé que tu ne l'imaginais. Faut dire qu'ils viennent de finir les maïs ; ils font ça maintenant avec des engins sur chenilles plus lourds qu'un char Leclerc. Peut être même qu'à Verdun, ils les avaient moins profondes leurs tranchées. Trop étroites ici, un poilu n'aurait pas tenu ; le vieux VTTiste est à la peine, c'est déjà dur d'avancer, mais quand les pédales s'enlisent à leur tour, tu te plantes raide.


Ta bécane se fait entendre : « t'es content de toi ! Tu m'as embourbé le pédalier, maintenant je coince de partout. Sors-moi  de là, même si tu dois  y laisser tes grolles. Moi, j'avance plus. »


Tu décroches ta fixation et envoie ta jambe aussi loin que tu peux, vers ce qui ressemble à  un talus. Tu tires la bécane qui se traine dans la boue et les feuilles décomposées. Tes pompes embarquent un kilo de glaise grisâtre. Tu remontes la pente, tapes tes pieds sur un coin herbeux et te relances. Le pédalier coince brusquement, t'as du actionner le levier dans la manœuvre. Nouvel arrêt. La Bidouze est la, quelques photos témoins de notre visite. Se préparer à remonter vers Came. Au bord de l'eau tu nettoies la mécanique, défait tes chaussures, enlèves la glaise de tes fixations avec un bout de branche ; petite vérif du dérailleur, tu vas en avoir besoin. Sur la carte, sans lunettes, les courbes de niveaux sont resserrées. T'as à peine commencé de grimper que tu ressens la réalité du terrain dans les cuisses. C'est pas le petit chemin dans la prairie, du décors en trompe l'œil pour opérette de quatre sous, faut juste te persuader que t'es heureux de grimper à l'aise...


Tu vois le haut de la bosse occupé par des chasseurs. Deux quatre-quatre immenses, tu penses que le paysan il garde la même sensation que sur son tracteur, sauf que ça bombe. Tu salues, ils te regardent comme au zoo, puis se détournent. La descente te projette au visage toute la boue accumulée sur les crampons. T'avais pas remis ton appareil dans le sac à dos, lui aussi se fait repeindre le capot. Heureusement que t'avais laissé le cache.


En bas de la descente, tu t'arrêtes pour ranger l'appareil. La bécane rouge reprend : « alors t'es content, on est crotté comme pas possible, et tout ça pour m'humilier ! On aurait pu faire la route des crêtes. »

Le vieux VTTiste repense alors aux matches de foot l'hiver, dans la boue des terrains de Bagatelle ; le lycée à Puteaux n'avait pas de salle de gym, alors deux fois par semaines on nous faisait patauger au prétexte  de foot ou de rugby, le VTT n'existait pas. Pas de douche chaude, tu te frictionnais à l'eau glacée, tu lavais à peine tes chaussures de peur qu'elles ne sèchent pas pour la prochaine fois.

 Quelles sensations cherchais-tu, ce matin, dans ces travers, ces glissades, ces efforts pour t'arracher de la boue sans poser le pied, lutter pour ton équilibre? Juste sentir que tu pouvais encore le faire ? Et quand tu pourras plus...


Bon, j'irai photographier les aigrettes avec un trépied pour pas bouger !



Partager cet article
Repost0
3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 16:43

Ballade sans but dans un Orthez tranquille.


Juste quelques photos. Tu te ballades dans un décor visité souvent. Ce 2 janvier tu n'as pas envie de cavaler, alors tu marches. Tu repasses le pont vieux, montes jusqu'à la tour Moncade, bastion de Gaston Fébus (comte de Foix), tu te laisses gagner par le soir pour bénéficier de cette lumière que tu aimes tant. Les vignes le long des remparts, et la brume du soir qui annonce le froid du lendemain.

Tu voulais monter une fois encore en haut de la tour. Mais dès octobre, le site est fermé. Tout le monde est rassemblé à la terrasse des cafés vers la mairie. La fête foraine essaye difficilement d'attirer deux trois gamins. Mais ils ont bien trop occupés par la Nitendo neuve.

Alors seuls quelques ados désœuvrés s'agitent sur trois autos-tamponneuses. Ils sont au ski ? Ou attendent-ils la rentrée ?

Quelques images donc d'un pays assoupi.


Partager cet article
Repost0
27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 21:54

La bataille du canal.
le canal de l'Ourcq objet de discriminations.
Comment deux cygnes blancs chassent un gris.
Il faisait beau et froid ce 26 décembre. J'avais pris l'appareil, car la semaine dernière, un oiseau que je n'arrivais pas à définir m'a surpris. Il restait là tranquille, indifférents aux joggers. Je passe sur mon VTT, je m'arrête pour le photographier avec le téléphone, il se tire, à tire d'ailes. Oiseau fauve, nageur, volant bien, mais le cou plus court et le bec pointu sans rapport avec celui d'un héron.  Bon j'ai raté la photo. J''y retourne ce vendredi. Il était dans le courant de l'écluse de Sevran, se laissant bercer au soleil. Je fais demi tour. sort l'appareil du sac, essaye de me rapprocher et hop, il s'envole...
J'ai fais ma ballade dans le soleil et dans le froid.
Personne. Que les oiseaux.
Alors voici l'histoire de la baitaille de "Guadalcanal de l'Ourcq"






















Partager cet article
Repost0

En balade sur L'AlblogRJ

Tags et Graffitis

 

Rechercher

esaai module

Esaai de texte libre dans le module

 

Autres Articles Du Thème

  • Le cœur de Paris depuis le Sacré Cœur.
    Le cœur de Paris depuis le Sacré Cœur. T'as maintenu ton blog en activé pour quelques semaines et voilà qu'on te propose de le mettre à jour dans la nouvelle version. Tu ne sais pas trop ce que ça va te couter en réparation. Mais banco, tu verras bien,...
  • Du 104 a la tour de Romainville.
    Images vues de la Tour du sacré cœur à Montmartre. Il y a deux mois je dis que je ferme le blog, et puis ce matin un nouveau sujet. Non, ce ne sont pas des mémoires d'outre tombe, mais pas loin. Donc, j'ai remis un peu de thune dans mon abonnement. On...
  • Tour Eiffel depuis le Sacré Coeur
    Bonne annné 2014. Tu ne pensais pas mettre un post pour le passage à l'année 2014. Ton blog va finir, tu n'en renouvelleras pas l'abonnement. Il faut dire que tu n'as plus l'esprit à la légèreté d'une bonne ballade en VTT. Depuis le Roussillon, où il...
  • Canal de l'Ourcq tranquille.
    C'était un beau dimanche tranquille. Tu étais sorti de bonne heure. Quand tu arrives au bassin de la Villette, les joggers toniques y vont de leurs foulées allongées. Il y en a même en short et bras nus. Quelle température ? Pas plus de 6 ou 7°. Les conditions...
  • Montmartre – Paysage d'automne.
    Le Sacré Cœur tour d'observation. Tu venais de passer une semaine difficile, il fallait te bouger pour retrouver un peu de dynamisme. Ta balade favorite te conduit naturellement, à pied, vers le canal de la Villette et le canal de l'Ourcq. T'as usé presque...