Du canal Mokya à la Néva
Saint Petersbourg (2)
Donc, ce 22 juin 2009, c'était la journée « nuit blanche à St Petersbourg », pour le petit groupe « Clio » échoué là. Beaucoup de visites cette dernière journée, et nous avons un petit repos de 21 h à 22 h00 avant d'embarquer pour une heure de bateau sur le canal de Mokya et la Néva.
Ce n'est pas mon habitude de commencer mes carnets de voyage par la fin, mais le temps me manque pour relire toutes les notes que j'ai enregistrées sur mon téléphone.
Pourtant, je te promets que cette heure de ballade valait la peine. Une sorte de point d'orgue sur un séjour rempli, et notre conférencier, d'une énergie rarement rencontrée, nous fait revisiter tous les endroits où nous sommes passés au moins deux fois. T'es un peu triste quand tu ne reconnais pas du premier coup, et on voit bien que ça lui fait un peu de peine. Pourtant il nous a nommé chaque bâtiment, chaque place, chaque palais. Et là, depuis le canal ou la Néva, l'angle change le point de vue, en plus, le bateau va si vite, que le temps qu'il dise à droite, c'est déjà derrière.
Quand même avant minuit, il reste assez de lumière pour faire les photos sans flash, c'est à dire avec un temps d'exposition d'une demi seconde à un dixième de seconde, et la photo est réussie. Pas les bateaux qui défilent sous ton nez, mais les principaux monuments de la ballade.
Cette lumière qui n'en finit pas de s'éteindre, ce soleil dans un cache cache frénétique avec les monuments, les nuages, cette eau de la Néva, tantôt sombre, tantôt brillante de l'écume des hors bords, créent une magie. Tu crois que sur son petit bateau tu es isolé ? Rien ! Les canaux étroits, les ponts bas te font croiser le regard de la foule des piétons, les signes de reconnaissances, de connivences sont échangés. Tous ces jeunes, les bacheliers avec leur écharpe en baudrier, te crient que la vie est là, que la fête est là.
Peut être devrais-je marcher plus souvent le soir dans Paris ? Mais je ne peux pas... je suis sur ce blog !
A suivre: La Néva et la pointe de l'île
Vassilievski
La nuit blanche à saint Petersbourg.
Ce court séjour à st Pétersbourg, m'a empli la tête de plein d'images, trop de photos, trop d'anecdotes, trop de la « grande histoire » des tsars. Alors en plus, quand tu passes ta nuit dehors dans cette nuit qui ne vient pas et ce matin déjà présent, tu regrettes de ne t'être pas laisser happer par le tourbillon de la jeunesse célébrant la fête des bacheliers. T'es solide à la bière, mais peut-être n'aurais-tu pas su faire face. Et pas qu'à la bière !
Quelle ambiance, quelle jeunesse, quel spectacle, quelle nuit !
Bien sur, toi qui ne parle pas russe, qui se perd dans ton propre quartier, dont le tour de taille finira à Sèvres comme unité de mesure de la capacité de boire de la bière, tu fanfaronnes, tu t 'excites inutilement du défilé de ces jeunes qui explosent de joie.
Quelles tenues d'apparat ! Chaque bachelier ce 22 juin est un tsar, une impératrice, un prince, une ballerine !
Qu'aurais-tu vu, perçu sans le conférencier génial, qui t'a déposé dans ces lieux magiques où la vie coule sans se poser de question sur demain ! Ce soir, c'est la fête !
Sur les quais de la Neva, près de la bourse, deux statues de lion, aussi mystérieux que des sphinx reçoivent les embrassades timides, farouches, des bacheliers reçus ou des hésitants sur le pouvoir magique de ce lieu « païen » où la tradition amène la foule des jeunes pour se féliciter ou s'encourager.
Il faut avoir vu cet impressionnant alignement de fidèles attendre dans une file interminable de pouvoir embrasser leur icône dans la cathédrale, pour comprendre le pouvoir exutoire ou conjuratoire de cette foule au pied des lions de marbre.
Tu quittes la place de la bourse et de déplaces de quelques centaines de mètres pour rejoindre le pont du palais. Le conférencier a valide le rendez-vous, le pont du palais se lèvera à 01h25.
Magie des nuits blanches ou bonne organisation ? Vers une heure, une flotte extraordinaire de petits bateaux mouches, de barques, de hors-bord, de scooter des mers, se met en place et navigue en rond devant le pont. La Neva, n'est pas si large, moins de deux cent mètres, et toutes ces embarcations bord à bord qui se dépassent ou se croisent dans la semi-nuit, où les lumières des monuments éclairés, les reflets des éclairages sur les vagues croisées créent un scintillement, où se noie la lumière froide des dernières lueurs du soleil livrant une bataille perdue avec la nuit.
Beaucoup de barques motorisées où moins de dix personnes chantent, trompettent, s'agitent et boivent. Sur le ponton ou je suis, la foule est compacte. Derrière on se resserre, la bousculade est maitrisée, mais ma place est contestée. Est-ce mon regard noir qui m'a gardé ma place ? Ou plus simplement la gentillesse des groupes qui se sont agglutinées sur le mur du quai derrière ? Sur la place l'ambiance est folle, des jongleurs et cracheurs de feux au rythme des sonos enflamment la nuit.
Mais l'heure est là ! Insensiblement l'arche du pont se coupe en deux, accaparé par l'ambiance tu n'avais pas remarqué que la circulation était stoppée. Il faut plusieurs minutes aux deux demi-arches pour pointer ver le ciel. Et tu contemples ébahi, les lampadaires et les feux de croisement à l'horizontal, solidement perpendiculaires à la chaussée où ils sont plantés.
Dès lors, toute la flottille s'élance, les moteurs tournent à fond, quelques hors-bords fendent la Neva, génèrent une écume blanche sur les flots noirs qui se perd en vagues puissantes agitant le ponton. Zut ! Tes photos en pause seront bougées...Mais les bateaux foncent ! S'engouffrent sous l'ombre profonde des voutes fixes. Aucune embarcation sous l'arche tendue vers la nuit.
On t'avait annoncé le « train de bateaux », il tarde, dans deux heures le bus pour l'aéroport, tu te replis, un peu déçu de ne pas l'avoir vu.
Pour rejoindre l'hôtel, prendre tes bagages, les embouteillages obstruant des quais permettront au long convoi de péniches, barges de te dépasser. De l'hôtel, à quatre heures le jour est déjà levé, de ta chambre tu vois un bateau passer sous l'arche mobile du pont Nevski.
Dans le bus le conférencier qui veille sur nous, nous racontera une anecdote savoureuse dont je te donnerai les grandes lignes dans un prochain sujet. Autour d'un ballet au Théâtre Mariinski, "Don Quichotte", de Léon Minkus.
A suivre: canal Mokya et la
Néva
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