Angers - Vue du Château
T’as beaucoup travaillé ces jours derniers. Surtout à
préparer les souvenirs de fins d’année qui accompagnent de temps en temps tes vœux. Des heures de vidéo, des milliers de photos repassées au crible de ta mémoire émotionnelle. Avec le temps ta
sélection est plus fine, plus exigeante… Pourtant, souvent, c’est ta collection de souvenirs qui anime ton émotion !
Over-blog notre hébergeur nous fait un bug la semaine passée. Du coup tu regardes autrement la présentation
de ton blog. Hier tu profites des corrections pour te remettre plus dans le rêve que dans les souvenirs.
Comment faire décoller ce petit sujet sur le château du Roi René à Angers ?
Peu d’idées.
Ce dont je suis sur, c’est du plaisir de la visite. Je ne savais pas où regarder. T’étais passé une fois à Angers, il y a longtemps. Les vieilles pierres, les musées c’est pas ton entrainement quotidien. Tu préfères de loin, l’évasion dans la nature. Un besoin récurrent de te projeter dehors.
Tu te trouves là comme ça. Tu dis OK à ton épouse qui vient passer une semaine de stage. Bonne occase. Hébergement prévu au Lac de Maine, tu connais, c’est sympa, tout baigne. Tu crois qu’on part à deux, finalement on est quatre. Mais Il n’y a pas que dans ta caisse, qu’il y a du surbooking. L’hébergement c’est itou. Nous voilà relégués dans un foyer de jeunes travailleurs sur la zone industrielle. La petite jeune qui nous accompagne fait « un coup de calgon » : toute l’année dans les tours, les métros, et le jour des vacances tu te croyais en stage au bord du lac de Maine, tu te retrouves sur un parking entouré de béton à 3 km sans transport. Un petit plan te guide entre les ponts d’autoroute et les jardins sombres du parc.
Un foyer de jeunes travailleurs, au départ tu peux pas être contre l’idée. A l’accueil on te donne ta clé, et quand t'as monté tes deux étages avec ta valise (désolé, hein! Il n’y a pas d’ascenseur), le petit groupe se retrouve scindé en deux, dans deux piaules à 30 mètres de distance. Deux énormes couloirs, que tu n’as pas le temps de parcourir avant que la minuterie s’éteigne. Tu entres, et là tu constates qu’il n’y a rien pour ranger tes affaires, une table trop fragile pour deux valises, une seule chaise, trois minutes pour trouver une lumière (et encore c’est trop pour la pale lueur). Casiers, lavabos non nettoyés depuis des mois. Les matelas innommables.
T’hésites à rester. Comme toujours quand t’es pris au dépourvu, tu cherches quoi négocier. Les matelas. Tu redescends, demandes un responsable, quelqu’un se présente comme le directeur. Tu lui expliques, il te regarde l’œil sévère, monte avec toi. Tu lui montres le décor, tout lui semble normal. T’insistes, bon je vais vous donner des alaises propres.
T’avais dans les années 70 utilisé les facilitées des FJT. Même si la bouffe cuite à la vapeur dans son emballage carton, c’était pas le pied. Au moins c’était propre. Il y avait douche et WC dans chaque chambre, des petites armoires fermées et propres.
Quelle régression. Il y a un centre de formation associé. Quel respect a-t-on de ces jeunes, contraints de vivre comme çà ? 3 jours pour obtenir un porte-manteau !
Toi qui n’es pas stagiaire, tu décides d’accompagner tout le monde chaque matin, ce qui te propulse dehors aux petites aubes, et te lance dans la découverte d’Angers , de sa région.
Le premier jour donc, le château. En haut la vue te surprend. Non seulement par la Maine et ses berges qui t’attirent, mais aussi par la ville dont les toits d’ardoise te fascinent.
Là, t’oublies le foyer !