12 décembre 2009 6 12 /12 /décembre /2009 16:55

Angers - Vue du Château

 

05 Angers- entrée du chateau - pont levisT’as beaucoup travaillé ces jours derniers. Surtout à préparer les souvenirs de fins d’année qui accompagnent de temps en temps tes vœux. Des heures de vidéo, des milliers de photos repassées au crible de ta mémoire émotionnelle. Avec le temps ta sélection est plus fine, plus exigeante… Pourtant, souvent, c’est ta collection de souvenirs qui anime ton émotion !


Over-blog notre hébergeur nous fait un bug la semaine passée. Du coup tu regardes autrement la présentation de ton blog. Hier tu profites des corrections pour  te remettre plus dans le rêve que dans les souvenirs.


Comment faire décoller ce petit sujet sur le château du Roi René à Angers ?

Peu d’idées.

Ce dont je suis sur, c’est du plaisir de la visite. Je ne savais pas où regarder. T’étais passé une fois à Angers, il y a longtemps. Les vieilles pierres, les musées c’est pas ton entrainement quotidien. Tu préfères de loin, l’évasion dans la nature. Un besoin récurrent de te projeter dehors.


Tu te trouves là comme ça. Tu dis OK à ton épouse qui vient passer une semaine de stage. Bonne occase. Hébergement prévu au Lac de Maine, tu connais, c’est sympa, tout baigne. Tu crois qu’on part à deux, finalement on est quatre. Mais Il n’y a pas que dans ta caisse, qu’il y a du surbooking.  L’hébergement c’est itou. Nous voilà relégués dans un foyer de jeunes travailleurs sur la zone industrielle. La petite jeune qui nous accompagne fait « un coup de calgon » : toute l’année dans les tours, les métros, et le jour des vacances tu te croyais en  stage au bord du lac de Maine,  tu te retrouves sur un parking entouré de béton à 3 km  sans transport. Un petit plan te guide entre les ponts d’autoroute et les jardins sombres du parc.


Un foyer de jeunes travailleurs, au départ tu peux pas être contre l’idée. A l’accueil on te donne ta clé, et quand t'as monté tes deux étages avec ta valise (désolé, hein! Il n’y a pas d’ascenseur), le petit groupe se retrouve scindé en deux, dans deux piaules à 30 mètres de distance. Deux énormes couloirs, que tu n’as pas le temps de parcourir avant que la minuterie s’éteigne.  Tu entres, et là tu constates qu’il n’y a rien pour ranger tes affaires, une table trop fragile pour deux valises, une seule chaise, trois minutes pour trouver une lumière (et encore c’est trop pour la pale lueur).  Casiers, lavabos non nettoyés depuis des mois. Les matelas innommables.

T’hésites à rester. Comme toujours quand t’es pris au dépourvu, tu cherches quoi négocier. Les matelas. Tu redescends, demandes un responsable, quelqu’un se présente comme le directeur. Tu lui expliques, il te regarde l’œil sévère, monte avec toi. Tu lui montres le décor, tout lui semble normal. T’insistes, bon je vais vous donner des alaises propres.


T’avais dans les années 70 utilisé les facilitées des FJT. Même si la bouffe cuite à la vapeur dans son emballage carton, c’était pas le pied. Au moins c’était propre. Il y avait douche et WC dans chaque chambre, des petites armoires fermées et propres.

Quelle régression. Il y a un centre de formation associé. Quel respect a-t-on de ces jeunes, contraints de vivre comme çà ? 3 jours pour obtenir un porte-manteau !


Toi qui n’es pas stagiaire, tu décides d’accompagner tout le monde chaque matin,  ce qui te propulse dehors aux petites aubes, et te lance dans la découverte d’Angers , de sa région.


Le premier jour donc, le château. En haut la vue te surprend. Non seulement par la Maine et ses berges qui t’attirent, mais aussi par la ville dont les toits d’ardoise te fascinent.

Là, t’oublies le foyer !

 

 
Précédant: les Ponts de Cé

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 15:45

De la douceur angevine à la précarité des Roms.

 

T’étais content :

T’avais trouvé le bouquin rare que tu cherchais pour faire un cadeau de Noël. A la caisse, tu tombes sur une réédition des meilleures pages  de « l’Os à Moelle » de Pierre Dac, parues en 1938-39. Dans le N°1 du 13 mai 1938, ce sujet : « le Petit Adolphe a rendu au jeune Benito la visite que celui-ci lui avait faite ».

Un court extrait : « on fit alors manœuvrer les bateaux dans le petit jardin méditerranéen, on fit voler les avions, et les deux garçons discutèrent à perte de vue sur les mérites respectifs de leurs petits soldats de plombs »

Pas de doute, ça fait un drôle d’écho au film que t’as vu hier, « Vincere » de Marco Bellocchio. Il y a même une réflexion  stéréoscopique  sur  l’incarnation par le jeune Benito de « l’identité italienne ». T’as découvert en prime, une actrice formidable, Giovanna Mezzogiorno, qui te rappela de temps en temps Romy Schneider, du temps de « Max et les ferrailleurs ».


T’avais un peu de niaque :

Tu retries tes photos de vacances, et  prends plaisir à revisiter les bords de Loire au sud d’Angers. Même si cette semaine de juillet, il n’avait jamais fait beau, en marchant le long des berges du Louet, tu avais laissé le temps t’imprégner de la douceur angevine. Une barque perdue sur un cours d’eau paisible, est-ce que c’est l’identité que tu cherches ? Difficile à partager ? Hein !


T’avais même plus mal :

Fin des médocs, début du kiné, t’as oublié que t’avais un dos. Alors tu te remets en selle et tu VTTistes paisiblement à la recherche des sensations perdues. Gros temps, gros vent, ces derniers jours. Les travaux le long des berges du canal de l’Ourcq t’ont fait centrifuger la boue du chemin de hallage. Piste cyclable coupée. En passant sous le pont de Bondy, tu longes un nouveau camp de Roms. Surtout des caravanes et des campings cars. Pas des neufs, t’imagines. T’es soulagé au retour, malgré ta capuche qui laisse goutter la pluie sur tes lunettes que des sanisettes ont été installées, ainsi qu’un container à ordures. Est-ce la pluie, tout est calme, propre. Tu te rappelles le « nettoyage » de l’année dernière, les sanisettes c’est bien.


Retour au réel :

Ce matin, plein soleil. Les musées c’est pas ton truc, t’es plutôt vélo. Tu repars, même chemin qu’il y a quinze jours. Le camp de Roms a presque triplé. Il s’étend vers le parc des bergères. Les sanisettes béent, le PQ est partout rose et vert. Les sacs poubelles culminent en haut du container, et d’autres sacs sont posés en tas, au pied. Certains ouverts. Plus de cinquante caravanes maintenant, surement au moins quatre habitants dans chacune, et ce n’est pas grand. Il fait soleil, il fait doux, tout le monde est dehors. Seaux d’eau, jerricans, lessives, jeux d’enfants. Du coup tu passes entre les groupes qui s’activent de chaque coté du chemin. Près de treize heures quand tu rentres, forcement par le même passage. Des gens ici et là, t’as le soleil dans les yeux .Tout d’un coup, un gamin, pas plus de douze ans,  sur son VTT rouillé joue à te foncer dessus, la tête rentrée dans les épaules, le dos aplati, le visage grimaçant : tu te bloques à en tomber, il t’évite avec un fou rire rageur et disparaît derrière le pont.

Tu sais bien qu’il faut faire de la place pour tout le monde, mais t’imaginais pas que le « jeu » commençait par toi.

- Dis, pourquoi tu ne te pensais pas concerné ? Ta piste cyclable, ta douceur angevine, apprends vite à partager. Sinon Bellocchio va devenir prophète.

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 16:40

Allez mon voisin...

 

Si il y en a un qui n’est pas prêcheur, c’est bien moi ! Depuis le temps, tu me connais. Si j’entends Tino Rossi chanter « Petit Papa Noël »,  je peux balancer ma chaussure dans le poste. Et là, pas d ‘esquive « à la Bush » ! ce sera touché cassé…

-         Pas prêcheur, mais un peu radoteur ?

-         Tu me cherches ?

-         Plutôt ! oui ! si t’aimes pas les chants de Noël, ça fait trois ans de suite que tu les filmes. Alors ! Camenbert ! hein ! tu aimes, tu filmes, t’aimes pas, t’y vas pas !

-         Attends, c’est pas que j’aime ou j’aime pas, mais c’est l’emphatie générée par la rencontre de la chorale et des spectateurs qui me surprend toujours. Les enfants sont dans la salle, mais aussi dans le cœur de chacun des présents, et je ne te parle pas du cœur des choristes. »

-         Je ne connais pas ce chant de Noël, « allez mon voisin »

-         Il n’y a pas longtemps, moi non plus. Et puis, tu découvres !  C’est avec Maura, mon invitée sur ce blog que je l’ai entendu pour la première fois. Tu sens comme le groupe est heureux de chanter, tu vois comme le pas t’entraine, tu ne peux rester sur place, indifférent. Allez mon voisin…

-         C’est comme une invitation à danser …

-         Je t’invite ?

 

Extrait des Contes et chants de Noêl sous la direction de Maura Michalon Lafare. Concert du 28-11-09

 (Le diaporama est accessible depuis "la page de Maura")

 


allez mon voisin
envoyé par albumrj.

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 15:10

Quelques salles du musée de l'Ermitage

 

Suite de la visite de St Petersbourg (10)

 

Nous sommes toujours au musée de L’Ermitage à St Petersbourg. Le but principal de la visite du jour est l’or des Scythes, le clou du musée. Les objets sont conservés dans une sorte de coffre-fort ventilé et éclairé. Douze personnes par visite. Une visite toutes les demi-heures sur réservation. Nous, c’est midi et demi. On devait entrer au musée à 10h 30, les billets étaient prévus pour ça, mais c’est sans compter les prioritaires. Et des groupes prioritaires on n’a pas fini d’en voir passer. La visite a débuté avec une demi-heure de retard. Et notre guide Mikael a un cahier des charges stricte, déposé par Clio, sur ce qu’on doit voir dans la visite. Devant chaque salle importante, on est bloqué, attendre que les groupes précédents évacuent. Sur la fin ce sera plus cool. Les visites obligées, comme la « Vierge à la fleur » de Léonard de Vinci, il y a un discours de plus de 5 minutes de prévu. Mais il ne peut être balancé comme ça, à 20 mètres du tableau. Il faut attendre que ça se dégage. La salle est divisée par des petites cloisons, où sont suspendues les œuvres. Difficile de se caser à vingt. Le discours débute. Inutile d’essayer de prendre des notes, ça va trop vite. En plus, trop en oblique dans le box, tu reçois la lumière extérieure en plein visage et le tableau de profil est un miroir aveuglant. Mikael, lève la tête aperçoit un autre box libre où un nouveau discours doit être débité, il nous presse. En dix secondes, tu remontes le flux, prend cinq secondes pour voir le travail de l’artiste, et avant que la moindre émotion ait eu le temps de naitre de la contemplation, un autre groupe squatte le box, te bouscule. Tu te dégages en faisant une photo sans viser, au hasard…

Tu arrives à la deuxième œuvre commentée, qu’il annonce la salle suivante. Il guette quand les agents de sécurité vont lui faire signe, la tête faite oui, volte face on fonce. Une heure et demi de ce train d’enfer. Des attentes remplies par des descriptions d’œuvres que « vous verrez quand nous y serons, sur la gauche ceci, au fond cela…  il nous reste 25 salles à faire avant l’Or des Scythes où il faut être bien à l’heure, et la peinture moderne, nous reviendrons demain. Ne trainez pas, regardez vite, ne vous perdez pas, suivez-moi !»

Donc,  je traine un peu pour te montrer mes photos de voyage; bien sur, en ce moment je n’ai guerre de temps pour le blog, mais surtout, pour pointer dans les vingt pages du petit guide, par où on est passé, sans notes, c’est un peu difficile…

  A suivre: de St Petersbourg à Peterhof

Précédant : L'Ermitage

Début : ma nuit blanche à St Petersbourg.

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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 17:45

Extraits de la chorale d'hommes en concert à Pau.

Un chœur de béarnais, un chœur d’hommes, dirigé par une femme…

Concert revitalisant ce soir d’octobre. Des voix maitrisées, des solistes percutants, un groupe attentif à la direction. Une bonne soirée.

Quand te reçois l’invitation, tu es partagé. Bien sur t’aimes les chants, les chœurs, la musique en général.. Mais que des hommes tu hésites. En plus, Pau c’est le Béarn, tu ne supporterais  pas un concert uniquement de chants basques. Enfin toujours ce risque, une chorale dans une église, elle te remâche les vieux refrains cathos…

Tu te trompes, il y aura du Verdi, du Puccini, du Fauré, du Gounod, du Wagner, du Frank, avec un petit peu de chants plus traditionnels, basques, mexicains, et même deux negro-spirituals.

T’y va de bon cœur.

Tu ne le regretteras pas.

C’est vrai que sur le Fauré, il y a un petit flottement, mais sur tous les autres quelle tenue !

Alors je blague en titrant sur le « Béarn chante l’anglais », tu sais bien que l’Aquitaine s’est libérée de sa tutelle britannique. Cependant, quand, à Salies de Béarn, les commerçants te parlent anglais avant de réaliser que t’es un parigot de passage, ce qui les freine moyennement, tu sens bien qu’il n’y a pas que sur les terrains de rugby qu’il y a des enjeux, et de l’occupation du terrain.

J’ai donc passé une excellente soirée. Je t’aurais bien volontiers mis un lien sur le site de cette chorale, mais en regardant le programme, je ne retrouve que son nom, pas son site.

Tant pis.


J’ai tiré de cette soirée un petit DVD et un CD audio que j’ai transmis à  celui qui m’a invité.

 

Juste un petit extrait pour te mettre l’eau à la bouche. Si tu vois une annonce pour Apau L'Hom, vas-y!


PS. le 17/11/09 le site de la chorale

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 16:40

De St-Just –Ibarre à Ostabat et Uhart-Mixe.

Les sources de la Bidouze (j3 fin).

 

L’étape à St-Just Ibarre dans cette gargote sans prétention, mais accueillante et serviable, te repose bien. Il fait une chaleur brulante mais pas étouffante. Tu remplis tes deux bidons et il est un peu plus de 14 h quand tu te relances pour remonter vers Larceveau. Tu fais un tour de village et tu repères le dernier tronçon de ton but, la source de la Bidouze. Ce sera pour le lendemain.

Comme tu es descendu par les chemins buissonniers, le retour débute direct en suivant la départementale. Larceveau s’étale le long de celle ci. Tu en fais deux fois le tour, prends la photo de l’église et de quelles tombes discoïdales, mais ce n’est qu’un carrefour traversé par des véhicules pressés.

 

Juste à la sortie tu reprends le GR65 en direction d’Ostabat Puis de Harambeltz où tu étais passé la veille. C’est là où le VTT est sympa. Grand soleil, la plus longue partie du sentier à découvert, mais tu surfes sur les bosses et les cailloux avec jubilation. Si les villages sont déserts dans cette après-midi de septembre, les sentiers eux sont pratiqués par des randonneurs assez nombreux. Par deux ou des petits groupes de six ou huit, tu les croises ou tu les dépasses. Dépasser est toujours délicat. Non seulement parce que le chemin n’est pas si large, mais parce que, dans la petite cote,  tu ne veux pas casser ton rythme, et malgré un « bonjour, attention ! S’il vous plait… » le groupe n’imagine rien d’autre que le pas lourd des semelles « Vibram » sur les galets, le choc de la pointe du bâton, mais le silence du vélo les surprend. Ils s’écartent souvent où tu voulais passer. T’imagines ta super-combi griffée aux barbelées ? Coup de rein, déhanchement, tu passes, le bonjour rituel, mais t’as déjà vingt bons mètres quand leur réponse te rejoint…

Là, une vraie bosse, pas longue mais pointue, tu mets la gomme sur ton petit développement. Quand t’es en haut, tu te poses et apprécies l’effort. L’occasion d’une petite photo. Pendant quelques centaines de mètres un petit bois bien venu.

 

Tu rejoins Harambeltz sans effort et te laisses retomber dans une descente rapide vers Uhart-Mixe. Ta journée a été heureuse. Tes efforts mesurés sans t’épuiser. Le décor de ces collines basques qui cernent la Bidouze t’est plus familier.

Le retour au village se fait par la grand-route. Tout d’un coup, tu reçois une giclée d’eau au passage d’un pont routier qui enjambe la Bidouze. On est sur la circulaire qui contourne St Palais. Tu prends le premier petit chemin, t’hésites, tellement il est détrempé. Tes chaussures VTTistes s’enfoncent. Le pris à payer pour voir. Pendant toutes ces journées de rando, t’étais sous le charme de ces petits ponts de pierre, ces énormes dos d’âne aux parapets meurtris par les machines. La Bidouze, avant st Palais, est une toute petite rivière,  les cailloux affleurent, même pas de quoi se couvrir les chevilles en marchant. Il n’y a pas d’eau. Même entre Bidache et Guiche, le niveau n’a jamais été aussi bas. Mais là, il y en assez pour transfuser les kiwis.

Pauvre Bidouze !

 

Précédent : la Bidouze d’Uhart Mixe à St Just-Ibarre

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 16:25

St Pétersbourg (9) – Musée de l’Ermitage.

 

Ce dix huit juin, il fait un petit temps quand le bus nous dépose dans une petite rue non loin du palais d’Hiver, l’Ermitage. Notre guide, Michael, nous tient auprès de lui sur le perron devant l’entrée du musée. Nos Billets sont pour 10h30, il est 10h11, tout va bien. Froid moyen, petite bruine rendue agaçante par le vent qui traverse la place du palais de l’Ermitage. La place est quadrillée par des barrières, au fond, face au palais,  L’état major de l’armée. Au centre de la place, la colonne Alexandre construite en 1834 par l’architecte français Montferrand, que j’ai déjà nommé pour la cathédrale St Isaac. Et sur le coté le podium pour le spectacle de Madona. Tu vois bien les deux échelles de pompier qui tiennent le chapiteau. Deux autres grues seront encore nécessaires. Nous passerons sur la place presque chaque jour, une quarantaine de personnes s’affairent. J’imagine que le spectacle a du être grandiose. Faut dire qu’elle est si menue que sans la vidéo, au bout de cette immense place, personne ne la verrait. C’est drôle ce besoin d’artifices du show bizz, Brassens faisait vibrer les 3000 places du TNP avec une chaise et sa guitare devant un rideau noir. Peut être ce qu’il chantait était plus évocateur que ce qu’il montrait ?

 

Alors cet Ermitage ?

A l’origine, un premier palais d’hiver, au bord de la Néva construit sous l’autorité  de Pierre le Grand. Puis le Palais d’Hiver fut construit pour Elisabeth par l’architecte Rastrelli. Il est au cœur de l’ensemble architectural qui constitue aujourd’hui l’Ermitage. Je n’ai pas retrouvé dans mes notes, l’explication précise  qui fit que ce palais d’Hiver fut baptisé « Ermitage ». Est-ce l’impératrice Catherine II qui en recevant les ambassadeurs dans cet immense palais leur disait : « bienvenu dans mon petit ermitage » ?

Ça devait être drôle, mais je ne sais plus…

Cependant c’est elle qui jeta les bases du musée et des galeries de peinture en achetant des centaines d’ouvres d’art, mais aussi des livres de Diderot et Voltaire. Impossible de décrire toutes les conséquences de la révolution d’octobre, des guerres, et notamment de l’épouvantable siège de Leningrad.

 

Notre visite du musée se fera sur deux jours, la première partie centrée sur l’or des Scythes. L’autre sur les impressionnistes.

 

Quelques images donc de la première visite, des beaux objets. C’est un musée où tu peux acquérir un droit à photographier. Sauf le point le plus raffiné, l’Or des Scythes…

 

 

Début : ma nuit blanche à st Pétersbourg.

 

Précédent : l’église du st sauveur sur le sang versé.

A suivre : musée de l'Ermitage (2)

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 21:51

Derniers rayons de soleil, derniers jours, restent les fleurs !

Tout d’un coup le temps s’accélère. Tu savais, vendredi tu t’en retournes. Pourtant tu ne l’as pas vu venir.

- Quoi ? C’est déjà toi, t’es déjà là ? On n’avait pas dit vendredi ?

-         Je suis vendredi !

-          J’suis pas prêt !

-         Quand même, c’est pas la mort ! Tu pourrais te préparer à temps !

-         Partir, c’est …

Comment te préparer à partir ?

Comment quitter le soleil ?

Comment quitter les couleurs ?

Et dans cette façon de trier les bagages avant de faire les valises, je prends, je laisse, je jette… Il y a comme une sanction : les bons souvenirs, tu prends. Les rêves esquissés tu laisses, tu tâcheras de les revivre la prochaine fois. Les frustrations de ce que tu sais maintenant que tu ne feras plus, tu jettes.

La valise, le sac accentuent les discriminations,  la sélection est impitoyable : cette frontière du possible et désormais des premiers petits renoncements te fait tourner en rond. Si ! Si tu te prépares bien, si t’as pas de bobo, si tu t’organises autrement ? T’essayes de sauver la face ? Tu t’efforces à remettre cette envie dans tes bagages, mais elle ne rentre plus…Tu discutes, mais c’est bien fini, tout te décourage, tu jettes…

 

Dans le coffre à gueule de caïman tu comprimes le VTT. Pas de grands tours ces derniers jours. Des petites choses de la vie quotidienne, les petits au-revoir avec les voisins ont rythmé le compte à rebours, et tu n’es pas prêt.

Tous les jours tu imaginais une ballade, mais un coup la pluie, un coup le dos, rien ne s’enchainait ! Va pour les petits tours qui profitent de l’éclaircie. Mais tourner en rond à raz de terre, décalquant ta route sur l’ombre des cercles des vautours n’est pas jubilatoire. Pourtant, d’abord retrouver la force…

 

Quand tu traverses les bois, les couleurs d’automne sont là. T’as juste laissé l’appareil au repos, dans ton sac à dos il pesait trop. Le grand sac où tu ranges ton fourbi était bouclé quand le copain te demande, toutes affaires cessantes d’aller avec lui à Bellevue, il veut te faire voir une ferme, et si tu peux luire faire quelques images. Alors tu laisses ton coffre-caïman bailler et tu montes dans la camionnette, après avoir vidé le sac.

Quand tu rentres, les fleurs pour le cimetière sont encore là. Elles taquinent les plantes enracinées que les premiers froids font roussir. Il n’y a pas longtemps qu’elles ne tètent plus le tuyau sous la serre, mais elles s’habillent de couleurs chaleureuses et vivantes. C’est leur temps, elles s’exposent. Elles ne savent pas que le gel les aura. Dernières photos avant de ranger, pour de bon. Ce dernier soleil te colle dans le fauteuil, la tête en l’air, derniers vols. Sûr! Demain tu ne seras pas prêt…

 

 

 

 

 

 

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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 21:36

Les sources de la Bidouze

Jour 3

Uhart-Mixe : Bunus

 

Aujourd’hui où tu relis tes notes et sélectionnes quelques photos, tu te réconfortes du plaisir que tu as pris en pédalant à la découverte de ces petits coins de cette vallée basque. Le vieux VTTiste soigne un lumbago tenace qui lui a coupé les ailes. Le prix à payer de petits travaux domestiques : plus d’un mois sans vélo ! La double peine : d’abord t’as mal, ensuite la privation. Et le froid qui réveille la vieille tendinite. C’est pas juste !!

 

Ce début septembre, chaque jour t’apporte son petit bonheur de charme. Tu ne sais pas pourquoi tu voulais suivre le cours de la Bidouze, ou plutôt la remonter ? Mais en scrutant ta carte,  comme un « fourty-niner »  son tamis de chercheur d’or, des petits chemins recoupent la Bidouze pas loin de la grande route vers St jean Pied de Port. L’exotisme des variantes du GR 65 et la sécurité de pouvoir te rentrer sans souffrir, en cas de fatigue, en te laissant glisser le long de la 933.

 

Il n’est pas dix heures ce matin là quand tu sors le VTT du coffre, t’enduis de crème solaire, replis ta carte dans la poche du sac. Uhart-Mixe est ta base arrière, le cas où, il y a ce relais des pèlerins pour manger.

T’avais repéré un petit chemin pointillé qui semblait dépasser Ahransus et rejoindre Arros. Quand tu t’arrêtes sur le petit pont près d’une exploitation, Eyhera, l’homme qui travaille t’interpelle pendant que tu fais des photos.

- Pour Arros ? Vous avez meilleur temps de suivre la départementale !

- Bien sur mais l’enjeu n’est pas là, c’est le sentier qui y mène, je pense, après la maison là-bas que je cherche à suivre.

-    En vélo ? Enfin ! Oui il y a un chemin, mais il faut passer la barrière derrière la maison.

-         Merci !

Quand tu arrives là, c’est plus compliqué. Le sentier est bien là mais si la grille n’est pas infranchissable, les deux chiens qui aboient et ont déjà laissé une trace bien profonde à défendre les limites de la cour, ne te laisse pas d’espoir de passer. Les champs tout autour, ton premier enjeu t’échappe. Demi-tour.

 

Quand tu repasses, l’homme te questionne à nouveau. Si, si,  il y a bien un sentier, vous n’avez pas su trouver…

Quelques centaines de mètres et tu rebascules vers la Bidouze, nouveau pont, t’es attiré par le village devant et oublies de bifurquer vers Arros. Quand tu reconnais la croix des chemins de st Jacques si caractéristique tu réalises que tu es à Juxue, pas à Arros. Tant pis, la lumière est meilleure que l’autre fois, tu refais quelques photos. Encore un demi-tour, tu ne rates pas cette fois-ci la petite route d’Arros.

Quand tu y es, t’es un peu déçu. Juste de grosses exploitations agricoles à l’ancienne. Tu continues vite vers Cibits. Il ne te reste pas beaucoup de chemin pour Bunus.

Pourquoi t’avais choisi Bunus comme terme de ta balade ? Tu ne sais plus, juste pour te réserver pour la dernière étape où tu penses qu’il va vraiment falloir grimper.

 

-     Tiens, tu ne nous annonces pas tes perfs ! Ton  odomètre ne marche plus ? D’abord, pourquoi tu t’épuises comme ça, dans tes balades ? Qu’est-ce que tu cherches ?

-         Rien, ou plutôt tout ! Vivre ! Tu sais « vivre », c’est tout ce qui en toi résonne de sensations, de bonheurs minuscules, de ces petites craintes d’être perdu, d’en faire trop ! Ces heures où ton portable ne capte pas et où tu es livré à toi-même, tu ne dois compter que sur toi, sur ta confiance en tes propres moyens. Alors dans ces instants là, tu lâches prise avec le dur du réel, de l’instant concret, de l’obligation, de la nécessité de faire, du résultat à atteindre, du rendre compte de ton temps, de ce que tu devais atteindre…

-         Tout ton être devient vélo. Tu VTTistes dans ta tête. Tu n’es que sensations : le cœur est bien, le rythme est là, le souffle puissant et régulier, les cuisses comme  des bielles, t’as oublié le mot "tendinite". Chaque arbre est un signal de ta sensation de vivre. Te perdre, te retrouver, contourner, monter, descendre, regarder, voir, respirer, s’arrêter, contempler ; renifler la bouse, le crottin, l’herbe fauchée, la paille coupée, le bitume fondu.

-         L’eau que tu bois ! Jamais tu n’en bois tant. Amoureux de la première gorgée de bière, tu ne sais le gout de la dernière, ni si tu sauras la savourer. T’es pas pressé pour le compte ou le décompte…Les céréales, les biscuits que tu ingurgites comme un affamé devant une colline où ton regard cherche la récompense du chemin à parcourir.

-         Alors ces photos ? Toutes ces photos ? Rien ! Tu es  passé là. Elles témoigneront que t’étais juste heureux, que tu n’avais pas d’autres ambitions que de vivre ce court instant là où ton appareil déclenche et te restitue quand tu appuies sur le bouton de visualisation, l’image d’ombre et de lumière, de ciel infini, d’une eau insaisissable, de cette vie que tu veux emprisonner dans un cadre numérique, et qui s’égrène comme le tic tac des vieilles pendules ou la répétition des angélus.

-         La vie est un flux ; La Bidouze est un flux, tu sais où elle se termine, tu veux voir où elle nait. De toi tu sais juste d’où tu viens…

 

 

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 15:09

Socoa. Le pèlerinage.

Petit dimanche nostalgique à Socoa.

 

Quand tu reviens là, tu ne peux t’empêcher de penser à quelques souvenirs, 89, 99. ces deux années là, tu avais installé tes parents dans une de ses locations saisonnières qui bordent l’Untxin. Cela ne s’alignait pas comme aujourd’hui sur des dizaines de Km. Ça restait un accueil à visage humain. Trois commerçants, parfois un peu débordé, et tu pouvais encore respirer quand tu marchais sur la route de la baie, jusqu’à st Jean. C’est fini. Il n’existe plus qu’un gigantesque bouchon où les clims consomment plus de gazole que le moteur…

Ces deux fois là, ton père était en convalescence, après des opérations traumatisantes. La première fois il s’est baigné, a joué au volley dans la mer avec tes enfants. Vous avez nagé de concert jusqu’au ponton. Une sorte de résurrection, où tu pensais que la joie pouvait renaitre. En tous cas, pour la gourmandise, il y a eu un déclic. Tout a redémarré. Les fruits de mer, les confits, les paëlla. Oublié les plats cartonnés de l’hôpital.

La dernière fois la souffrance était trop dure pour que le plaisir se renouvelle. La bousculade de la place Louis XIV pour les toros de fuegos, devint d’un coup un supplice. Du bout de sa cane il essayait de se faire un passage, mais la douleur épuisait son bonheur de profiter de la fête.

 

T’avais pris une sorte d’abonnement avec tes enfants. Alors les vacances ? Qu’est-ce qu’on fait ? Nous, on va à Socoa ! Ça s’est répété une petite dizaine de fois, jusqu’à ce que d’autres espaces les attirent. Les repères pris, l’autonomie de chacun avait rendu ces séjours détendants. Puis l’augmentation de la fréquentation avait conduit à un  divorce inévitable. Que de monde !

 

Ce mois d’octobre, il y a encore du monde sur le port. Bien sur les plages sont quasiment vides. Mais pour ceux qui aiment la mer, et qui peuvent se l’offrir, à l’évidence le plaisir est toujours là. Moins de foule t’aide à retrouver tes sensations. T’aime toujours ce coin.

 

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