10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 15:30

Ballade tranquille entre la Cèze et l'Ardèche

 

La Roque sur Cèze-01Après les arrêts à la Chartreuse de Valbonne et la promenade le long des cascades de Sautadet, Tu repasses le pont Charles Martel et t’affutes les cuisses sur les pentes des chemins de galets ronds qui escaladent le village de la Roque sur Cèze. T’avais oublié que le château en haut ne se visitait pas et donc que tu n’aurais pas de meilleur point de vue que celui de ces ruelles abruptes entre les murs serrés. Bien sur, tu poseras vite pied à terre, non seulement pour les photos, mais parce qu’il n’y a pas d’intérêt à te faire une tendinite par un effort inutile. Le village est calme. Presque vide. Vers l’église une courte présentation du village indique qu’il est classé, protégé. Si bien que des visiteurs en redescendait en rallant qu’il n’y avait pas de boutiques. Il y en avait pourtant deux. Une crêperie à la façade discrète, et un petit bistrot avec une terrasse bien exposée.  La femme qui sert - ton âge ou un peu plus – te taquine sur ton accoutrement  de VTTiste : « Alors on fait le tour de France ? » Pendant que tu laisses éclater les bulles de ton Perrier glacé, elle t’explique qu’il passe souvent des coureurs ici, que dernièrement pour un jubilé, toute l’équipe AG2R était venue faire la fête. Midi sonne au clocher. D’autres clients s’installent. Des allemands entre autre. Elle les prie d’attendre, qu’elle va changer mettre ses chaussures, elle monte la grande pierre du seuil de sa porte, et tu notes ses vieilles pantoufles qui flottent…

Pour toi, c’est l’heure de te relan cer vers Goudargues.

Précédents :             La chartreuse de Valbonne.chartreuse de Valbonne-06

                     

 

 

   Les cascades de Sautadetsautadet cascades et marmites-13


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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 07:44

 

Première journée : Valbonne – La Roque sur Cèze – Goudargues.


chartreuse de Valbonne-16

T’es parti de bonne heure ce matin là. Ta première photo à la Chartreuse de Valbonne est de 09h17. T’as prévu un circuit court. Tu refais un parcours pratiqué 5 ans plus tôt, mais là tu sais où tu vas, les difficultés, la durée: Idéal pour de petites découvertes autour des sites visités.

Premier arrêt avant les cascades de Sautadet, la Chartreuse de Valbonne. La première fois où tu étais venu, tu t’étais escrimé avec les chemins de randonnées qui en partent. Tentatives vaines, les chemins sont des sentiers en sous-bois dense, piéton tu accroches aux épaules et tu dois baisser la tête. Le guidon du VTT ne passait pas et le casque avait eu l’occasion de remplir son office. Donc c’est les petites routes que tu empruntes. Ici et là une bonne cote, mais pas longue, pas épuisante. De la remise en confiance quoi !

 

Dans un pré bordant l’Hôtel qu’est devenue la chartreuse, une vingtaine de personnes sous la tutelle d’un moniteur fait leur remise en forme matinale. Quand tu repars vers St Laurent de Carnols, tu avises deux hommes qui écorchent des arbres morts. Tu interroges : « C’est pour le festival des forêts en fête ». Ils te montrent les arbres dans leur racine en béton. C’est un décor.

 

T’en profites pour monter le petit sentier qui te donne la vue sur tout le site de la Chartreuse, puis tu roules.

 

Les photos à l’intérieur ont été prises quelques jours plus tard. Il pleuvait. Cela accentue le coté « vert » des images, que la lumière crue du matin empêchait de distinguer. Malgré le prix de la visite, ce qui n’est pas occupé par les activités de l’Hôtel  est à peine entretenu. L’espace des grandes chambres vitrées que la cour du cloître nous laisse admirer est saisissant.

 

Précédent : les cascades de Sautadet.

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 19:29

 

C’est « l’été du canal », mais on n’a pas tous le même été !

été du canal- canal de l'ourcq-02Plusieurs semaines que tu n’étais pas passé là, peut être plus de deux mois. Le dernier dimanche à la Villette, tu vois les affiches « l’été du canal ». Lundi il fait bon pédaler. Des aménagements de loisirs sont indiqués le long du parc de la Bergère, vers Bobigny. Tout est fermé et sous le contrôle de vigiles en costumes gris et chemises blanches.

Moins d’un km plus loin, après la préfecture, il y a le camp de « Roms ». Tu dis "Roms" sans savoir. Juste des gens qui vivent dans des abris de fortune, les plus luxueux sont des caravanes pas trop déglinguées. T’es surpris de voir sur la rive est du canal, juste en face, une base de loisirs accolés aux bâtiments industriels. Intrigué, tu montes sur le pont routier. C’est l’arrêt du tramway le T1. Tu fais trois photos de ce que les occupants du tram voient. Les installations vides devant le camp et les talus de détritus (malgré les sanisettes et des containers à ordures mis à disposition).

été du canal- canal de l'ourcq-09Une autre base nautique vers Pavillons sous bois, mais il n a personne. Tu poursuis ta promenade, t’es presque seul.

Ce matin avant la pluie tu fais un nouveau tour. Le Parc de la Bergère est vide, et en arrivant à hauteur du camp, tu vois de l’autre côté les enfants des centres aérés qui ont commencé leurs activités nautiques. Tu franchis le pont du tram, et te retrouves derrière eux. Bien encadrés, ils passent sagement sous le pont par le chemin de vieux pavés, et se rendent avec plaisir aux différents ateliers. Trampoline, mur d’escalade, pétanque, canoë et je n’ai pas tout regardé… Des tables de pique-nique les attendent le long du quai près d’une péniche. Le coin est propre, des agents y veillent. Les enfants sont heureux de jouer. Ils s’exclament  « monsieur, monsieur !  Pour demander de l’aide où montrer qu’ils ont réussi au moniteur.

Quand tu as fini ta promenade, sur le chemin du retour, tu traverses un peu dans le parc de la Bergère. Une dizaine de gosses avec leur maman au toboggan du bac à sable. Tous les autres points d’activités sont fermés. Les deux vigiles dans leur tenue impeccable, le talkie-walkie dans la poche devisent tranquillement adossés à un stand.

C’est l’été du canal.

Quand tu penses que t’avais donné une brochure à des voisins…

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 21:53

Guinguette exotique et déjeuner sur l’herbe

dans la nouvelle tradition cosmopolite.

 

Vingt deux heures ce soir quand t’allumes ton PC. T’as passé une bonne journée, fais ta première tarte aux mirabelles de lorraine, et promené ton caméscope à la Villette.  Tu sais que l’été, le long du canal c’est tous les jours la fête. Un dimanche, en plus un premier août, tu mets ni la radio, ni la télé. Pas de téléfil (pléonasme) qui t’attache à ton  socle rationnel d’infos déprimantes. Un peu de légèreté…

Donc, ton pc démarré, t’affiches tes journaux favoris sélectionnés dans tes onglets ‘firefox », le premier, c’est « le monde ».

Et là, tu prends ta douche d’acide. Les trop pauvres à qui on va chouré les « allocs », en plus on va les entôler si leurs gnards font trop de conneries. Et si ils sont encore plus pauvres que les trop pauvres, alors on démolit leurs cabanes en récup de palettes, et vieux plastiques.

Quand on pense à la thune larguée dans les vaccins à la con, il y avait de quoi loger quelques sans abris. Mais les vaccins, c’était pas pour les protéger eux !

Alors, quand tu te promènes sur les pelouses à la Villette, que tu vois tous ces gens vivre tranquillement, se côtoyer  sans regards soupçonneux sur « l’autre », tu te demandes où nos responsables politiques sont allés chercher leurs idées funestes pour attiser les haines.

Lequel serait capable encore de déjeuner sur l’herbe en « manches de chemises ».

Bien sur le coté guinguette avec les musiciens en burnous et babouches, nous fait oublier l’accordéon de notre chère Yvette. Tout le monde danse néanmoins, frappe dans ses mains et applaudit la danseuses si pale dans ses voiles noirs et l’acrobate cracheur de feu.

Le bonheur et la cohésion sociale ne se retrouveraient-ils que dans cette cour des miracles improvisée ?

Lundi on retrouve son boulot de misère, on fait face à l’autre réalité, la plus dure, celle d’un pouvoir qui n’aime pas les gens, surtout les pauvres, les exclus.

 

 

 

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 20:17

Retrouver tes ballades dans le Gard et l’Ardèche.

 

sautadet cascades et marmites-23T’es arrivé la veille. Tu connais bien ta chambre d’hôte à St Paulet de Caisson, « l’océane ». Quand étais-tu passé, 2005 ou 2006 ? – « Vous vous rappelez : vous veniez juste de prendre votre retraite ! » - « Ah ! oui la retraite… »

Faut t’y faire ! Le clairon de la retraite a sonné. Quand tu arrives là, tu sais que tu débutes ta dernière semaine de vacances. – « Pardon ? T’es pas toujours en vacances ? » Ta petite musique te nargue, comment distingues-tu les vacances des autres jours de l’année ? D’abord t’es pas chez toi: T’as une chambre d’hôte confortable, certes, mais t’as du bazar qui reste dans ton coffre de voiture. Les repas, c’est quand la cloche sonne. – « Ouaou ! C’est comme à l’hospice ! » - « Tu provoques ? »

Surtout, il y a le vélo. T’as des ballades que t’avais faites, mais sans bien en prévoir la durée. Là tu sais où tu vas, que ça peut être long, tu vas t’organiser pour ça et te donner le temps des photos, et de la détente. Tiens, tu vois les vacances, c’est ça : faire ce que tu as envie, profiter de ce que tu peux découvrir, mais prendre le temps. Le vieux VTTiste crie une fois de plus : « A bas les cadences infernales ! »

Donc il est juste un peu plus de neuf heures quand tu fais face au soleil, à la chaleur qui s’installe, tu sais que tu ne vas pas très loin, tu commences par les cascades de Sautadet à coté de la Roque sur Cèze. -« Alors vieux VTTiste, pas de sentier? De la route ? » Il faut bien se roder, retrouver un petit rythme, faire jaillir l’envie, se donner confiance, retrouver des repères. La journée sera excellente ! Rien d’extraordinaire, juste le bonheur de retrouver ces cascades sur la Cèze.

Au début tu hésites sur ce qu’il faut voir, sans que ce soit immense, tu alternes les paysages en champ large et les petites sources minuscules, les marmites, la grosse cascade qui avait suffit à te remplir la première fois. Il est à peine dix heures. Deux gendarmes, un homme, une femme te dépassent d’un pas déterminé. Même si tes chaussures de VTTiste ne valent pas leurs rangers, tu suis, les accompagnent en bordure de chaque rapide, tourbillons, où ils observent attentivement les gorges.

T’es surpris par ailleurs, pas inquiet sur le travail des flics, juste qu’à regarder derrière eux, tu découvres les vestiges de festivités diverses. Cannettes de bières, bouteilles en plastiques, emballages de chips et de sandwiches. Et çà, très loin sur les roches entre les cascades. Tout est marqué baignade interdite, accès dangereux. Mais les détritus sont là marquant deux évidences : le non-respect des consignes de sécurité, et la grande incivilité des déchets abandonnés dans ces lieux si beau. Et les bouteilles brisées.

 

Courir derrière les gendarmes, c’est moins con que de courir devant ! Ils tracent sous des passages que tu n’aurais pas trouvés sur toute la longueur des cascades. Tu reviendras une fois encore avec des amis. Il y aura foule. Ce matin là une grosse dizaine de connaisseurs va  marquer son  emplacement du petit sac à dos et de la grande serviette étalée sur la pierre. Bien plus de onze heures, quand tu décadenasses ton VTT et t’engages au-delà du vieux pont Charlemagne, sur les pavés ronds du village de la Roque sur Cèze.

 

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 21:14

Fin de balade dans les gorges de kakouetta.

 

grotte des gorges de kakouetta-05N’aie pas peur ! Les gorges de Kakouetta n’ont rien de terrible. Rien à voir avec les gorges d’Ehujarre que tu recherchas naguère. Maintenant tout est maitrisé ; des casques sont disponibles à l’entrée de la visite ? Le parcours n’est pas seulement balisé, mais bien encadré par des barrières et des filins forts.

C’est ton deuxième passage dans ces gorges. Il y en a d’autres où tu es passé une dizaine de fois. Mais ce jour n’est ni un jour de souvenir, de performance, de découverte. Rien, juste une de ces courtes journées que tu passes avec tes enfants. Enfin, ces enfants là sont des adultes, ils ont leur vie bien tracée par le profond sillon qu’ils ont imprimé dans leur espace-temps. Ils savent que quel que soit leur horizon, ils te retrouveront, balise intemporelle de leur univers en expansion. Plus ils s’éloignent, plus ils regardent ce petit point de leur enfance, de leur naissance, avant qu’il disparaisse et se retrouvent sans attache. Ou plutôt avec leur propre dynamique, leur seule énergie.

Quand ton fils te dit : « attention papa, ça glisse », tu entends ces mots de préparation de ces petits êtres à qui tu voulais faire découvrir la beauté de ces espaces naturels, sans les confronter brutalement à la dureté des réalités de la vie quotidienne, à commencer par ces pierres lisses rendues glissantes par la pluie. Attention avant de traverser, attention à tes affaires, attention, attention !

Combien de fois as-tu dit « attention » à tes enfants ?

Ils te paraissent si grands, si surs d’eux.

 

Comment cette prévenance ne les a-t-elle pas empêcher de grandir, d’être eux. Quelle peur, appréhension, t’ont si longtemps habité qui auraient pu freiner leur élan naturel, leur envie de découvrir seul ? Leur trajet est lancé, non vers une étoile merveilleuse, mais dans l’approfondissement de leur autonomie; ces envies qui vont projeter leur imaginaire si loin du tien, que les racines qu’ils vont y planter te paraitront déraciner ton cœur. Ils ont besoin d’une autre vitalité, d’une autre énergie, qu’ils produiront eux-mêmes. Tu n’es plus « la centrale ».

 

Cette ballade ferme donc un cycle, en ouvre un autre. Comment t’y retrouves-tu ?

 

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 14:19

 

Deuxième rando VTT dans la Chartreuse de la Verne.

 Vtt cogolin capelude la môle-19

-         Qu’est-ce que tu fais sur ton PC par ce beau temps ? Tu devrais être à la plage ? Non ?

-         T’as raison, mais j’ai un contretemps.

-         Un vieux VTTiste en retraite ! Un contretemps ?

-         Regarde mon pied, je me suis fais niaquer par un chien !

-         Ça n’a pas l’air trop grave, non ?

-         D’accord, mais ce n’est pas encore cicatrisé, les antibios me bouffent les intestins, j’ai pas vraiment d’énergie…

-         Dis, l’autre jour ta ballade vers les sources de la Bidouze, ça avait l’air d’être petit, non ?

-         Comment petit ?

-         T’as un paragraphe où t’as mis "petit" dans toutes les phrases, presque dans toutes les lignes, alors c’était forcément petit, petit !

-         La moquerie, toujours la moquerie ! C’était une petite ballade, sans prétention. Vrai ! Pourtant un bon moment passé avec ma petite femme ! Longtemps qu’on ne s’était pas retrouvé tous les deux dans une  ballade.

-         C’est comme pour le chien : au moins six mois qu’elle n’a pas utilisé le vélo, on fait un grand tour, vers la Bidouze au Bec du Gave. Deux trois bonnes cotes, mais deux heures à pédaler gentiment. Sur que si j’avais pédalé plus vite, le chien n’aurait pas eu le temps de me surprendre.

-         C’est quoi ton sujet maintenant ?

-         Rien d’extraordinaire, c’est ma deuxième journée VTT depuis Cogolin. Le premier jour j’avais fais Collobrières – Chartreuse de la Verne. J’avais prévu de descendre jusqu’au lac de la Verne par le sentier. Et puis avec cette crevaison j’avais laissé tomber.

-         T’as toujours quelque chose !

-         Facile !

 

 

La veille au soir, avant tout, t’es passé à Leclerc acheter une chambre à air neuve. T’es agacé parce qu’ils ne font qu’un seul modèle. Comme quand t’achètes des chaussettes qui font du 36 au 46, quelle que soit ta pointure, tu sais que ça n’ira pas. Quand t’as pas le choix…Avant de te coucher, tu répares.

 

Dès neuf heures t’es en route, il te faut une bonne dizaine de kilomètre pour oublier la fatigue de la veille. T’as décidé de simplifier ton tour, tu ne remonteras pas à la Chartreuse, t’as repéré le chemin qui descend de Capelude. Tu reprends donc ta montée. Très tranquillement. Tu retrouves sur la route une quantité de criquets qui s’y font écraser joyeusement. Ça, c’est un truc que t’avais jamais vu. Par centaines ils traversent ou se délectent du cadavre frais d’un écrasé, en rond, huit ou dix, comme à la mangeoire. T’as beau essayé d’éviter, t’en attrapes toujours un qui se colle aux crampons et fait deux trois tours de roue, puis bien écrabouillé, la tâche gluante s’essuie lentement sur le goudron. Comme les scarabées ou les hannetons ! Ce matin, moins de scarabées qu’hier. Avec leurs carapaces dorées qui polarise la lumière du soleil et te renvoie d’un coté le rouge, de l’autre le vert. A certains passages, ils remplacent les criquets, et même si plus rapides, la carapace craque dur sous les crampons… Les hannetons, c’était le soir en descendant de la Verne. Ils volaient nombreux et te percutaient sans vergogne. Sur le casque ça allait encore, mais quand ça tapait sur le front ou l’arcade, ton sursaut te faisait zigzaguer dangereusement.

 

Ta femme t’avait raconté la veille son piquenique sous les arbres rapidement interrompu par une invasion de chenilles urticantes qui tombaient des arbres. Elles descendaient lentement suspendues à un fil de soie qui les retenait, puis tombaient dans les assiettes ou sur les bras des stagiaires. Jolie pagaille.

 

Quand tu te lances dans le chemin depuis Capelude, tu te mets à surveiller au-dessus de toi. Parfois au denier moment t’en repères une à hauteur du visage. Blocage des freins et évitement. Tu viens de te payer une jolie descente, bien cassante, quand tu croises un couple qui souffle un peu. Ils viennent du lac. Font le parcours dans le sens opposé au tien. Ils t’annoncent que ça ne remonte plus beaucoup, et que jusqu’à la Môle, c’est tout en descente. C’est bien ce que tu avais espéré. Tu leur expliques que jusqu’à Capelude, ils ont au moins 200 m de dénivelé, pas facile en VTT du fait des pierres et de la pente. Ils sont jeunes, ils passeront !

Un peu plus loin tu rejoins le lit d’un gros ruisseau. Le Capelude, lui aussi.  Une dernière bosse et tu surplombe l’extrémité du lac de la Verne. Tu croises des randonneurs joyeux : bonnes chaussures, bâtons de marche, sac à dos léger pour deux ou trois. Il est près de treize heures.

Quelques photos rapides et tu presses l’allure pour arriver à la Môle avant que les cuistots aient fini leur journée.

Repu, tu finiras ta boucle en passant par les chemins qui longent la bordure du massif des Maures de l’autre coté du cours de la Môle, bien séparés de la grand-route par plusieurs centaines de mètres. Tu chemines devant les bassins asséchés prévus pour luter contre les incendies. Vu la boue de feuilles mortes, ici et là. Faudra compter sur la pluie…

Les orages seront là deux jours plus tard. Et méchants !

 

Tu finiras ta journée au bord de la grande bleue à Sainte Maxime. Soirée agréable, il n’y a pas encore la grande foule.

 

Précédant: Collobrières

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 08:25

Le plaisir d’un projet fini.

Tu voulais parcourir chaque centimètre du cours de la Bidouze.

 la source de la bidouze-13

Quelle idée ? Hein ? Pas d’aventure. Une rivière asséchée par  les arrosages  des maïs et des kiwis, une rivière bordant les élevages de porcs, une rivière où tu ne pêcherais pas ! bon, c’est vrai les industries agricoles ou d’élevage sont pas trop copains avec les rivières, mais avec la mer non plus, les images ce matin à la télé sur les algues vertes à Douarnenez, ravivent ta tristesse et ton indignation de ce sabotage de la nature par les nitrates…

 

Pour la Bidouze tu passes outre. Qu’est-ce qui a changé dans ta tête pour que tout d’un coup cette petite rivière ait autant d’importance ? La nostalgie, le regret de n’avoir pas suivi la rivière en bas de chez toi, plutôt celle du village de tes parents ? C’était l’Ognon ou le Rognon ? Non l’Ognon passe à Lure, donc à ton village, c’était le Rognon. Tu y as pêché. T’étais pas très adroit, ton grand-père prenait deux truites avant que t’aies fini de démêler ton fil. C’est là avec ton chariot que tu venais creuser le sable du fond du lit pour les petites réparations de la vieille maison ou du poulailler. T’étais trop occupé, t’avais trop à faire, et ça n’a pas diminué avec ton travail et tes enfants. T’as pas eu la curiosité, la latence de découvrir les petits lieux minuscules de ton chez toi. Tu faisais ce qu’il y avait à faire, de temps en temps le vélo c’était la fuite, et pour te nettoyer la tête, il fallait pédaler vite et le plus loin possible. Tu ne regardais rien, simplement l’impression que le décor était là, que t’avais du temps, que tu le reverrais après. Alors, le Rognon, quelle importance ? Sur deux petits kilomètres tu le suivais sur le chemin de la Fontaine de l’Athée. Et puis tu ne serais jamais parti à vélo avec ton appareil photo. Un jour que tu promènes tes enfants, tu te rends compte que rien n’est comme avant. Ton souvenir te ramène des images défraichies, les travaux de captage ont modifié le paysage, l’exploitation des bois de la colline au-dessus a nécessité des chemins d’exploitation. Les tronçonneuses et des tracteurs monopolisent l’espace sonore, autant qu’ils retournent les chemins pour le dernier passage de la « coupe blanche ». T’es perdu. Comment peux-tu expliquer à tes enfants que ce chaos c’est chez toi, là où tu t’es promené petit ?

 

La Bidouze c’est devenu ton terrain où tu rattrapes ce que tu as perdu ailleurs. Ce coin ne sera jamais chez toi, mais tu veux t’imprégner de chaque lieu, les identifier. Bien sur la carte t’aide, à te repérer, pas à connaître. Encore moins à comprendre…C’est un ailleurs que tu défriches mot à mot, méandre par méandre. La rivière ne coule même pas au village où tu passes tes vacances. Au pied de la vieille  tour, il y a les lacs, et à deux kilomètres, le gave. Décidemment rien ne t’invite naturellement à t’intéresser à cette petite rivière. Longtemps tu n’en traverseras que le pont en bas de Came, route obligée vers Bayonne. Tu l’aperçois du coin de l’œil sortant d’un sous bois, mais le seul enjeu c’est l’étroitesse du pont. Au cours d’un repas tu expliques aux amis, tes errances sans but sur ton VTT : un jour ce bois, un autre cette petite route vers Sauveterre. T’as commencé à emmener ton appareil photo, mais tu n’as pas systématisé son utilisation. Bientôt il deviendra un bloc notes, support de ta mémoire, revitalisant tes émotions. Le voisin te dit : pourquoi tu ne te promènes pas le long de la Bidouze, tu la prends au pont de Came et tu la suis. Toutes les semaines de tes congés tu fais une fois au moins le long parcours des boucles méandreuses, tu reviendras à pied, cherchant les oiseaux, les cigognes. Puis tu t’es intéressé aux villages traversés.

 

L’année dernière, lassé de toujours descendre, tu t’interroges sur comment remonter le cours de la Bidouze. Même aller jusqu’à la source. Sur la carte, tu vois une vallée assez encaissée entre les pics d’Elsarre et de Zabozé. Tous les deux jours tu allais un peu plus loin dans tes promenades. Empruntant ici un chemin de st Jacques, là une petite route longeant les prés et les pâtures. La dernière partie dans la petite vallée le long de la colline d’Olhatzarré t’amène à un sentier forestier que ton VTT ne peut suivre. T’y retournes donc, cette fois ci avec tes chaussures de marche. T’as laissé ta voiture sur la petite aire de pique-nique après la dernière maison de St Juste-Ibarre. Petite marche matinale, protégé par l’ombre des arbres. A la passerelle tu changes  de rive et t’engages dans le sous bois, dans une petite montée: tu cherches un peu les marques. Il y a tellement d’arbres tombés, tous ne sont pas encore dégagés, que le démarrage est un peu confus. Puis le premier balisage te conforte. Sur internet tu avais vu qu’il y avait une grotte qui marquait la source. Mais tu n’as rien lu sur la ballade. Chacune des petites cascades dans la lumière scintillante du sous-bois est un petit régal. Tu hésites parfois quand tu traverses un éboulis, mais d’une certaine façon, il suffit de suivre l’eau. La vallée se fait plus étroite et tu débouches d’un coup sur une haute falaise blanche avec au pied une grotte d’où cascade la première eau de la Bidouze. Les mousses sont vertes ou rouges. Un vieux tronc éclaté fera banquette pour ton casse-croute.

Un petit bonheur tout simple, sans fioriture, tu voulais avoir suivi cette rivière de bout en bout, c’est fait. Il te reste encore deux trois photos à mettre sur ce blog ; tu feras ça tranquillement. Maintenant tu as le temps !

 

 

Lire aussi:  Source de la Bidouze. dernier parcours cyclable.

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 21:23

 

Sauveterre de béarn et les kayaks-32

 

Samedi t’as acheté Sud Ouest et l’Equipe. Un petit tour d’horizon sur les malheurs de certains politiques plus occupés à tirer le thune de pauvres pour leur retraite, qu’à chercher les planques des trop friqués. L’Equipe pas trop mieux… On va quitter le silence trop bruyant des vestiaires du foot, pour les nouvelles frasques de la « petite reine » : que vont-ils inventer cette année comme nouvelle triche pour nous dégouter un peu plus ? Mais tu me dis que c’est plus du sport, c’est un simple cirque où les clowns font la claque pour un hyper business, où l’acteur, le sportif, n’est là que pour la pompe à fric du super capital financier.

Alors, y a pu de rêve ?

Si, mais il faut retrouver les sources du sport, le plaisir de l’effort, du dépassement de soi, la compétition qui te chavire le cœur, t’emplit de bonheur, ou de la tristesse de chercher une bonne revanche, où, ce coup là, c’est toi qui réussira.

Dans ce Sud-Ouest, une annonce : compétition de kayak à Sauveterre de Béarn.

Le dimanche tu y es à onze heures le matin. Tu fais d’abord ton tour de village. Tu  ne connais aucun des clubs, aucun des participants. Même sur le kayak, tu n’y connais rien. T’as voulu une fois descendre l’Ardèche, et t’as compris ce qu’est un bouillon dans les rapides de la Toupine du Gournier.

Se promener à pieds dans le village, ça te casserait presque le moral. Dans ce qui était naguère la rue commerçante, où à l’occasion d’une ballade en vélo avec tes enfants, ceux des voisins tu faisais une halte, c’est mort. Hôtels, restaurants, bouchers, artisans fermés. Quelques vitrines grises de poussières et d’ennui affichent des événements ou des rendez-vous  périmés depuis des années. Même le local de la Croix Rouge est abandonné. Rien à sauver à Sauveterre….

Pourtant, ici et là de belles propriétés maintiennent l’esprit du lieu. Mais l’usine de salaisons a fermée il y a bien longtemps, et le terrain vague qui témoigne de son implantation reste une friche, comme le trou noir d’une dent perdue.

L’église dont le cœur est en réfection, caché derrière des bâches poussiéreuses, une sorte de décor funèbre sur un site sans vie, est vide. Sombre.  Pour un dimanche ?


Tous au Gave ? Pas tant que ça… L’organisation est pro, mais sans les sponsors et les subventions, il n’y aurait rien. T’as fais du sport toute ta vie, et des compètes pendant plus de trente ans. Tu ne réalisais pas qu’il fallait tant de thune…Peut-être aussi, c’était plus simple. Là, chronométrage électronique, arbitres de portes, surveillance des rapides, il faut du monde.

Il y a surtout les familles, les copains. Mais ça ne sature pas les parkings.


Le matin, c’est des tous jeunes, minimes, benjamins, garçons et filles. T’es époustouflé de voir leurs petits bras remonter le courant, contourner les portes, accélérer dans les rapides. T’as fait une vidéo, mais ton installation ne te permet pas de l’envoyer sur Daily-motion.

Donc les photos, faites l’après-midi. Des séniors et des séniors vétérans. C’est un vrai bonheur que de pouvoir se faire plaisir dans les tourbillons au milieu d’un tel décor. Parce que Sauveterre, reste un paysage enchanteur, à qui  l’animation de ces kayaks sous les remparts, donne une vie inespérée, et du sens à ces  vieilles pierres. Parce que surtout, le bonheur des compétiteurs, les encouragements des amis, la moue dépitée devant la porte ratée, la fierté de la descente réussie sont des récompenses pour tous les animateurs qui portent les vraies valeurs du sport. Toute une journée sous les encouragements, le soleil, le réconfort des déçus.


Pas d’injures…


Le vieux parigot regarde émerveillé ces jeunes si habiles dans les rapides. A dix ans, sa grande aventure, c’était de plonger de un mètre dans la piscine de la Jonquière…

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 13:32

C’est le meilleur moment du village, le soir.

le bauma le soir-09Les camions t’ont oublié, les tracteurs commencent à fatiguer. Tu peux exister tranquillement. T’as passé une semaine comme tu n’en rêvais plus. Tes deux enfants sont venus se ressourcer au village. Profiter de leurs parents, se faire coucouner. Retrouver des voisins qui ont plaisir à les retrouver grandis. Comment ces jeunes adultes peuvent-ils encore trouver du bonheur à se revitaliser dans le creuset de leur enfance ? Regrapiller un souvenir ici, une vieille blague là, se refaire le muscle sur le chemin de la friche ou à pédaler vers le vieux pont de Viellenave !

Enfermés chacun dans une tour à la Défense, n’avoir comme horizon que la cohue du RER, trouver l’évasion dans les voyages pressés ou l’abandon mou aux caprices de la WII, le village tout d’un coup redevient un point fixe. Même s’il change, les repères sont là.

Tu sais ce qu’il t’en a couté quand ton père a effaceé la maison de tes grands-parents en construisant dessus. Là, des années ont passé, et les mêmes murs, le même lit inconfortable, les meubles cironnés par le temps, la vieille vaisselle, tout ce passé venu de tes premiers instants de ta première conscience du lieu t’expliquent mieux que tout, d’où tu viens, que ton hyper-urgence quotidienne à faire, a son contrepoids d’abandon au temps qui passe sans ne rien faire. T’as revérifié qu’on t’attend, que t’es chez toi, t’as une base de replis contre le harcèlement des jours.

Tes parents ont rejoué les gestes rituels de l’accueil, de l’attention à ton petit être, du bonheur de te serrer dans leur bras, sur leur poitrine. Pendant quelques jours t’es redevenu le centre. Plus besoin de ces questions mal posées au téléphone pour savoir comment ça va, chercher dans une intonation si quelque chose cloche, trouver le chemin pour accoucher le souci qui t’encombre.


Le soir, donc, cette ballade tranquille vers le « chemin des escargots » où le bauma inscrit sa présence. Cette écorchure dans le paysage de tes souvenirs ne te fait pas réagir. Les galets du bauma ne s’échapperont pas sous les tuiles. Tu peux y  marcher sans l’écraser. Juste, tu ne l’as pas mis dans ton référentiel. Il ne te fait rien…


Il y  a trois fleurs  qui n’existeraient déjà plus sans l’arrosoir d’eau régulier. Les vaches au bout du chemin sont tout d’un coup ton seul interlocuteur circonspect. Le salut du flash de ton Nikon les gave un peu, la vigilance s’installe. Tu les laisses dans leurs activités du soir et redescends le chemin. Le gros frelon ! Dans la fin de lumière de cette première nuit d’été, l’avion te surprend. Il vole si bas. Ton Bauma ressemble tant à une cible avec ses anneaux concentriques, que tu redoutes un entrainement bien réel ? Mais non ! Après avoir fait le tour de Polonis à une centaine de mètres d’altitude, il revient et vole lourdement vers la pêne de Mû.

T’as mis du temps à ressortir l’appareil, t’étais déjà retourné dans tes rêves et au bonheur de tes enfants.

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