16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 21:40

 

Un peu de pluie, ça lave la tête !

 

Grands moulins de Pantin - pont pour le tram-1La télé est phagocytée par le Président, au bout d’un quart d’heure, tu fais des boulettes pour balancer sur ta télé, comme tu l’aurais fait, il y a cinquante ans sur un prof qui occupe l’estrade avec du vide. Sidérant.

Retour au blog !

T’as pas encore réfléchi à son remaniement. Tout le monde s’en fout, comme de l’autre remaniement ! Il ne peut pas changer comme çà son angle de vue comme, le gouvernement ne changera pas de politique. Tu fais ton gros dos, tu sais que tu prendras du bâton !

Le bâton au blog, c’est la fréquentation. Et là t’es un peu épaté : le meilleur score depuis le début, une fréquentation moyenne en constante hausse. T’es même pas capable de savoir pourquoi !


***

Canal de l'Ourcq - la pluie-3Donc dimanche, la pluie est moins dense. Vers dix heures tu sens que c’est le bon moment. Tu prépares la bécane, mets l’appareil photo dans le sac à dos et « roule ma poule ».

Même si la piste du canal de la villette n’est pas loin, t’apprécies qu’il n’y ait pas de bagnoles, et surtout pas de gens pressés qui traversent sans regarder (parfois un peu pour te faire chier !). Lors de ta dernière balade, il y a déjà deux semaines, t’avais vu les travaux au pont de Crimée. Au mois de septembre une panne empêchait ses manœuvres, et les bateaux mouches ne pouvaient plus passer. Maintenant aussi et pour un bout de temps.

La caserne des pompiers répare les conséquences d’un incendie qui avait détruit une chambrée cet été. Une passerelle provisoire permet aux piétons et au vieux VTTiste de traverser. Tout le monde avance la capuche sur la tête ou cramponné au parapluie.

Tu rejoins la piste qui traverse le parc de la Villette. Sous la longue passerelle qui fait le ruban le long du bassin, les jeunes et des presque jeunes (des quadras), enlèvent leurs pantalons, tombent le blouson et se retrouvent en short et maillot. Manque les crampons et les voilà près pour une bonne empoignade derrière le ballon qui fuse sur la pelouse détrempée du parc. Déjà deux groupes sont à la manœuvre. Un troisième plante les sacs pour délimiter les buts. Pas de problème de territoire, ce sont des habitués, une entente informelle répartit l’espace.

Courses, shoots, cris, injures, enthousiasme, dépit. Ils n’ont pas besoin d’un prof de théâtre, les émotions sortent naturellement de l’effort, du dribble réussi ou raté, de la glissade ou de la bousculade. Le gardien se couche pour bloquer un ballon, il soulève une grande gerbe d’eau qui provoque une hilarité de connaisseurs. Vers midi, quand ils repartiront, une tape virile dans les mains, s’emmitoufler dans le blouson, sortir du sac un pantalon de jogging sec, rabattre la capuche sur le bonnet noir et filer. Pas de douche, pas de massage sophistiqué. Un bon défoulement exutoire !

Tu passes sous le pont du périph et débouches devant les Grands Moulins de Pantin. T’as déjà mis plein de sujets sur le blog, des photos des chantiers de réhabilitation des bâtiments. Ça faisait juste un an que c’était fini. Et çà recommence : les travaux du Tram. Sur les photos tu verras les deux extrémités de la passerelle qui va surplomber le canal pour le passage du Tram. La piste cyclable est réduite à sa plus simple expression. Où tu vois le ponton flottant pour l’accostage des péniches transportant les matériaux du chantier, il y avait une fabrique de béton. Derrière le grillage, c’était un terrain de sport avec des tennis, du foot, du rugby. Tout n’est plus qu’un chantier gris et bruyant. Reconstruiront-ils les terrains de jeux ? T’espères. Car dans nos quartiers surpeuplés, les espaces verts c’est denrée rare. T’en as moins qu’à Neuilly !

 

Tes photos faites, tu remets en route tes petites bielles et attrapes la piste du canal de l’Ourcq. Tu la suivras tranquille jusqu’à Sevran. Bien sur les feuilles trempées tassées par le vent au détour d’une petite bosse te rappelleront tes cours de géométrie dans l’espace. Faut pas avoir la tête en l’air à te demander pourquoi ils ont coupé la cîme des peupliers ! Les berges sont noires de boues, les projections dans le dérailleur lui font moudre du sable. Il grince et grippe.

 

La pluie te reprend doucement. Sans lunettes, elle te gène moins. Quand il pleut c’est galère pour y voir ! Treize heures ! Coup de fil vite fait : "j’arrive !" Il te reste quinze bornes à faire. A Donf !

 

Tu vois la pluie, comme ça, pas trop, t’es un gosse qui patauge !

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 21:41

Les sujets du blog évoquant chateau Bijou.

 

Sur ce blog, plusieurs sujets ont traité de château Bijou, surtout en photos, car je n’en ai aucune connaissance historique ou architecturale. Mais comme les recherches par les moteurs du web amènent des visiteurs qui souhaitent se documenter et approfondir la connaissance du  site, je mets ici un tableau récapitulatif des sujets en référence.

 

AUTOUR DE CHATEAU BIJOU

 

Merci pour les sièges.

Carte postale de remerciement de la famille propriétaire de Bijou,  à un chaisier de Labastide Villefranche. En 1923.

  chateau bijou - le parc

Château Bijou.

Longue promenade ensoleillée dans le parc du Chateau Bijou. Le charme de la végétation agit. Le temps a structuré l’espace.

bijou-terre-de-feu-10.jpg

Arboretum ou terre brulée.

Première balade du coté des dégats subis par le château.

tempete-sur-chateau-bijou-01.jpg

Tempête sur château Bijou.

Anecdote de ta première vision du village avec l’arbre suspendu.

les-hauts-de-chateau-bijou-13.jpg

Les hauts de Château bijou.

Quelques photos prises depuis la tour Sarrasine. Les dégâts des incendies et de la tempête.

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 15:11

 

Suite de notre ballade dans Barcelone.

 figueres - théatre musée Dali - 03

Quand on entre dans le Théâtre musée de Dali à Figueres, la première impression est la bousculade de la foule et son agglutination autour d’objets réputés mythiques. On a déjà vu la Cadillac au milieu de la cour. Nous arrivons ensuite dans le lieu qui était la scène du théâtre, avec le toit refait en dôme de verre lumineux.

Le clou est bien sur le décor avec le canapé rouge baisé qu’à travers une sorte de grosse loupe, on regarde formant un portrait. Le salon de Mae West

C’est une des caractéristiques du lieu, le trompe l’œil. Mais pas facétieux, trompeur, non ! Un exercice savant de vision courte et périphérique. Allez de l’ensemble au détail, utiliser la lumière comme filtre des scènes. Rien n’est du au hasard. Tu restes ébahi par la connaissance savante mise en œuvre.

Et puis les matières, les formes, tout est utilisé pour que ton regard ne soit pas en repos, que tu t’interroges sans cesse : pourquoi ?

Sur la vidéo tu verras la main du conférencier s’agiter pour exprimer le foisonnement des idées, des principes mis en œuvre. De 1961 à 1974. Quelle patience, obstination, confiance dans cette capacité créatrice sans cesse renouvelée.

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 17:01

 

L’inconnue du chemin de la Maladrerie des templiers.

 

ardèche - maladrerie - cirque de la madeleine-05

La veille, t’avais tapé fort. Ce mercredi 21juillet 2010 tu veux raccourcir ton parcours. D’abord tu as fait trois fois le même versant des gorges, tu voudrais aborder l’autre coté. Mais là, la carte est sévère, le GR4 domine la rive sud, à plus de 360 m, il n’y a qu’un seul chemin qui descende vers l’Ardèche pour le nombre de km que tu envisages. Il plonge du haut de la crête et descend de façon assez abrupte vers le cirque de la Madeleine, et amène aux ruines de la Maladrerie des Templiers. Va pour la ballade.

Le petit groupe avec qui tues à St Paulet de Caisson voudrait visiter la Chartreuse  vers 15 ou 16 heures. Te voilà avec une petite contrainte de rendez-vous qui resserre encore le projet.

Il un peu plus de dix heures quand tu es à Aiguèze, la pluie te surprend. Tu te mets à l’abri sous les platanes devant l’église, en profites pour faire trois photos à l’intérieur: un vitrail est réputé. Mais ta feuille de route, c’est la Madeleine, tu veux repartir. Il pleut toujours. Tu testes le GR4 au sortir d’Aiguèze en longeant la gorge. Mais très vite il t’oblige à abandonner le vélo. Ça monte raide et sans chaussures adaptées, avec la pluie, tu te replies sur ton plan. Attraper le GR4 en montant de Laval St Romain. Le chemin indiqué sur la carte s’avère être une route d’exploitation, un ballast de caillasse épais et non stabilisé. T’as presque 200 m de dénivelé à faire la dedans. Debout sur les pédales, la roue avant s’enfonce. Tu peines. La journée d’hier te pèse. Même sans soleil tu sens le coup de chaud. Plus de 15% tu craques, et pour te reposer pousses le VTT pendant une demi-heure. Vers les 300 m la pente s’arrondit. Tu refais tourner les pédales. Pas drôle. Mais tu y es. Tu atteins le carrefour de l’Aven des Ingrandières. Ton cœur chamade un peu. Pose.

 

Le sentier de la Maladrerie est indiqué. Pendant deux km en sous bois plus ou moins compact tu progresse sur le qui vive. Rochers, branches,  racines te guettent. Tu as descendu de 380 m à 305 quand la pente s’accélère et le sentier dans la forêt devient impraticable pour le vélo surtout porté où il cogne et te déséquilibre. Tu l’abandonnes, sans même le cadenasser. Depuis deux heures tu n’as vu personne. Le téléphone ne passe pas, et le GPS perd sans arrêt la réception du signal. 220 m.. T’entend les cris des gens qui passent en Kayak, tu ne vois rien. Tu devine en face dans la lumière d’un soleil timide le sommet du cirque de la Madeleine. Mais il n’y a que du feuillage. Un changement de direction du chemin laisse un espace un peu dégagé. T’aperçois les bateaux au loin et une partie des gorges.  Puis ça remonte. La carte est dans le sac, tu penses que c’est un petit accident de terrain. Vingt minutes après, une grotte assez dégagée. Tu te poses. 271 m. Zut ça a remonté fort. L’heure ? 13h 30. Si tu veux être à au rendez-vous faut plus trainer.

Tu testes le portable. Rien. Tu marques le Way Point 152 terme de la ballade, avale comme ça vient les barres de céréales, vide la première bouteille et te remets en route.

Tu voudrais prendre ton temps pour remonter, mais le dénivelé ne faiblit pas. Quand tu retrouves le vélo, t’as les jambes carbos. Et la descente prudente tout à l’heure se retourne en ascension impossible. Lorsque la pente le permet et que le sentier s’élargit, tu  remontes en selle. Deux cent mètres et tu cales. Bon, faut pousser. Quand ça redevient suffisamment cyclable, il est déjà 14h30.

C’est foiré pour le RDV.

La ballade aussi te défrise. L’effort c’est rien si t’atteins un but. Là c’est plutôt manqué.

Enfin, tu retrouveras le groupe à la Chartreuse. La visite aussi est sans intérêt. Il y a des jours comme ça !

 

A suivre: adieu l'Ardèche

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 22:37

 

Grande Rando VTT de st Paulet de Caisson à Vallon Pont d’Arc par la route des gorges.

Retour au sud  par Labastide de Virac.

Une bonne journée de 96 km

gorges ardêche - pont d'arc-01Il est à peine neuf heures quand son sac est prêt. Après deux jours à tourner dans les petites routes, les sentiers, tu veux refaire ta ballade fétiche, le tour complet des gorges de l’Ardèche. Ce 20 juillet, c’est ton troisième tour des gorges, aussi tu vas les parcourir dans l’autre sens, descendre de st Paulet à st Martin d’Ardèche, et suivre la D290 jusqu’à Vallon Pont d’Arc. Dans ce sens, le matin tu as le soleil dans le dos. T’as prévu un ou deux arrêts. Le premier où tu veux stopper dans tous les cas, c’est le belvédère au-dessus des rapides de la toupine du Gournier. En kayak, ces rapides t’avaient salement secoué. Il est un peu plus de dix heures, presque pas de voitures dans ton sens. Au belvédère, il y en a une arrêtée en face de toi. Tu y arrives tranquillement, tombes ton sac à dos, sors l’appareil photo, et descends les quatre marches qui mènent au point de vue. Et là, tu prends un drôle de coup de soleil. Une jeune femme blonde et dorée, bronzage sans aucune trace de maillot, pose renversée sur la rambarde, une vraie blonde, un type avec un petit chapeau est concentré sur son appareil photo. Tu n’as que trois secondes pour tout admirer, en deux gestes, short et tee shirt ont refermé le décor. Tu te trouves un peu con, t’excuses, fais deux photos comme ça vient, mais tu ne monteras pas le télé pour la photo des rapides.

 

Tu repars. Encore treize km de cote régulière avant de basculer. Tu restes à ton petit rythme, 8, 9 km/h.  Au parking des grottes de la Madeleine, pose plus longue. Quelques céréales, finir la première bouteille d’eau, repartir. Il est plus de midi.  La route maintenant alterne descentes rapides et montées musclées. Quand tu auras fini ta journée, plus de 1600 m de dénivelés cumulés, une grosse journée donc.

 Juste avant le Pont d’Arc, un petit grill en bordure de l’Ardèche. Tu te poses, commande des cotes d’agneau et des haricots verts. Tu reçois une énorme assiette de frites. T’es qu’à mi-parcours, donc tu ne va pas faire d’histoire, tu manges. Tout d’un coup le patron s’aperçoit de la gaffe. Il te confirme qu’il te change la garniture, revient deux minutes plus tard avec un bol empli d’une jardinière de légumes qui embaume. « C’est ma belle-mère qui la prépare avec les légumes de son jardin ! Il n’y avait plus de haricots ! »  La femme qui dessert te demande si le repas de sa maman t’allait bien.  Vu l’état du bol, nettoyé, il n’y avait pas de doute. gores ardêche - La bastide de Virac-1

 

Tu restes un peu, laisses descendre ta première fatigue, bois ton eau doucement et réfléchis où tu peux te poser une heure sur l’autre berge.  Sur la carte, avant Salavas, plusieurs sentiers la longe. En fait, plutôt piétonnier que cyclable. Très vite les galets, les hautes herbes. Tu cadenasses la bécane à un arbre et continues à pied avec les touristes qui viennent se baigner. Tu espérais retrouver un angle pour une photo de l’Arche, mais la falaise la cache. Tu t’installes dans un petit coin et t’amuses des incidents des canoteurs. Une heure passe, tu te mobilises pour le retour..

Sous la chaleur, la remontée sur Labastide de Virac t’épuise. Plus d’eau. Dans le village, une petite place ombragée, et une fontaine. Elle te sauve. Une demi-heure de pose et en route pour les quarante derniers kilomètres. Comme toujours les plus longs sont les derniers. Il est plus de cinq heures quand tu t’arrêtes à St Paulet pour une bière. Petite erreur ! Les trois derniers km jusqu’au gîte te prendront vingt minutes !

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 09:21

 

Mercredi, c’était ciné (The Social Network).

Jeudi c’était Manif ( sauvegarde de la retraite à soixante ans).

Deux réseaux sociaux aux antipodes.

 manif retraites 27-10-10-20

T’as toujours aimé la techno, être dans le coup de ce qui innove. T’as même ce petit blog pour t’exposer ! Mais comme tu peux le voir, je n’ai pas de connexion à Facebook. Quand tes enfants t’en ont parlé, t’as fouiné un peu, t’as trouvé des anciens collègues qui tissaient leur réseau. Sauf que quand tu envoies ton CV pour un job, tu préfères conserver ta part de secret. Et là impossible ! Déjà que mettre ton CV en ligne, et que tu le retrouves 10 ans après, c’est un peu nul. 

manif retraites 27-10-10-23Dans le film, Tu découvres que le jeu est encore plus pervers que tu ne l’imaginais. Débiner les autres, se payer leur tronche. Après tu t’étonneras pas si des mômes filment leurs mauvaises blagues et aussi leurs coups bas et les diffusent sur leur téléphone. Détruire l’autre ! C’est ça un réseau social ?

En plus ce truc a rapporté des milliards à son concepteur ! Simplement pour balancer de la pub sur des mecs qui friment en exhibant  leurs richesses estampillées par les grandes marques. Quel est le sens social de tout ça ! Ahurissant.

Le film est super par l’arrière plan « social », celui des grandes écoles américaines, où les fils de grandes familles friquées préparent les JO, et les petits fauchés inventent des algorithmes puissants et alignent des nuits entières les lignes de code de ce fameux réseau social. Quelle société peut se construire sur ce socle virtuel, comment le fric s’agglutine là ? C’est creux. Vain.

 

Donc jeudi, c’était manif. Toi, la retraite t’en profites. Tu sais comment tu l’as gagnée, aussi comment ta fin de carrière s’est brutalement transformée en une éreintante épreuve de force. Tout d’un coup tu n’avais plus ta place, ton expérience et ton jugement devenaient des handicaps. En plus tu ne savais pas harceler les collaborateurs. T’as pas envie que ce scénario se reproduise pour tes enfants. Qu’après leur avoir bruler toute leur énergie, leur savoir-faire, il n’en reste qu’une peau transparente, un mort-vivant.

Alors la manif, c’est ça le vrai réseau social ! C’est la réalité du VIVANT. Mais faut se bouger, faut se priver ( la grève en affame plus d’un !)  Les êtres de chair,  les âmes vivent au long de cette longue marche. Combien sont-ils ceux qui n’y voient qu’un cortège accompagnant le deuil des illusions et derniers droits sociaux ? Un rituel où chacun puise dans la proximité des autres un dernier réconfort à une blessure amère ?

 

Quand tu observes les regards à St Augustin où la manif se termine, les gens qui ne veulent pas se quitter, ils écoutent les derniers slogans et le rappel du prochain rendez-vous. Tu sais que pour ceux là un vrai réseau social existe. En Grèce, un reportage montre que depuis l’application des mesures de baisse des rémunérations, il y a deux manifestations par semaine. Le ressentiment généré au lieu d’abattre les familles plongées dans la gène  va servir de ciment à une reconquête de la place du vrai lien social. Celui du coude à coude, celui de la solidarité quotidienne, dans le travail, dans la vie de tous les jours.  Contre les collections d’amitiés virtuelles qui te désocialisent dans l’autisme technologique, l’égoïsme, l’indifférence réelle aux êtres.

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 16:50

 

Automne froid et lumineux le long du canal de l’Ourcq.

ourcq 1-1
my team si strong - canal de l'Ourcq-01Premiers tours de manivelles depuis longtemps. Joli soleil mais vent du nord-est bloquant et froid. Peu de monde ce lundi. Les chantiers s’activent. Les préparatifs du pont sur le canal vers les grands moulins de Pantin s’accélèrent. Vers Bobigny, les Roms aussi ressentent le froid. Une femme très âgée fait le ménage des bouteilles abandonnées sur les berges, les enfants arrondissent le dos dans leur blouson de plastic, mains dans les poches, ils courent en sautillant. Un homme, bien plus de la cinquantaine, tient contre lui un bébé de quelques mois. Il le promène au soleil, son front contre la petite joue. Le bébé est emmitouflé dans une petite couverture rose matelassée, il a un petit bonnet blanc en fin coton, au passage, tu as le temps de voir cette fraiche frimousse claire qui mâchouille la tétine. Quant au regard de l’homme, quelle fierté, quel bonheur ! Les larges mains aux gros doigts boudinés  soutiennent l’enfant avec une précaution malhabile.

 

Te voilà au pont de l’autoroute, les sanisettes sont propres, derrière, tu entends les marteaux. Ton regard repère deux hommes qui recouvrent un toit avec des planches. L’orage de samedi avait du laisser des traces. Le Parking du Conforama est un atelier de mécanique à ciel ouvert. Cinq ou six véhicules sont en cours de réparation. Beaucoup de pièces mécaniques au sol.

Tu arrives à l’écluse de Sevran. Fais trois photos de la lumière sur le canal, puis tu rentres. Au rond point de la Bergère, près de deux cent mètres de murs recouverts de nouveau tags. C’est là qu’il y a quatre ans tu avais fait tes premières photos pour ce blog, les premiers tags et murs peints. La dédicace était « à tous ceux qui dépassent les limites ». La peinture est récente, tu ne l’avais pas vu comme ça lors de ton dernier passage, ou bien tu pensais à autre chose. Il t’a fallu plus de quarante vues pour faire toute la longueur. Tu les as mises bout à bout dans le petit clip vidéo. T’as laissé les tôles au-dessus du mur, même si ce n’est pas toujours raccord, parce qu’il y a les noms en clair des grapheurs dont les signatures alambiquées font la curiosité du mur.


Un langage symbolique à décoder. En plus, « my team so strong ! »

 

 

 


Info lues sur le monde.fr ce mardi soir 23h00:

Hier, lundi,  le camp de Roms était un lieu vivant, l'humanité des précaires. les ordres d'expulsion reçus ce jour ont du bouleverser bien des gens. Les plus nombreux avaient déja passé un hiver dans ce camp.

extrait du monde.fr:  lien ici

Des obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont été notifiées mardi à quatre-vingts personnes, majoritairement des Roumains et des Bulgares, installées dans un camp à Bobigny, a-t-on appris mardi 26 octobre de sources concordantes.

Ce camp, dans lequel vivent plus de deux cents personnes, se situe sous un pont sur le territoire des deux communes de Bobigny et Noisy-le-Sec. Plusieurs dizaines de policiers ont participé à la remise d'OQTF mardi matin, ont précisé les mêmes sources.

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 17:33

 

Les choses ne sont pas vécues pareilles en province, à Paris.

 

ah! ces manifs-1D’abord, s’excuser : le blog ne se renouvelle pas très vite. Sur ton lieu de vacances impossible d’obtenir internet haut débit. Une panne informatique paraît-il. Dix jours pendu au téléphone, tu t’uses, t’abandonnes. Tu rentres chez toi, pousses le bouton de la lumière, traine tes bagages, regarde le répondeur : tiens t’as pas eu de message pendant tes congés. Tu décroches le combiné pour dire aux enfants que tout va bien, pas de tonalité ! Pas de téléphone et pas d’internet. Tu guignes ! Va falloir recourir à l’exorciseur ! Paraît qu’il y en a toujours, pour faire reculer les démons de la technologie…

 

Donc c’est réparé, trois petits SMS sur ton mobile pour t’expliquer la prise en charge puis te signaler que c’est en ordre de marche. Rapide !

 

Ta radio préféré grève, les périphériques t’usent. Un petit tour de quartier pour sentir la vie. Parce que là bas, la seule vie est celle des tracteurs, le journal télévisé sert de prière du soir, et la grève est une sorte d’OVNI raconté par les Bogdanoff. Immatérielle bien que plus présente que les risques d’attentat, mais virtuelle, car télévisuelle.

Quant aux voyous ! Pas de ça chez nous ! Pourtant il a fallu de la patience et de l’obstination au pouvoir pour les faire sortir les exclus, les remonter pour qu’ils s’agitent. Les fameux casseurs, la retraite ils s’en moquent, ils la verront pas, ils n’auront même pas de travail ! Ils viennent juste te hurler que si la société ne veut pas d’eux, et bien eux ils s’en foutent de ta société et pour te faire comprendre ils la cassent !

 

Trop commode hein ! De mettre en avant ceux qu’on a parqués dans les ghettos, comme ça pas besoin de discuter du fond, de la misère et des retraites. Ah ! Les beaux discours, « payer les retraites » ! Ça c’est pour affoler les petits retraités, qu’ils aient peur, qu’ils râlent devant la télé. Partout dans le monde du travail tu n’entends parler que de remise en cause des avantages acquis. Même la justice ne peut obtenir  les patrons américains de Molex qu'une partie de leurs obligations. Pas les réquisitionnés ! Le seul avantage acquis  jamais remis en cause c’est celui des privilèges du capital et de la finance.

 

J’ai retrouvé quelques photos des infirmières anesthésistes dans une manif du printemps. Avant qu’elles servent à roder la capacité de répression de la police. La combinaison antiseptique ne protège ni des lacrymos, ni des matraques. A coté, la manif des tracteurs des céréaliers du Nord. Démonstration de force et d’intimidation. Pas un bleu à l’horizon ! Car les tracteurs se moquent aussi des retraites, grâce aux subventions de la PAC, ils continuent d’accroitre leur patrimoine !

 

Tu vois la logique des mots, quand des jeunes renversent une cabine téléphonique, c’est des casseurs. On les juge en comparution immédiate. Tu ne trouves pas dans les archives du net de suite à l’incendie du Parlement de Bretagne, pourtant consécutif à une manif. Dans les archives de l’INA, tu retrouves les mots « une quinzaine de casseurs ». Les « Contis » eux n’ont pas été oubliés par la justice…. Des conflits sociaux qu’on ne peut comparer ? Va savoir : il y avait autant de désespoir chaque fois de se sentir abandonné à la misère…

 

Enfin une photo « d’art vivant », du à l’imagination et l’habileté d’un homme qui pose en marge de la manif.

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 20:53

Promenade un dimanche entre Arnéguy et st Jean Pied de Port.

 

Saint Jean Pied de Port et +-11C’est le cousin de qui ? Attends, je t’explique ! Nos mères étaient cousines. Ah! Donc au marché ce jour là, on fait reconnaissance. T’habites toujours la maison là-bas ? Ben, oui…

Combien de temps qu’elle n’y est pas allée ? Plus de quarante ans ! Donc faut refaire le voyage en sens inverse, renouer les fils d’une mémoire partagée. Et les enfants aussi. Tiens ! Ton fils est déjà en retraite ? Oui.

 

Une invitation de retrouvailles, où plein d’images redéfilent.

Qu’est-ce que vous faite dimanche ? On n’avait rien programmé. Je vous emmène dans une « venta ». Où ? Tu verras, c’est bien, ils nous servent des steaks maous et tu peux y acheter plein de choses pas chères.

 

Saint Jean Pied de Port et +-09Zou !  Nous voilà au-delà de St Jean Pied de Port, à  frôler la frontière espagnole. Même si depuis longtemps il n’y a plus de Pyrénées, l’image que tu as de Salamanque, c’est son université aussi renommée que la Sorbonne, pas le jambon serrano. La venta, c’est le temple de la bouffe et de la picole. A croire que le « veau d’Or », il est tombé là.

 

Le cousin précautionneux a son sac pour les petites courses. Il nous a sérieusement recommandé de  prendre le nôtre. Deux enseignes se disputent les clients. On monte à l’étage, il a réservé la table. Au téléphone il avait eu du mal : « A midi et quart, on la donne à qui en a besoin. Pas de retard ». Nous voilà donc installés. Il commande, il sait ce qui est bon pour nous, on négocie un peu, mais à la marge : « Tu vas voir, le steak gros comme ça. Ne prends pas la morue, le merlu est super ». Il était surement frais le merlu, servi sitôt commandé. Mais le gros verre de sangria était déjà plus sec que le désert, avant que pointe la corne du steak. La dernière cacahuète : la jeune fille arrive : «  Il n’y a plus de steak, on est parti en chercher, patientez encore une dizaine de minutes ». Faut attaquer la bouteille de « vieilles vignes rioja ».

Finalement la patience est récompensée. Il est plus de trois heures quand on quitte l’espace restauration pour celui des petites courses.

Là, tu es surpris : Une vendeuse « Ricard » t’interpelle et vante à l’entrée le prix vraiment spécial de la bouteille locale. Elle peut même devant tes réticences te donner le prix de la même bouteille au carrefour d’Anglet ou au Leclerc de la Rochelle. Centimes à l’appui ! Baba !

T’achètes des piquillos, des moules et un paquet de mouchoir. Tu sors et buttes sur les caddies qui tanguent vers les parkings. : Cartons de Ricard, de whisky, de gin. Parfois vingt quatre ou trente bouteilles. Les caddies forment une longue chenille qui se vide dans les coffres des quatre-quatre.

Un bus s’arrête là, de Bordeaux. Une grosse soixantaine de personnes en descend, le vrai troisième âge. Sans se presser, chacun extirpe un petit cabas replié du fond de la poche de son manteau. C’est vrai qu’il fait frais. L’air gourmand, par petits groupes, ils entrent dans le magasin. Le bus va chalouper au retour ! ça va chanter « Mémène tu te souviens… »

 

« Faut qu’on aille voir les palombes au col d’Osquitch » !

« Euh ! Non ! On se promène une heure dans St Jean  Pied de Port et on rentre ».

« Comme tu veux ! »

 

C’est sur qu’à SJPP il y a dix fois moins de monde qu’à la venta. On s’engage sur le petit chemin qui longe la Nive vers le pont romain. Il regarde les énormes truites sous le pont. « Je n’étais jamais venu jusque là. Je venais souvent, mais les restaus c’est moins bien que la bas, alors non, je ne connaissais pas ce sentier».

La retraite, les grèves ?

« Non, ça va se calmer. Ceux, comme moi, qui ont eu leur retraite de bonne heure, il faut qu’on pense aux jeunes. Mais quoi faire ? »

Le cousin a quatre-vingt trois ans, bientôt vingt-sept ans de retraite. Vu sa santé, il passera plus de temps à la retraite qu’au travail. T’es bien sur convaincu de la puissante solidarité entre les générations qu’induit la retraite par répartition. T’es pour la retraite à soixante ans. Mais bon, si les retraités peuvent remplir leur  caddies d’alcool aux « ventas », est-ce bien normal que tes enfants se crèvent à la tâche pour ta retraite ?

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 22:26

Ballade après la pluie dans le petit village d’Orsanco,

près de St Palais.

Orsanco 07

Trop, c’est trop !

La pluie, le kiné, les travaux qui trainent, ton internet d’avant le déluge. Trop c’est trop ! Des mains invisibles t’ont passé la camisole. T’étouffe !

Ouf !

Accalmie. Je sors ! Où tu vas ? N’importe où ! Faut que je bouge ! Je viens aussi…

Le vélo regarde sortir ta bagnole en râlant, il s’était mis dans le passage. Les boudins surgonflés te font du gringue, et le guidon feule comme un chaton. Du talon tu le repousses, et la pédale s’entortille dans un pleur métallique. Un vélo qui ne roule pas se rouille et s’ennuie. Il perd son envie. Quand il faudra le remettre en selle, tu sais qu’il résistera, qu’il jouera les gros durs pour te planter dans la cote. Tu verras qu’un jour il te fera lire une pétition en descendant du porte-vélo, qu’il a sa dignité, qu’il ne veut plus du grand méchant mou qui l’a laissé languir. Un rebelle ?

Un vélo c’est un objet sensible Si tu lui titilles la chaine trop carrément, il tourne plus rond, il coince. Faut savoir l’enrouler, dérailler tendrement, lui faire sauter les plateaux sur sa grande couronne. Tu caresses les deux petits leviers cachés sous le guidon : lui lâcher la tension des ressorts, ou le retenir cran par cran. Chaque fois tu  lèves le pied, rends ta cuisse légère et arrondis le genou. Pas une révérence ! Non ! Juste donner à la chaine la liberté de se mettre en place et de reprendre avec ta respiration son pas de deux. Quand ensemble on est dans le rythme, alors tout s’allège, t’es sur ton nuage.

 

Des nuages on n’en a pas manqué. Si noirs qu’il fallait que le tonnerre  les éclaire un peu. Qu’on sente bien la menace. Dans la maison tu tournes en rond. Quand la lumière fait un timide passage, tu sors.

 

Dans tes ballades autour de St Palais, t’avais mis de coté Orsanco. Il n’était pas sur les routes qui t’accompagnaient le long de la Bidouze. Tu voulais y repasser. T’y étais venu visiter des amis dans un gîte. Pour les deux jeunes, ça a du être dur. Perché la haut, tu peux compter les étoiles avant d’apercevoir les néons d’un night club !

Ce n’est pas grand, pourtant tu n’as pas retrouvé ce gîte.  Quelques images d’un lieu bien tranquille, dans la verdure et les brumes d’automne. Un petit charme bien travaillé. Agréable.

 

En redescendant vers St Palais, la petite route et les maisons qui la bordent te font penser à « Beverly Hills ». Tu ne sais s’il y a des caméras pour surveiller comme à Los Angeles. Mais les chiens en manque de  troupeaux ou transhumance se sont reconvertis dans  le rabat des étrangers vers leur voiture. Traine pas. Le GR65 n’est pourtant pas si loin. Tu devais être hors saison !

 

 

 

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