24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 16:28

 

Du paradis tanzanien aux enfers des transports charter.

 Zanzibar28

J'ai mis dans l'album photos le détail de mes carnets de note du jeudi 27 juillet 1978 au mardi 02 aout.

Nous avions eu du mal à trouver notre avion pour Zanzibar, et les jours qui suivront ne seront que des alternances de bains de soleil et de douches glacées. Rien n'était préparé et sur place les arrangements n'étaient que des promesses verbales. Je ne reproduis pas le détail de nos soucis, je mets juste les grandes lignes.

 

Le jeudi 27 juillet est le grand jour. Levé à 4h le matin et au bus à 5h. Il est là! Pourquoi ? Après avoir tourné en rond dans Bagamoyo nous regardons les pêcheurs décharger les espadons. Quelques achats de pacotille et arrivée à l'aéroport.

 

On attend.

 

Finalement le petit avion de 5 places qui doit nous transporter, un piper, est prêt. Il doit faire des navettes. La notre sera à 15 h 00 ;

 

Retour à la plage et on attend.

 

Pendant ce temps Joël fait les comptes. Pour arranger tout le monde, le dépassement pour l'hôtel est fixé à 100 $. Là on est bien arrangé. Même si ce voyage « paradisiaque » type aventure + charter était réputé low cost. C'était bien plus de deux mois de salaire, et cette rallonge fait mal. Ce ne sera pas le seul « arrangement » !

 

Vendredi 28 journée « impec », dans le jargon de l'époque. A la douane, on te prélève le reste de tes médocs, et notamment la nivaquine. Visite des plantations de Coco, et on apprend tout sur le Coprah. Plein de fruits nouveaux à gouter et des saveurs exotiques : giroflées, cannelle, muscade, manguier, riz, cacao, papaye, tapioca, patates douces, manioc. Une effervescence papillaire.

Visite des lieux souvenirs de l'esclavage .

Et plage sous les mangroves. Des espèces de toutes sortes nous apparaissent, que nous ne savons pas nommer. Daniel ramasse un oursin, mal lui en pris, main enflée.

 

Le samedi après un vraie bonne nuit, balade en ville. C'est en relisant mes notes cette semaine, que je réalise qu'il y a des diapos qui manquent. Ou, peut-être ne les ai-je jamais reçues après avoir adressé la bobine pour la faire traiter. J'ai encore cherché cette semaine, et ma petite femme m'a confirmé la bobine perdue.

 

Le soir retour sur le continent africain, en contemplant du cockpit de l'avion les coraux de l'océan Indien. A l'aéroport, nouvelle arnaque. Les derniers shillings partent. On doit attendre vers 23 h notre départ pour le retour en France. L'avion n'est pas là, et le bar ferme, nous allons « camper » sur une pelouse devant l'aéroport. On nous ouvre alors une salle de transit ou nous sommes enfermés. C'est là qu'on nous annonce que l'avion vient de partir au Seychelles, qu'il repassera vers 10 h.

Donc le dimanche 30 juillet 1978 on embarque, pour atterrir quelques heures après à Addis-Abeba. Ethiopian Air Line nous débarque en Éthiopie. On nous y gardera sous contrôle militaire et sans presque un sous jusqu'au mardi 01/08/1978.

 

Le mardi soir après une escale éprouvante dans la chaleur du Caire, nous atterrissons à Heastrow, Londres donc ! La reprise du boulot était prévue le lundi, tu débarques à Londres le mardi, sans un sous et crad de chez crad. Les explications tombent, grève des aiguilleurs du ciel depuis le 28. Dans l'aéroport les gens se battent pour une place assise par terre. Ethiopian Air Line nous explique qu'elle nous laisse là, c'est maintenant aux britanniques de gérer. Les cabines téléphoniques sont prises d'assaut. Encore faut-il avoir de la tune. A sec !

Un peu avant minuit on nous indique la possibilité d'être hébergé dans un hôtel. Gratuitement. Combien de temps cela va-t-il durer ? En tous cas nos chaussures de montagne (plus de place dans les sacs à dos) font des belles empreintes de poussière sur les tapis de velours carmin. Dans la chambre quand tu poses ton sac, la poussière voltige. Tu n'as rien de propre, ce soir douche et petite lessive.

Le lendemain, discussion pour se faire adresser un mandat télégraphique à l'hôtel. Mais sans tune comment téléphoner. Reste l'appel payé par le destinataire. L’appel en PCV. T'entends l'opérateur – il y en avait encore- demander à ta mère dont la voix était assourdie, si elle accepte un appel en PCV depuis Londres. Tu l'entends répéter « un appel depuis Londres ? Mais je ne connais personne là-bas ? » Là, tu cries, pour que ta voix passe malgré l’atténuateur : « Maman, c'est moi, on est bloqué à Londres , accepte ! ». Avant midi l'argent était là, me permettant de faire une petite visite de la fameuse tour et de goutter au fish and chips.

Le retour à Paris se fera le jeudi 3 aout. La reprise du boulot, le vendredi ne sera pas qu'un simple retour de vacances. Cependant, ma mine flétrie et les huit kilos abandonnés en route, m'ont évité une sanction.

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