Cambodge, près de Phnom Penh le 30/01/11.
La veille, un avion nous a ramenés de Siem Reap. Soirée tranquille dans un restau en bordure du Mékong. Notre guide, Si, mange à part, avec le chauffeur. Le dernier jour est prévu en journée libre, l'avion pour Hong Kong décolle en début d'après midi.
Pourtant Si ne se résout pas à nous abandonner. Elle nous propose, cette balade vers une colline à 50 km de Phnom Penh, où il y a un vieux temple bouddhiste bien abimé par les bombardements, et deux stupas.
Si, nous explique que cette ville, Oudong a été la capitale du Cambodge au 17e et 18e siècle. Elle a été fondée par un roi : Soryopor. Comme tu peux le voir sur les photos de l'album, il y a une belle colline, un peu raide à grimper. Un stupa neuf en béton blanc a été inauguré en 2002, construit par Norodom Sihanouk, qui est décédé la semaine dernière. Il est destiné à sa famille. L'autre plus ancien est dédié au roi Ang Duong. Très travaillé avec des décorations hautes en couleur.
Les Khmers rouges ont fait des ravages sur le site. Le grand bouddha est protégé par une verrière improvisée sur un bâtiment qu'on dirait prêt à s'effondrer.
Quand je l'ai vu, le stupa de Sihanouk, j'ai eu le même haut le cœur que devant le Sacré Cœur de Montmartre. L'art, la spiritualité n'y ont aucune place. Seulement exprimer le puissance monumentale. Et comme à Montmartre, il y a des cambodgiens, plutôt des femmes, qui viennent se recueillir. Il y a aussi les mendiants ou vendeurs d'offrandes. J'ai suivi pendant la descente, une femme jeune, moins de trente ans, sapée moderne, en pantalon et chapeau. Elle tenait à la main une liasse de billets, de près de 1 cm d'épaisseur. Juste un élastique pour les tenir, et à chaque main qui se tend, elle donne un ou deux billets. Elle n'était pas la seule à donner.
D'en haut, tu repères quelques belles constructions, temples ou palais. En bas, dans le village, il y a le marché. Tu déambules entre les grandes nattes où l'on peut s'allonger à l'ombre, devant les étals de tortues et leurs œufs, pour le prochain repas, et toutes sortes de préparation de la fleur de lotus, à la grande variété de poissons.
En attendant que nos petits français se regroupent, tu observes les enfants. Soudain des cailloux partent et s 'abattent sur les singes qui se sauvent. Des voleurs, et à l'émotion des jeunes t'as l'impression que c'est leur survie que de chasser ces prédateurs.
Devant les temples d’Angkor, le guide nous racontait qu'un contrôleur s'était fait voler par un singe, la poignée de contremarques des billets d'entrée qu'il avait validés. S'il ne pouvait les récupérer, non seulement il ne serait pas payé, mais en plus, il devrait rembourser les places. Parait-il que la bataille fut rude.
Bien sur les plus âgés et les plus fatigués du groupe, ont trouvé la colline très raide, ce que nous voyions sans intérêt, jugé que notre guide, Si, ne nous avait pas bien expliqué ce que nous visitions. Dans quelques heures nous serions loin. La petite Si s'est réfugiée dans le bus, où elle a pleuré longtemps. Elle compte sur l'argent des pourboires pour payer la garde de deux enfants abandonnés qu'elle a adoptés.
Le Mékong n'est pas un long fleuve tranquille...