Quelques jours en pays nantais –
Rando VTT sur les bords de la Loire.
T'as une bonne
carte, enfin t'espères, le Routard, ton vieux GPS de rando, mais sans les cartes qui vont avec : à un moment ça coûte trop cher d'avoir la carte vectorielle d'un coin où tu ne passeras
qu'une fois et peu de temps. Tu te sens prêt, tu pars. Le Routard te dit qu'il y a un grand chemin de 32 km qui suit les berges de la Loire coté nord. Tu ne le trouveras jamais.
Qu'importe, ton premier objectif c'est de prendre le bac entre Indret et Indre. T'es sur la bécane un peu après neuf heures. Faut dire que le passage à l'heure d'hiver rend la température un peu plus clémente ce dimanche 30 octobre. T'as pris la polaire et le coupe vent. Le soleil sera parcimonieux, mais il te donnera par moment une belle lumière sur la Loire. Surtout le soir.
A ton retour tu aurais pu prendre le bac vers Pellerin. Le Routard notait qu'il ne fonctionnait pas, dommage tu te serais économisé une demi-heure. Comme tu le sais, c'est toujours les derniers kilomètres les plus chers.
Le bac s'est un bon moment d'émotion familiale. Les voitures sont laissées au parking d'Indret et la foule piétonne compacte envahit le marché de Basse Indre. Tu tournes en rond dans le village à la recherche de l'ancien chemin de hallage. Mais les bords de Loire sont prisonniers d’entrepôts ou de stade. Tu repères un fléchage sur des petits panneaux de bois. Cyclistes itinéraire provisoire – bord de Loire. Jamais très au bord. Sinon le long de la tour à plomb de Couéron. L'usine est transformée en lieu culturel, avec expo photos.
Tu cherches toujours ton « chemin », alors tu te lances dans les petites routes du marais, en espérant te rapprocher. Difficile de repérer par où tu es entré. Ta navigation en zig zag te pousse vers St Etienne de Montluc. Une crêperie. Il est déjà midi trente.
T'es loin de la Loire, donc tu vas tester le GR3. Des passages très encaissés peu cyclables, et le plus souvent un chemin facile traversant pâtures, résidences, élevages...
Il est trois heures quand tu arrives à Cordemaïs. Tu pensais pouvoir contourner la centrale, mais non, les derniers cinq cents mètres sont protégés par un grillage, tu ne verras pas la Loire de ce point là.
Tu prends conscience du temps qui passe. Le changement d'heure t'a permis de partir dans une petite douceur, mais la nuit va venir plus tôt. Il est cinq heure trente quand le bac te dépose. Il te reste une petite heure à faire. La nuit te prend vite, et le premier froid aussi. Finalement t'auras fait quatre-vingt quinze kilomètres à la recherche d'un chemin de bord de Loire sans le trouver. Quelques photos d'un paysage que le soleil embellit. Tu n'auras vu aucun oiseau. Sur le bac seulement un avion atterrissant vers Nantes. T'étais pas dans un jour de chance...