17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 20:53

Promenade un dimanche entre Arnéguy et st Jean Pied de Port.

 

Saint Jean Pied de Port et +-11C’est le cousin de qui ? Attends, je t’explique ! Nos mères étaient cousines. Ah! Donc au marché ce jour là, on fait reconnaissance. T’habites toujours la maison là-bas ? Ben, oui…

Combien de temps qu’elle n’y est pas allée ? Plus de quarante ans ! Donc faut refaire le voyage en sens inverse, renouer les fils d’une mémoire partagée. Et les enfants aussi. Tiens ! Ton fils est déjà en retraite ? Oui.

 

Une invitation de retrouvailles, où plein d’images redéfilent.

Qu’est-ce que vous faite dimanche ? On n’avait rien programmé. Je vous emmène dans une « venta ». Où ? Tu verras, c’est bien, ils nous servent des steaks maous et tu peux y acheter plein de choses pas chères.

 

Saint Jean Pied de Port et +-09Zou !  Nous voilà au-delà de St Jean Pied de Port, à  frôler la frontière espagnole. Même si depuis longtemps il n’y a plus de Pyrénées, l’image que tu as de Salamanque, c’est son université aussi renommée que la Sorbonne, pas le jambon serrano. La venta, c’est le temple de la bouffe et de la picole. A croire que le « veau d’Or », il est tombé là.

 

Le cousin précautionneux a son sac pour les petites courses. Il nous a sérieusement recommandé de  prendre le nôtre. Deux enseignes se disputent les clients. On monte à l’étage, il a réservé la table. Au téléphone il avait eu du mal : « A midi et quart, on la donne à qui en a besoin. Pas de retard ». Nous voilà donc installés. Il commande, il sait ce qui est bon pour nous, on négocie un peu, mais à la marge : « Tu vas voir, le steak gros comme ça. Ne prends pas la morue, le merlu est super ». Il était surement frais le merlu, servi sitôt commandé. Mais le gros verre de sangria était déjà plus sec que le désert, avant que pointe la corne du steak. La dernière cacahuète : la jeune fille arrive : «  Il n’y a plus de steak, on est parti en chercher, patientez encore une dizaine de minutes ». Faut attaquer la bouteille de « vieilles vignes rioja ».

Finalement la patience est récompensée. Il est plus de trois heures quand on quitte l’espace restauration pour celui des petites courses.

Là, tu es surpris : Une vendeuse « Ricard » t’interpelle et vante à l’entrée le prix vraiment spécial de la bouteille locale. Elle peut même devant tes réticences te donner le prix de la même bouteille au carrefour d’Anglet ou au Leclerc de la Rochelle. Centimes à l’appui ! Baba !

T’achètes des piquillos, des moules et un paquet de mouchoir. Tu sors et buttes sur les caddies qui tanguent vers les parkings. : Cartons de Ricard, de whisky, de gin. Parfois vingt quatre ou trente bouteilles. Les caddies forment une longue chenille qui se vide dans les coffres des quatre-quatre.

Un bus s’arrête là, de Bordeaux. Une grosse soixantaine de personnes en descend, le vrai troisième âge. Sans se presser, chacun extirpe un petit cabas replié du fond de la poche de son manteau. C’est vrai qu’il fait frais. L’air gourmand, par petits groupes, ils entrent dans le magasin. Le bus va chalouper au retour ! ça va chanter « Mémène tu te souviens… »

 

« Faut qu’on aille voir les palombes au col d’Osquitch » !

« Euh ! Non ! On se promène une heure dans St Jean  Pied de Port et on rentre ».

« Comme tu veux ! »

 

C’est sur qu’à SJPP il y a dix fois moins de monde qu’à la venta. On s’engage sur le petit chemin qui longe la Nive vers le pont romain. Il regarde les énormes truites sous le pont. « Je n’étais jamais venu jusque là. Je venais souvent, mais les restaus c’est moins bien que la bas, alors non, je ne connaissais pas ce sentier».

La retraite, les grèves ?

« Non, ça va se calmer. Ceux, comme moi, qui ont eu leur retraite de bonne heure, il faut qu’on pense aux jeunes. Mais quoi faire ? »

Le cousin a quatre-vingt trois ans, bientôt vingt-sept ans de retraite. Vu sa santé, il passera plus de temps à la retraite qu’au travail. T’es bien sur convaincu de la puissante solidarité entre les générations qu’induit la retraite par répartition. T’es pour la retraite à soixante ans. Mais bon, si les retraités peuvent remplir leur  caddies d’alcool aux « ventas », est-ce bien normal que tes enfants se crèvent à la tâche pour ta retraite ?

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