La Pène de Mu. Départ d'Escos.
Quand tu te remets en forme, tu passes régulièrement par des parcours où tu retrouves tes sensations. C'est plus facile de rouler sur le bitume que de se trouver des chemins VTTistables. Comme un voisin t'avais dit que l'ancienne voie ferrée avait été nettoyée jusqu'à Salies, tu t'y étais lancé. T'avais même entraîné ta petite femme sur son VAE. Quand on dit «nettoyé », faut voir pour qui ! Ta petite femme avec ses pneus anti-crevaison (silicone et kevlar) est passée sans encombre. Ton VTT, lui a des pneus tendres pour agripper dans la glaise. Ouais ! Il a surtout agrippé les épines des ronces broyées sur place. T'est rapide à réparer, mais faut quand même pas trop pousser ! Rentré chez toi après deux chambres à air percées, t’examines tes crampons : équipés pour une descente de glacier ! Des épines sur tout le tour, comme un pneu à clous. Patiemment, à la pince à épiler, tu nettoies ta couronne d'épines. Plus de trente pointes un peu partout.
La veille t'avais refait ce petit parcours qui te mène à Sauveterre de Béarn, et te permet, par les petits villages comme Oraas, te de retrouver derrière la Pène de Mu. Maintenant le chemin est balisé, et le petit chemin en sous-bois t'emmène à ce point de vue où tu domines le Gave. Ta surprise a été de constater que les taillis avaient été rabattus, dégageant la vue.
Donc le lendemain tu lestes ton sac à dos de l’appareil photo, et tu refais la route en partant d'Escos. Il n'est pas dix heures quand tu arrives au pied de la colline. Elle est à contre-jour ; la première fois que tu est venu ici, tu t'es baigné dessous, dans le Gave. Plus tard, t'y as amené tes enfants. Ce coin est plein d'évocations.
Le vieux pont de chemin de fer d'abord. La première fois où tu es venu, le train passait encore ; traverser le Gave demandait un peu de précautions. Depuis quand tu roules, tu guettes les copeaux de rouille aussi redoutables que des ronces.
Ce matin la lumière est bonne. Je ne suis pas sûr de la qualité des photos, car le PC vert et rouge ne me permet pas d'en juger correctement. Mais bon, ces premières images du chemin et de l'arrivée en haut. Dans le fouillis des arbres, le « château » d'Escos. Pas de photos de la montée. Le chemin très creusé n'est pas facile à descendre, il faut s'aider des pieds régulièrement. A monter il se révèle impossible. Pousser le vélo dans la glaise n'a pas vraiment de charme. Et puis tu l'as trop photographié ce chemin où tes enfants jouaient les explorateurs..Les ronces ne griffent plus leurs petits mollets, elles tombent des arbres, s'accrochent au casque ou au maillot.
Quand même là haut, dans la lumière qui t'éclaire la plaine, fait briller les remous au milieu des galets, t'as un repos de douce nostalgie.