Vietnam – Visite d'une maison d'artisans près de Hoi An.
18 janvier, vers 14h30.
Nous sommes partis de bonne heure de Hué, et après avoir passé le col des nuages, visité de musée Cham de Danang, notre deuxième étape de l'après midi est pour cette Maison de la soie, dans les faubourgs de Hoi An.
En fait, on devrait plutôt dire maison des artisans. Car nous y verrons d'abord le travail de sculpteur sur bois, et notre entrée se fait au rythme des maillets frappant les manches des ciseaux à bois. Le travail est fait en plusieurs étapes. On utilise du bois de jacquet. Sur un panneau, le dessinateur met en place le motif, un dégrossissage enlève le bois inutile, enfin le sculpteur cisèle le motif.
Plus loin l'atelier de fabrication des lanternes.
Deux femmes au tissage des nattes. Avec ce corps impressionnant assis es en lotus, le dos droit et travaillant ainsi leur métier des heures sans bouger.
Le clou de la visite, c'est la préparation de la soie. Je ne peux jurer, si toutes les merveilleuses soieries qui nos sont exposées proviennent directement de la soie récoltée dans cet élevage du vers à soie. En tout cas ils sont là, des petits vers de trois jours, à d'autre plus gros. Et ça mange ces petites bêtes, jour et nuit. Toutes les trois heures dans la journée et une fois la nuit, la nourriture est apportée aux vers. Puis vient le ramassage des cocons. On en tire six cents mètres à un kilomètre de fil à soie par cocon. On file de quinze à vingt brins pour chaque pelote. De ce taffetas de soie on produit la soie sauvage ou soie fine. Suivant le traitement appliqué.
Deux opérations ensuite, le tissage des nappes et leur broderie. Les brodeuses sont formées pendant six mois. De vraies artistes. Certains panneaux brodés représente 60 jours de travail. Une grande nappe 40 jours. Une nappe normale et ses 6 serviettes c'est 10 jours. Quand tu vois le travail de ces jeunes femmes penchées sur leur broderie, l'effort que représente de rester des heures concentrées sur ces petits fils et le motif, le prix demandé te paraît vraiment raisonnable. T'espères juste qu'elles reçoivent bien le salaire qu'elles méritent.
Dernier métier visité, la marqueterie. La aussi un travail artistique d'une méticulosité et d'une patience incroyable. Plus de cent essences de bois travaillées, pour obtenir ces petits motifs.
Cette organisation des ateliers artisanaux, point de passage obligé des circuits touristiques, est bien faite. Bien sur, c'est du tourisme industriel, mais les gens qui travaillent là sont authentiques, ce sont de vrais artisans, ils valorisent une tradition et un savoir faire. D'ailleurs quand le vieux parigot, en ballade dans la campagne française, croise un atelier qui fait vivre les métiers anciens, il entre, admire, et recherche l'objet qu'il va pouvoir emmener, toucher, scruter, sentir. Lui restituer le sens du travail. Où la main a créé un objet, l'artisan en sait la valeur, est sûr de son savoir faire. Toi quand tu le regardes, le touches, le respires, tu ravives au vieux fond de ta mémoire, le souvenir des gestes que tu avais tant admirés, des ambiances de travail qui t'ont bercées.