15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 17:10

Tanzanie du vendredi 21/07/78 au dimanche 23/07/1978

Arusha Dar el salam-6 

Long transfert. Toi qui vient de visiter la Tanzanie, de profiter de la beauté des parcs nationaux, tu te fais transporter en avion ou en quatre quatre entre les sites. En 1978, il n'y avait rien de tout çà, rien d'organiser. Chaque jour te réservait un imprévu. La partie touristique, au regard des contraintes de voyage improvisées, des remises en questions de chaque instant, devient d'un coup secondaire. Je n'ai que quelques photos prises en roulant – quand on roulait – de ce long transfert. Le séjour à Dar el Salam est le pire que nous ayons connu de tous les voyages faits, même avec les fameux circuits « aventure » de Nouvelles Frontières, dans les années 70 .

Je retrouve dans mes carnets de notes un épisode éprouvant, le pire reste à venir...

 

le vendredi 21/07 au matin, vers huit heures et quart, on est prêt. Les hyènes et topis ont quitté l'environnement de notre camp. Fermer les caisses de vivre, s'alléger de l'inutile. Aujourd'hui, je me rappelle la discussion sur le budget et les basses eaux où nous sommes; on remet en question la fameuse pompe céramique pour purifier l'eau. Une fortune prélevée sur les frais du voyage. Elle n'a servi qu'un jour, le temps de se rendre compte qu'elle ne produirait pas l'eau potable d'un groupe de quinze personnes, et que les conditions de son nettoyage, pour en conserver l'efficacité, nécessitaient plus d'eau propre qu'elle en avait produite. Gabegie !

Notre guide Joël s'occupe des questions d'essence et du règlements des séjours dans les parcs. Chaque parc est plus contrôlé qu'une prison (sauf pour les braconniers, bien sûr !) Il fallait toujours un petit quelque chose pour que la barrière se lève. Joël doit faire plusieurs aller-retours pour que l'on puisse partir.

Vers 11h30, près de Ngorongoro, le bus doit s'arrêter dans un petit garage. Problème de moteur. nous repartons confiants jusqu'à notre première étape, Mto Wa Mbu, où nous arrivons à 13h30.

Ce village, près du lac Manyara, nous y étions passés deux fois. Beaucoup d’artisans sculpteurs d'ébène, de bracelets en ivoire, et autres petits objets uniques. Nous y avons négocié deux belles compositions sculptées, même si le voyage n'était pas terminé, un peu lourdes et encombrantes. Elles sont toujours biens exposées ici et chez nos amis. Je les touches de temps en temps, comme un fétiche. Les prix avaient augmenté entre la première visite et ce jour là. La négociation portait sur ma montre. Aujourd'hui ça fait rire tout le monde. Mais c'était une vielle montre mécanique, plaquée or, mais ça ne pesait pas lourd. Non ! Ce qui était important, c'était qu'elle était sans pile. Or, les piles étaient difficiles à approvisionner et coutaient cher. D'où le succès de notre guide qui avait amené de quoi troquer : jeans et montres. Les temps ont changés, les montres et les jeans asiatiques inondent les boutiques, et les autochtones savent que rien ne vaut une bonne devise.

Petit détour par un restau en plein air, chapatis et bière « Safari ». Les chauffeurs s'attardent plus que nous.

Nous passons la nuit tranquille à Arusha.

Lendemain samedi 22 juillet, il faut encore palabrer pour le bus vers Dar El Salam. 11 h le départ, 12h 45 arrivée à Moshi. Pause méridienne rapide et on roule jusqu'à 18h00 ; la nuit tombe doucement, petite bouffe légère. C'est remarquable la place que prend la bouffe dans un voyage ! Le chauffeur nous annonce qu'on serait à Dar el Salam vers minuit. Sympa comme horaire d'arrivée, t'imagines bien qu'on n'a pas d’hôtel de prévu là-bas. Ça va être drôle.

La nuit est belle, ciel d'été rempli d'étoiles. La lune se lève et l'on se prépare à prendre un acompte sur le sommeil. Ça roule !

Dans une côte, un virage serré, le bus cale ! Le chauffeur sort la caisse à outils. Il est 22h. Une fois dehors on s'aperçoit que le rail de sécurité est renversé et qu'un camion citerne est couché dans le ravin en contre-bas. Brrr !

Le chauffeur, sous le bus, se bat avec une grosse clé et un écrou. Salutations des confrères qui passent lentement. L'écrou tient bon. Une demi heure passe lorsqu'un bus venant de Dar s'arrête. Dans mes notes, tu pourras lire « un grand nègre avec un chapeau »... Aujourd'hui je risque d'aller au tribunal, si j'écris ça. Donc je corrige, un Africain, bien noir, de grande taille, coiffé d'un chapeau descend du bus et commande.

Notre chauffeur s'en va démonter une pièce du bus qui marchait bien. T'imagines l'agitation des voyageurs du bus concerné. Lorsqu'un troisième bus s'arrête, notre chauffeur interrompt son démontage sous le deuxième bus, ramasse ses outils et file vers le troisième bus. Il y trouve un tuyau. Un petit coup d'aspiration dans le réservoir. Ils s'accordent sur l'origine de la panne, la qualité du gazole. Il y avait semble-t-il d'autres soucis, mais un nouveau gazole nous permet de redémarrer le moteur.

C'est là qu'on aperçoit deux flics, venus d'on ne sait où , qui nous surveillaient depuis longtemps, arme sur l'épaule...

23h, on repart, non sans mal.

 

Vers deux heures du matin, on arrive à Dar El Salam. Comme on n'a pas de gite, on va au « book office », salle où sont vendus les billets de bus, et où les bancs de la salle d'attente vont servir de banquette-lit à quelques uns, les autres sortiront les matelas mousse et les duvets (prévus très chauds pour le kilimandjaro) et s’installeront à même le ciment, dans la poussière, au milieu des petits insectes qui trouveront vite le passage de ton duvet sarcophage. J'ajoute une chemise sur mon visage, t'imagines bien que ça ne protégera pas trop des moustiques.

 

A six heures tout s'éveille et toi aussi ; tu ne t'es pas vu dans une glace, mais certains ont pu craindre le retour des morts vivants.

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