
Ce 18 juillet nous quittons le gîte plus qu’inachevé au confort improbable. Victor emprunte une de ces pistes de cendre noire dont vous avez vu les images. Nous partons vers Eldgja. Une petite pause sur la route nous permet d’approcher la végétation, et notamment ces mousses et jeunes herbes d’un vert un peu fluo qui s’implantent doucement sur les laves et les cendres. Asa nous invite à plein de précautions, car il faut près de cinquante ans pour que la flore redémarre après une éruption. Les herbes fines accrochent des gouttelettes d’eau qui « polarisent » la lumière et produisent cet effet contrasté du vert sur le noir.
Nous laissons le bus qui nous a fait passer des gués larges et profonds, pour une belle randonnée dans la vallée d’Eldgja. Long chemin suivant la faille éruptive et nous amenant à la chute d’Ófærufoss. Cette faille est réputée la plus grande du monde, 30 km de long, 140 de profondeur et jusqu’à 600 m de large. Il y avait un pont naturel qui enjambait la chute, il s’est effondré en 1993 (suite de l’activité sismique).
Le ciel était plus que bas, crachin permanent. Mais moins de vent que dans le grand ouest. Ballade agréable, peu voir pas de touristes, et des images contrastées même dans cette sorte de brume.
Nous arrivons à Vik en fin de journée. Une coquette maison d’hôte nous attend. Nous nous y posons tranquillement. Ah ! Une petite chambre d’amoureux, deux lits confortables et des oreillers doux et moelleux. Des serviettes propres et la douche qui détend. On en sort sans craindre l’ambiance glacée, du temps pour se sécher, se coiffer, s’habiller. Nous partons longer la plage vers ces falaises et ces rochers immergés dont la légende veut que ce soient des Troys pétrifiés, et un bateau viking. Asa raconte bien cette légende…
La douceur du climat est le premier bien être dont nous profitons après le froid et le mauvais temps que nous avions subits ces trois derniers jours. Entre la plage et les falaises, on peut apercevoir les macareux dans leurs nids, et suivre leur vol saccadé. Ces falaises couvertes de végétation sont, là aussi, le paradis des oiseaux. En revenant nous suivons les pâtures où de jeunes chevaux nous attirent. Un peu de vie quoi!
Ensuite déambulation tranquille à la boutique spécialisée dans les lainages islandais, la laine de Vik ; essayages divers pour acheter un pull qui gratte bien, et chauffe un max.
De retour au gîte, l’animatrice nous attend, contrariée. La maison d’hôtes n’était pas pour nous, il y avait un autre groupe; raisons compliquées…Il faut plier nos affaires et partir vers une auberge de jeunesse à quelques km. Couchage collectif en dur garanti, lits à étage et cloisons de papier ! Je ne vous raconte pas la crise. Le chauffeur a du passer la nuit dans son bus pour donner sa chambre ! Une stressée grave pleurait, trépignait, refusait de repartir ! Asa, l’animatrice, doit concéder aussi de partager sa chambre. Tout ce retard et ces perturbations nous mettent dans l’impossibilité de préparer le repas du soir, et d’ailleurs le cœur n’y était plus. La frustration était trop forte. Le collectif ça va bien quand l’organisation anticipe un peu. Après la nuit précédente déjà inimaginable, ce déménagement semait la révolte ! Recours au restaurant local. Une petite bière en plus ça détend les nerfs à vif. Bien sur hors budget.
Pourtant je sais que je retournerai là bas ! Pas avec « Terre d’av », non !