départ de Landmannalaugar
En choisissant les photos et les clips vidéos de cette journée de rando à Landmannalaugar, je retombais toujours sur les mêmes choix : les masses volcaniques, les couleurs, les lignes appuyées d’un crayon noir de basalte. Je relis les guides que l’on avait emmenés, et je trouve des phrases comme :
« La zone de volcans est responsable de nombreux solfatares bigarrés »
« L’excursion commence (ou se termine) avec la coulée de lave d’un noir profond d’obsidienne.
« Sur le sommet du Blahnkur, le paysage fascinant est dominé par les versants de liparites colorés de rouge, de jaune, jusqu’au vert bleuâtre ».
« le volcan Torfajokull a provoqué le plus grand gisement de rhyolithes en Islande »
« à droite se dresse le Brennisteinsalda, « la Montagne en Flammes » avec ses solfatares »
En revoyant ces images, en revivant l’impressionnant poids des formes, des masses, des couleurs, en ressentant la légère oppression de ma respiration des vapeurs soufrées, très vite balayées par le vent omniprésent je me posais deux questions. Oh ! Pas très philosophiques !
D’abord les noms de ces matériaux volcaniques qui sont à l’origine de ces couleurs si particulières.
Ensuite quel peintre a su capter ces couleurs que le soleil et les nuages renouvellent instantanément ?
Je vide tout de suite cette dernière question : Dans le « guide du routard », (oui, je sais, c’est pas la Bible ! ) Au chapitre personnages, je ne trouve que la chanteuse Björk, dont Maryse raffole. (Je dois dire que son dernier album « vespertine » m’allait bien). Pourtant sur Rome, il y avait dix pages sur le musée du Vatican. Ils n’ont pas du se renseigner à fond…. Dans « le guide de l’île aux volcans », je n’ai pas su trouver. Peut être la contemplation quotidienne de ce spectacle rend vaine leur transposition…
Je suis allé chercher mon Robert pour tous les mots que je ne connais pas et dont la couleur m’enchante :
Solfatare : le mot vient du nom d ‘un volcan éteint près de Naples (solfatar), et désigne un terrain volcanique qui dégage des émanations de vapeur ou de gaz sulfureux chaud. Eh ben ! Voilà ! quand vous verrez des petites fumeroles sur la vidéo, c’est pas des fumigènes façon “parc des princes”, non c’est des solfatares…C’est vrai que pour décrire ces volcans, c’est pas un peintre qu’il faut, mais un artificier…
Obsidienne : vient du latin, de Pline, « pierre éruptive très foncée ». Bon, le guide ne s’était pas trompé, la lave est une sorte de pierre éruptive et elle est noire. Enfin noire, mais un noir plein de lumière, un noir d’un bleu profond, avec des facettes presque vertes, tantôt mat, ou restituant la luminosité d’une laque, un peu pâte de verre, avec des marbrures, des failles… bref un noir exceptionnel qui n’absorbe pas toute la lumière, mais t’en renvoie les feux.
Liparite : Là le Robert historique flanche ! Sur Yahoo, rien que de l’anglais, je passe. Sur Google deux réponses possibles : « mudstone » (terre de boue) et « variété de rhyolithe pauvre en gaz ». Ben ! Avec ça, essaye de rêver, d’imaginer les couleurs. Certains évoquent une variété de pierre ponce. Là, mon peintre en voyage, il me fait un tournesol parce que la pierre n’a pas de vie.
Rhyolite : composition granitique, à texture souvent porphyrique. J’ai vérifié, le porphyre est une roche volcanique rouge foncé. Ouf !
Tu vois, quand le guide veut faire sérieux il balance plein de mots. Et moi, je voulais juste dire mon ébahissement devant toutes ces formes et ces couleurs. Qu’en aurait fait le peintre des tournesols ?
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Sur la vidéo j’ai privilégié le mouvement, l’ambiance, les photos retrouvent mieux la lumière.
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A suivre : la fin de la rando, jusqu’au retour à Landmannalaugar par la vallée de lave d’obsidiennes.