Ce matin la consigne était ferme, à 9 h 15 on part. La nuit avait été glaciale, le vent et la pluie n’avaient pas cessé. Un petit chauffage avait permis de casser le froid, et au matin nous étions prêts. Quelques éclaircies, très courtes, les nuages bas chassés par le vent défilent en continu. Dès le départ d’Hvitarvatn on prend la dimension du Langjokull. Plus de 100 km de glace, ne passent pas inaperçus. Plusieurs fois un bref coup de soleil permettait d’en apprécier la belle couleur et notamment la belle coulée du Norourjokull dans le lac Hvitarvatn. Mais Victor ne comprenait pas qu’on veuille s’arrêter pou la photo. Quand il accepte, le lac est loin et les nuages ont déjà tout recouvert.
Si quelqu’un se rappelle le sens du tumulus de pierres au pied de Blafell (Le Mont Bleu), qu’il me le dise. Je n’ai rien retrouvé dans mes notes. Est-ce Beinaholl, la bute aux ours ?
Elle doit avoir à un rapport avec la légende ou l’histoire (en 1780) des deux bergers partis achetés des moutons au sud. Bloqués par la tempête au retour, on ne retrouva d’eux, de leurs compagnons et du troupeau qu’un amas d’os. La vallée de Kjolur que nous descendons ne fut plus utilisée pendant longtemps. Les légendes, Ogres, Troys et autres sorciers nous ont accompagné tout ce voyage, si bien racontés par Asa.
Quand nous laissons le bus au parking pour doucement nous engager vers le chemin de la chute d’eau de Gullfoss. Le regard se perd dans une vaste plaine entre las glaciers. Sans la voir, on devine que la rivière (la Hvita) est au fond dans la gorge dont on repère le tracé sombre. Et au-dessus un grand nuage de brume que le soleil découpé par les nuages fait passer du bleu au gris. Je n’ai connu que deux ou trois grandes chutes d’eau, mais aucune n’avait le caractère puissant de celle là. Le prospectus pris au pavillon de Sigridur près de l’entrée indique un débit de 130 m3 par seconde pouvant atteindre 2000 m3 lors des plus grandes crues mesurées.
Sigridur Thorarinsson, la géologue dont j’ai photographié l’affiche, s’est battue pour nous permettre de contempler ce trésor, convoité depuis 1907 et jusqu’au dernier projet de 1977 pour la production électrique de 2 444 GW/h.
Cela ancre le patrimoine géologique de l’Islande. On le visite aujourd’hui dans des conditions difficiles. Le refus de l’industrialisation des équipements touristiques, garantit son caractère authentique. Ce voyage a un goût fort.
Cette chute, quelle puissance !
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