Promenade sur les quais de la Néva. La Petite Hollande.
St Petersbourg (7).
Ça n’est pas un voyage de rêve. Je veux dire, que tout ce que tu vois est réel, marque l’histoire, comme elle a marqué la vie des gens, il n’y a pas de place pour le rêve. Tout ce que tu entends du conférencier sonne comme l’enclume du forgeron, chaque phrase martèle un événement, chaque lieu est marqué du fer et du feu des intrigues, révoltes, révolution. Paradoxalement – pour moi – l’histoire majeure est la résistance à l’envahisseur nazi et ce siège interminable. Elle n’est évoquée qu’accessoirement, et ne le sera vraiment que le dernier soir, lors de la visite au monument commémoratif – réalisé dans la demi-heure avant sa fermeture.
Donc, pour l’instant nous visitons St Petersbourg, ville symbole de Pierre le Grand, de la Grande Catherine et de Nicolas 1er. Leningrad est une parenthèse historique avec un destin tragique. Le siège, c’est le souvenir des souffrances, des morts, pas de la grandeur de la Russie qui se construit.
La Russie ! Tu sais que j’ai du mal à m’y faire ! Le conférencier m’a repris sèchement, et j’ai du m’excuser, car j’ai parlé d’URSS au lieu de Russie ! La gaffe ! Comment lui expliquer que j’ai grandi avec les pièces de vingt sous qui étaient marquées 5 francs, que je convertis encore en centimes de « nouveaux francs » certaines sommes en euro quand je veux les comparer avec ce que j’ai connu dans mon enfance. Staline est mort j’avais neuf ans, et on nous l’enseignait à l’école pour parler de la dernière guerre et des "bolchéviques". Mais les hommes politiques russes qui m’ont marqué c’est Khrouchtchev et Brejnief. Plus tard Eltsine et maintenant Poutine, mais je n’avais jusqu’à ce voyage pas vraiment compris ce qui avait réellement changé. Bien sur, la reconquête de l’indépendance de nombreux états «de l’empire soviétique » avait amputé le territoire d’une superficie et d’une population importante. Plus de 140 millions d’habitants, mais la population décroit. Y-a-t-il une nouvelle identité russe, un retour vers la « Nation Russe », un rejet avec une forme d’oubli de l’histoire « soviétique » ? En tout cas pour notre conférencier il faut bien séparer la Russie et l’histoire des soviets !
Notre promenade au sortir de la visite de la cathédrale St Isaac, nous amène, au travers des parcs, vers les quais de la Néva. Plus précisément le bras Bolchaïa Néva qui passe au sud de l’île Vasilievski. Entre les ponts de Leïtenanta et Dvortsovy. A l’ouest, vers la Baltique, Le port, les immenses navires de croisière qui débarquent d’un coup des milliers de touristes qui génèrent des files d’attente interminables à l’entrée des musées.
La statue équestre de Pierre le Grand « le Cavalier de Bronze » est au cœur d’un quartier baptisé la « Petite Hollande », surement pour les canaux qui l’enserrent. C’est en lisant le « Condorcet » des Badinter, que j’ai découvert les liens culturels puissants qui existaient entre les hommes des « Lumières » et la Russie des Tsars. L’architecte de St Isaac était un français. Et cette statue équestre commandée par Catherine II, le sera aussi à un français : Diderot avait recommandé Falconet. Le monument a été protégé des bombardements du siège de Leningrad. Il a servi l’inspiration d’un roman de Pouchkine mettant en scène Pierre le Grand et la construction de St Petersbourg. (Je suis nul, j’ai rien lu de lui !)
Autour de la statue, les noces viennent faire les photos souvenirs, comme d’autres à la Tour Eiffel. Je t’ai mis trois images, pour regarder un peu les gens, les vêtements soignés. D’autres images de ce coin agréable, les massifs de fleurs objet d’un concours, donnent un peu de douceur. A coté, l’Amirauté, derrière l’accadémie d’équitation. En face sur l’autre rive, le Kunstkammer, musée d’anthropologie et d’ethnographie. Enfin donnant sur la Néva, la place des Décembristes (les révoltés de décembre 1825) devant le Sénat.
A suivre:Eglise du Sauveur sur le sang versé.