Buenos Aires - San Telmo.
Argentine (32)
Pourquoi avons-nous voulu faire ce voyage en Argentine ? Plus d'un an après notre retour on s'interroge encore. Toi, tu sais. Jeune adulte tu
étais parti, en « charter », comme on disait alors, départ à + / - 1 jour de la date indiquée, retour + / -2 jours, en fait, ce sera + 4. Quand tu retournes au boulot, pas facile à
expliquer, le téléphone portable n'existe pas, et l'appel téléphonique de Lima n'a pas convaincu. Mais t'étais jeune, un peu traqueur, t'avais tellement envie de partir, et pas la tune pour
un voyage trop bien organisé : L'avion bouffait les deux tiers de tes économies.
Alors quand ton épouse prend sa retraite à son tour, tu as envie de ressentir encore un peu toutes les émotions de ce voyage, saurais-tu encore vibrer de la découverte de l'inconnu ?
Tes premières recherches d'un dépaysement total te font imaginer pouvoir passer le Cap Horn, et faire un grand tour de Buenos Aires, à Valparaiso, en passant par Ushuaia. Un rêve de gosse quoi ! Un de ces rêves que l'on se fabrique au long de 42 années de boulot, faire un « grand » voyage ! T'expliquer avec toutes ces heures harassantes, ces nuits passées « pour la boite », compenser par un immense courant d'air libre !
Bien sur aujourd'hui, il ne t'est plus possible d'envisager de voyager « en avisant sur place ». Il te faut même une prise électrique pour la batterie de l'appareil photo, du téléphone mobile, et la douche bien propre...D'où ce choix d'une organisation bien maitrisée. Ramené en « franc constant », ce n'est pas plus cher aujourd'hui qu'il y a trente-cinq ans, et ce n'est pas l'improvisation de l'époque.
Non seulement t'es douillet, en plus t'es devenu râleur...
En préparant ce voyage tu n'avais pas imaginé la visite des missions jésuites. Tu ne savais pas de quoi il s'agissait. Donc tu cherches un guide. La librairie à Bayonne où tu es de passage, ne foisonne pas. Il y en a deux, et chacun en trois exemplaires. Quatre mains se tendent, qui se partagent le tribut. Pas le « Routard » ! Ce dernier soir à Buenos Aires, revenant de Posadas et de la visite qui t'a marquée, celle des missions, de leur gestion, t'es libre : mais sans ton compagnon habituel qui à des milliers de kilomètres te guide immanquablement vers le petit coin typiquement génial et « cheap ! »
Ta fâcherie a failli te passer le gout d'un petit vin. Un Norton rouge bien charpenté que t'avais déjà apprécié, après lequel tu allais pourtant courir.
Faut dire qu'à force de sous-traiter les voyages, entre ce qu'on te vend à Paris et ce que l'agence locale va fournir, tu te fais autant avoir qu'en écoutant le « travailler plus » de Sarko. Le programme du dernier jour les fait chier, l'accompagnatrice veut son après-midi libre, (l'avion est vers vingt deux heures), elle avance les visites de l'après midi au matin (où on avait quartier libre), et après débrouillez-vous ! Bras de fer. Les portables sonnent à Paris, et le changement est annulé !
Ouf ! C'est ce qui me permet de te montrer ces photos de San Telmo. Enfin seuls, bras dessus, bras dessous, nous sommes tranquillement repassés place de mai. Direction San Telmo (le quartier latin à Buenos Aires). Nous empruntons « Defensa ». Nous passons devant San Ignacio et le musée de la Ciudad, la basilique Nuestra Senora del Rosario. Puis par l'avenue de l'indépendance et l'avenue du 9 juillet nous retournons à l'hôtel près de l'Obélisque. Quelques photos de murs peints célèbres, même si un peu taggués, bien sur les « d'arbres bouteille », qui doivent leur nom à la forme de leur tronc, je les cherchais depuis le premier passage.
Une matinée libre, pouvoir choisir son chemin, son rythme, se laisser surprendre par la découverte d'un quartier, et devoir chercher ce qu'on voit ! Même si à pied, c'est franchement long, tu sais que tu va bientôt être assis un paquet d'heures. Le bonheur de s'imprégner d'un quartier.
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