Monastère Sainte Catherine -
Egypte (31).
C'est la fin du voyage. Après un léger repas en redescendant du mont Sinaï, ou mont Moïse, moi finalement je ne sais plus, nous commençons la visite du monastère. Je t'ai déjà expliqué que seuls les guides locaux sont autorisés à commenter dans les sites égyptiens. Ce qui ne me choque pas, mais du coup le guide local s'occupe des billets, et notre accompagnatrice française -qui se veut seule compétente- nous parque, une fois de plus devant l'entrée du bâtiment, pour nous faire un récit interminable. J'ai le temps de monter et descendre deux fois la colline devant le monastère ( plus de 60 mètres) avant que nous puissions entrer.
C'est bien sur de là haut qu'on a la plus belle vue du site dans son cadre montagneux, aride et balayé par le vent. Tout est ocre. Et les arcades blanches, et le minaret de la mosquée font encore d'avantage ressortir l'ancrage du monument dans cet espace. L'éternité de cette montagne déserte pointée vers les étoiles et la fragilité des constructions qui se veulent protégées par des murailles pour quelques siècles.
Depuis que tu as vu Charlton Heston dans les « 10 commandements », tu ne peux ignorer que ce lieu est considéré comme historiquement celui des fameuses « tables de la loi », et du « buisson ardent ». Des histoires qui t'amusaient quand t'étais gamin. Du grand spectacle donc ! Je ne sais pas si l'acteur a défendu les moines qui résident encore là, pour qu'ils soient armés pour se défendre, mais le bilan économique du lieu doit être suffisamment rentable pour qu'ils ne se sentent pas menacés.
Dans les guides, ils t'expliquent pudiquement que dans l'antiquité, ce territoire relevait de l'Empire byzantin et qu'un empereur, Justinien a fait construire le monastère dans les années 500. Les Arabes l'on repris en 630. Quelles tractations ont permis aux moines de continuer à vivre là ? Après les croisades et la reconquête par Saladin ? Il reste une vingtaine de moines, tous grecques. Bon...Peignent-ils encore les icones, les importent-ils ?
La foule qui avait dévalé la montagne à l'aube circule et se bouscule dans les ruelles prisonnières de l'enceinte. Seule une salle de l'église est ouverte, sombre et sans intérêt. Les fameux trésors annoncés sont bien cachés. Il y a bien sur toutes les boutiques de souvenirs qui vont bien. L'émotion est en haut de la montagne. Là, tu as hâte de sortir de ce piège à touristes qui surfe sur une vieille histoire, un mythe usé.
Nous reprenons le bus fatigués. Direction le Caire et Paris. Le long de la route interminable, petit arrêt auprès d'une source chaude. Notre accompagnateur nous en explique les bienfaits. Trop de vent, trop de lassitude...