Les cormorans font leur Vel'd'Hiv au lac de la Punte.
T'as fait des photos de canards et c'était des cormorans. Le vieux VTTiste en bas de son vélo,
il n'est pas malin. Quand le voisin t'entend parler de tes photos autour du lac de la Punte, il sait que ce se ne sont pas des canards. Quand tu lui expliques l'envol lourd avec près de vingt
mètres d'élan avec les pates qui font des grands « splah » dans l'eau. Il sait.
Le prédateur du lac, c'est lui ! Non! c'est pas lui qui fait baisser le niveau des eaux ! Non ! On en attribue la responsabilité aux ragondins. Lui, il boulotte les poissons que l'association de pêche à bien du mal à voir grossir.
Depuis quand se sont-ils établis là ? On ne sait. Mais comme on ne peut les chasser, alors ils restent.
Donc ce premier vol que t'avais photographié il y a huit jours, c'est des cormorans ! Du coup tous les jours, des fois deux fois, tu refais le tour. L'appareil à la main. Il te reste du travail à faire pour bien utiliser le télé. Mais ces quelques photos résument le temps passé à les suivre.
D'abord quand t'arrives, t'es à peine en haut du chemin qui descend de la Tour au lac, que t'es repéré. En bas on s'agite, et les cormorans pêcheurs décollent dans un bruit saisissant. Long passage juste au raz de l'eau puis l'envol au niveau de la cime des arbres. Ils font au moins deux tours avant de disparaître au-dessus du petit bois entre les lacs.
C'est là que tu vois que t'es pas doué, tu sais où ils passent et repassent, pourtant tu n'as qu'une fraction de seconde pour déclencher. Ils vont vite. Si tu baisses la tête pour contrôler ta prise de vue, c'est fini, ils t'échappent...
Le soir ton œil s'accoutume à la pénombre, mais pas tes photos, si la vitesse devient trop lente, t'obtiens juste un pâté...
C'est pourquoi t'y retournes un début d'après midi. Ils sont là tranquilles dans les arbres. Tu peux te choisir une belle souche et te caler. Après la série tu préférerais qu'ils s'envolent. Mais il ne se passe rien. Tu décides de t'approcher. Il te faut faire un petit détour derrière un bosquet qui pousse dans une vase pas très avenante. Bien sur quand tu es concentré sur où poser tes baskets, ils s'envolent. Et c'est les pieds dans la boue que tu règles l'appareil et saisis le tour d'honneur de ces sprinters. Gamin, t'avais vu Darrigade, Anquetil et Rivière aux Six Jours du Vel d'Hiv. Tu les regardais plonger du haut des balustrades, se coucher dans le virage, s'arrondir dans la ligne droite et exploser sur la ligne d'arrivée.
Ces grands oiseaux avaient du leur servir de modèle.
P.S: dans une première version j'avais oublié le lien vers les photos. Du coup le sujet n'avais plus de sens. Corrigé.
Tiens je te rajoute une petite musique:
Voir aussi: Les chevreuils et les vanneaux d'Arancou