San Ignacio Mini
Nous redescendons dans la province de Misionès vers Posadas, depuis la partie brésilienne des chutes d'Iguazù. A mi-chemin nous visitons les ruines
de la mission jésuite San Ignacio.
Quand je choisis notre programme de voyage, je ne comprenais pas trop ce que j'irai voir là-bas. J'avais en tête le film Mission, et cette histoire de massacre d'indiens convertis au christianisme et plutôt paisibles. Dans le film pour accentuer l'émotion, ils situent l'action dans le décor des chutes d'Iguazù. Nous n'aurons pas besoin de les escalader pour visiter les vestiges des missions qui s'étaient développées depuis le XVII ème siècle entre les territoires traversés par les fleuves Rio Paraná, Rio Iguazù, Rio Uruguay. C'est cette idée de République Guarani qui a déclenché ma curiosité.
Entre l'archéologue et la conférencière locale, complètement imbibée de la culture guarani, toujours à traverser les trois frontières, Argentine, Brésil, Paraguay, la restitution de l'histoire captivante et riche d'émotions est l'œuvre de cette dernière.
San Ignacio a été un peu restaurée, parfois avec des maladresses et des inexactitudes, mais les proportions sont là. Et le travail des artisans peut encore se regarder avec gourmandise. La végétation sous ce climat tropical continue lentement le travail d'effacement des vestiges, des ruines des guerres qui ont détruit ces missions à partir de 1767.
Les jésuites avaient accepté la langue guarani comme langue officielle, ils avaient converti un petit 20% de la population, mais conservé l'organisation sociale des guaranis et l'essentiel des structures économiques fondées sur le partage et la mise en commun de la production agricole. Il n'y avait pas de « marché », on produisait juste le nécessaire pour vivre.
Bien qu'ils fussent des guerriers, les guaranis recherchaient ce qui dans leur langue était désignée par « la Terre sans Mal », ceci a nourri la légende qu'ils cherchaient « le paradis perdu », l'Eden. D'où cette démarche des jésuites qui rapprochent les croyances guaranis de la religion chrétienne et qui servira de levier pour les conversions. Au besoin les jésuites ajoutent des croix sur les peintures rupestres guaranis. Ça c'est de la com. !
Plus de 70 000 âmes au sens de « foyers » étaient dénombrés à l'apogée des missions. L'essentiel de cette culture guarani a été repris au Paraguay. Mais l'idée du communisme est un peu passée de mode...
A suivre : San ignacio (2)