Ce dimanche 21 novembre nous en avons vu des monuments. Aujourd'hui, quatre ans après, mes notes sont confuses. On vient juste
de rentrer du Ramesseum, une petite douche sur le bateau, le Queen of Hansa, et c'est déjà l'heure du souper. Ce soir pas de conférence. C'est Louxor by night. A raison de cinq ou six sites par
jours, que reste-t-il ?
La chambre est toujours faite, et les « garçons de cabine », s'amusent à confectionner des figurines avec les linges de toilette sculptés comme du carton.
Cela fait plusieurs jours que nous sommes à quai à Louxor, mais nous n'avons pas encore eu l'occasion d'y poser le pied. La nuit nous renvoie les lumières de la ville illuminée. Les colonnades, les mosquées, les grands édifices (Hôtels ou « Club Med ».) Ce soir c'est le « jour ». Une autre visite est prévue demain, ce sera une autre histoire.
Vingt et une heure, c'est un moment doux. Souvent le vent balaye la vallée, et il faut un petit pull. Là, il fait doux. Nous marchons
dans la nuit illuminée, en regardant intrigués, la foule compacte qui se déplace serrée entre les colonnes des temples. C'est à nous. Contrôle de ceux qui ont un pied pour l'appareil photo ; il y
a un supplément. En même temps que la douceur du soir, tu ressens la présence, le bruit de la foule. Pas un endroit où tu puisses te poser, regarder, attendre, peut-être rien, juste que la pierre
te parle...
Mais là, ils sont trop ! Les flashes te pètent dans les yeux, comme si les hautes colonnes de plus de 10 m de haut pouvait être atteintes par la lumière des flash microscopiques. La guide essaye
de dire trois mots, mais que comprendre quand elle dit : « à droite de ceci, à gauche de cela ». Les éclairages au sodium, nous font passer de l'obscurité « des creux » à l'orange des statues «
en relief ». Les ombres sont profondes. Les lumières éblouissantes. Tu as passé la journée plein soleil, et là, les contrastes te font sursauter. Et la foule. Toujours plus pressante.
A force de tourner, la tête levée vers les chapiteaux des colonnes, où somme-nous ? Tête en l'air, lumière crue, tu oublies où tu mets les pieds, dans l'ombre.
Sur les photos, j'ai mis des titres. Suis-je sur ?
Les jambes étaient trop courtes de trop de fatigue, mais l'émotion était là, dans chaque recoin d'ombre ou dans le plein champ de la lumière.
Je sais que j'y retournerai. Je resterai là, à Louxor, sans courir, presque sans bouger, juste pour suivre dans mon imaginaire la longue promenade jusqu'à Karnak. Trop
merveilleux.