C’est assez curieux que les affiches ne mettent pas plus en évidence Danielle Darrieux actrice principale et plus que formidable de présence, d’ingénuité, de malice et de perversité que les quatre de la tête d’affiche.
L’heure zéro de Pascal Thomas n’a pas la force d’un thriller comme « Mon petit doigt m’a dit », et est complètement fidèle aux conventions d’Agatha Christie et d’Hercule Poirot.
Mais quel régal. Ça m’a fait penser aux desserts que notre maman nous préparait quand nous étions petits, puis devenus grands, nous devions la supplier pour qu’elle en refasse. Ce film est dans la vraie tradition. J’ai repensé à Mort sur le Nil avec un Peter Ustinov au mieux de son cabotinage sucré.
Je ne suis pas sur d’avoir lu le polard. Mais, je le redis quel régal sucré. Dans la première scène deux personnages s’imposent : le vieux procureur et le jeune commissaire. On ne comprend pas tout l’enjeu. On croirait jouer aux proverbes…Jacques Sereys (que je suis sur d’avoir vu au théâtre) et François Morel dont je suis sur de n’avoir rien vu …

François Morel avec un jeu sobre mais tout au premier degré nous fait entrer dans la mécanique des fausses pistes. Il y a des seconds rôles avec un humour limite british, et presque inquiétant. Leurres ou personnages troubles ?
L’histoire fait surgir des ombres dans le quotidien de cette grande maison bourgeoise dominant la mer à Dinar. Le paysage, autant que la maison est lourdingue, est enchanteur. C’est pourquoi j’ai mis quelques images sur la région faites lors de notre court séjour à St Malo, vers Cancale et la pointe du Grouin. Il paraît que l’île Dugesclin fut habitée un temps par Léo Ferré. Je n’en sais rien…
J’ai vu pour la première fois au cinéma Laura Smet, dite aussi, la fille de Johnny. Du tempérament. Le rôle la veut chieuse, rouée et garce, elle rend bien. Mais elle joue; elle est loin du naturel de Charlotte Gainsbourg.
Ce fut donc un dimanche après midi cool et souriant. Bonne évasion.