
C’est mon dernier sujet. Il a une cohérence propre et je ne voulais pas le noyer dans d’autres histoires.
C’est un extrait du tableau sur lequel il travaillait quand je l’ai rencontré. Je l’ai appelé « la femme au chien ».
Ben ! Là tu t’es pas creusé ! On ne voit qu’eux !
Oui, mais il y a quelque chose dans le tableau, une histoire à découvrir ou inventer. Est-ce que tu te rappelles le chien du musée du Prado ?
« Le
chien » ? Le tableau de Goya ? Ça n’a rien à voir !
Si quand même ! Enfin un peu, je dirai par opposition ! Il y avait sur le catalogue ce commentaire du chien de Goya : « et si le chien était non seulement le cerbère du royaume des morts, image des terreurs nocturnes, créature postée au milieu du grand désert du monde…..mais aussi, dans la symbiose plastique, la métaphore d’un portrait de l’homme…. ? »
Attends, dans Goya, ce qui fait la symbolique du chien, c’est qu’on n’en voit à peine la tête dans cette lumière de ténèbres, et ce regard de chien fidèle ! Là le chien te fixe, le regard du prédateur qui te jauge, il sait sa force, il attend juste qu’on le libère. Qui se cache derrière le chien ? Qui se demande s’il va devoir lâcher la laisse et la muselière ? C’est elle ! La lumière glauque des palissades est propice aux terreurs nocturnes ! Oui ! Pour celui qui va se faire bouffer par le cador ! Mais sans son chien, tu crois qu’elle serait là ? Elle a une fausse assurance malgré la sape et le maquillage. Elle devrait pas être là. Sans le chien elle n’existe pas !
Bon ça ne te plait pas ! C’est marrant, quand je te montre la photo du tableau sur la rue de « Ménilmontant », tu ne trouves que des impressions
positives. Là, il y quelque chose qui te dérange. Sûrement le monde de brutalité qu’il révèle. On peut l’appréhender, alors que le chien de Goya montre l’infini…
alberto la femme le chien
envoyé par albumrj
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