Au mois de février, je m’étais promené dans cette partie du 18eme, qui longe le canal de la Villette . J’avais fait des photos de l’environnement sur mon premier sujet « les barreaux verts ». Poursuivant ma déambulation de l’autre coté, sur le 19éme, il y a un quartier particulier entre l’usine de chauffage urbain, ces rails de chemin de fer abandonnés, ce pont rouillé, où nos talons résonnent en l’absence de train. Que l’on tourne autour de l’usine, ou que l’on suive les rails, on est rabattu sur le même décors. D ‘autant que le canal et ses bassins cernent ce petit coin de Paris. Comment t’expliquer le chemin de tes sensations entre la lumières du canal, ses quais aménagés pour la flânerie, ses mouettes qui amusent les files d’attente devant le MK2, les joueurs de pétanque qui jouent à être admirés dans leurs élans de théâtre, et ces bâtiments sans commerce, dont les balcons hébergent des vélos ou de vieux fauteuil.
En ce début février gris, il n’est pas quinze heures. Les rues sont vides, les immeubles silencieux. Une porte en verre s’ouvre brusquement pour laisser passer deux jeunes qui se jettent sur leurs cigarettes. Tiens, je n’avais pas remarqué les locaux d’activité. Les rez de chaussée sont donc occupés par des entreprises ou des associations.
Conduit par les vieux rails je découvre des terrains vagues, des sortes d’entrepôts en briques noircies et bois goudronné, au toit en fibrociment gris couvert de mousses verdâtres, dont on ne sait s’ils sont abandonnés. Passant sous un porche, les jardins de cet immeubles moderne sont bornés par le talus du train qui ne passe plus. Au dessus les murs des hangars aux vitres brisées sont peints de tags. Tout est gris. De hautes grilles vertes bordent l’accès au parking souterrain. Impossible de continuer.
Obligé à faire demi tour, je suis renvoyé par le hasard de ma déambulation sur une rue dont tout un coté n’est qu’un mur. Un mur peint, presque pas tagué. Des couleurs simples, et des personnages blancs comme on imagine les fantômes. Elle fait un angle. Là il y a l’inscription et plein de noms associés : « Les artistes font le mur ». J’ai donc tout photographié, et je vous en donne aujourd’hui un échantillon. Les plus beaux ensembles je les ai réunis, et mis dans la petite vidéo qui accompagne ce sujet.
Pour ne pas me laisser démoraliser par la panne de mon PC, la semaine dernière, je pense à y retourner pour profiter du soleil. Mes photos n’étaient pas pêchues. Hélas, la plupart des peintures avaient été recouvertes par des tags. Si tu as vu mes sujets sur « les murs », ou « la cabane du pêcheur » tu sais que j’aime les tags. J’ai d’ailleurs acheté deux livres sur les tags au Virgin de Barbes. On en reparle…
Je ne crie pas sur ces superpositions de peintures, même si agacé de l’accaparement des espaces sans discernement. Mais les Egyptiens des pyramides ne martelaient-ils pas leurs plus belles représentations sur les murs de leurs temples lors d’un changement de d’orientation politique ?
J’ai été récompensé de ma promenade où je ne m’y attendais pas. Je vous ferai faire la connaissance d ‘Alberto.